Les émeutes en France ont suscité un vif intérêt à l’étranger, où l’on s’interroge, non sans arrière-pensées, sur le modèle social français, l’intégration, la sécurité et l’affaiblissement du président Macron.

En Autriche, le journal Der Standard souligne dans un éditorial la « paralysie » de la politique étrangère française. Il pointe les turbulences politiques internes qui servent de toile de fond à l’activisme souvent provocateur du chef de l’État français.

Le journal se demande alors si Macron peut être digne de confiance pour les amis et les ennemis à l’étranger.

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Regard critique sur la politique étrangère française

Le chancelier allemand Olaf Scholtz a exprimé sa préoccupation face à la situation en France. Cette déclaration fait suite à l’annonce de l’annulation de la visite d’État d’Emmanuel Macron en Allemagne, sur fond de tensions multiples entre les deux pays, allant du nucléaire à l’Europe de la défense en passant par les relations avec Washington.

En Allemagne, la marge de manœuvre du président français suscite de plus en plus d’inquiétudes. Les partenaires allemands se questionnent sur la force politique de leur partenaire avec lequel ils souhaitent travailler, selon Yann Wernert, politologue au Centre Jacques Delors à Berlin.

Macron s’est imposé comme un leader européen dès le début de son premier mandat, affirmant sa volonté de relancer et de réformer l’UE. Cette ambition suscite souvent l’irritation de ses partenaires, malgré des avancées telles que la Communauté politique européenne (CPE) ou la réflexion sur l’Europe de la défense.

L’immigration utilisée comme argument par certains pays

Certaines personnes ont profité des émeutes pour critiquer l’immigration et justifier leurs politiques antimigratoires. Le jeune Nahel, abattu par un policier et à l’origine des émeutes, était français d’origine algérienne. Les banlieues difficiles et précarisées en France abritent souvent des populations issues de l’immigration maghrébine ou africaine.

Le pouvoir nationaliste en Pologne réduit ainsi la crise à un conflit entre les immigrés et la société française. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki oppose les images d’émeutes, de pillages et de voitures en feu à celles des villes et des villages polonais tranquilles.

En Espagne, le parti d’extrême droite Vox a dénoncé « les masses anti-européennes » qui détruisent des commissariats et brûlent des bibliothèques.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a quant à lui critiqué « la fausse illusion et l’échec de l’intégration » en Europe de l’Ouest.

Aux États-Unis, le New York Times considère la crise comme un problème spécifique à la France. Le journal établit un parallèle entre la mort de Nahel et l’interdiction du hijab pour les footballeuses, illustrant selon lui « la crise d’identité et d’intégration en France ».

La Russie et la Chine exploitent les émeutes en France à des fins politiques

Sans surprise, la Russie et la Chine exploitent les émeutes à leur avantage. Les médias russes proches du Kremlin évoquent la « décadence », le « désordre » et l' »abîme social » qui divise la France.

Le Global Times chinois n’hésite pas à évoquer des théories du complot en pointant du doigt son grand rival américain, soupçonné d’œuvrer en coulisses. Il souligne le fait que Macron s’est éloigné des États-Unis en prônant une autonomie stratégique européenne ou en se démarquant de la politique américaine à l’égard de la Chine.

Les préoccupations liées à la sécurité à l’approche des Jeux Olympiques

À un an des Jeux Olympiques à Paris, la sécurité est au cœur des préoccupations. L’Élysée assure qu’un plan de sécurité global est en place pour les JO. Il souligne également que la France n’est pas la seule à faire face à des violences urbaines, citant la Belgique, la Suisse ou le Canada.

Cependant, l’image de la France subit une dégradation, selon le patronat français qui évoque les annulations dans le secteur du tourisme. Dans un éditorial, le journal allemand Bild pleure « un paradis en flamme » et convoque Bardot, Godard, Belmondo et la Côte d’Azur pour regretter une France qui appartient désormais au passé.