La suisso-camerounaise, militante du Lider, parti d’opposition ivoirien Nathalie Yamb a été expulsée de la côte d’Ivoire. Entre-temps, Nathalie Yamb s’était exprimée à Sotchi lors du sommet Russie-Afrique, occasion pour la militante de faire clarté sur son opinion contre la « Françafrique ».

D’abord convoquée à la préfecture dans la matinée du lundi, la journée a été passée dans le plus grand doute et dans la confusion, puisque depuis lors, aucune nouvelle de la militante n’a fuité jusque dans la nuit. « Expulsée vers la Suisse pour activités incompatibles avec l’intérêt national. (…) L’histoire nous donnera raison. La lutte continue #EffetSochi », a-t-elle posté dans la nuit sur son compte Twitter, accompagnant son texte d’une photo prise à bord d’un avion.

Mamadou Koulibaly, chef de file du Lider vient alors en dire plus en soirée sur ce qui s’est passé. « Ils l’ont mise dans l’avion pour Zurich avec un changement à Paris. Elle a découvert sa destination à l’aéroport. On a pu lui parler brièvement », avait-il rapporté . « On lui dit qu’elle est une étrangère qui fait de la politique en Côte d’Ivoire, qu’elle critique trop les autorités, que c’est un trouble à l’ordre public…. », a-t-il ajouté; avant de rappeler que « normalement, il devrait y avoir un procès. Mais, ils s’abritent derrière un acte administratif et même si on fait un recours cela prendra plusieurs mois ».

À en croire le chef de file Mamadou Koulibaly, cet acte a pour objectif de « Fragiliser le Lider ». « L’histoire retiendra que (le président NDLR ) Alasssane Ouattara qui a fait sa carrière sur des accusations de xénophobie à son égard est lui-même un xénophobe. Rien n’interdit à un étranger de faire de la politique. Il est simplement interdit d’être président d’une formation politique », a déclaré M. Koulibaly mentionnant que Mme Yamb était installée en Côte d’Ivoire depuis de nombreuses années.

Nathalie Yamb a travaillé en Côte d’Ivoire pour un groupe de téléphonie avant de « s’investir pleinement dans cette lutte que nous menons pour une nouvelle Afrique, l’émancipation de ses peuples ». « Son combat ne s’arrête pas à Abidjan. Sur le Franc CFA, pour la démocratie, pour les droits de l’Homme, contre les bases militaires que nous avons de plus en plus de mal à accepter. Nous tenons des propos véhéments, durs, mais c’est notre fonction d’opposition politique », a-t-il précisé, avant de conclure que « son expulsion a pour but de fragiliser le Lider en une année électorale » avant le scrutin de 2020.

Pour rappel, le polémiste et militant « anticolonialiste » Kémi Séba, Français d’origine béninoise, avait été expulsé de Côte d’Ivoire en mars de cette même année pour des « risques de troubles » avant de tenir un meeting.