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Lizzo, révélation XXL de l’année



Figure de proue du mouvement «body positive» qui, aux Etats-Unis surtout, incite les personnes en surpoids à se valoriser, la chanteuse Lizzo, 31 ans, ébouriffe la scène musicale. Il y a dix ans, elle ne donnait pourtant pas cher de sa peau. Portrait.

«Je souhaite porter les femmes qui me ressemblent dans le courant dominant. Ma visibilité est importante, parce qu’elle montre que des possibilités existent. Je veux que les petites filles qui me voient puissent se dire: “Hé, moi aussi je peux le faire”, confiait la chanteuse et rappeuse Lizzo dans Vogue il y a deux ans, quand personne ou presque ne la connaissait. Les choses ont bien changé depuis lors. Révélation XXL de l’année 2019, la corpulente chanteuse ne briguera pas moins de huit trophées aux prochains Grammy Awards!

Surtout, Lizzo est devenue un symbole: la voix de quelque 90 millions d’Américains en surpoids qu’elle s’efforce de valoriser. A 31 ans, elle-même s’affiche partout avec fierté. Dans cette société qui glorifie l’image et le nombrilisme, d’aucuns voient en elle une révolutionnaire. L’idée la déconcerte. «La clé, c’est de s’aimer soi-même, souffle-t-elle au magazine Teen Vogue. Nous devrions tous considérer notre corps comme un vecteur de réussite et non comme une signature.» En d’autres termes: «Ne nous réduisez pas à notre seule apparence.»

Bon, ce qu’elle ne rappelle pas chaque fois, c’est que pour acquérir ce niveau de confiance, qui la pousse à poser nue sur Instagram et à danser en bikini rose fluo, elle est suivie de près par un psy, depuis l’été 2018.

Melissa Viviane Jefferson est née et a grandi à ­Detroit, dans une famille pentecôtiste (protestante), affiliée à l’Eglise de Dieu en Christ. «La musique profane, c’était le diable», se souvient-elle. Le gospel est tout juste toléré. En 6e année, jeune flûtiste, elle rejoint la fanfare de l’école. Le hip-hop? Connaît pas! «Quand 2Pac est mort (en 1996, ndlr), je me souviens que mon cousin était triste. Moi, je me demandais qui était ce mec…» Melissa a 10 ans quand la famille déménage à Houston. Première rébellion. Elle découvre Destiny’s Child et Missy Elliott. Elle apprend à «twerker», elle qui, quelques mois plus tôt, n’osait pas porter de pantalons!

Elle commence à rapper sous le nom d’Alief – un clin d’œil à son collège, l’Alief Elsik High School – et s’essaie au rock. A l’Université de Houston, à la manière de B.B. King avec sa guitare Lucille, elle baptise sa flûte traversière Sacha.

Musicienne accomplie, la jeune femme est mal dans sa peau. Le discours ambiant, négatif et stéréotypé, sur les fortes corpulences la blesse: «Je regardais la télé, je lisais des magazines et je ne voyais personne qui me ressemblait. Quand vous êtes invisible, vous finissez par penser: qu’est-ce qui ne va pas chez moi? Longtemps, j’ai souhaité être quelqu’un d’autre.»

La scène rap de Houston, où elle tente de percer, la baptise Lizzo, mélange de Lissa pour Melissa et d’«Izzo (H.O.V.A.)», un titre de Jay-Z. Elle est talentueuse, mais ne s’assume pas. Niveau estime de soi, c’est le zéro absolu.

En atteignant l’âge de la majorité (21 ans aux Etats-Unis), Lizzo touche le fond: «Ça a été la pire année de ma vie. Mon père est décédé. Je me suis retrouvée seule, sans abri, sans fric, sans même de quoi manger. Je n’avais jamais été aussi maigre et pourtant j’étais désespérée. Je vivais dans ma bagnole. Je pensais que ma vie était finie.»

En 2011, elle s’installe à Minneapolis pour un quitte ou double. Chanteuse puissante, rappeuse au flow rapide, danseuse bondissante, Lizzo a du charisme à revendre, mais son assurance est feinte. Avec deux copines, elle forme The Chalice, un trio de hip-hop qui séduit le public local. Puis «Lizzobangers», son premier album solo, sort en octobre 2013. Le chroniqueur rap du quotidien anglais The Guardian adore. Le Time la désigne parmi les nouvelles pousses à suivre.

Pour espérer grandir, Lizzo doit commencer par s’aimer. Les réseaux sociaux vont l’y aider. Elle en fait sa vitrine, allant jusqu’à se déshabiller sur Instagram. Le Kid de Minneapolis, Prince lui-même, la repère et l’invite en septembre 2014 sur l’album «Plectrumelectrum». «C’était surréaliste, se souvient Lizzo, comme dans un conte de fées. Je ne me suis jamais remise de cette rencontre.» La superstar, dont le décès surviendra le 21 avril 2016, l’incite à jouer sur sa différence. Il sait de quoi il parle… lui qui mesure 1,60 mètre. Lizzo prend enfin confiance.

Fin 2015, son deuxième album, intitulé «Big Grrrl Small World», passe inaperçu, mais Lizzo apparaît maintenant comme l’égérie du mouvement «body positive». Atlantic Records, le label historique d’Aretha Franklin, son idole, la recrute. Cette signature est un geste politique. «Je lis ici et là: “Elle est si courageuse, si engagée.” Mais moi, tout ce que je dis, c’est que je m’aime», nuance Lizzo.

Elle signe un premier vrai tube en 2016 avec «Coconut Oil» et ne quitte plus les Big Grrrls, ses danseuses XXL. On la voit chez l’ex-drag-queen Ru Paul à la télé, elle fait la première partie de Florence and the Machine. L’été 2018 va lui servir à peaufiner son nouvel album, «Cuz I Love You», qui sortira en avril 2019 et la fera connaître dans le monde entier. Une déferlante amorcée dès le mois de janvier avec Juice, un tube imparable, véritable tuerie pour dancefloor.

La chance sourit à l’artiste. Une comédie romantique à succès, «Someone Great», diffusée sur Netflix, relance «Truth Hurts», l’un de ses précédents titres, sorti en 2017. En dépit d’accusations de plagiat dont s’est saisie la justice, la chanson reste pendant sept semaines en tête du Billboard Hot 100, ce qu’aucune artiste noire n’avait réussi depuis Rihanna avec «Diamonds» en 2012.

La voluptueuse Lizzo, qui incarne tout ce que l’industrie musicale rejette en principe, triomphe. Pour son «Saturday Night Live» spécial du 21 décembre, l’acteur Eddie Murphy a spécialement fait appel à elle et Justin Timberlake en personne serait à l’ouvrage avec elle en coulisses. Mieux. Lizzo fera ses grands débuts au cinéma dans «Hustlers», aux côtés de la rappeuse (et ancienne strip-teaseuse) Cardi B, avec Jennifer Lopez en tête d’affiche. Une vraie success-story à l’américaine.

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