Implication française au Tchad : Une avocate française tacle Emmanuel Macron

Publié le 27/04/2021 - 12:29

Texte par : Echo Web Afrique

3 min

Décidemment, la France n’est pas sollicité au Tchad en cette période de crise sociopolitique. Alors qu’aux obsèques de l’ancien président Idriss Déby, Emmanuel Macron a réitéré son engagement à soutenir le peuple tchadien, ce dernier, par contre, ne veut pas de lui. Après certains acteurs de la société civile tchadienne, c’est au tour de l’avocate, Félicité Esther Zeifman, d’exprimer son ras-le-bol.

Me Félicité Esther Zeifman a adressé à Emmanuel Macron un courrier via le site de l’Elysée. Dans sa lettre, elle fait remarquer au chef de l’Etat français que sa présence n’est pas la bienvenue.

Ci-dessous la lettre

Monsieur le Président,

Votre séjour à Ndjamena au Tchad pour les obsèques de Monsieur Idriss DEBY m’a choqué. Comment vous Président de la France, pays des droits de l’homme et des libertés pouvez aller au Tchad légitimant ainsi un coup de force ? Votre visite à l’occasion des obsèques de cet ennemi de la liberté et de la démocratie fait accroître un sentiment anti français de plus en plus installé en Afrique.

À quel moment, vous et la politique française allez-vous prendre en compte les intérêts des peuples africains ?

Comment un président de votre génération peut-il s’embarrasser de la triste françafrique ? Vous nous aviez pourtant promis le contraire ? Cette visite en terre tchadienne vous fera perdre de nombreuses voix de français d’origine africaine en 2022.

Le 23 avril, alors que Thomas PESQUET faisait la fierté de notre pays, vous avez préféré pavaner au milieu d’un syndicat de dictateurs africains.

J’attends de vous une réponse simple.

Vous en souhaitant bonne réception,

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en ma respectueuse

Félicité Esther Zeifman

Avocat

Au Tchad, le sentiment anti-français prend de l’ampleur au sein du peuple. Suite aux obsèques du maréchal Déby, un collectif d’artistes ainsi qu’un autre groupe d’acteurs de la société civile, ont rappelé à la France que le Tchad est assez « mûr pour prendre ses décisions ».