Trois différentes réactions de stress menacent particulièrement le délégué sur le terrain. Ce sont, par ordre d’importance croissante :
– le stress de base ;
– le stress cumulatif ;
– le stress traumatique.
Le stress de base
Dans les situations d’urgence liées à un conflit ou à une catastrophe, les stress cumulatif et traumatique s’installent souvent sur un fonds de tension et de surcharges émotionnelles, commun à chaque collaborateur en mission, c’est le stress de base, qui entraîne des contrariétés et des frustrations diverses. Son intensité variable, dépend de la fragilité de la personne et de sa vulnérabilité du moment.
Loin de votre famille, de vos amis, dans un pays qui diffère du vôtre par la religion, la culture, la langue, le climat et les habitudes alimentaires, la vie en délégation peut être dure, surtout si la situation se prolonge, sans le réconfort d’une vie affective et relationnelle équilibrante. Les préoccupations au sujet de votre famille peuvent aussi être source de tension et de souci.
Le stress cumulatif
En situation de guerre, de multiples agressions quotidiennes contre la personne s’ajoutent les unes aux autres. Cela concerne aussi bien les conditions de vie matérielles, comme le manque de confort, le froid ou la chaleur extrême, la monotonie des menus, que l’environnement politique (instabilité, rumeurs alarmistes, proximité des combats).
L’impossibilité de se reposer ou de se détendre lors des rares moments de loisirs est aussi un facteur à prendre en compte.Tous ces éléments peuvent constituer un stress. Non reconnu, ce stress cumulatif conduit à l’épuisement professionnel, ou burn-out.
Le stress traumatique
Dans les zones de conflit, les risques d’être soumis à un traumatisme psychique sont élevés.
Un traumatisme psychique (ou psychose-traumatisme) est constitué par un événement violent et imprévu, qui agresse ou menace brutalement l’intégrité physique et psychique de la personne ou de l’un de ces proches immédiats.
Exemple de Traumatisme qui peuvent être vécus sur le Terrain ?
. bombardements de bâtiments, routes minées.
. véhicules ou convois pris pour cibles ;
. attaques à main armée et viols ;
. intimidations et menaces directes ou indirectes ;
. obligation d’assister, en spectateur impuissant à la violence et au meurtre, à des massacres sur une large
échelle, à des épidémies ou des famines ;
. recueil de récits de mauvais traitements et de torture;
Tous ces événements qui évoquent la mort peuvent survenir de façon isolée ou être associés entre-eux.
N.b : En zone de conflit, l’accident de trafic, avec ou sans blessure physique, représente une cause importante, quoique méconnue, de traumatisme psychique.
Les trois réactions de stress dépassé constituent les trois étages de l’édifice du stress :
.le premier niveau, ou stress de base, est lié à votre choix professionnel. Il vous concerne au premier chef.
. les deux autres niveaux, concernent le C.I.C.R. En effet, s’ils ne sont pas reconnus, ils peuvent affectés votre santé et vos performances opérationnelles.
La prise en charge du stress traumatique nécessite une action conjointe de tous les partenaires. Chacun joue un rôle.
Avant le départ :
. Vous apprendrez à reconnaître les diverses formes de stress que vous pourriez subir durant votre mission et vous serez informé (e) des « premiers soins » à appliquer dans ces circonstances particulières.
Sur le terrain :
. Vous saurez ce qu’il faut faire pour répondre à votre stress ou à celui d’un (e) collègue comme vous savez,
en principe arrêter une hémorragie ou immobiliser une fracture.
. le responsable ou le chef de délégation saura, dans un esprit de bonne gestion de son personnel, identifier vos réactions de stress pour vous proposer une prise en charge ou, le cas échéant, un rapatriement médical.
Au Retour
. Le spécialiste au siège (médecin ou infirmière) vous offre un soutien avec l’aide, parfois, d’un (ou d’une
collègue ou d’un thérapeute en ville.
. Votre famille devrait pouvoir comprendre les émotions violentes que vous avez subies pour mieux vous
entourez.
. Le service du personnel pourra vous proposer un temps de repos supplémentaire et, par la suite, une nouvelle mission à moindre risque. Si le C.I.C.R n’a pas les moyens d’empêcher les traumatismes psychiques de survenir sur le terrain, il met tout œuvre pour réduire leur nombre et pour en atténuer les effets nocifs.