L’ancien chef d’État ivoirien, Henri Konan Bédié, surnommé le « Sphinx de Daoukro » en référence à son fief dans le centre de la Côte d’Ivoire, est décédé à l’âge de 89 ans. Annoncé par son parti, le « Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) », le décès subit d’Henri Konan Bédié a plongé le pays dans le deuil.

Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro au sein d’une famille de planteurs de cacao, Henri Konan Bédié s’est imposé comme une figure politique marquante de la Côte d’Ivoire. Chef de l’État de 1993 à 1999, il a été à la tête du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), principal mouvement d’opposition du pays.

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Henri Konan Bédié, fondateur du concept de l’ivoirité

Reconnu pour son nationalisme, Bédié avait lancé le concept de l’ivoirité pour écarter de la course à la présidence son rival Alassane Ouattara, accusé d’être Burkinabè. Sa présidence, cependant, a été entachée par des scandales de corruption et a finalement été renversée en 1999 lors d’un putsch.

Malgré les obstacles, il est resté un fin tacticien politique et a su maintenir son influence au sein du PDCI, empêchant les jeunes générations de le remplacer à la tête du parti.

En 2005, il s’est rapproché de son ancien rival, Alassane Ouattara, pour former le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), une alliance électorale entre le parti de Ouattara et le PDCI.

Tout au long de sa vie politique, Henri Konan Bédié a été au cœur de nombreuses controverses, mais il reste une figure emblématique de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.

Avec le décès de ce « Sphinx », le pays perd une personnalité charismatique qui a marqué son histoire politique et dont l’héritage continuera d’influencer la scène politique ivoirienne.