Farida Nabourema, elle a fini par craquer après une décennie de lutte acharnée contre la famille Gnassingbé au pouvoir depuis 1963 au Togo. L’activiste qui s’est battue durant de longues années contre le régime togolais, vieux d’une cinquantaine d’années a annoncé une nouvelle pour la moins choquante. En effet, elle a volontairement accepté de ne plus être togolaise même si ses parents le sont, le demeurent pour l’heure et résident au Togo.
Voici le contenu de sa publication sur Facebook
« Vous nous avez traité de tous les noms dans ce pays parce que nous avons refusé une fois encore de croire en cette farce que vous appelez élections. Nous nous sommes évertués à vous dire que dans les mêmes conditions, les mêmes causes ne peuvent pas produire des effets contraires mais vous nous avez attaqué, insulté et êtes allés jusqu’à nous accuser d’être de connivence avec le régime, nous qui pendant des décennies sommes restés fidèles à cette lutte et avons tout donné et tout sacrifié.
La crédulité des Togolais au regard de ces elections 2020 m’a véritablement poussé à me poser des questions à savoir si ce peuple mérite que l’on se batte pour lui quand il est si facilement amnésique et capable de se retourner contre ses défenseurs et hisser ses malfaiteurs en héros.
J’avais pris la décision de renoncer à la nationalité Togolaise parce que moi Farida Nabourema, je suis fatiguée de continuer ce combat avec des personnes crédules qui demain viendront installer au pouvoir, un criminel tout simplement parce que désespéré de voir une alternance que n’importe qui devient une solution à un problème qui ne peut pas être solutionné par le carnet d’adresse d’un individu et encore moins son attachement à une puissance coloniale sangsue comme la France.
Sur cette note, je tire officiellement ma révérence de ce combat. J’ai commencé Faure Must Go quand j’avais 20 ans et bientôt j’en aurai 30. Je ne regrette rien de ce que j’ai apporté à cette lutte, mais ma vision de l’Afrique me pousse à croire que si mon engagement ne peut servir à rien dans un pays, il peut servir à quelque chose ailleurs. L’avait fait avant moi des militants de la justice de par le monde. Quand on croit en la dignité humaine, on se rend utile partout ou besoin sera. Et sur ce continent, je sais que je pourrai apporter de mon soutien à une cause noble ailleurs qu’au Togo.
À la génération nouvelle, croyez-y, en cette liberté autant que vous pouvez et jamais ne compromettez nos rêves et aspirations et surtout, jamais n’écoutez ceux là que la lutte a tellement usé qu’ils décident de tout accepter, même l’inacceptable.
La seule récompense d’un activiste , c’est sa postérité. Battez vous pour les autres parce que d’autres se sont battus pour vous.
Citoyenne Togolaise Désabusée
Farida Bemba Nabourema »