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«L’opposition a raté plusieurs combats»

-Il est présenté comme celui dont la candidature est hypothéquée en raison du nombre important de doublons (plus de 7 000) à régulariser. Mais, lui se présente comme l’adversaire redoutable du régime qui fera face à Macky Sall au second tour de la Présidentielle. Dans cet entretien, Malick Gakou, dont la candidature est portée par la «Grande coalition de l’espoir», donne les raisons de son espoir et de son optimisme. Le leader du Grand parti (Gp) fait aussi une analyse lucide de la situation politique nationale.

« Je l’ai vécu comme un challenge, un défi à relever pour le Grand parti (Gp) et ses sympathisants, mais aussi pour la Grande coalition de l’Espoir/Suxxali Senegaal, dont je suis le candidat. Dès le départ, vous avons condamné la loi sur le parrainage et nous avons continué avec les forces vives de la Nation à la considérer comme une loi inique à combattre pour la sauvegarde de la démocratie et de la République. C’est pourquoi nous sommes membres du C25 (Collectif des 25 candidats à la Présidentielle du 24 février 2019 : Souvenez-vous que le 19 avril 2018, j’ai été le premier à être interpellé par la police, lors des manifestations devant l’Assemblée  nationale, contre le vote de cette loi antidémocratique et scélérate.

Vous avez déposé, vendredi dernier, les 8 888 parrains pour régulariser vos doublons, ne craignez-vous pas d’être définitivement recalé ?

Je ne crains absolument rien. Nous sommes une coalition sérieuse, avec toutes les compétences requises pour travailler sur un dossier aussi complexe. Nous avons l’expérience et l’expertise pour assurer à notre dossier les bases de son succès. Nous avons voulu déposer nos 40 000 parrains en réserve, mais on ne nous pas autorisé à le faire. Donc, nous avons opéré une sélection très difficile des 8 888 parrains pour régulariser les doublons. Nous sommes défavorisés par notre sixième place dans l’ordre de dépôt. Si nous étions dans les cinq premiers, nous n’en serions pas là. Tout de même, cette situation renseigne à suffisance l’opinion sur les forces du Grand Parti et de la Grande coalition de l’espoir (Cge)/Suxxali Senegaal prouvées sur le terrain. Heureusement d’ailleurs que nous sommes sixième pour devenir premier, par la force de notre poids électoral.

Vous semblez dire qu’en termes de régions, la Grande coalition de l’Espoir est arrivée, semble-t-il, deuxième, derrière la Coalition Benno bokk yakaar. Peut-on considérer Malick Gakou comme l’homme fort de l’opposition ?

Je rends grâce à Dieu et remercie tous nos soutiens à l’intérieur du pays comme dans la Diaspora. Aujourd’hui, il est clairement établi que si le parrainage était le premier tour de la Présidentielle du 24 Février 2019, je serai au deuxième tour face au Président Macky Sall. En termes de régions, nous avons validé 11 régions, à égalité avec Karim Wade, candidat de la Coalition «Karim Président 2019». De tous les candidats, je suis le seul, avec Macky Sall et Karim Wade, à déposer des parrains dans 11 régions, là où ceux qui nous ont devancé, ont validé, respectivement Ousmane Sonko 9 régions, Madické Niang 8, Khalifa Sall 8, Issal Sall 7 et idrissa Seck 6. C’est dire que nous avons fait les choses en grand. En effet, si nous n’avions pas eu autant de doublons dans la région de Kaffrine où nous avons eu 2 344 parrains au départ, pour nous retrouver avec 1 935 parrains, après validation, nous aurions eu plus de régions. En plus, nous n’avons pas déposé nos parrainages de la Diaspora où nous avons totalisé 3 946 signatures, pour éviter une invalidation à cause des circonscriptions électorales difficiles à élucider, du fait des incohérences du système. Ainsi, au terme de ce processus, nous pouvons valablement revendiquer notre place au second tour de la Présidentielle et nous l’avons prouvé sur le terrain. Plus personne ne peut douter que le Grand Parti est une réalité de terrain et que nos deux tournées nationales, depuis la création du Parti, le 17 août 2015, ont porté leurs fruits. Nous le constatons avec brio et une fierté légitime.

Avec le déroulement des opérations, n’est-on pas parti pour avoir moins de cinq candidats ?

