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J’AI RENONCÉ A LA DOT



Je suis consciente que ce texte va en horrifier plus d’un. Beaucoup de femmes vont s’indigner de son contenu, et même des hommes viendront me jeter la pierre. Mais soyons honnête, je n’ai jamais été réputée pour faire plaisir aux gens avec mes positions.

Si même Dieu ne fait pas l’unanimité dans ce monde, ce n’est pas sa simple petite pécheresse que je suis qui le fera. Ça fait maintenant un moment que j’ai décidé que je ne laisserai pas ma famille ou moi-même, ou qui que ce soit accepter une dot pour ma main. Je n’en recevrai pas non plus pour ma fille quand viendra le moment pour elle de s’unir à son compagnon. Je n’en donnerai pas non plus pour la main de qui que ce soit.

Avant de continuer j’aimerais éclaircir quand même quelques points de doutes qui pourraient naître dans l’esprit de certaines personnes qui me liraient: Je suis africaine à 100% et Togolaise (ça ne je ne saurai dire si c’est 100%). J’aime beaucoup les cultures et traditions africaines. D’ailleurs mes plus belles découvertes culturelles de voyages étaient toutes en Afrique. Mes plus beaux souvenirs étaient lors d’événements qui s’inscrivent à cœur joie dans la culture de mon pays.

Je ne suis pas la fiancée d’un blanc au cas où certains voudraient posés cette question réductrice de ma personne. Bien. Il paraît que pour que deux personnes soient mariées chez moi (tout bord confondu de tradition, culture, et religion), il faut: Une cérémonie de fiançailles pour recevoir une dot du futur époux; Passer devant le maire;Et terminer devant Dieu.

En tant que maniaque de structuration, de l’ordre et de rangement, j’adore cette belle trilogie.

J’ai cependant décidé à l’issue de plusieurs aspects de réflexion de renoncer à ce PRIVILÈGE. N’en déplaise à ma famille, ma plus belle motivation dans la vie est ma liberté de décider pour moi-même.

Lors de la cérémonie de dot qui se fait en présence des deux familles des futur.e.s époux.ses, des présents selon l’histoire devaient être échangés pour sceller l’union des deux familles. Quelle beauté, j’adore les symbole. Excepté peut-être quelques détails:

 

L’union des deux familles

 

Je ne suis pas sûre de vouloir être l’objet de l’union de deux grands groupes de personnes HUMAINES. Qu’un enfant le soit, là encore c’est compréhensible mais pour un couple, je pense que c’est trop mettre sur le tapis de nos jours. Je ne suis pas sure de vouloir être le centre d’une telle ampleur d’engagement. Je ne veux pas non plus donner la fausse illusion à des adultes respectables de ces deux familles qu’ils ont leurs mots à dire sur ma vie de couple. Il n’est pas bien de mentir. Le mariage ne devrait engager que deux personnes. Avec deux familles sur le dos on fera vite de se sentir à l’étroit. Et lorsque j’entends les conseils qui se donnent dans la majorité des cas à la femme à l’occasion, j’ai des envies de suicide.

 

Les présents échangés

On échange des présents. Oui. Puis j’ai cherché le contenu de ce présent de nos jours et la manière dont le tout se scelle et j’étais juste ahurie.

C’est la famille du futur époux qui apporte les présents à la famille de la future épouse. Oui. Parce que la femme a je ne sais quelle valeur que l’homme n’a donc pas. Que ça soit bien claire, je ne dis pas que la femme n’a pas de valeur. Je dis juste que l’homme en a tout autant. Il serait donc problématique de penser que la femme en a plus et que sa famille devrait avoir une compensation lors de son union avec quelqu’un d’autre. Penser ainsi est le début même de la chosification de la femme et un fait qu’on la lègue au rang de Biens matériels que les parents perdent au profit de l’époux.

Certains diront que oui la famille de la femme aussi apporte des présents et que c’est pour cela que c’est eux qui payent pour la réception de la cérémonie de dot. Les amis, soyons sérieux. J’ai dit plus haut qu’il n’est pas bon de mentir. Rares sont les familles où c’est vraiment la famille de la future mariée qui paie pour la réception de la cérémonie. C’est encore l’homme qui donne l’argent ou parfois la femme elle-même, très RARE sont les familles qui le prennent elles-mêmes vraiment en charge.

Et même dans le cas où c’est vraiment la famille de la femme qui débourse pour la réception, entre nous, entre ceux qui payent des objets et boissons de grandes valeurs et ceux qui font à manger, y a-t-il photos ?

Le côté symbolique et honorifique de la chose dont il en est rien aujourd’hui.

