Dans un communiqué, l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI) a condamné la nouvelle danse « ahoco » du chanteur Safarel Obiang.
Communiqué de l’Ujocci
L’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire (Ujocci) constate, avec regret et inquiétude, les proportions que prennent les débats autour du nouveau concept «Ahoco» de l’artiste couper-décaler Safarel Obiang. Plusieurs journalistes ont interpellé l’Union quant à sa responsabilité devant de telles dérives et souhaité ne point faire écho de ce concept aux antipodes de l’éducation à donner aux enfants.
Réagissant lui-même à ces interpellations des Ivoiriens, journalistes et mélomanes, Safarel Obiang a assuré faire allusion à l’instrument de musique ‘‘Ahoco’’. Mais, dans la façon de danser, ce concept renvoie plutôt à la promotion d’autre chose. Au surplus, l’Ujocci a pu consulter une vidéo dans laquelle un enfant mimait un acte obscène relatif au nouveau concept de l’artiste Safarel Obiang.
Pour certains observateurs, l’artiste aurait dû, tout simplement, intégrer l’instrument et de vrais danseurs traditionnels pour complètement dissocier son concept de cette action de dépravation des mœurs. Il semblerait aussi que l’idée de cette danse soit venue de l’artiste nigérian Naira Marley. Ce dernier, dans une vidéo que l’Ujocci a pu consulter, exécute les mêmes gestes que Safarel Obiang et ses danseurs.
L’Ujocci rappelle, à ce point, que ce ne sont pas tous les concepts qui sont bons à copier. D’ailleurs, l’Ujocci a pu constater que l’artiste nigérian a été fortement critiqué après les diffusions de clip vidéo. Face donc à la polémique qui continue d’enfler et à l’indignation de nombreux Ivoiriens, artistes, opérateurs et acteurs culturels, l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire (Ujocci), qui s’est également donnée comme leitmotiv de défendre les valeurs culturelles et artistiques de la Côte d’Ivoire, condamne tout concept qui vise à dévaloriser la culture et les arts du pays.
L’Ujocci invite : l’artiste Safarel Obiang à immédiatement dissocier son concept de l’interprétation qui en est faite;
demande à tous les médias et les journalistes culturels de Côte d’Ivoire de ne point relayer les danses qui s’apparenteraient à une séance de masturbation qui, de surcroît, n’a rien à voir avec les valeurs prônées par la musiques ivoirienne.
invite les autorités, notamment le ministère de la Culture et de la Francophonie, le Burida et les associations d’artistes à se saisir de la question pour éviter un dérapage qui serait préjudiciable à l’éducation de nos enfants.
A LIRE AUSSI : Assassinats des journalistes: voici le pays le plus dangereux pour les journalistes au monde
Pour sa part, l’Ujocci va accélérer son processus de mise en place d’un Observatoire de l’éthique au niveau des arts et de la culture ivoirienne, proposition issue de ses Etats généraux tenus à Grand-Bassam, les 13 et 14 juin 2019, pour continuer la veille sur ces questions sensibles. L’Observatoire, dirigé par le 1er vice président de l’Ujocci, sera un lanceur d’alertes afin d’éviter de telles situations qui constituent une mauvaise publicité pour notre culture.
Enfin, l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire rassure tous les artistes et les créateurs d’œuvres de l’esprit de sa volonté de les accompagner à promouvoir leurs productions. Et de ne point interférer au niveau de leurs différentes créations artistiques.