Peut-être que le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui l’avait prédit, est dans le secret de Dieu et qu’il sait ce que nous ne savons pas. Wait and see !

Pourquoi Malick Gakou a été le  seul candidat à être son propre mandataire. Est-ce par défaut de cadres pouvant assurer cette mission ?

Comme durant les élections législatives où j’ai été le coordonnateur et le mandataire de la Coalition Mankoo Taxawu Senegaal, j’ai voulu pleinement vivre ce nouveau challenge dans chaque étape de la procédure, pour l’histoire et cela, contre l’avis même des cadres de mon parti. Au final, après cette exaltante aventure, nous avons tous convenu que ma présence en qualité de mandataire était salutaire pour la cause. D’ailleurs, la Plateforme opérationnelle de sécurisation de l’opposition  (Pose) et mes pairs candidats mont adressé de chaleureuses félicitations pour ma posture héroïque, patriotique et digne lors des événements, le jour du dépôt, le 11 décembre 2019.  Donc in fine, l’histoire m’a donné raison. Je félicite, à cet égard, le Président Thierno Bocoum qui, même n’étant pas candidat, a grandement contribué à défendre le Sénégal durant ces moments.

Après la remise des procès-verbaux, le C25 avait semblé opter pour que les trois qui devraient régulariser leurs doublons ne suivent pas le processus. Mais, finalement tous ont complété leur dossier. N’est-ce pas une incohérence ?

Jamais le C25 n’a pris un tel engagement. Si c’était le cas, je  serai le premier à l’appliquer, parce que je respecte toujours mes engagements, quoi qu’il advienne.

Ne pensez-vous pas que les candidats recalés vont rejoindre le camp présidentiel, surtout avec l’appel du pied du Président Sall ?

Je ne le crois pas sincèrement, d’autant plus que je crois que le moment est propice pour un vaste regroupement de l’opposition et des forces vives de la Nation, pour créer les conditions d’une alternative salvatrice et changer de régime dès le 24 Février 2019. Nous travaillons dans cette direction pour redresser le Sénégal et je reste convaincu que nous sommes la locomotive de cette perspective.

Pourtant, la migration vers Macky Sall a commencé avec le ralliement de votre «ami», Cheikh Alassane Sène ?

C’est vrai que Cheikh est mon ami, mais il ne m’a pas parlé de son ralliement. Cependant, face à la détresse du peuple sénégalais, je lui aurais conseillé de se joindre à la perspective dynamique pour la matérialisation du Programme alternatif suxxali Senegaal (Pass) pour changer et redresser notre pays.

Avez-vous espoir que les candidats recalés rejoignent la Grande coalition de l’espoir, dont vous êtes le candidat ?

Pour l’heure, nous attendons le verdict du Conseil constitutionnel avec sérénité, mais surtout avec la fierté d’avoir accompli une mission patriotique au service de la défense exclusive des intérêts supérieurs de la Nation. Nous parlerons de l’avenir après.

Qu’est-ce qui, selon vous, fait de Malick Gakou le candidat idéal à soutenir ?

Les Sénégalais me connaissent. J’ai démissionné du gouvernement du Président Macky Sall le 13 février 2013, laissant derrière moi, les privilèges de la charge, pour me consacrer à sauver le Sénégal, dans le cadre du Programme alternatif suxxali Senegaal (Pass) qui met en synergie les conclusions des Assises nationales et les perspectives de rayonnement de la Nation sénégalaise. C’est pourquoi, j’ai été le premier candidat à proposer le Pass, le 11 avril 2018. Mes compatriotes me considèrent à juste titre, comme un self-made-man, un primus inter pares, un homme d’Etat doublé d’une expérience fondamentale du secteur privé, un chantre de la solidarité et de la cohésion sociale, un homme politique aux mains propres, un homme de concorde et de paix, un travailleur infatigable au service de la cause des démunis, un serviteur de la jeunesse et des femmes. Ma formation de Docteur en économie et spécialiste des politiques de développement me prédispose à être suffisamment armé pour diriger le Sénégal vers le progrès social et une croissance inclusive. Je suis prêt pour la mission et je n’ai pas besoin d’avoir des privilèges à cet égard. Je remettrai le Sénégal aux mains des Sénégalais dans un multilatéralisme qui met en avant les Sénégalais d’abord. Mon programme est clair : je reconstruirai le Sénégal, si Dieu le veut, et remettrai notre pays au travail.

