La situation politique s’enlise au Mali et la sortie de crise a pris du plomb dans l’aile ces dernières heures. Après le dernier coup d’État militaire qui a chassé du pouvoir Ibrahim Boubacar Keita en Août dernier, la nébuleuse militaire plane encore sur le pays. Un remaniement ministériel très controversé aurait réveillé le courroux des militaires qui ne sont jamais trop loin quand il s’agit de politique malienne.

Le nouveau gouvernement annoncé par le premier ministre Moctar Ouane a vu le départ de deux colonels de certains postes clés. Il s’agit du Ministère de la Défense et celui de la Sécurité qui étaient depuis le début de la transition occupés par des hommes de l’ex-junte. Leur absence a provoqué une nouvelle crise au sommet de l’État malien depuis l’annonce ce 24 Mai. Dans la journée d’hier, le premier ministre et Bah N’Daw Président de la transition malienne ont été conduits manu-militari au camp de Kati.

Ce camp d’où est né la révolte qui avait chassé l’ex président Ibrahim Boubacar Keita du pouvoir sert toujours de base à Assimi Goita l’ex-chef des puchistes devenu vice-président de la transition. Après des heures d’incertitude sur le sort qui sera réservé à Bah N’Daw et Moctar Ouane, l’homme fort du Mali vient de faire passer un communiqué qui laisse peu de place au doute. Il dit avoir placé les deux hommes « hors de leur prérogatives ». Il précise ne pas avoir été consulté pour la formation du gouvernement conformément à « la charte de la transition et défendre la République »

Un nouveau coup de force qui s’apparente aussi à un coup d’État et qui a été même condamné par la communauté internationale. Ces événements sonnent comme un retour en arrière pour le Mali dont la transition vers un gouvernement légitime semblait bien parti. L’ex-junte qui était annoncée dissoute a comme qui dirait repris du service.