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Coronavirus : symptômes par ordre d’apparition, diagnostic, traitement… Tout ce qu’il faut savoir en 2021

Covid 19 Comment Eviter De Tomber Malade Dans Les Lieux A Risque

Pandémie présente presque partout dans le monde, le nouveau coronavirus (SARS-CoV-2) entraîne une forme de pneumopathie, plus ou moins sévère selon les cas. Mode de transmission, prévention, symptômes par ordre d’apparition, test diagnostique et traitement : voici toutes les réponses à vos questions sur le virus et la maladie que provoque le CoVid-19, dans ses trois formes asymptomatiques, bénignes et sévères. 

Qu’est-ce que le nouveau coronavirus ?

Les coronavirus (surnommés CoV) sont une famille de virus plus ou moins sévères : selon le site du gouvernement, ils peuvent provoquer de simples rhumes ou des pathologies plus lourdes telles que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Aujourd’hui, on en connaît six espèces. Le nouveau coronavirus découvert en 2019 a été baptisé SARS-CoV-2 et la maladie qu’il entraîne, CoVid-19.

> Lire aussi :  Définition du coronavirus

D’où vient-il ?

Le SARS-CoV-2 a été découvert pour la première fois au mois de décembre 2019 dans la ville chinoise de Wuhan, dans la province de Hubei. Les experts s’accordent à dire que la source de ce virus est animale : les premiers cas identifiés s’étaient en effet tous rendus au Huanan Seafood Market, un marché de poissons et de fruits de mer où étaient également vendus des animaux vivants.

Une thèse d’autant plus probable que l’épidémie de SRAS en 2002-2003 et celle de MERS en 2012 étaient respectivement associées aux civettes et aux dromadaires. Ces animaux sont considérés comme les espèces hôtes intermédiaires : ils ont permis la transmission des virus à l’homme, mais n’en étaient pas les porteurs principaux.

Concernant le nouveau coronavirus, il est établi que son hôte principal est la chauve-souris. En revanche, l’animal responsable de sa transmission à l’homme n’a à ce jour pas encore été identifié. Mais plusieurs pistes ont été soulevées, notamment celles du serpent et du pangolin. Concernant le pangolin, le virologue Étienne Decroly affirme néanmoins dans un article du CNRS qu’une partie du génome de coronavirus l’infectant « est trop distant du SARS-CoV-2 pour être un ancêtre direct« .

Il explique que « tant que ce virus intermédiaire n’aura pas été identifié et son génome séquencé, la question de l’origine de SARS-CoV-2 restera non résolue. Car en l’absence d’éléments probants concernant le dernier intermédiaire animal avant la contamination humaine, certains auteurs suggèrent que ce virus pourrait avoir franchi la barrière d’espèce à la suite d’un accident de laboratoire ou être d’origine synthétique.  » Une hypothèse qui, selon lui, ne peut pas être éliminée, « dans la mesure où le SARS-CoV qui a émergé en 2003 est sorti au moins quatre fois de laboratoires lors d’expérimentations. Par ailleurs, il faut savoir que les coronavirus étaient largement étudiés dans les laboratoires proches de la zone d’émergence du SARS-CoV-2 qui désiraient entre autres comprendre les mécanismes de franchissement de la barrière d’espèce« .

A ce jour, aucune étude scientifique n’a donc permis d’identifier l’animal à l’origine de la transmission du SARS-CoV-2 à l’homme.

Quels sont les modes de transmission ?

Les gouttelettes ou postillons

Le mode de transmission principal du coronavirus est celui des postillons, des gouttelettes de salive expulsées par une personne positive au virus lorsqu’elle tousse ou elle éternue, chante ou parle. Le gouvernement explique que « l’on considère qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection ».

Les contacts et les surfaces

Le virus peut se fixer sur une surface avec des gouttelettes, comme les mains, des mouchoirs, des poignées de porte, des rampes… Si l’on touche ces parties contaminées et que l’on porte sa main à son visage (nez, bouche, yeux), le risque d’être infecté est présent. À noter que le virus survit 9 heures sur la peau, il est donc nécessaire d’appliquer des désinfectants pour les mains à base d’alcool qui tue le virus en 15 secondes.

