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Gabon : nouvelle ère au Palais du bord de mer



Après la chute du directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, en décembre 2019, c’est tout un pan de la présidence qu’Ali Bongo Ondimba s’est attelé à reconstruire. Plus que jamais, le chef de l’État s’appuie sur ses proches.

Au Palais du bord de mer, chacun ne pense qu’à une chose : la pandémie de coronavirus et ses conséquences sur le Gabon. Le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, vient de prendre la décision de renforcer les mesures de lutte contre le virus et de restreindre l’accès au territoire. Il montre l’exemple en barricadant son palais. Nul ne peut plus accéder à l’étage où se trouvent ses bureaux sans avoir franchi deux contrôles, incluant deux prises de température.

Lors du Conseil des ministres de ce 16 mars, ministres et conseillers écoutent attentivement l’exposé de la situation sanitaire du pays. Certains s’inquiètent. D’autres semblent plus sereins. Mais, au soir de ce lundi de réunion gouvernementale, une information passe inaperçue. Et pour cause : elle ne concerne pas la santé des Gabonais.

Le gouvernement vient d’approuver un projet de texte, sous l’égide du ministère des Relations avec les institutions, qui « définit les missions dévolues au cabinet du président de la République, au secrétariat général de la présidence et à la coordination générale des affaires présidentielles ». À l’heure où nous écrivions ces lignes, le décret précisant le contenu de ce projet de loi n’avait pas été publié.

Rééquilibrer les pouvoirs

Il vise toutefois, selon nos informations, à rééquilibrer les pouvoirs aujourd’hui détenus par Jean-Yves Teale, secrétaire général du Palais, Noureddin Bongo Valentin, coordinateur général des affaires présidentielles, et Théophile Ogandaga, le directeur de cabinet. Plus précisément, il renforce les attributions du « SG », qui en avait perdu certaines lors du passage de Brice Laccruche Alihanga à la direction du cabinet d’Ali Bongo Ondimba, d’août 2017 à novembre 2019. Jean-Yves Teale voit ainsi ses prérogatives réaffirmées dans les secteurs du protocole d’État, de l’intendance et, surtout, de la communication, laquelle lui échappait jusqu’ici.

L’IDÉE EST DE REVENIR À CE QUI SE FAISAIT AVANT BRICE LACCRUCHE ALIHANGA

« L’idée est de revenir à ce qui se faisait avant 2017 », explique une source à la présidence. En d’autres termes : avant Brice Laccruche Alihanga. Ce dernier est détenu depuis le 3 décembre 2019 dans le cadre de l’opération anticorruption Scorpion, et beaucoup l’accusent aujourd’hui d’avoir concentré les pouvoirs de manière excessive.

« En 2016, il y avait encore une réunion de coordination une fois par semaine, dirigée par le secrétaire général et à laquelle assistaient le directeur et le chef de cabinet, ainsi que des conseillers politiques… Tout ça a progressivement disparu, avec un secrétariat général qui est quasiment passé sous les ordres du cabinet du président, explique un proche du Palais. Ils cherchent à effacer les traces de Brice Laccruche Alihanga. »

Noureddin Bongo Valentin, nouveau numéro 2

Mais pas uniquement. Le décret en question vise également à parer les coups qui risqueraient de fragiliser Noureddin Bongo Valentin, en poste depuis le 5 décembre 2019 et en qui beaucoup voient le nouveau numéro deux du Palais. Le fils du chef de l’État est en tout cas le visage en vogue à la présidence, comme il l’a encore prouvé à Owendo le 18 février.

Autour de lui ce jour-là, dans ce quartier du sud de Libreville, chaque enfant aborde fièrement la casquette blanche du programme « Smile » que vient présenter le « CGAP », comme le nomment ses collaborateurs avides d’acronymes. Coiffé du même couvre-chef, Noureddin Bongo Valentin est venu sur le terrain pour s’assurer de la bonne exécution d’un programme consacré au suivi sanitaire des jeunes scolarisés entre 6 ans et 18 ans.

La barbe aussi bien taillée que le costume, il est accompagné de l’un de ses fidèles, le porte-parole de la présidence, Jessye Ella Ekogha. Le fils de l’ancien chef d’état-major des armées, feu Jean-Claude Ella Ekogha, a été repéré par la première dame, Sylvia Bongo Ondimba. Elle l’a recruté au sein de sa fondation comme directeur de la communication, avant qu’il soit nommé conseiller à la présidence, le 7 novembre 2019, puis porte-parole après l’arrestation de son prédécesseur, Ike Ngouni Aïla Oyouomi, dans le cadre de l’opération Scorpion.

Les autres invités du jour, le ministre de la Santé, Max Limoukou, et celui de l’Éducation nationale, Patrick Mouguiama Daouda, ne semblent guère avoir de doutes : depuis la chute de Brice Laccruche Alihanga, le « coordo » – un autre de ses surnoms – a hérité d’une partie de ses pouvoirs.

À la gauche du père

Au Palais du bord de mer, Noureddin Bongo Valentin a pris ses marques en installant une équipe tournée vers les finances, sa spécialité. Laetitia Yuinang, l’ex-directrice juridique d’Olam – dont il a été le directeur adjoint –, est aujourd’hui sa conseillère juridique et administrative et travaille en collaboration avec l’avocate française Claude Dumont Beghi. Cette proche de la première dame, un temps chargée de défendre les intérêts du président dans la succession d’Omar Bongo Ondimba, a récemment repris du service au Palais.

