Une dizaine de maires de plusieurs villes de l’île comorienne d’Anjouan manifestent dans les rues de la capitale Mutsamudu. Ils sont contre l’opération française controversée « Wuambushu », visant à expulser les migrants sans papiers, dont beaucoup sont comoriens, de l’île française de Mayotte.

Selon Zarouki Bouchrane, le maire de Mutsamudu, sa ville « ne peut pas accueillir » toutes les personnes régulièrement expulsées de Mayotte.

La décision des autorités françaises a déclenché ces derniers jours des affrontements entre les jeunes et les forces de sécurité sur l’île française de Mayotte et attisé les tensions politiques avec les Comores.

Deux pelleteuses ont démoli jeudi matin les baraques du quartier de Longoni, dans le nord de l’île, en moins d’une heure, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place.

Le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, a déclaré que le « petit bidonville » était en cours d’évacuation après une décision de justice de décembre pour faire place à un institut de formation professionnelle.

Lundi, les Comores ont suspendu l’autorisation d’accostage pour les bateaux en provenance de Mayotte. Les migrants expulsés sont généralement conduits au port de Mutsamudu sur l’île d’Anjouan, à 70 kilomètres de l’île française.

Jeudi, le chef des autorités portuaires, Mohamed Salim Dahalani, a déclaré lors d’une conférence de presse que la suspension était levée, même si seuls les passagers « avec leur carte d’identité nationale » seraient autorisés à débarquer.

Mais la compagnie maritime SGTM a annoncé suspendre les traversées entre Mayotte et les Comores « compte tenu du contexte actuel, qui entrave la bonne marche des opérations ».

On estime que la moitié des quelque 350 000 habitants de Mayotte sont étrangers, principalement comoriens.