Par ailleurs, le covid-19 peut survivre jusqu’à 28 jours dans un milieu frais et sombre sur des écrans de téléphone, du verre, de l’acier ainsi que des billets de banque en plastique polymère. Mais « cela ne signifie pas que cette quantité de virus pourrait infecter quelqu’un », a souligné Trevor Drew, directeur du Centre australien de prévention des maladies sur la chaîne publique ABC, rapporte RelaxNews.

Fièvre, fatigue, maux de tête, troubles digestifs… La liste des symptômes du Covid-19

Quels sont les symptômes du coronavirus ? En cas de suspicion d’infection au nouveau coronavirus, doit-on se rendre aux urgences ? Peut-on s’automédiquer ? Voici toutes les réponses au questions qui concernent les symptômes du SARS-CoV-2. 

La France et le reste du monde font face à la pandémie due au coronavirus depuis presque un an. Perte d’odorat, toux, fièvre, troubles digestifs…  À quoi ressemblent les premiers signes de la maladie ? On fait le point.

Des symptômes différents avec les nouveaux variants ?

Qu’il s’agisse de la forme que l’on connaît, du variant venant du Royaume-Uni ou d’Afrique du Sud, les symptômes de la maladie sont a priori les mêmes. Une étude de l’office national de la statistique au Royaume-Uni publiée le 27 janvier 2021 a noté cependant de légères différences : le variant britannique (le B 1.1.7) serait plus fréquemment accompagné d’une forte toux (35% versus 28% pour le virus « classique), ainsi que fatigue, maux de gorge et douleurs musculaires. A l’inverse, la perte d’odorat et de goût serait moins fréquente.

Ces premiers résultats seront à confirmer à mesure que les données statistiques seront disponibles. Pour l’heure, on peut noter que les infections avec le variant anglais sont plus souvent associés à une forte toux, une fièvre, une fatigue et des douleurs musculaires (mais à moins de perte de l’odorat et du goût). La forte toux peut-elle participer à sa propagation plus rapide ? Pour l’heure, il ne s’agit que d’une hypothèse.

Covid-19 : délai d’incubation et symptômes les plus fréquents

« Le délai d’incubation (période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes) de la Covid-19 est de 3 à 5 jours en général, mais peut s’étendre jusqu’à 14 jours » informe le Gouvernement. Certains tombent malades un jour après l’exposition, quand d’autres développent les premiers signes deux semaines après. 

Il convient de rappeler quels sont les symptômes du CoVid-19. Comme l’explique le site du gouvernement, les symptômes principaux,  similaires à ceux de la grippe, sont :

  • La fièvre ou la sensation de fièvre (frissons, chaud-froid) ;
  • La toux ;
  • Des maux de tête, courbatures, fatigue inhabituelle ;
  • Une perte brutale de l’odorat sans obstruction nasale, une disparition totale du goût ;
  • Une diarrhée ;
  • Des difficultés respiratoires (essoufflement, douleurs et sensation d’oppression persistantes dans la poitrine), dans les formes plus graves, « pouvant mener jusqu’à une hospitalisation en réanimation, voire au décès ». 

Infographie 2

Symptômes covid-19 : les moins courants 

Certains symptômes du SARS-CoV-2 moins courants peuvent toucher des malades. L’infection au coronavirus peut aussi causer :

  • Une congestion nasale ;
  • Une conjonctivite ;
  • Des maux de gorge ;
  • Des douleurs articulaires ;
  • Des éruption cutanée ;
  • Des nausées et vomissements.

Coronavirus, grippe ou rhume : les différences

  • Le coronavirus, à la différence de la grippe, a des symptômes moins spécifiques. Pour la grippe, la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, la fatigue, les éternuements et le nez bouché sont plutôt communs. Or, pour le coronavirus, la fièvre est très commune mais les autres signes varient d’un patient à l’autre. L’insuffisance respiratoire peut survenir en cas d’infections graves, alors qu’elle est rare pour la grippe.
  • Pour le rhume, la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires sont plutôt rares, alors que les éternuements, le nez bouché, l’écoulement nasal, et les maux de gorge sont communs.
  • La perte de l’odorat et du goût

Le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a expliqué dans un point presse donné le 20 mars que le conseil professionnel des spécialistes d’oto-rhino-laryngologie (ORL) observait chez les patients atteints de CoVid-19 une « recrudescence des cas d’anosmie brutale (perte d’odorat), qui correspond à la disparition brutale de l’odorat, sans obstruction du nez, sans écoulement et qui peut donc survenir de façon isolée« .

