Hier 19 Août, le président du mali démocratiquement élu Ibrahim Boubacar Keita démissionnait. C'était l'acte final d'un coup d'État militaire qui a débuté la veille et qui a conduit bien avant à son arrestation. Alors que la communauté internationale y compris la CEDEAO ont condamné unanimement ce coup de force militaire, les populations elles semblaient en liesse du début des évènements jusqu'à leur dénouement.
Le coup d'État a visiblement libéré les maliens qui manifestaient en grand nombre déjà depuis plusieurs mois. Leur revendication première étant notamment la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, on comprend bien qu'il soient joyeux car leurs vœux ont été exaucés.
Mais on ne peut pas parler de ces contestations qui avaient secoué le Mali sans évoquer le nom de l'imam Mahmoud Dicko. En plus d'être une personnalité religieuse respectée, l'imam Dicko était en effet devenu la figure de proue des contestations.
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Ses discours ont galvanisé les foules et ont retenti même au delà des frontières maliennes ; suscitant la médiation de la CEDEAO qui s'était conclue par un échec retentissant. Alors au lendemain de la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, la décision de l'imam Dicko sur l'avenir de son mouvement était attendu.
Comme on pouvait s'y attendre, il a confirmé une ènième fois son intention de ne pas se lancer dans la politique. Alors que les partis d'opposition se rallient déjà à la junte au pouvoir pour la transition, l'imam Dicko compte lui retourner à sa première activité. "Je crois que ma mission est terminée. Je vais continuer à diriger les prières à la mosquée" a t-il déclaré.
Mais il n'est pas sûr qu'il puisse retourner aussi vite dans l'anonymat. Car même si les militaires ont réussi leur coup d'État à l'aide des armes, l'imam Mahmoud Dicko avait déjà préparé la chute de Ibrahim Boubacar Keita en fragilisant son régime. Difficile pour une telle figure de disparaître de l'échiquier politique du jour au lendemain alors que la transition n'a même pas encore commencé.