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En mémoire des soignants morts du Covid-19



Nul ne sait combien de soignants sont morts du Covid-19. Et nul ne sait combien auraient pu y échapper s’ils avaient bénéficié des protections nécessaires. Pour rendre hommage à ces infirmiers, médecins, aides-soignants, Mediapart a décidé de les raconter.

es soignants sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, bien souvent sans protection. Combien l’ont payé de leur vie ? Nul n’est aujourd’hui en mesure de le dire. Nul ne sait combien de médecins, infirmiers, aides-soignants sont morts depuis le début de l’épidémie, que ce soit en libéral, en hôpital ou en Ehpad.

Nous avons donc voulu les compter et les raconter. Pour leur rendre hommage, mesurer l’ampleur de la catastrophe, et pour tenter de comprendre les circonstances de leur disparition en donnant à voir leurs conditions de travail (cliquez ci-dessous sur les photos des soignants pour accéder au texte de leurs portraits).

La Direction générale de la santé (DGS) nous a indiqué que le ministère des solidarités et de la santé développe actuellement un « dispositif de remontée systématique des cas d’infection par le Covid-19 » chez le personnel des établissements de santé. « Depuis peu », ce dispositif est même censé fonctionner, nous assure la DGS, mais aucun cas n’est pour l’instant mentionné sur le site indiqué (voir l’intégralité de leur réponse sous l’onglet Prolonger).

Il faut dire que les remontées se font uniquement sur la base du volontariat. Les résultats se font donc attendre, en dépit de l’extrême sensibilité du sujet – à moins que ce ne soit en raison de cette extrême sensibilité.

Le nombre de soignants touchés par l’épidémie demeure par ailleurs inconnu. Celui-ci restera de toute façon difficile à établir tant que les tests ne seront pas systématiques.

Alors, sans attendre les éventuelles statistiques de la DGS, nous avons souhaité mettre en lumière les parcours et les personnalités de ces femmes et hommes dévoués à partir d’un travail de recensement.

Soulignons-le d’emblée, celui-ci est nécessairement incomplet. Nous l’assumons. Et comptons sur nos lecteurs pour le compléter jour après jour, soit en portant à notre connaissance des décès que nous aurions ignorés, soit en nous transmettant des informations complémentaires sur les vies ou fins de vie de soignants déjà répertoriés.

Pour mener notre travail, nous nous sommes appuyées sur la presse locale, sur les réseaux sociaux, et notamment sur un compte Twitter « Accidents du travail : silence, des ouvriers meurent ». Le professeur d’histoire Matthieu Lépine y recense les accidents du travail survenus en France depuis le début de l’épidémie et, parmi ceux-là, mentionne les soignants décédés du Covid-19.

Mais qui faut-il recenser précisément ? On désigne par soignants un large groupe de professionnels aux métiers divers. Nous avons tenu à garder cette variété en ne tenant pas seulement compte du personnel hospitalier, mais également des médecins libéraux et des travailleurs des établissements médico-sociaux.

Il nous a également paru pertinent de vérifier qu’ils exerçaient durant l’épidémie en France, depuis la déclaration du stade 2 de l’épidémie le 25 février. Car à partir de cette date, l’objectif était d’empêcher la propagation du virus déjà présent sur le territoire.

Si nous nous sommes focalisées sur les professionnels de santé, cela ne signifie nullement, faut-il le préciser, que leur vie valait plus que celle des autres victimes du virus. Seulement, au vu de la mission première qui leur était assignée auprès des malades, ils auraient dû être les premiers protégés.

Bien sûr, aucune enquête ne pourra démontrer que ces soignants ont été contaminés dans l’exercice de leur profession. On ne peut pas exclure que certains aient contracté le virus dans un cadre familial ou de la vie quotidienne.

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Cela ne change rien à la problématique générale et au danger auquel sont confrontés des milliers de soignants à travers le pays.

À la date du 6 juin, nous avons dénombré 37 soignants décédés. Une fois ces morts confirmées, comment raconter chacune de ces vies fauchées ? Selon les cas, nous avons interrogé les parents, frères, sœurs, époux, enfants, collègues, patients.

L’équilibre est difficile à trouver entre l’hommage à rendre et les conditions de travail à décrire. « L’héroïsation, c’est un narratif commode pour dépolitiser nos revendications », affirme le médecin et romancier Baptiste Beaulieu dans une vidéo pour Brut.

Certains soignants expliquent aussi que les honneurs leur importent peu. Ce qu’ils demandent depuis des années, ce sont des moyens.

Tous nos portraits ne se ressemblent pas. Là non plus il ne s’agit pas de hiérarchiser les situations. Simplement, la longueur et la tonalité diffèrent en fonction de l’appréciation des familles. Certaines ont préféré rester discrètes, parfois parce qu’elles estiment que le défunt n’aurait pas souhaité qu’on le glorifie. D’autres ont vu dans ce projet un moyen de rendre hommage à leur proche décédé, à son courage et à son dévouement. D’autres encore y voient l’occasion de pousser un cri de colère et de raconter les conséquences dramatiques du manque de personnel et de matériel.

Récolter des informations, les vérifier, les contextualiser, laisser le temps aux familles de réfléchir à ce qu’elles veulent exprimer, et transmettre des documents (une photo par exemple) : tout cela prend du temps. Nous ne voulons bousculer personne.

Pour l’heure, nous avons rédigé 28 articles sur les 37 décès recensés. De nouveaux signalements et de nouveaux témoignages viendront assurément enrichir notre travail dans les semaines qui viennent.

À ce stade, il serait évidemment incongru de tirer des conclusions statistiques de nos données, même si nous avons choisi de les organiser selon différents critères (genre, profession, âge, etc.) susceptibles d’évoluer.

Notamment parce qu’à l’évidence, des cas nous échappent : certains décès ne laissent aucune trace, ni dans la presse, ni sur les réseaux sociaux. Notre appel à témoignages à l’adresse [email protected] n’en est que plus important.

Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse [email protected]. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

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