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L’aîné du couple présidentiel a choisi pour conseiller économique le Franco-Rwandais Emmanuel Leroueil, ex-patron du bureau Afrique centrale de Performances Group, le cabinet qui a participé à l’élaboration du Plan stratégique Gabon Émergent. Son directeur de cabinet, Ian Ghislain Ngoulou, est quant à lui un familier des arcanes du Haut-Ogooué, le fief de la famille Bongo. Enfin, un de ses amis, Mohamed Ali Saliou, fils de l’imam de Libreville (lui-même proche conseiller d’Ali Bongo Ondimba), est directeur de cabinet adjoint de la présidence.

ON ATTEND PLUS CE GENRE D’ACTIONS DE LA PART DU PREMIER MINISTRE QUE DE CELLE D’UN COLLABORATEUR DU PRÉSIDENT

« Le coordinateur général des affaires présidentielles peut s’occuper de tout dossier qui concerne le chef de l’État », confie une source au Palais. Il assiste ainsi à ses entretiens avec les présidents en visite, comme, récemment, l’Angolais João Lourenço ou le Togolais Faure Gnassingbé Essozimna. Assis à la gauche du père lors de ces rencontres comme lors des Conseils des ministres, il semble aujourd’hui incontournable.

Au début de février, c’est lui qui s’est entretenu au 2, rue de l’Élysée, à Paris, avec Franck Paris, le conseiller Afrique du président français, Emmanuel Macron, pour évoquer les grands dossiers économiques qui lient les deux pays. Le 3 février, c’est encore lui qui a écrit au ministre de l’Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, pour se plaindre de la gestion financière du recteur de l’Université Omar-Bongo, de Libreville, Marc-Louis Ropivia. Huit jours plus tard, ce dernier démissionnait.

« On attend plus ce genre d’actions de la part du Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, que de celle d’un collaborateur du président », dénonce un opposant, irrité de ce « mélange des genres ». Cet état de fait n’est pourtant pas nouveau, et remonte même à l’époque où Maixent Accrombessi était le tout-puissant directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, entre 2011 et 2016.

Au sein de la formation au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), Noureddin Bongo Valentin semble avoir placé ses pions. Le 6 mars, Jessy Ella Ekogha et Mohamed Ali Saliou ont fait leur entrée au parti en tant que « conseillers du Distingué Camarade Président [Ali Bongo Ondimba] auprès du Secrétaire général [Éric Dodo Bounguendza] ». Ce qui n’a pas manqué de faire grincer des dents certains barons. « Ils nous refont le coup de l’Ajev [l’association avec laquelle Brice Laccruche Alihanga avait été accusé de prendre le contrôle du parti] », ironise l’un d’eux.

« Un triumvirat »

« On a remplacé Laccruche Alihanga, glisse un ancien familier du Bord de mer, mais la façon de faire ne change pas. » D’autres relativisent : « Depuis son accident vasculaire cérébral, on a demandé au président de déléguer, et c’est ce qu’il fait, confie l’un de ses proches. Il a toujours eu tendance à choisir un homme de confiance, et, cette fois, il s’appuie sur son fils. »

D’autant que ce dernier peut compter sur deux cousins du président : Brice Oligui Nguema, patron des services spéciaux de la Garde républicaine depuis octobre 2019 et ancien aide de camp d’Omar Bongo Ondimba (il était à ses côtés jusqu’à son décès, en juin 2009, à Barcelone), et Cyriaque Fidèle Andjoua, le « Monsieur Sécurité » du Palais depuis un peu plus d’un an.

CELA NE VEUT PAS DIRE QUE LE FILS DU CHEF DE L’ÉTAT CONCENTRE TOUS LES POUVOIRS

« Cela ne veut pas dire qu’il concentre tous les pouvoirs », tempère notre dernière source. « C’est un triumvirat. Le coordinateur, le secrétaire général et le directeur de cabinet travaillent ensemble pour appliquer la vision du chef de l’État », assure-t-on à la présidence, en guise de conclusion.

Récemment encore, les conseillers du Palais sont intervenus sur Facebook pour faire modifier une page de soutien à Noureddin Bongo Valentin, intitulée « TeamNonoBO » et surtitrée « Bongo 2023 », en référence à la date de la prochaine présidentielle. « La page était en faveur du CGAP, et on a demandé sa modification car on ne souhaite pas avoir d’autres groupes de soutien que ceux destinés au président », nous a-t-on confié au Palais. « Bongo 2023 » est désormais toute acquise au chef de l’État. « Ils ne veulent surtout pas se laisser embarquer dans un débat sur la succession d’Ali Bongo Ondimba, alors qu’il reste au moins trois ans avant le scrutin », explique un ancien de la présidence.

Cela pourrait en effet avoir pour conséquence de réveiller une opposition moribonde depuis les législatives d’octobre 2018. Celle-ci, tiraillée entre une frange fidèle à Jean Ping et de jeunes loups manquant encore de moyens, attend son heure, tandis que le Palais s’efforce de paraître uni. Les nouveaux hommes du président parviendront-ils à éviter les écueils sur lesquels se sont brisés les rêves de leurs prédécesseurs ?

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