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Guillaume M l’ultra-nationaliste jugé pour avoir envisagé de tuer Macron

L’enquête sur Guillaume M. a commencé à la suite d’un signalement sur la plateforme Pharos. Tout au long de l’instruction, il n’a jamais cherché à nier ses intentions. Le délit « d’entreprise individuelle du terrorisme » est passible de 10 ans d’emprisonnement.

« Quitte à tomber, autant que ce soit pour tuer un politique ou déstabiliser le système. » Jamais, tout au long de l’instruction, Guillaume M. n’a cherché à nier ou minimiser ses intentions. Dès les premières minutes de sa garde à vue, cet ultra-nationaliste de 26 ans, résidant dans le Val-d’Oise, a reconnu qu’il envisageait de « tuer plusieurs personnes de chaque communauté minoritaire » ou de tirer sur Emmanuel Macron lors du défilé du 14-Juillet. Si ses projets n’en étaient qu’à un stade embryonnaire, le jeune homme, longue silhouette fine et cheveux ras, comparaît ce vendredi devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour « entreprise terroriste individuelle », un délit passible de 10 ans d’emprisonnement.

« Faites pas les fous, j’ai un couteau »
L’enquête démarre en juin 2017 après un signalement sur la plateforme Pharos : un internaute s’inquiète des propos tenus par un certain « LaChancloche » sur le forum JeuxVideos.com. L’homme vient de lui demander de l’aide pour se procurer une arme « semi-automatique obligatoire, genre AK », de manière légale ou non. « Je veux buter des gens, […] faire le plus de dégâts possible », précise-t-il devant sa perplexité. Une enquête discrète est immédiatement diligentée et permet de remonter rapidement l’adresse IP se cachant derrière le pseudonyme. Guillaume M. n’est pas un inconnu des services de police et de justice. Cet ancien des Jeunesses nationalistes, un groupuscule d’extrême droite dissous en 2013, a été condamné à de la prison ferme pour avoir fait l’apologie du terroriste néonazi norvégien, Anders Breivik.

Le 28 juin 2017, une perquisition est organisée au domicile familial d’Argenteuil, dans le Val-d’Oise. Le pavillon est vide mais Guillaume M. est rapidement localisé au volant de sa voiture. « Faites pas les fous, j’ai un couteau », lance-t-il aux policiers lorsque ces derniers le somment de couper le contact avant de se rendre sans violence quelques minutes plus tard. Un couteau de cuisine de 15 cm a été retrouvé à proximité du frein à main et deux autres, encore emballés, dans son coffre : le prévenu expliquera qu’il les a achetés au Franprix du quartier en apercevant des enquêteurs se présenter à son domicile. Son but, précise-t-il, était de menacer les fonctionnaires afin d’être abattu en retour.

De nombreuses recherches sur Internet
En fouillant son téléphone portable, les enquêteurs vont découvrir qu’au cours de ce mois de juin 2017, le jeune homme a fait de multiples recherches sur ce qui pourrait apparaître comme de potentielles cibles. Des magistrats, des permanences d’En Marche, la synagogue d’Argenteuil, Sciences-Po mais également le calendrier d’Emmanuel Macron ou même la 16e chambre du tribunal correctionnel qui le juge ce vendredi. D’autres requêtes pourraient ressembler à des modes opératoires. « Où acheter jerrican essence », s’enquiert-il le 1er juin. Douze jours plus tard, il fait des recherches sur le TATP, un puissant explosif ou « comment écraser plusieurs personnes en voiture ». S’il n’a jamais cherché à nier ses projets, Guillaume M. souffle le chaud et le froid en audition, se targuant tantôt d’être un « mégalo » à la recherche d’une certaine notoriété, affirmant plus tard qu’il s’agissait d’un « fantasme » et « d’un suicide social ». « J’ai juste un projet, je n’ai pas d’armes, je n’ai pas de contact, c’est seulement un projet grave. »

Guillaume M. représentait-il une menace sérieuse ou s’agissait-il pour cet homme suicidaire – il a déjà fait deux tentatives –, désocialisé et profondément isolé d’attirer l’attention ? C’est bien là tout l’enjeu du procès. Ses proches ne lui connaissent aucun ami. Dans son téléphone, les enquêteurs n’ont exhumé que trois contacts – hormis sa mère – avec lesquels il entretient des échanges très sporadiques. « Je crois qu’être derrière son écran et poster des messages et attendre des réponses ou voir si la police ne va pas arriver lui provoque une montée d’adrénaline », confie sa mère, lors d’une audition. A l’inverse, les magistrats ont noté « la permanence d’un projet terroriste » aux contours, certes, mouvants. Ils ont notamment exhumé une vidéo YouTube datant de 2015 dans laquelle le prévenu met à feu un cocktail Molotov accompagné de cette mise en garde : « Le prochain sur une mosquée ».

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