D’aucuns disent qu’avec le système du parrainage, le président Macky Sall a renforcé l’unité de l’opposition. Quelle est votre appréciation ?

Il faut le reconnaitre, l’opposition a raté plusieurs combats ces dernières années, du fait de l’absence d’unité qui a caractérisé ses différents plans d’actions stratégiques.  Nous devons en tirer les conséquences et nous rassembler autour de l’essentiel qu’est le Sénégal.

N’est-ce pas pour des intérêts divergents que l’opposition a raté des combats ?

Nous devons accepter notre unité dans la pluralité et faire cap vers une obligation permanente pour changer les rapports de force et imposer au régime du Président Macky Sall les valeurs de la démocratie et l’organisation d’une élection libre, démocratique et transparente. A cet égard, la C25 va dérouler, à partir du 8 (demain mardi), un plan d’actions qui démarre par une marche et d’autres types d’actions à même de favoriser une dynamique de combat.

Est-ce que les populations ne se perdent pas dans vos combats, car il y a trop de cadres que vous créez pour combattre le régime. Il y a eu beaucoup de Fronts, aujourd’hui, c’est le C25…

La construction de notre idéal politique pour le Sénégal passe nécessairement par la mise en place de cadres unitaires d’actions de l’opposition des forces vives de la Nation et de manière générale, envers les populations. Il y va, tout de même, de la survie de la démocratie, de ne ménager aucun effort afin d’arrimer les perspectives de notre vision du Sénégal aux préoccupations des populations. Dans cette dynamique, il est plus indiqué, de manière évolutive, d’adopter nos stratégies d’actions avec l’évolution du temps et des circonstances. Dans tous les cas, il nous faut une synergie parfaite des paradigmes de notre action publique face à la dynamique d’ensemble qui marque le rythme de la vie des populations et ce n’est que par ce biais que nos actions seront bien comprises par celles-ci.

Mais, est-ce que le fait de toujours mettre en place un nouveau cadre d’action ne donne l’impression aux populations que vous êtes toujours dans l’improvisation et l’émotion…

Comment ne pas être ému face à tant de désastre, face à la calamité du Plan Sénégal émergent (Pse) et face à l’incurie du gouvernement à prendre en charge correctement la dimension sociale de sa propre politique qui met le Sénégal en lambeaux, désagrège notre tissu social et met en faillite les secteurs prioritaires de notre économie, dans tous les domaines croisés du développement ? Au sein de l’opposition, nous sommes dans la dynamique et, comme dans toute perspective de dynamique, les cadres évoluent et épousent les contours des stratégies à mettre en œuvre pour la satisfaction des désidérata du plan d’actions. C’est là que réside la multiplicité des plans d’actions que vous évoquez.

Comment appréciez-vous les propos du président Macky Sall qui répète à chacune de ses sorties, que le combat de la Présidentielle de 2019 est déjà fini et qu’il a gagné ?

C’est vrai je partage cette vision. Le combat de la Présidentielle est déjà gagné. Mais par qui ? C’est la toute la question.

Il veut dire qu’il a déjà gagné …

Si le peuple sénégalais souverain choisit son président de la République le 24 février 2019 dans la démocratie, le Sénégal vivra une nouvelle  alternance que j’espère incarner au plus haut point.

Les Sénégalais, à travers nos tournées, m’ont exprimé leur désespoir, leurs inquiétudes et l’absence de perspectives harmonieuses qui gangrènent leur quotidien. La jeunesse vit sans avenir, notre société s’effondre dans ses fondamentaux. Les anti-valeurs, le népotisme et le ponce-pilatisme sont érigés en règles, du fait de l’incurie de la politique du Président Sall. Et cette liste des scories de ce régime n’est pas exhaustive. C’est cela que les Sénégalais vont sanctionner le 24 février 2019.

Apparemment, le régime vous surveille de très près. D’ailleurs, vous aurez été fouillé à votre descente d’un vol d’air France la semaine dernière ?

Tout est faux dans cet article auquel vous faites référence. Je n’ai jamais été fouillé à l’aéroport ni à Dakar encore moins en France. Tout de même, je connais la source de ce journal. Je parlerai de la source de ce journal dans les jours à venir et la terre va trembler. J’ai d’ailleurs demandé à mon avocat, Me El Hadji Diouf, de s’occuper de la question de cette provocation.

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