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Espionnage : La CIA a réalisé le « coup du siècle »



Pendant des années, la CIA américaine et les renseignements extérieurs allemands (BND) ont espionné aussi bien leurs ennemis que leurs alliés. Ceci grâce à un matériel de cryptage développé par une société suisse dont ils étaient les propriétaires cachés.

 

D’après la CIA dans un rapport de 2004 consulté par les auteurs de l’enquête, l’opération baptisée « Thesaurus », puis « Rubicon », a été « le coup du siècle » en matière de renseignement. Les enquêteurs ont également eu accès à des documents rassemblés par les services de renseignement allemands en 2008.

 

Selon la longue enquête publiée mardi par le Washington Post en collaboration avec la télévision allemande ZDF et la radio-télévision suisse SRF, la CIA a acheté la société suisse Crypto AG en 1970 dans le cadre d’un « partenariat hautement confidentiel » avec son homologue allemand, et via un montage de sociétés basées dans des paradis fiscaux. Crypto est par la suite devenue après la Seconde Guerre mondiale le leader sur le marché des machines portables de cryptage. Elle a vendu pour des « millions de dollars » de matériels à plus de 120 pays.

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Les machines payés par les alliés des Etats-Unis étaient sécurisées, tandis que d’autres pouvaient être craquées par les espions américains. D’après le quotidien américain, parmi ces clients qui ont payés les machines, il y a l’Iran, les juntes militaires d’Amérique latine, l’Inde, le Pakistan, l’Arabie saoudite, la Libye et le Vatican.

 

Ainsi, les deux agences de renseignement « ont truqué les équipements de Crypto pour pouvoir casser facilement les codes que les pays (clients) utilisaient pour envoyer des messages cryptés ». Ceci a facilité la surveillance de la crise des otages à l’ambassade américaine de Téhéran en 1979. Le trucage leur a permis de fournir des informations sur l’armée argentine à la Grande-Bretagne pendant la guerre des Malouines en 1982, ainsi que de suivre les campagnes d’assassinats des dictateurs sud-américains, affirme le Washington Post.

 

Grâce aux machines de la société partenaire, la CIA a également eu rapidement la preuve de l’implication de la Libye dans l’attentat contre une discothèque à Berlin-Ouest en 1986. Cet attentat avait tué deux soldats américains.

 

« Les gouvernements étrangers payaient de belles sommes aux Etats-Unis et à l’Allemagne de l’Ouest pour le privilège d’avoir leurs communications les plus secrètes lues par au moins deux (et peut-être jusqu’à cinq ou six) pays étrangers », élucide la CIA en se référant à son partenariat avec les services secrets britanniques, australiens, canadiens et néo-zélandais.

 

Au début de l’année 1970, la CIA et l’Agence de surveillance NSA « ont contrôlé pratiquement tous les aspects des opérations de Crypto, prenant avec leurs partenaires allemands les décisions concernant les embauches, la technologie, sabotant les algorithmes et ciblant les acheteurs », confie le Washington Post. Toutefois, le programme avait ses limites. Les principaux rivaux des Américains que sont l’Union soviétique et la Chine n’étaient pas clients de Crypto.

 

Mais, l’opération a été contrainte de prendre fin. LBND a revendu ses parts dans Crypto en 1993, puisqu’il était inquiet, selon la ZDF, que Washington espionne ses adversaires comme ses alliés. Peu après, les progrès de la technologie en matière de cryptage ont conduit la CIA à se désengager de la société en 2018. Elle n’avait plus nécessairement besoin de la société pour espionner. Crypto a été rachetée puis divisée en deux entités. Une entité travaille pour le gouvernement suisse et l’autre est chargée des opérations commerciales internationales.

 

Quant à l’enquête réalisée, la CIA a indiqué à l’AFP « être au courant », sans faire de commentaire. Le BND pour sa part, a déclaré à la ZDF ne faire aucun commentaire officiel sur ses opérations.

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