Une nouvelle affaire de détournement secoue le Cameroun, mettant en cause des fonctionnaires des douanes et des hommes d’affaires, y compris des étrangers, dans une tentative de détourner près de 8 milliards FCFA. L’affaire tourne autour d’un don de 200 000 tonnes de blé promis par le président russe Vladimir Poutine à six pays africains, dont la République centrafricaine (RCA), lors du sommet Russie-Afrique de juillet 2023.

Selon les révélations du journaliste Boris Bertolt, les autorités russes ont alloué 50 000 tonnes de blé à la RCA, un geste humanitaire pour un pays en proie à l’instabilité politique et parmi les plus pauvres du monde. Cependant, des fonctionnaires des douanes camerounais, en collusion avec des hommes d’affaires cupides, ont organisé le détournement de ce don à des fins personnelles.

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Le processus a commencé lorsque le directeur des douanes centrafricaines a sollicité son homologue camerounais pour vendre les 50 000 tonnes de blé aux meuniers camerounais. L’idée était de transformer le blé en farine au Cameroun pour ensuite le vendre à la RCA. Cependant, les conditions de vente, notamment l’exonération de la TVA, ont ouvert la voie à des pratiques malveillantes.

Le Groupement des Industries Meunières du Cameroun (GIMC) a dénoncé cette situation, soulignant le caractère éthiquement discutable de la vente d’un don destiné à un pays étranger et contournant les subventions de l’État pour soutenir les meuniers locaux.

Le Ministre du Commerce Camerounais, Luc Mbarga Atangana, a décliné l’offre de vente, optant pour un rôle de transformateur au profit du peuple centrafricain. Cependant, la Société des Céréales du Cameroun (SCC) a acquis le blé centrafricain à un prix inférieur au marché, prévoyant d’engranger près de 8 milliards FCFA après la transformation en farine.

Ce scandale souligne les défaillances éthiques au sein des autorités douanières et commerciales du Cameroun, ainsi que l’implication de fonctionnaires dans des activités illégales au détriment d’un pays en difficulté comme la RCA. Les enquêtes en cours tenteront de mettre en lumière tous les aspects de cette affaire, y compris d’éventuelles complicités au sein du gouvernement centrafricain.