Mamadou Koulibaly est revenu sur sa rencontre au Golf avec Ouattara pendant la crise post-électorale de 2011, dans sa web série du 9 Janvier.
Dans les crises politiques, il y a ce qu’on voit, puis il y a ce qu’on ne voit pas. Ce que vous avez vu, c’est Koulibaly qui est allé au Golf parler à Ouattara. Pourtant, j’ai rendu compte de ce que je lui ai dit. Ce jour-là, c’était un devoir pour moi en tant que président intérimaire du FPI. Une crise venait de se dérouler, le président de la République était arrêté, le FPI décapité, en prison ou certains tués. Et mes militants étaient poursuivis et tués un peu partout. Que ce soit chez moi à Azaguié, à Yopougon, partout.
Mon premier devoir de responsable était de faire arrêter d’abord les tueries de ceux qui se réclamaient de Gbagbo ou de Koulibaly ou du FPI. Les militants m’appelaient. Je voulais y aller quand Ouattara même m’a appelé. Je lui ai dit « Président, les FRCI poursuivent mes militants, les tuent. J’espère que vous n’avez pas pris le pouvoir pour être le président d’un camp contre l’autre ». Il m’a dit qu’on ne pouvait pas discuter de cela au téléphone.
Pourquoi vous ne venez pas pour qu’on en parle. L’aéroport est fermé, je n’ai pas d’avion, je ne peux pas aller en voiture, quand ça va se calmer, je viens. Il m’a dit : « non non, si vous pouvez venir maintenant, ça sera bien ».
C’est vrai que la période est très trouble mais il faut qu’on en parle. Il m’a dit : « est-ce que si je vous envoie un avion, vous accepterez de venir ? ». Je lui ai dit : je suis même très pressé. Et puis, il a envoyé un avion, mon épouse et mes amis ne voulaient pas que je parte. Mais je suis allé. On m’a demandé si je pouvais loger à la Pergola. J’ai dit « non, je vais aller chez moi à la maison ».
On m’a demandé pourquoi je ne vais pas au Golf. J’ai dit : « non, je vais chez moi à la maison ». On m’a rétorqué : « il faut que les autorités de l’ONU vous y autorisent ». Pourquoi aller chez moi alors qu’ils avaient tout pillé ? Je suis arrivé, j’ai constaté. Je voulais même aller en boubou. On prend l’avion, Abidjan-Accra, et puis je vais me changer. C’est mon épouse qui m’a dit : « tu sais toi-même qu’ils ont pillé là-bas.
Si tu vas comme cela, c’est comme ça que tu iras voir le président ? ». J’ai dit : non, ils n’ont pas pillé. J’ai appelé Ahoussou Jeannot. Il m’a dit : « non, Madou, il faut venir ». Et puis j’arrive, j’étais habillé comme j’étais et j’ai rendu visite au président comme ça. Et je lui ai demandé d’arrêter les tueries de mes militants. Que désormais, il est responsable de l’État de Côte d’Ivoire, je le tiens pour responsable de la vie de chaque Ivoirien. Tant qu’il y avait des troubles, on pouvait dire : « c’est Gbagbo qui a fait, c’est Ouattara ».
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