En décembre 2012, une jeune étudiante avait été violée et torturée par six hommes, dans un bus à New Delhi, un drame qui avait soulevé l’indignation du monde entier.
Après trois reports, quatre des six meurtriers de Nirbhaya, âgés de 25 à 32 ans, ont été exécutés par pendaison, vendredi 20 mars, à 5 h 30, dans la prison de Tihar à New Delhi. Ils avaient été reconnus coupables d’un des viols les plus sordides qu’ait connu l’Inde ces dernières années et qui avait provoqué une immense colère dans tout le pays pendant plusieurs semaines, obligeant le gouvernement à durcir les dispositions pénales pour les auteurs de crimes sexuels. L’événement est rare. La dernière pendaison remonte à 2015, alors que près de 400 condamnés attendent dans le couloir de la mort. Les peines capitales sont généralement commuées en prison à vie.
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Le 16 décembre 2012, Jyoti Singh, surnommée à l’époque Nirbhaya pour protéger son identité, étudiante en kinésithérapie, était montée dans un bus privé. Elle rentrait d’une sortie au cinéma avec son petit ami, pour voir L’Odyssée de Pi dans un centre commercial, dans le quartier de Saket au sud de la capitale, sans réaliser qu’un piège lui était tendu. Le jeune couple pensait être monté à bord d’un bus collectif qui allait dans leur direction. Le bus avait, en fait, été loué par six hommes, ivres, qui ont tour à tour violé la jeune étudiante de 23 ans, devant les yeux de son compagnon, assommé et roué de coups, la pénétrant avec une barre de fer, avant de la jeter dénudée sur la route en pleine nuit et d’essayer de l’écraser. Nirbhaya était morte treize jours plus tard, le 29 décembre, de ses blessures à l’abdomen et aux intestins, dans un hôpital de Singapour où elle avait été transférée. Son supplice avait été d’une rare atrocité.
« Une conduite barbare et démoniaque »
Les meurtriers, condamnés à mort en 2013, ont tenté de multiples recours et déposé de nombreuses demandes de grâce, jusqu’à ces dernières heures. En 2015, la Cour suprême avait confirmé la peine capitale. Les magistrats avaient jugé les meurtriers « coupables d’une conduite brutale, barbare et démoniaque ».