Les relations entre le Kenya et l’Ouganda ont récemment pris une tournure tendue en raison d’un différend diplomatique lié à l’importation de carburant. Le président ougandais, Yoweri Museveni, qui avait précédemment accusé les médiateurs kenyans de manipuler les prix du carburant, a exprimé son intention de résoudre pacifiquement les différends avec le président William Ruto lors de consultations à venir.
L’Ouganda a porté plainte contre le Kenya devant la Cour de justice de l’Afrique de l’Est, alléguant que Nairobi avait violé un engagement antérieur pris en avril dernier. Selon les médias locaux, le Kenya aurait renoncé à soutenir le désir de Kampala d’importer directement du carburant, entravant également la délivrance d’une licence d’importation de pétrole via le port de Mombasa.
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Le litige tourne autour du droit revendiqué par l’Ouganda d’importer du carburant via les réseaux de pipelines du Kenya et d’utiliser le port de Mombasa en vertu du Traité de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Cependant, en novembre, le Kenya a refusé d’accorder une licence à l’entreprise publique Uganda National Oil Corporation (UNOC) pour opérer en tant que distributeur local de pétrole. Ce refus était basé sur des exigences strictes, notamment la preuve de ventes annuelles de 6,6 millions de litres de carburant et la possession d’installations de stockage approuvées, critiquées par l’UNOC comme étant « inutiles » pour des produits en transit.
Par ailleurs, le gouvernement ougandais a demandé au tribunal d’empêcher les Kenyan Oil Marketing Companies (OMC) d’importer du carburant pour le compte de l’Ouganda. Il a été affirmé que la dépendance exclusive envers les OMC kenyans avait exposé l’Ouganda à des vulnérabilités en matière d’approvisionnement, entraînant une hausse évitable des prix à la pompe des carburants.
En réponse à ces développements, le Parlement ougandais a adopté en novembre le Petroleum Supply Bill 2023, conférant à l’UNOC le droit exclusif d’importer et de fournir tous les produits pétroliers destinés au marché ougandais. Le Comité national de l’environnement et des ressources naturelles a critiqué les intermédiaires kenyans, les accusant de désavantager les Ougandais en matière d’accès opportuns et de quantités suffisantes de produits pétroliers.
Selon les informations du gouvernement, actuellement, l’Ouganda importe 90 % de ses produits pétroliers par le biais du Kenya et 10 % via la Tanzanie. Cette dépendance élevée envers le Kenya a été remise en question à la lumière du différend en cours, mettant en évidence les risques pour la sécurité d’approvisionnement du pays.
Les conséquences de ce différend ne se limitent pas seulement aux aspects diplomatiques, mais elles ont également des répercussions économiques considérables. Les entreprises ougandaises, en particulier l’UNOC, se voient confrontées à des obstacles majeurs dans leurs opérations, ce qui pourrait entraîner des conséquences néfastes pour l’économie du pays.
Dans l’optique de résoudre cette crise, il est impératif que les deux nations engagent un dialogue ouvert et constructif. Les consultations promises entre les présidents Museveni et Ruto offrent une lueur d’espoir pour une résolution pacifique de ce différend, préservant ainsi les relations bilatérales entre le Kenya et l’Ouganda, deux acteurs majeurs de la Communauté de l’Afrique de l’Est.
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