Le procès de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo connaît un nouveau rebondissement devant la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI). Dans sa réponse à l’appel de la procureure gambienne visant l’acquittement du président fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), Me Emmanuel Altit, son Conseil principal, a sollicité le rejet dans sa totalité du mémoire de l’accusation, déposé en septembre dernier.
L’avocat français a demandé la confirmation de la décision d’acquittement de Laurent Gbagbo. Me Emmanuel Altit et son équipe soutiennent que Laurent Gbagbo a été acquitté le 15 janvier 2019 par la majorité des juges de la chambre de première instance dans le strict respect de la lettre et de l’esprit du Statut de Rome.
Me Altit estime que ces derniers (les juges Henderson et Cuno Tarfusser) ont examiné la preuve du procureur sous le prisme d’un standard approprié.
” Il n’y a donc ici aucun doute : la faiblesse de la preuve du Procureur est uniquement dûe à l’incapacité du Procureur de construire un cas solide et convaincant. Cette faiblesse, comme l’ont rappelé à juste titre les Juges de la Majorité, est intrinsèque au cas du Procureur. Ce ne sont pas les Juges qui, en mal évaluant les éléments de preuve qui leur étaient présentés, n’auraient pas su saisir l’intérêt de la preuve. C’est tout simplement qu’il n’y avait pas de preuve du tout “, ont-ils estimé.
L’avocat français pense que déjà en 2013, en prononçant l’ajournement de l’audience de confirmation des charges, la chambre préliminaire avait également constaté la faiblesse de la preuve du procureur, notamment en ce qui concernait les éléments contextuels des crimes contre l’humanité.
Pour lui, il apparaît évident que Fatou Bensouda et son bureau essayent de faire peser sur les épaules des juges de la chambre de Première instance, le poids de son échec. ” C’est là, semble-t-il, l’objectif du mémoire d’appel “, a-t-il fait remarquer.