Trente ans après l’élection historique de Nelson Mandela, le Congrès national africain (ANC) se trouve confronté à une élection cruciale en Afrique du Sud, menaçant sa position majoritaire. Les défis financiers, la corruption, une économie chancelante, les coupures d’électricité et la criminalité croissante ont affaibli l’ANC, qui pourrait passer sous la barre des 50% pour la première fois lors des élections générales de mai.
Bien que cela ne menace pas directement le pouvoir de l’ANC, plusieurs facteurs, tels que des divisions internes et la désaffection croissante des électeurs, pourraient le contraindre à former une coalition pour rester au pouvoir. Les critiques envers le parti portent sur la corruption endémique, une économie fragile et des accusations de trahison et de double jeu parmi ses membres.
Lire aussi : Le Burundi ferme sa frontière avec le Rwanda , les détails
L’ancien président Jacob Zuma, bien que confronté à des accusations de corruption, conserve une influence significative. Il a récemment appelé à voter pour le parti Umkhonto We Sizwe (MK), critiquant le président actuel, Cyril Ramaphosa, et qualifiant le gouvernement de « vendu ». Les critiques émanent également de l’extérieur du parti, notamment de la part du chef de l’Église anglicane, Mgr Thabo Makgoba, qui a dénoncé mensonges, corruption et incompétence.
Les sondages suggèrent que le soutien à l’ANC diminue, avec une estimation de 45%, contre 57% en 2019. Certains analystes pensent que la désertion de Zuma pourrait faire chuter ce chiffre sous les 45%, remettant en question la présidence de Ramaphosa si l’ANC ne maintient pas sa majorité.
Dans cette situation incertaine, l’ANC pourrait être contraint de former des alliances avec des partis radicaux de gauche, y compris les Combattants pour la liberté économique (EFF), en vue de maintenir sa position. La montée du parti de Zuma et de l’EFF complique davantage le paysage politique sud-africain, créant des eaux politiques mal cartographiées en vue des élections de 2024. Malgré ces défis, Ramaphosa reste confiant, affirmant que l’ANC est prêt à affronter la compétition et ne craint pas d’autres partis.