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DOSSIER: Les producteurs du rap Africain.



Ce n’est un secret pour personne que le rap d’Afrique francophone peine à intéresser le grand public et à créer une véritable économie. Les raisons sont complexes mais on ne peut passer sous silence la responsabilité des producteurs ou beatmakers. Pour déterminer leur part dans ces difficultés, une analyse globale s’impose.  Pour comprendre l’importance du producteur musical dans le rap il faut retourner à la naissance du hip hop. Un DJ américain, Kool Herc en l’occurrence, est le créateur du mouvement. La musique a donc préexisté à la tchatche des MCs. Au départ les DJ n’ont recouru à leurs services sur les breakbeats qu’ils créaient,  que pour servir d’attraction et dynamiser les soirées hip hop qu’ils organisaient. Dans les jeunes  années du rap  les sobriquets des DJ figuraient dans les noms de groupes célèbres : Éric B And Rakim ou DJ Jazzy Jeff and The Fresh Prince par exemple. Ce n’est pas anodin que le nom du producteur musical soit cité en premier.

Au sein de NWA, Eazy E, Ice Cube ont posé les fondations du Gangsta rap mais sans Dr Dre à la baguette, ce style n’aurait pas pu s’imposer comme un courant majeur. C’est encore ce dernier qui a orchestré la domination musicale de la West Coast pendant l’ère Death Row. De l’autre côté des USA, le Wu Tang doit son  entrée dans l’histoire à l’identité musicale unique que lui a construit The RZA et qui permettait à ses rappeurs de briller de tout leur éclat.

L’omniprésence du label Bad Boy dans les charts à la fin des années 90 s’explique par la constitution par Puff Daddy d’une équipe de producteurs d’élite : les Hitmen.

Et les exemples de super producteurs foisonnent : Swiss Beatz, Timbaland, DJ Premier, Kanye West… La Trap music qui déferle sur le monde entier est avant tout une création des producteurs du sud des States.

Et la côte ouest doit son renouveau autant, sinon plus, à DJ Mustard qu’à l’émergence d’une génération de MC surdoués. Plus que jamais, disposer de beats qui tuent est une nécessité pour se faire sa place dans le game.

La longue carrière de Jay Z est basée sur l’intelligence qu’il a de savoir collaborer à chaque album avec les producteurs les plus hot.

Bien évidemment on n’attend pas de chaque beatmaker qu’il lance la nouvelle tendance qui va marquer durablement le rap. Sans être révolutionnaire il faut tout de même qu’il apporte sa touche, qu’il recherche et développe un univers unique dans lequel les rappeurs avec qui il collabore peuvent évoluer de façon cohérente. Le cas d’école actuel est le tandem gagnant que forment Drake et Noah ’40’ Shebib, le producteur qui l’accompagne depuis ses débuts. Ce dernier a une griffe  reconnaissable entre mille qui est devenue très influente. Zoomons maintenant sur l’Afrique francophone.

Des groupes à l’identité musicale singulière jalonnent l’histoire du rap sur le continent  : Ainsi MovaizHaleine se distingue par l’omniprésence de la harpe traditionnelle du Gabon dans ses instrumentaux.

 

Quand le Sénégal dominait la scène francophone africaine, ses rappeurs avaient une signature musicale aisément identifiable. Idem pour les ivoiriens de RAS dont le rap fanfare snobé par les puristes à l’époque, était visionnaire au niveau musical. Ils étaient parvenus à  un mélange intéressant entre hip hop et rythmes africains. Exactement l’alchimie que recherchent aujourd’hui de nombreux producteurs africains.

Negrissim du Cameroun était dans un positionnement afro encore plus radical.

Mais parallèlement ont proliféré des rappeurs et des producteurs qui considèrent que plus la musique sonne comme ce qui fait aux États Unis, mieux c’est. Selon eux le rap a ses règles immuables  et on doit s’y conformer si on prétend en faire. De nos jours avec la mondialisation et l’accès facile aux logiciels de production, quand un nouveau son apparait dans le rap il submerge le monde. En Afrique francophone on a vite fait de couronner meilleur beatmaker celui qui sait reproduire le mieux la nouvelle tendance.

A la décharge des producteurs africains il faut dire que le constat est quasi identique en France. Après avoir été pendant longtemps influencé par les sons froids et rugueux des New yorkais de Mobb Deep, le rap français a continué de marcher à la cadence imposée par les évolutions américaines. Mais cela peut se comprendre car l’Europe et l’Amérique du nord forment la civilisation occidentale. Ils ont donc un fond culturel commun façonné par la pop, le rock et les musiques noir américaines notamment. Que le rap issu de cette partie du monde soit homogène musicalement n’est pas une aberration.

Cependant en Afrique, même la mesure à quatre temps qui caractérise habituellement  le rap ne correspond pas aux rythmiques qu’on y retrouve le plus. Au lieu de rechercher les voies et moyens de concilier les deux univers, les producteurs ont préféré tourner le dos aux beats africains les jugeant incompatibles avec le rap et pas ‘real’. Pas étonnant que le rap n’arrive pas à devenir une musique de masse sur le continent.

L’ironie du sort est que ces mêmes producteurs étudient maintenant à la loupe l’Afrobeats nigérian qui fait la pluie et le beau temps sur le continent et qui se positionne  même comme une  musique urbaine internationale. Pourtant il est le fruit du mélange qu’ils décriaient.  Ils oublient que les beats qu’ils essaient de reproduire à la perfection sont le fruit d’une créativité stimulée par un environnement différent du leur.

Heureusement une prise de conscience s’opère et des jeunes producteurs comprennent que leur job rime avec expérimentation et prises de risques.

Ainsi l’ivoirien Shado Chris un des beatmakers les plus en vogue, construit des instrumentaux à cheval entre trap et couper décaler enrichis de références à la pop locale. Il est l’architecte musical de kiff No Beat.

Des rappeurs producteurs s’y mettent aussi : face aux carences des beatmakers, ils ont peut être estimé qu’ils ne pouvaient compter que sur eux mêmes. On peut citer parmi les plus connus, Jovi et Biz Ice. ‘Tala ngayi’ de ce dernier est un exemple particulièrement réussi de mix entre trap et ndombolo.

Le défi du rap africain aujourd’hui est de décupler son audience sur le continent, et de parvenir à se faire adopter définitivement par les consommateurs africains.

Le succès foudroyant que connaît le single ‘coller la petite’ du camerounais Franko démontre qu’un rap afro décomplexé a de l’avenir et un créneau a prendre. Ce titre touche en effet un public qui va largement au delà des cercles habituels d’amateurs de rap en Afrique.

 

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