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La Conférence des évêques du Togo doute de la transparence de l’élection présidentielle



 

C’est sans doute l’un des scrutins les plus critiqués dans la vie du Togo. La dernière élection présidentielle est tout sauf crédible et transparente selon de nombreuses personnalités à travers le monde.

Après l’ambassade des États-Unis au Togo, l’ancien sous-secrétaire américain chargés des affaires africaines, Herman Cohen, c’est au tour de la CET d’émettre des réserves sur les résultats.

Ça aura pris du temps mais c’est enfin disponible. La Conférence des évêques a dénoncé des résultats qui manquent de transparence.

Voici en intégralité le communiqué du CET

🔴🌐🔵Message de la Conférence des Evêques du Togo,
aux
Fidèles et à toutes les personnes de bonne volonté.🔴🌐✝
« Maître, nous périssons ; cela ne te fait rien ? » (Marc 4,38)

Chers fils et filles du Togo,

Et vous tous, hommes et femmes de bonne volonté.

Au beau milieu de la tempête, alors que la barque dans laquelle Il se trouvait avec ses disciples, était violemment ballottée par les flots en furie, Jésus semblait dormir sur des coussins à l’arrière, nous dit l’Evangéliste saint Marc. Etonnés par cette attitude du Seigneur, ses disciples le réveillent en criant : «« Maître, nous périssons ; cela ne te fait rien ? ».

Nous périssons, cela ne vous fait rien?

C’est le cri de détresse que poussent des milliers de nos concitoyens devant le silence apparent des Evêques qui semblent être indifférents à la dramatique et houleuse situation que traverse notre pays et aux interpellations qui jaillissent des cœurs meurtris de ses enfants.

En effet, depuis la proclamation, par la CENI, des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 22 février 2020, une vive tension est née au sein de la population. Dans ce climat de malaise et de confusion, causé notamment par le manque de confiance des populations dans l’organisation du scrutin et les résultats provisoires proclamés, un bras de fer s’est engagé entre les deux camps qui revendiquent la victoire. Cette situation était prévisible.
Avant la tenue du scrutin, la Conférence des Evêques du Togo avait recommandé « aux citoyens et citoyennes qui prendront la décision d’aller voter, de faire usage de ce droit dans la paix et le respect ….» Elle avait par ailleurs exhorté « toutes les institutions impliquées dans ce processus à assumer leur rôle dans la transparence, la justice, la vérité et le respect de la mission qui leur est assignée afin que celle-ci ne soit émaillée ni de fraudes ni d’aucune violence ». De même, elle avait marqué sa surprise et son indignation devant le refus opposé par le Ministère de l’Administration Territoriale à la demande d’accréditation présentée par le Conseil Episcopal Justice et Paix ; refus qui, aux yeux des Evêques, était motivé par des raisons tout à fait contestables.
Les Évêques rappellent que la présence des observateurs de la société civile, aux cotés des organisateurs institutionnels, était de nature à créer la confiance des électeurs en la crédibilité et la sincérité des résultats de leur vote.

Au regard de ce qui s’est passé sur le terrain, on peut dire que l’élection présidentielle du 22 février 2020, dans son ensemble, s’est déroulée dans un climat relativement apaisé. Mais pour ce qui concerne la transparence et l’équité de ce scrutin, on ne peut en dire autant, la main sur la conscience. C’est dans ce contexte très regrettable que la Conférence des Évêques du Togo adresse le présent message aux fidèles et à toutes les personnes de bonne volonté.
Afin de résoudre la crise qui s’est installée dans le pays et restaurer la confiance, la Conférence des Evêques exhorte les différents protagonistes et les instances du processus électoral à œuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes.
Depuis la proclamation des résultats provisoires, la Conférence des Evêques du Togo n’est pas restée inactive devant la situation de Monseigneur Philippe Fanoko KPODZRO. Elle n’a pas abandonné l’Evêque, leur frère ainé, à son « triste sort », comme le pensent à tort quelques fidèles. Dans la discrétion, la Conférence était plutôt en concertation, notamment avec la Nonciature Apostolique, pour trouver la solution la plus appropriée.
Contrairement à ce qu’affirment certains messages publiés sur les réseaux sociaux, les Evêques n’ont reçu ni voitures, ni aucun autre présent, de qui que ce soit, dans le but de tronquer leur liberté d’appréciation et leur liberté d’expression.

Par ailleurs, la Conférence des Evêques, en tant qu’Institution de l’Eglise, ne pouvait pas appeler à la marche du vendredi 28 février. Elle ne souhaitait pas exposer les manifestants au risque éventuel d’une répression. Pour autant, cette prise de position de principe, ne constitue en aucune manière un désaveu de la démarche courageuse de Mgr KPODZRO, en faveur d’une cause que son cœur de Pasteur estime juste.
La Conférence des Evêques dénonce le blocage imposé à la résidence de Monseigneur KPODZRO, d’autant plus que cette mesure est non seulement une atteinte grave à sa liberté de mouvement, mais empêche aussi le fonctionnement du centre de santé contigu à ce lieu.
Les Evêques déplorent que des prêtres aient été empêchés de célébrer l’Eucharistie dans la chapelle du centre de santé pour les Religieuses, le personnel de service et les malades.

Les Evêques ont vu avec consternation, les violences qui ont été perpétrées à l’intérieur du Collège Saint Joseph ce vendredi 28 février, lieu où se sont réfugiées les personnes dispersées par les Forces de Sécurité. Elle condamne de nouveau, avec un sentiment de profonde indignation, ces intrusions abusives dans les espaces privés et sacrés de l’Eglise, et demande le relâchement de tous ceux qui ont été interpellés dans ces conditions.

Enfin, la Conférence des Evêques invite chaque fils et fille de notre Pays, spécialement les fidèles catholiques, à prier et à œuvrer pour la paix dans la vérité et la justice. Elle les exhorte à éviter toute provocation et toute violence, en gardant la foi en Dieu qui à coup sûr, nous aidera à sortir de cette tempête qui secoue notre pays.

Fait à Lomé, ce 1er mars 2020,
1er dimanche de carême, Année A.

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