Les États-Unis interdisent toute importation de pétrole et de gaz en provenance de Russie, a annoncé le président américain Joe Biden. Une mesure prise pour faire pression sur le président russe Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à la guerre en Ukraine.

Les défenseurs des droits de l’homme et les dirigeants ukrainiens ont appelé les États-Unis et leurs alliés européens à sanctionner le secteur pétrolier et gazier russe. Ceci en réponse à l’invasion de l’Ukraine par ce pays le 24 février, qui a dévasté les grandes villes et contraint deux millions de personnes à fuir le pays.

S’exprimant à la Maison Blanche mardi 08 mars dans matinée, Joe Biden a déclaré que cette mesure visait « l’artère principale de l’économie russe ». « Nous interdisons toutes les importations de pétrole, de gaz et d’énergie russes. Cela signifie que le pétrole russe ne sera plus acceptable dans les ports américains et que le peuple américain portera un autre coup puissant à la machine de guerre de Poutine », a-t-il déclaré aux journalistes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a remercié Biden d’avoir « frappé au cœur de la machine de guerre de Poutine » en imposant l’interdiction. « Encouragez d’autres pays et dirigeants à suivre », a tweeté M. Zelenskyy mardi après-midi.

Joe Biden prend une décision difficile pour ses alliés européens

Les États-Unis ne sont pas très dépendants de la Russie pour leur approvisionnement énergétique. Ils importeront en moyenne 209 000 barils de pétrole brut par jour en 2021, soit 3 % des importations totales de brut du pays, selon l’association professionnelle American Fuel and Petrochemical Manufacturers (AFPM).

Joe Biden l’a reconnu, déclarant que les États-Unis comprennent que nombre de leurs alliés européens « ne sont peut-être pas en mesure » d’imposer une interdiction similaire. « Les États-Unis produisent beaucoup plus de pétrole au niveau national que tous les pays européens réunis », a déclaré le président américain.

« Nous pouvons prendre cette mesure quand d’autres ne le peuvent pas, mais nous travaillons en étroite collaboration avec l’Europe et nos partenaires pour développer une stratégie à long terme visant à réduire leur dépendance à l’énergie russe, également », a ajouté le président américain.

Lundi, un haut responsable russe a déclaré qu’il y aurait des retombées « catastrophiques » d’une interdiction occidentale des importations de pétrole russe. Le vice-premier ministre russe, Alexander Novak, a déclaré que cette mesure pourrait plus que doubler le prix du pétrole pour atteindre environ 300 dollars le baril.

Mais les appels se multiplient pour frapper le secteur pétrolier et gazier rentable de la Russie dans le but de mettre fin à l’effusion de sang en Ukraine.