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Le Nigeria prive le Niger d’électricité

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Le Nigeria a coupé son alimentation en électricité du Niger, a appris mercredi l’AFP de source proche de la direction de la Compagnie nigérienne d’électricité (Nigelec). Cela va dans la lignée des sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger déstabilisé par un coup d’Etat.

« Le Nigeria a déconnecté depuis hier (mardi) la ligne à haute tension qui transporte l’électricité vers le Niger », a indiqué la source. Un agent de la Nigelec a pour sa part indiqué que la capitale, Niamey, était « approvisionnée grâce à la production locale ».

Dimanche, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dirigée par le président nigérian Bola Tinubu, a décidé de sanctions contre les putschistes qui ont renversé il y a une semaine le président élu Mohamed Bazoum.

Outre un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel et la suspension des transactions financières avec le Niger, la CEDEAO a décrété le gel de « toutes les transactions de services, y compris les transactions énergétiques ».

Selon un rapport de Nigelec – seul fournisseur du pays -, en 2022, 70% de la part d’électricité du Niger provenait d’achats auprès de la société nigériane Mainstream. L’électricité est produite par le barrage de Kainji (ouest du Nigeria).

De nombreux quartiers de la ville de Niamey sont normalement soumis à des coupures d’électricité et la décision du Nigeria va empirer cette situation.

Pour s’affranchir de sa forte dépendance énergétique vis-à-vis du Nigeria voisin, le Niger s’emploie à achever son premier barrage d’ici 2025, sur le fleuve du même nom. A quelque 180 km en amont de Niamey, le barrage de Kandadji devrait produire 629 gigawattheures (GWh) par an.

Lire aussi :  Niger : Suspension des déboursements par la Banque Mondiale

Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, est dépendant de ses partenaires étrangers dans de nombreux domaines. « Les sanctions vont faire très mal à notre pays », a déclaré dimanche sur France 24 le Premier ministre nigérian Ouhoumoudou Mahamadou, alors que les sanctions se multiplient à l’échelle internationale. Pendant ce temps, la CEDEAO se penche sur une possible intervention militaire.