Je pousse la porte du bâtiment où m’attend la femme qui m’a donné rendez-vous. Elle me reçoit avec le sourire et m’allonge sur une table matelassée. Je soulève mon tee-shirt jusqu’à la poitrine. La sensation froide du faux cuir sur mon dos me déclenche un frisson.Je ferme les yeux. Inutile de les garder ouverts : ce que je suis venue faire ici ne s’observe pas mais s’écoute.

Je patiente sagement, en me concentrant sur ma respiration, pendant que la femme s’affaire sur mon corps désormais à sa merci.Un long silence envahit la pièce. L’attente est interminable. Je joins les mains et improvise une prière. Mon Dieu, faites que…Une série de bips aigus vient briser l’insupportable silence.

Délivrance. Je n’ai jamais été aussi soulagée de ma vie. J’ouvre les paupières et tourne le regard vers le moniteur vert. L’image monochrome confirme ce que les bips annonçaient.

Les larmes me montent aux yeux. Merci mon Dieu. La praticienne affiche un sourire radieux.

— Vous entendez, Madame Koah ? C’est son petit cœur qui bat ! La vie d’après peut commencer.

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