La composition du lait materne:l Le lait maternel, produit 4 à 5 jours après l’accouchement lors de la montée de lait, est un aliment dont la composition évolue constamment au fil du temps pour s’adapter aux besoins du bébé.
Ainsi, les caractéristiques du lait maternel changent au fil de la journée et des mois mais aussi en fonction du rythme des tétées, et même lors de la tétée elle-même : il s’enrichit peu à peu en graisses et en protéines (micelles de caséine) à mesure que le bébé vide le sein.
Le lait de la femme est une formule sur-mesure qui rempli de nombreuses fonctions biologiques, assure la croissance et le développement optimal du bébé tout en le protégeant également des éventuelles infections. Il apporte globalement en moyenne 670 kcal (2 720 kJ) par litre.
De l’eau
L’eau est le principal constituant du lait maternel et représente 87.5% du volume total. Le lait de la femme est donc particulièrement désaltérant et permet de répondre aux besoins hydriques colossaux du nouveau-né.
Des protéines
La teneur en protéines du lait maternel est nettement inférieure à celle des autres mammifères avec des protéines à hauteur de 8 à 12 g/litre. Mais les protéines du lait maternel sont mieux assimilées et les acides aminés présents correspondent parfaitement aux besoins du bébé. Riche en protéines solubles et en caséines, la vidange gastrique est favorisée et le lait maternel est aisément digéré. Parmi les protéines présentes, on retrouve des immunoglobulines qui jouent un rôle de protection immunitaires, mais aussi des facteurs de croissance et des enzymes.
Des glucides
Globalement, le lait mature de la femme présente 75 g/litre de glucides, dont 63 g de lactose et 12 g d’oligosaccharides, alors que le lait de vache ne contient que du lactose.
Les 130 oligosaccharides présents constituent une spécificité majeure du lait maternel en agissant comme de véritables prébiotiques qui participent à la mise en place de l’écosystème bactérien dans le côlon du bébé. Le lait maternel constitue ainsi une vraie protection vis-à-vis des infections digestives, mais aussi extra-digestives.
Des lipides
La teneur en lipides (35 g/litre en moyenne) du lait maternel est proche de celle du lait de vache, mais leur digestibilité et leur coefficient d’absorption sont bien supérieurs.
Le lait de femme est par ailleurs nettement plus riche en cholestérol (2,6 à 3,9 mM/litre contre 0,3 à 0,85 mM/litre pour le lait de vache), ce qui, pour le nourrisson constitue un réel atout. Le cholestérol joue en effet un rôle important dans la constitution des membranes et le développement cérébral mais est aussi un précurseur hormonal.
Des vitamines, des oligo-éléments et des sels minéraux
Les sels minéraux, la vitamine D et les oligo-éléments (2 g/litre) du lait maternel jouent un rôle essentiel dans la constitution du squelette et la croissance osseuse. Leur quantité est spécifiquement adaptée aux possibilités d’élimination rénale du bébé dont les organes (reins) ne sont pas encore matures.
Le lait maternel renferme du calcium, chlore, cuivre, fer, iode, magnésium, manganèse, phosphore, potassium, sélénium, sodium, soufre, zinc mais égelement une multitude de vitamines : A, B1, B2, PP, B5, B6, B8, B9, B12, C, D, E, K.
Les concentrations en fer, bien qu’étant très faibles ont une excellente bio-disponibilité. Cependant, cela ne sera pas suffisant si l’allaitement maternel exclusif est prolongé au delà de six mois. La diversification alimentaire ou une supplémentation en fer doit alors être mise en place.
Une supplémentation en Vitamine K est également nécessaire dès la naissance et pendant toute la durée de l’allaitement exclusif pour prévenir un risque hémorragique, certes rare mais existant.
Des enzymes, des hormones et des bactéries
Le lait maternel contient des enzymes qui permettent entre autre une meilleure digestion des graisses (lipase) et du lactose (lactase) mais aussi de protéger bébé contre certaines bactéries (lysozyme). Par ailleurs, certaines hormones contenues dans le lait favorisent la croissance et le développement des organes sexuels.
