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La survie d’Air Burkina à quitte ou double



Ébranlée par la crise liée au coronavirus, la doyenne des compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest joue sa survie. Et fonde désormais ses espoirs sur l’arrivée dans son capital d’un opérateur privé américain pour renouer avec des activités plus rentables.

Contrairement à Air Mauritius, qui a annoncé le 22 avril se placer sous administration volontaire, ou encore à South African Airlines, le fleuron sud-africain qui devrait être liquidé en raison des effets financiers ravageurs de la pandémie de coronavirus, Air Burkina veut se donner les moyens de traverser cette zone de turbulences. « Pour le moment, nous n’allons pas vers un dépôt de bilan. La compagnie est toujours en mesure de supporter les charges jusqu’à la fin de la crise », explique à Jeune Afrique Blaise Sanou, son directeur général. Des charges fixes qui représentent en frais de location mensuelle plus de 535 000 dollars pour les trois avions qui constituent sa flotte.

SI NOUS N’AVONS PAS LE SOUTIEN DE L’ÉTAT, NOUS NE POURRONS PAS TENIR LONGTEMPS NOS ENGAGEMENTS

Mais l’ancien pilote burkinabè de l’armée de l’air sait que la situation est délicate et en appelle à l’aide publique. « Si nous n’avons pas le soutien de l’État, nous ne pourrons pas tenir longtemps nos engagements », prévient le colonel major. S’il attend l’aval des autorités (ministères des Transports et des Finances) pour le déblocage de quelque 6 milliards de F CFA (plus de 9 millions d’euros), somme nécessaire à la reprise progressive des vols, le patron d’Air Burkina affirme préparer l’après-Covid-19. Les programmes de vols ont ainsi été revus pour les adapter à la nouvelle donne. « Nous sommes en train de revoir notre budget initial de l’année, qui tablait sur un bilan de 26,7 milliards de F CFA », dit-il.

4,4 milliards de dollars de pertes pour le secteur aérien africain

Pour se donner une bouffée d’oxygène dans ce contexte où les annulations de milliers de vols de passagers ont causé pour le secteur aérien africain près de 4,4 milliards de dollars de pertes, selon les professionnels du secteur, Air Burkina veut s’orienter vers le transport de fret et les affrètements. « Nous partons dans le sens des affrètements et même du fret sous certaines conditions édictées par l’Association internationale du transport aérien [Iata]. Nous avons affrété un vol de rapatriement entre Cotonou et Ouagadougou. Nous effectuerons un affrètement sur Abuja-Accra. C’est une liaison que nous desservons à raison de deux vols hebdomadaires », détaille Blaise Sanou.

Alors que la doyenne des compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest estime avoir besoin de 6 milliards de F CFA pour relancer progressivement ses activités de dessertes post-pandémie, elle jette surtout son dévolu sur le partenariat stratégique en discussion avec African Global Development (AGD). « Les négociations sont très avancées avec African Global Development pour la reprise partielle de la compagnie, affirme Blaise Sanou. On devait signer l’accord, mais ce processus a été arrêté par l’épidémie de Covid-19. »

SON PARTENAIRE, AGD, BIEN QU’INCONNU SUR LE CONTINENT, REVENDIQUE UNE GRANDE EXPÉRIENCE

Inconnue sur le continent, la société AGD est basée en Floride, aux États-Unis. Ses dirigeants qui se font discrets revendiquent toutefois une longue expérience en matière de financement et de conception de projets d’infrastructures de transport (rail, aéroportuaire, gestion de fret, etc.) délivrés sous forme de convention de concession ou de BOT (Built, Operate and Transfert ). La société est également en lice pour la construction de la nouvelle liaison ferroviaire Ouagadougou-Accra. Sur ce projet, qui sera exécuté sous forme de partenariat public-privé, le groupe américain est en tandem avec des cabinets indépendants d’ingénierie enregistrés en Grèce, Race Consulting Engineering et Kalliergos.

Apurement des dettes de la compagnie

D’après les informations de Jeune Afrique, le capital actuel d’Air Burkina, qui s’élève à environ 691 millions de F CFA, devrait faire l’objet d’une forte augmentation de capital. L’État et les privés locaux vont conserver une participation minoritaire, de 20 %. Cette augmentation de capital vise à doter la compagnie aérienne de fonds propres et de fonds de roulement nécessaires pour stabiliser ses activités.

AGD ENVISAGERAIT D’INVESTIR PLUSIEURS CENTAINES DE MILLIONS DE DOLLARS

Dès la signature du deal, la convention de cession prévoit qu’AGD apure la totalité des dettes et emprunts de la compagnie, d’un montant estimé à 23 millions de dollars. Ce mécanisme est assis sur un apport en liquidités d’environ 20 millions de dollars qui sera déposé dans une banque locale. En outre, le repreneur s’engage à renforcer la flotte de la compagnie avec l’apport de deux nouveaux avions, dont un Airbus 220, dans un délai de 60 à 90 jours.

Ces apports financiers doivent permettre à Air Burkina de disposer de ressources suffisantes  pour mettre en œuvre sa stratégie de développement. D’après nos sources, AGD envisagerait d’investir plusieurs centaines de millions de dollars, un montant particulièrement élevé à l’échelle du secteur aérien régional et au regard du potentiel de la compagnie aérienne.

Bientôt de nouvelles lignes vers l’Afrique centrale et l’Europe

« Avec ce partenariat, assure Blaise Sanou, notre réseau actuel de trois appareils va croître considérablement, autour de douze avions, avec l’arrivée d’Airbus et de turbopropulseurs. Cela nous permettra d’ouvrir de nouvelles lignes en direction de l’Afrique centrale, de l’Europe et, à terme, vers les États-Unis et la Chine. » D’après nos informations, la nouvelle flotte proposée par la société américaine dirigée par Phil Smartt comprend six Airbus (quatre Airbus A220-300 et deux Airbus A350), trois Embraer et trois Cessna Grand Caravan.

LA DIRECTION DE LA COMPAGNIE MET LES BOUCHÉES DOUBLES POUR ASSAINIR LES COMPTES

Est également prévue la construction d’un siège pour la compagnie, d’une académie aéronautique et d’un centre de maintenance industriel.

En attendant, la direction d’Air Burkina met les bouchées doubles pour assainir les comptes du transporteur. Fin connaisseur de l’aérien burkinabè, le colonel Blaise Sanou avait, dès sa prise de fonctions, il y a trois ans, déroulé un plan en quatre objectifs destiné à rétablir la situation de la compagnie, dont les pertes annuelles avoisinent les 3,7 milliards de F CFA.

L’an dernier, l’acquisition d’un Embraer 195 de 104 places et d’un Embraer 175 de 72 places, conjuguée aux efforts de réduction des coûts et à une offensive commerciale, avait permis de réduire le déficit, qui s’établissait à 2,3 milliards de F CFA, dont plus de la moitié provenait des pertes enregistrées sur la liaison interne Bobo-Dioulasso-Ouagadougou. Avec un taux de remplissage d’environ 70 % pour 185 528 passagers transportés, en hausse de 43 % sur un an, Air Burkina a vu son résultat d’exploitation s’améliorer de 37 %. Ce qui lui a permis de réaliser l’an dernier un chiffre d’affaires de près de 24 milliards de F CFA, + 8 % sur un an. Pour 2020, la compagnie tablait sur un CA de 26,7 milliards de F CFA. Un objectif désormais hors de portée en raison des conséquences de la pandémie de coronavirus, qui oblige la compagnie à revoir ses plans.

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