Le leader de l’opposition au Zimbabwe, Nelson Chamisa, a révélé son intention de lancer un nouveau parti politique, marquant ainsi un tournant significatif dans sa carrière politique. Cette décision intervient après son départ de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC), le parti qu’il avait fondé deux ans plus tôt, accusant son infiltration par le gouvernement en place.

Nelson Chamisa, qui avait qualifié l’élection d’août de frauduleuse, où il avait perdu face au président Emmerson Mnangagwa, âgé de 81 ans, a exprimé sa détermination à rester actif en politique malgré les défis. Il a déclaré depuis Harare : « Je n’abandonnerai certainement pas, car les gagnants n’abandonnent pas. Et ceux qui abandonnent ne gagnent jamais. »

La décision de Chamisa de quitter la CCC découle de sa conviction que le parti avait été corrompu par la ZANU-PF, le parti au pouvoir. « Trop c’est trop », a-t-il déclaré, soulignant son désir de tourner la page et de créer une nouvelle voie politique. « Nous construisons une grande église », a ajouté le pasteur et avocat de 45 ans, évoquant symboliquement la formation de son nouveau parti.

Lire aussi : Le Ghana annonce la fin de visas pour tous les …

Après les élections contestées, l’opposition avait dénoncé de nombreuses irrégularités, et les observateurs internationaux avaient également signalé des violations des normes démocratiques. Chamisa, en rappelant le « harcèlement incroyable et sans vergogne » subi pendant les campagnes, a averti contre les tentatives du président en exercice de contrôler l’opposition. Il a qualifié le parti au pouvoir de « toxique et dangereux » et a affirmé que sa nouvelle formation politique adopterait une approche différente en politique.

Rappelant jeudi « le harcèlement incroyable et sans vergogne auquel nous avons été soumis pendant nos campagnes » et « l’intimidation et la violence exercées sur les citoyens du Zimbabwe pendant et après les élections », Nelson Chamisa a mis en garde contre « le président en exercice (qui) veut une opposition contrôlée par le gouvernement. »
« Nous avons affaire à un parti au pouvoir toxique et dangereux », a-t-il déclaré. « Nous ferons de la politique différemment ».

L’annonce de Chamisa marque un moment clé dans le paysage politique zimbabwéen, laissant présager des développements significatifs dans les semaines à venir.