Le lait maternel est également riche en diverses espèces bactériennes qui établissent un véritable microbiote intestinal visant à protéger les intestins du bébé d’éventuelles infections digestives.
Les bienfaits du lait maternel pour le bébé
L’allaitement, en plus de satisfaire très spécifiquement les besoins nutritifs du bébé, permet un contact en peau à peau qui répond étroitement à ses besoins de chaleur, de réconfort et de sécurité.
Ce contact intime et privilégié entre la mère et son enfant renforce leur lien d’attachement, bien que ce dernier est aussi très fort quand le bébé est nourrit au biberon dans les bras de sa mère, bien entendu.
Au delà de ces bienfaits sur le bien-être de l’enfant, l’allaitement maternel a fait l’objet de nombreuses études scientifiques quant à ses effets sur la santé.
A court terme, les bébés allaités seraient :
Moins sujets au syndrome de la mort subite du nourrisson.
Moins souvent touchés par des infections. Leur risque d’infections gastro-intestinales – gastroentérite et diarrhée par exemple – est considérablement réduit par rapport aux bébés nourris avec du lait infantile.
Davantage protégés contre les risques d’infection des voies respiratoires supérieures – rhume, grippe. L’allaitement diminue aussi la fréquence des bronchiolites, des pneumonies et des otites.
Moins souvent concernés par certaines maladies inflammatoires, comme l’eczéma, le diabète de type 1, les maladies inflammatoires de l’intestin comme la maladie de Crohn. Toutefois pour l’asthme, les allergies alimentaires et le rhume des foins, l’effet protecteur est moins clair.
Mieux encore, les bienfaits de l’allaitement maternel, perdureraient à l’âge adulte. Ainsi, les personnes qui ont été allaitées :
Seraient moins sujettes au surpoids, à l’obésité et au diabète de type 2.
Auraient une tension artérielle et une cholestérolémie plus basses que les bébés nourris au biberon.
Par ailleurs, selon l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), et de manière assez surprenante, les enfants allaités auraient de meilleurs résultats lors de tests d’intelligence, probablement du fait d’une accélération du développement cognitif lors de la petite enfance.
Et pour la mère ?
Au-delà des bienfaits pour l’enfant, l’OMS met en avant les avantages de l’allaitement maternel pour la mère :
En cas d’allaitement exclusif, il constitue une méthode naturelle (mais pas infaillible !) de contrôle des naissances (effet contraceptif) en entrainant souvent un arrêt des règles : 98% de protection au cours des 6 mois suivant l’accouchement
Il atténue le risque de cancer du sein et de l’ovaire à un âge plus avancé
Il aide également les femmes à mincir après l’accouchement et à retrouver plus vite leur poids d’avant la grossesse et permet ainsi de lutter contre l’obésité.
Enfin, l’allaitement maternel diminue les risques de transmission du virus du sida : une mère séropositive (qui peut transmettre l’infection à son enfant pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement) a moins de risques de transmettre le VIH à son enfant si elle prend un traitement antirétroviral en même temps qu’elle allaite son bébé, selon l’OMS.
Jusqu’à quand allaiter son enfant ?
La décision d’allaiter ou non votre enfant est une affaire très personnelle : elle appartient à vous et à votre conjoint uniquement. Le meilleur choix est donc celui que vous ferez avec amour pour le bien-être et le confort de votre enfant.
Du fait de ses vertus sur la santé du bébé, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et le Programme Nationnal Nutrition Santé (PNNS) recommandent toutefois l’allaitement maternel exclusif jusqu’aux 6 mois révolus de l’enfant. Bien sûr, l’allaitement peut être poursuivi au delà si la diversification alimentaire est bien menée.
Mais même s’il est de courte durée, l’allaitement maternel est toujours très bénéfique et largement encouragé par les professionnels de la santé car le lait maternel reste un lait dont les qualités sont irremplaçables et les bienfaits uniques.