La mobilisation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a connu un tournant inattendu. Elle a mal tourné.
Les tensions sont brutalement montées, à un niveau rarement atteint depuis un an dans la capitale. Cette troisième grande manifestation est organisée en deux mois par la coalition du Mouvement du 5 juin.
« La principale figure de cette coalition contre le président Keïta, soutenu par la communauté internationale dans sa lutte antijihadiste depuis son arrivée au pouvoir en 2013, est l’imam Mahmoud Dicko, réputé très influent » commente l’AFP.
Selon les informations, les deux chaînes de la télévision publique malienne ORTM ne diffusaient plus vendredi après-midi. Des manifestants se sont dirigés vers le siège de la radio et de la télévision publiques, dont ils ont occupé la cour, selon des journalistes de l’AFP.
D’autres protestataires ont bloqué deux des trois ponts de la ville, érigé des barricades sur un de ces ponts. Dans le même temps, des incendies sporadiques se sont déclarés par endroits avec des pneus ont été brûlés.Des manifestants se sont également retrouvés devant le siège de l’Assemblée nationale. Selon RFI, au moins un mort et plusieurs blessés ont été enregistrés lors de la manifestation contre le président IBK à Bamako.
Pour information, le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée d’être de mèche avec le pouvoir.