Cette perte d’odorat que l’on appelle anosmie, peut s’accompagner d’une perte de goût appelée agueusie, « surtout chez les sujets les plus jeunes« , souligne un tweet du ministère de la Santé. Ce dernier invite les personnes en souffrant à demander un avis médical par téléphone « pour savoir si oui ou non un traitement spécifique est nécessaire« .

Immunité et Covid-19 : peut-on être infecté deux fois ?

Depuis le début de l’épidémie, des études ont rapporté que plusieurs personnes guéries de l’infection Covid-19 ont pourtant été testées positives une deuxième fois au coronavirus Sars-CoV-2. Bon nombre de chercheurs s’interrogent sur la réponse immunitaire à cette infection. Est-il vraiment possible de contracter deux fois le virus ? Combien de temps est-on immunisé ? On fait le point. 

Le monde fait face à une pandémie et la plupart des pays sont touchés. Les scientifiques apprennent chaque jour de ce nouveau virus SARS-CoV-2. Plusieurs questions se posent. Parmi elles, est-ce possible de contracter le virus du Covid-19 plusieurs fois en cette période de pandémie ? Dans de nombreux Etats, des cas de réinfections sont avérés.

Réinfection par le Covid-19 : l’Inserm fait le point

Un phénomène possible mais exceptionnel. Voici ce que l’Inserm déclare dans un communiqué paru le 27 octobre« En l’état actuel des connaissances, la plupart des scientifiques s’accordent pour dire que le phénomène de réinfection demeure rare« . « Les données disponibles sur le sujet restent encore parcellaires et le nombre de cas documentés avec suffisamment de rigueur très limité« , note l’Inserm, ajoutant que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour en savoir plus sur les caractéristiques immunologiques et génétiques communes « qui pourraient exister entre les patients réinfectés ».

L’Inserm cite une étude publiée au printemps 2020 dans Nature Review Immunology menée sur des animaux. En les réinfectant après une première exposition au Covid-19, ils ne développaient pas de symptômes de la maladie. On ne constatait pas non plus de signe de réplication du virus dans les prélèvements nasopharyngés. « Les conclusions de cette étude étaient donc prudemment optimistes, suggérant un certain degré d’immunisation contre le virus après une première infection ».

L’Institut relève également le cas d’un patient de 82 ans admis à l’hôpital en avril pour réinfection potentielle. Les informations à son sujet ont été publiées dans l’ American Journal of Emergency Medicine. « Après 28 jours en soins intensifs, celui-ci avait pu réintégrer son domicile à l’issue de deux tests PCR négatifs. Dix jours plus tard, l’émergence de nouveaux symptômes l’obligeait à se diriger vers les services hospitaliers ». Mais les chercheurs n’ont pas pu confirmer une réinfection.  Des traces du virus ont pu subsister dans son organisme, et les résultats des tests PCR indiquer de faux négatifs.

Coronavirus : les cas de réinfection dans le monde

Un premier homme infecté 2 fois à Hong-Kong

À Hong Kong, un homme de 33 ans présentant les symptômes caractéristiques de la maladie a été testé positif le 26 mars dernier, puis négatif à deux reprises quelques temps après. Le 15 août, le patient revient d’Espagne et est à nouveau positif au test à l’aéroport de Hong Kong, alors qu’il n’a aucun signe apparent. « Ce cas montre qu’une réinfection peut survenir quelques mois seulement après avoir été guéri d’une première infection« , peut-on lire dans un communiqué du département de microbiologie de l’Université de Hong Kong (HKU).

