Le retour de Laurent Gbagbo ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la population ivoirienne. Alors qu’un bon nombre d’Ivoiriens admirateurs du Woody de Mama se réjouissent de son retour, d’autres ne veulent pas faciliter la tâche. Il s’agit du Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) qui souhaite voir l’ancien président arrêté dès qu’il foulera de nouveau le sol ivoirien.
Selon le Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo reviendra en Côte d’Ivoire le 17 juin prochain. Après 10 longues années passées en dehors du pays, l’ancien détenu de la Haye pourra regagner son domicile comme annoncé aux lendemains de son acquittement par la Cour Pénale Internationale (CPI), le 31 mars dernier. Cependant, ce retour triomphal tant attendu n’enthousiasme pas toute l’opinion nationale.
Contrairement aux pro-Gbagbo qui prévoient festoyer, certaines associations de victimes réagissent pour faire barrage à la vie paisible qui attend l’ancien président. Le Collectif des victimes en Côte d’Ivoire (CVCI) fait partie de ces voix critiques qui s’opposent à l’amnistie de Laurent Gbagbo. Ce regroupement demande qu’il soit arrêté à son retour.
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En effet, le Woody de Mama est visé par une condamnation de 20 ans de prison par la justice ivoirienne. Ainsi, dans le cadre de la lutte contre l’impunité, le président du CVCI, Issiaka Diaby veut le leader du FPI derrière les barreaux pour l’affaire dite du « casse de la BCEAO ». M. Diaby attire l’attention des autorités sur des évènements survenus lors de la crise de 2010-2011 qui auraient un lien avec l’ancien président.
« Plusieurs incidents survenus en Côte d’Ivoire font l’objet d’enquêtes actuellement. Y compris des enquêtes en relation avec les faits reprochés et reprochables à Laurent Gbagbo. Les enquêtes se poursuivent depuis juin 2013, la procédure est ouverte, des victimes ont participé, des témoins sont passés, le dossier est ouvert et nous demandons aux victimes et aux témoins de venir participer. Ceux qui disent que la CPI a déjà jugé et acquitté Laurent Gbagbo, nous attendons qu’ils nous démontrent dans la décision de la Cour si la justice ivoirienne n’a plus le droit d’agir contre Laurent Gbagbo si des faits lui sont reprochés. Il y a ce principe de complémentarité », a déclaré le président du CVCI repris par RFI.
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Rappelons que lundi 10 mai dernier, le collectif des victimes de la Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale (CVCI) ont protesté contre le retour de l’ex président Laurent Gbagbo. Devant le palais de justice au plateau, les manifestants ayant répondu l’appel de la CVCI brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire » Gbagbo nous a tués » ; » nous allons l’accueillir à notre façon ».