Il parait que payer la dot permet de prouver à la belle-famille qu’on pourra prendre soin de leur fille dans son nouveau foyer, quelle sera hébergée, habillée, nourrie et quelle ne manquera de rien. On fait acheter des tas de biens matériels au jeune homme qui s’endette parfois pour prouver cette capacité qu’il n’a justement pas. Qui trompe qui? Et où est passé à ce niveau la thèse que nous soutenons d’habitude à propos de la supposée autonomie de la femme qui doit pouvoir générer elle aussi sa richesse ? Comment ne pas paresser pour réussir professionnellement si une disposition culturelle nourrit en la société et en moi la femme, l’affirmation selon laquelle l’homme devra assurer mes besoins ?

Pour certains c’est pour compenser les années durant lesquelles la famille de la femme a pris soin de ses propres enfants. Les amis! Soyons digne. C’est le devoir de chacun de prendre soin des enfants qu’il fait. Personne ne lui doit rien (même pas l’enfant) pour le fait qu’il ait fait un enfant et en a pris soin. D’ailleurs le jeune homme aussi est l’enfant de quelqu’un qui en a sûrement pris soin jusqu’à maintenant. Quelle est la compensation pour ses parents à lui? N’alimentons pas des frustrations qui feront de nos filles des rivales de leur belle famille.

Le contenu de la dot à part les vrais éléments symboliques qui compte pour des prunes, dans tout l’ensemble, ne sont que des choses qui n’ont rien à avoir avec nos origines et traditions. Le Rhum St James ou le Schnappes, ou encore la Martini, j’ai cherché jusqu’à présent leurs traces dans nos traditions qu’on aime tous tant évoqué et je n’en ai pas trouvé. Pour les enveloppes contenant des sommes d’argents pour la jeune femme et des membres de sa famille, je suis juste ébahie. C’est ainsi pour plusieurs autres éléments de la liste de la dot de plusieurs familles y compris la mienne. Où est la tradition quand ça nous arrange et quand ça ne nous arrange pas? Et si la culture est si évolutive, pourquoi est-ce autant aussi facile sur certains que sur d’autres?

 

Le caractère coupable et sanction même de certains aspects

 

Outre le caractère d’exagération de la liste de la dot dont je ne veux pas du tout faire le développement dans ce texte, on a d’autres situations aggravantes et ou avantageuses qui s’ajoutent dans certains cas que j’ai un mal sérieux à digérer. Pour certains si la future épouse est déjà enceinte alors il faut payer plus de choses que la liste normale. Il parait qu’il faut demander pardon à la belle-famille pour avoir connu et enceinté leur fille avant de venir leur demander sa main. (la jeune femme enceinte n’a participé en rien à son état de grossesse, donc c’est l’homme et sa famille qui demande pardon en offrant un peu plus de choses ). Mais si elle avait déjà fait un enfant, on te diminue la dote initiale. Oui oui les mères célibataires n’ont pas la même valeur que les jeunes filles. Pour d’autres si elle a fait de longues études ça fait plus de choses à payer encore (ce qui au passage contredit certaine théorie sur les femmes qui prennent le risque de ne pas trouver de mari quand elle étudient trop).

 

Et si elle est vierge, on fait vite d’imaginer. Tant que la virginité de la femme sera célébrée et celle de l’homme dévaluée, comprenons que les violences sexuelles sur les filles restera un vice imbattable. Etc.Je précise que je parle vraiment pour moi quand je dis que j’ai vraiment un sérieux problème avec tout cela. J’ai donc tristement compris pour ma part que la cérémonie de dot, tel que configurée de nos jours n’est qu’une bombe à retardement dans les jupes de la femme si nous voulons l’égalité de genre.

L’autonomisation, et la considération de la femme comme un être à part entière doit pousser vers la sortie les actes à caractère réducteurs de sa personne peu importe comment on le peint et camoufle sous un piège de valeurs que la femme auraient. Si l’homme est tout autant précieux alors dotons le aussi. Si non arrêtons de faire croire qu’il y a de la valeur à être littéralement échangée contre des biens. La femme serait dotée pour sa valeur mais au final c’est l’homme  »le tout puissant » qui prendra toute les décisions pour elle.

Au-delà de tout ce qui fait hic, il y a beaucoup de choses aussi à préserver. Tiens! J’adore la rhétorique spéciale utilisée pour l’occasion par exemple (tant que ce n’est pas sexiste).

J’apprécierai sans nul doute une cérémonie soft d’échange symbolique de présents entre époux et épouses qui se séduisent et se disent oui à la mesure de l’unique VALEUR qu’on a toutes et tous. Accepter renoncer à des privilèges en tant que femme pour l’égalité est un défis que j’espère qu’on trouvera la force de relever pour le bien de toutes et tous.

 

Source : Page Facebook de ElsaMbenaBA

 

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