Le vendredi 23 avril dernier, le Maréchal tchadien Idriss Déby Itno a été inhumé après avoir cassé la pipe lundi 19 avril sur le front contre les rebelles du Fact. Après son enterrement, ce n’est pas tous les Tchadiens qui gardent une bonne image de lui. Pour certains citoyens à l’instar des proches de l’ancien président Hissène Habré, le père du président du Conseil militaire de transition ne sera jamais un modèle.

Entre les Habré et les Déby, le courant risque de ne jamais passer. Au fil des années l’eau n’a pas coulé sous les ponts jusqu’au décès du Maréchal. L’opportunité étant donnée à Raymonde Habré, la femme de l’ex-président détenu au Sénégal, elle a fait son bilan de la gestion du pouvoir d’Idriss Déby. Elle était l’invitée d’une émission « autour du micro » du site d’information sénégalais Dakar News.

Contrairement à tous ceux qui ont des propos louangeurs à l’égard du successeur de son mari, Raymonde Habré a décidé de dire ses quatre vérités au monde concernant. Elle a lâché qu’Idriss Deby n’est » ni pacificateur, ni panafricaniste mais un pion ». A l’en croire, le défunt Maréchal serait sous les ordres de la France qui cordonnerait toutes ces actions.

La femme de l’ancien président Hissène Habré prend l’exemple de l’opération anti-terroriste au Mali où l’armée tchadienne s’est montrée efficace. Pour Raymonde Habré, les cordes de l’opération menée par le Tchad étaient tirées par la France. Selon ses propos, l’Hexagone avait peur des dégâts humains que l’opération pourrait engendrer dans ses rangs, elle se serait donc cachée derrière le Tchad.

Elle qualifie la relation entre la France et les pays du Sahel de « pernicieux ». Raymonde Habré estime que le principal objectif de la France, c’est d’avoir l’emprise sur les ressources de la région. Sa sortie coïncide avec les manifestations des Tchadiens qui exigent le départ du Conseil Militaire de Transition ainsi que la non implication de la France dans les affaires tchadiennes.

Rappelons que son mari, l’ancien président Hissène Habré a été condamné en 2016 à perpétuité par une juridiction africaine pour crimes contre l’humanité lors de ses années au pouvoir de 1982 à 1990. Il purge sa peine dans la prison Cap Manuel de Dakar.