Le général Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition du Tchad, a été officiellement désigné samedi par son parti, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), comme candidat à l’élection présidentielle prévue à la fin de l’année 2024. La résolution de cette nomination a été adoptée lors d’un congrès du MPS à N’Djamena, la capitale.

En décembre dernier, le président Déby avait remporté un référendum sur son projet de nouvelle Constitution, obtenant le « oui ». Il avait également réussi à rallier son principal opposant, Succès Masra, qu’il a ensuite nommé Premier ministre en début janvier.

Une partie significative de l’opposition et de la société civile avait appelé au boycott du référendum, le considérant comme une tentative de plébiscite visant à préparer la voie à l’élection du président de transition actuel et à perpétuer une « dynastie » initiée par son défunt père, Idriss Déby Itno.

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Agé de 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé président de transition le 20 avril 2021 à la suite du décès de son père, tué par des rebelles en se rendant au front. Idriss Déby Itno avait gouverné le pays d’une main ferme pendant plus de 30 ans après avoir pris le pouvoir par un coup d’État.

Initialement, le jeune général avait promis des élections après une transition de 18 mois et s’était engagé à ne pas se présenter, en conformité avec les accords pris avec l’Union africaine. Cependant, la transition a été prolongée de deux ans, et Mahamat Déby a obtenu l’autorisation de se présenter à l’élection présidentielle prévue à la fin de 2024.

Le 20 octobre 2022, lors du 18e mois de transition, des manifestations à N’Djamena contre la prolongation de la transition ont été réprimées violemment, entraînant la mort de plusieurs dizaines de manifestants selon l’opposition et des organisations nationales et internationales. Des allégations de torture, de disparitions, et d’emprisonnements ont également été rapportées, soulignant les tensions persistantes au sein du pays.