L’armée soudanaise met l’Ethiopie en garde contre toute déstabilisation de la région d’Al-Fashaga, dans l’Est. Les responsables de l’armée soudanaise l’ont dit au cours d’une réunion entre l’armée et les autorités politiques soudanaises, ce jeudi, à Khartoum.

Le Soudan se dit prêt à lancer « une riposte décisive » contre l’armée éthiopienne accusée de vouloir déstabiliser la région d’Al-Fashaga, dans l’Est du pays. Ce jeudi, Walid Al-Sajan, responsable de l’armée soudanaise a déclaré que « la situation sécuritaire à Al-Fashaga est stable. Les forces armées étendent leur contrôle sur la zone et il ne reste pas beaucoup pour la récupérer entièrement ».

Selon l’Agence de Presse Soudanaise, Walid a expliqué que l’armée soudanaise a « récupéré 95% des terres usurpées par l’Ethiopie dans la région d’Al-Fashaga et Al-Kubra. Ajoutant que « toute réaction d’Addis-Abeba aura une riposte décisive de notre côté ». D’après la même source, au cours de cette réunion sécuritaire, Walid a appelé le pouvoir en place à « s’occuper de la région notamment sur le plan environnemental, pour préparer la saison agricole ainsi que son développement pour garantir la stabilité aux citoyens ».

Depuis 2020, la région frontalière d’Al-Fashaga, séparant le Soudan et l’Ethiopie, connait des tensions sécuritaires. A la base, Addis-Abeba accuse l’armée soudanaise de s’emparer de certains camps à l’intérieur de son territoire. Une allégation que le Soudan n’a jamais accepté. En février dernier, le ministre éthiopien des Affaires étrangères a appelé « l’armée soudanaise à revenir sur la ligne de démarcation ». En réaction, le Soudan a rappelé son ambassadeur à Addis-Abeba suite à la montée des tensions.

De l’avis de plusieurs observateurs, la montée des tensions entre le Soudain et l’Ethiopie fragilise, d’une part, la cohabitation pacifique entre les peuples de la corne Est du continent africain et, d’autre part, les négociations sur la construction du méga-barrage de la Renaissance sur le Nil.