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Michel Gbagbo demande à Ouattara la libération immédiate de tous les détenus de la crise postélectorale



Michel Gbgabo a invité le 19 avril 2020, Ouattara à libérer immédiate de tous les détenus de la crise postélectorale face à la menace du Covid-19.

Les prisonniers en Côte d’Ivoire (prisonniers ordinaires et prisonniers de la crise postélectorale) vivent dans des conditions sanitaires, sécuritaires et alimentaires extrêmement préoccupantes. La surpopulation et l’insalubrité font partie d’un quotidien à la limite du supportable pour des êtres humains. Cette situation pose un grave et urgent problème humanitaire en Côte d’Ivoire, au vu d’un contexte marqué par l’apparition sur la scène mondiale d’un virus, le Covid 19, déjà responsable de milliers de morts.

Suite à la pandémie du COVID 19, les visites dans les 34 prisons ivoiriennes sont officiellement suspendues depuis le 16 mars pour un mois avec certainement une reconduction de cette mesure au vu de la progression de cette pandémie. A ces 34 prisons, encore faut-il ajouter l’Ecole de Gendarmerie d’Abidjan et la Maison d’Arrêt Militaire d’Abidjan au sein desquelles sont détenues certains des prisonniers militaires issus de la crise postélectorale de 2011.

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Les prisons ivoiriennes sont surpeuplées, la moyenne d’occupation étant de 300% (voir le rapport de la CNDH de l’an 2018 sur les prisons ivoiriennes), ce qui représente un nid favorable à la propagation de la pandémie en milieu carcéral. Les cellules de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays, avec une capacité d’accueil de 1500 pensionnaires, abritaient il y a peu encore plus de 7000 détenus, soit un taux d’occupation de 466%.

La surpopulation carcérale permet-elle à l’administration pénitentiaire de faire respecter les ‘’mesures-barrières’’ de 1 mètre de distanciation sociale ? Une cellule prévue pour 20 détenus et qui en accueille ordinairement 60 est-elle adaptée aux mesures restrictives émanant des autorités sanitaires mondiales ? Une cellule initialement prévue pour accueillir 40 pensionnaires et qui en abrite un peu plus de 100 ne constitue-t-elle pas une ‘’bombe à retardement’’ sanitaire en la matière ? Que dire des douches et autres lieux d’aisance en de pareilles et si dangereuses circonstances ?

Le ‘’confinement’’, adopté ici et là, ne devrait pas être une occasion de minimisation des risques liés à la contamination à grande échelle de détenus qui ont droit, eux-aussi, à la vie et à la protection de l’Etat. En effet, la vétusté des installations, le manque d’entretien des structures carcérales, les difficultés d’évacuation des eaux usées dues à une canalisation vieillissante, l’insalubrité et l’indisponibilité de certain locaux et le manque d’aération des cellules constitueraient, en sus des difficultés liées à l’hygiène, la cantine et les soins médicaux notoirement insuffisants, des facteurs favorisants et aggravants pour la prolifération du virus.
Plus préoccupant encore, les pathologies respiratoires, hypertensives, diabétiques, les maladies virales telles que les hépatites, la gale, la tuberculose, le paludisme sont souventes fois diagnostiquées chez les détenus durant et après leur incarcération.

Tous ces facteurs favorisent également la maladie en dedans et en dehors de la prison, et exposent dangereusement le système immunitaire défaillant de nombreux détenus et ex-détenus aux risques de contamination par le Covid 19, et à des risques de propagation du virus à leurs familles et à la société. Connaissant le plateau technique des centres de santé attachés aux prisons ivoiriennes, il apparaît qu’il serait difficile de maîtriser une envolée de ce virus dans ce milieu, surtout quand l’on sait que le ratio personnel soignant/détenu demeure très faible, ce qui rend délicate la prise en charge des patients.

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Le Front Populaire Ivoirien tient à saluer la mesure d’élargissement et de remise de peine annoncée par le pouvoir devant permettre, depuis le 8 avril 2020, l’élargissent de 2004 détenus aux fins de ‘’désengorger’’ les centres de détention. Toutefois, des efforts doivent se poursuivre, en toute lucidité et transparence, si l’on veut anticiper sur les conséquences humanitaires effroyables qui pourraient résulter d’une prise en compte insuffisante de mesures sanitaires adaptées au milieu carcéral.

Face à l’urgence humanitaire, l’Etat devrait, encore plus pleinement, s’engager à prendre toutes les mesures destinées à protéger la vie de nos concitoyens dont il est responsable, face au Covid 19. Les incessants appels du FPI, de l’opposition ivoirienne significative et de la société civile (religieuse, syndicale et associative), en faveur de la réconciliation nationale, depuis la proclamation par le Conseil Constitutionnel ivoirien, en 2011, de Monsieur Alassane Ouattara, comme Chef d’Etat, trouvent, en ces circonstances exceptionnelles et graves, une nouvelle occasion de s’exprimer publiquement.

Tout devrait être fait pour concourir à la préservation de la vie de nos concitoyens détenus. Le désengorgement accéléré des prisons et la libération de tous les détenus dits ‘’politiques’’ devrait, dès à présent, et pour des raisons humanitaires, constituer un point de ralliement de tous, face à l’effroyable fléau que constitue, sur la scène mondiale, le Covid 19. En ces temps où l’humanité se trouve blessée et meurtrie par cette pandémie, doit s’ériger une union sacrée dans la lutte contre la progression de cette pandémie.

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Face à la Pandémie du Covid 19, le Front Populaire Ivoirien (FPI) propose donc les mesures suivantes en vue de préserver la vie des détenus en Côte d’Ivoire. Mesures dont la prise en compte par les autorités ivoiriennes lui apparaît impérieuse :
− Libération immédiate de tous les détenus de la crise postélectorale et de tous les prisonniers dits ‘’politiques’’, y compris ceux supposés proches des autres organisations et mouvements de l’opposition ;
− Organisation d’un vaste programme de dépistage exhaustif de toutes les personnes (détenus, médecins et personnels d’encadrement pénitentiaire) ayant un statut lié à la vie carcérale ;

− Quand les centres de détention seront re-ouverts aux visites, dépistage systématique et exhaustif de tous les visiteurs de prison ;
− Amélioration substantielle des capacités de prise en charge du personnel médical ayant à intervenir dans l’enceinte des centres de détention ;
− Désengorgement immédiat et drastique, pour raison humanitaire, des prisons, en fonction de critères objectifs déterminés par les autorités judiciaires du Pays.
− Désinfection immédiate puis continuelle des locaux (bureaux administratifs, cellules, cuisines …) situés au sein des prisons.

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− Distribution gratuite de savons, liquides hydro-alcooliques et cache-nez à toutes les personnes ayant un statut en rapport avec la vie carcérale.
− Création et/ou mise aux normes sanitaires internationales de centres de quarantaine au sein des établissements pénitentiaires. Les nouvelles personnes incarcérées devraient en effet être adéquatement mises en ‘’quatorzaine’ pour observation avant de rejoindre leur cellule.
− Un centre de prélèvement/mise en quarantaine pour personnes détenues infectées, rattaché aux prisons, devrait être institué pour chacune de nos régions.

Face à la gravite de la situation sanitaire, le FPI prend à témoin la communauté nationale et internationale des risques graves encourus par tous les détenus en général et les détenus de la crise postélectorale en particulier. Il appelle le Gouvernement ivoirien à prendre les mesures exceptionnelles que commande la situation. Aucun sacrifice n’est en effet assez grand pour la préservation de la vie.

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