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Le ­sucre serait un potentiel addictif plus important que l’alcool ou la cocaïne



Le ­sucre serait un potentiel addictif plus important que l’alcool ou la cocaïne

elon Serge Ahmed, directeur de recherche au CNRS, l’abondance de produits très riches en sucres ajoutés nous expose à un risque réel d’addiction.

erge Ahmed. – Absolument. Il faut rappeler ce que sont les deux sortes d’addiction, l’une avec substance, et l’autre sans, c’est-à-dire comportementale – comme l’addiction aux jeux vidéo, les achats compulsifs, etc. Dans les deux cas, l’élément central concerne la perte de contrôle de soi, qu’il s’agit d’identifier en fonction d’une série de critères diagnostiques.

Par exemple, le désir impérieux, irrépressible et intrusif de consommer une substance. Ou bien le désir ou les efforts persistants pour mettre un terme à une consommation ou pour la limiter – un critère très souvent présent. Ou encore le fait de consommer plus que voulu: par exemple, pour l’alcool, c’est la personne disant qu’elle va boire un ou deux verres, et qui descend finalement deux à trois bouteilles. Pour en revenir au sucre, on coche tous ces critères.

Combien sont ces «accros» au sucre?

En France, je n’ai pas connaissance d’études estimant la fréquence de cette addiction à l’échelle de la population. Mais aux États-Unis, au Canada ou en Allemagne, où de tels travaux ont été menés, l’addiction au sucre toucherait 5 à 10 % des gens.

En quoi l’addiction au sucre se distingue-t-elle d’autres types d’addiction?

La différence tient justement aux critères diagnostiques: plus ils sont nombreux, plus la dépendance est prononcée. On juge qu’une addiction est faible quand elle coche de deux à trois critères, modérée de quatre à cinq critères, et sévère quand six critères et davantage sont présents. Pour le sucre, de même que pour l’alcool ou le tabac, la majorité des personnes affectées présentent une addiction modérée. La question du sevrage est un élément important: se passer de sucre est sans commune mesure avec le sevrage à l’alcool ou aux opiacés, mais cela peut varier selon les individus.

Et surtout, nos études et beaucoup d’autres ont montré que le sucre présente un potentiel addictif aussi important que celui des drogues les plus addictives chez l’homme – alcool, cocaïne, héroïne, méthamphétamine, etc. On sait maintenant que la consommation chronique et prolongée de sucre entraîne – comme pour d’autres drogues – des modifications biologiques durables dans le cerveau.

La prise de conscience du problème date d’une petite dizaine d’années. On a constaté que l’épidémie d’obésité était liée à un changement radical de l’environnement alimentaire, avec l’abondance de produits industriels riches en sucres ajoutés – y compris les sodas. Et l’on a, alors, suspecté une perte de contrôle addictive chez une partie des surconsommateurs de sucre. Avec plusieurs pistes pour l’expliquer.

Dans la nature, où a évolué notre espèce humaine, on trouve des fruits qui contiennent peu de sucre, alors que l’industrie permet de fabriquer des produits très concentrés. Notre organisme n’est pas préparé à ces fortes doses, et l’on peut faire un parallèle avec l’émergence de l’alcoolisme, qui date de l’invention des alcools forts, ou bien l’addiction à la cocaïne, absente au temps de la consommation des feuilles de coca.

De plus, notre organisme n’est pas apte à métaboliser de façon optimale le sucre sous forme liquide, celui proposé dans les produits de l’industrie agroalimentaire. Enfin, il n’y a pas de «gras et sucré» dans la nature. Or, cette association crée un stimulus gustatif puissant: une étude de neuro-imagerie vient d’ailleurs de montrer que le sucre couplé à du gras amplifie le signal d’activation du circuit de la récompense dans notre cerveau.

 

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