Selon les scientifiques, le patient a été infecté par deux souches différentes du virus SARS-CoV-2. « Cela prouve qu’il s’agit d’une nouvelle infection plus que d’un portage prolongé du virus », a expliqué Kelvin Kai-Wang To. « Puisque l’immunité peut ne pas durer longtemps après une infection, la vaccination devrait être envisagée même pour des gens qui ont déjà été infectés », estiment les auteurs.

Pour autant, malgré l’assurance de ces chercheurs, il n’est pas possible de tirer des conclusions, préviennent d’autres spécialistes. « Vu le nombre d’infections dans le monde, voir un cas de réinfection n’est pas si surprenant », a déclaré le chercheur britannique Jeffrey Barrett, cité par Science Media Centre.

Les travaux ont été acceptés le 25 août par la revue scientifique américaine Clinical Infectious Diseases.

5ème cas de réinfection au Covid-19 chez un Américain

Depuis l’homme infecté une seconde fois à Hong-Kong en août, des cas ont été signalés dans d’autres pays : en Belgique, un autre au Pays-Bas et un 3ème en Equateur. Certains malades étant asymptomatiques, il peut y en avoir eu davantage mais qui n’ont pas été recensés. Une étude publiée le 13 octobre dans The Lancet Infectious Diseases fait état d’un 5ème cas de réinfection. Il s’agit d’un Américain qui a attrapé le Covid-19 une nouvelle fois, un mois et demi après sa première infection.

Pour ce patient Américain, tout comme l’Equatorien, la deuxième infection était plus sévère que la première. L’homme de 25 ans, vivant dans le Nevada, a été testé positif le 18 avril pour la première fois. Il présentait quelques symptômes légers : maux de gorge et de tête, toux, diarrhée et nausées. Après une mise à l’isolement et du repos, il est testé négatif à deux reprises. Or, le 5 juin, il est de nouveau testé positif, et son état nécessite une admission aux urgences, notamment à cause de difficultés respiratoires. Il s’est depuis rétabli. Les chercheurs ont pu établir grâce à une analyse génétique que ces infections ont été causées par deux souches différentes au SARS-CoV-2.

Coronavirus : quelles sont les séquelles du CoVid-19 ?

Qu’il s’agisse d’une forme bénigne ou d’une forme grave, le CoVid-19 peut avoir des conséquences à plus ou moins long terme sur notre organisme. Perte d’odorat et de goût, fatigue mais aussi complications cardiovasculaires, rénales et neurologiques : le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste, nous éclaire sur les séquelles de l’infection au nouveau coronavirus.

Guérison ne signifie pas absence de séquelles. “Quand on a eu une maladie, l’absence de séquelles est ce que l’on appelle une restitution ad integrum, c’est-à-dire qu’il n’y a absolument aucun changement avant et après la pathologie, explique le docteur Gérald Kierzek, médecin urgentiste et auteur du livre Coronavirus : comment se protéger ?. Mais on voit bien que même dans les formes minimes de CoVid-19, il peut y avoir des séquelles.

Les séquelles temporaires : le Covid long

Les séquelles généralement réversibles du Covid-19 sont également connues sous le nom de Covid long, ou syndrome post-Covid. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), “plus de la moitié des patients présentent encore au moins un des symptômes initiaux de la Covid-19 quatre semaines après le début de la maladie, et plus de 10 % à 6 mois1. Ceci vaut aussi bien pour les patients ayant contracté une forme bénigne de la maladie que ceux ayant développé une forme grave.

Parmi les symptômes les plus fréquemment rencontrés, on retrouve :

  • la fatigue,
  • des troubles neurologiques (cognitifs, sensoriels, céphalées),
  • des troubles cardio-thoraciques (douleurs et oppressions thoraciques, tachycardie, dyspnée, toux),
  • des troubles de l’odorat et du goût (anosmie et agueusie),
  • des douleurs,
  • des troubles digestifs,
  • des troubles cutanés.

Des recherches sont en cours pour identifier les causes de ces symptômes qui persistent, bien que certaines hypothèses soient déjà soulevées, notamment la persistance du virus dans l’organisme, celle d’une réaction inflammatoire, ou encore des causes psychosomatiques. Selon la HAS, “il apparaît que l’état de santé s’améliore de façon progressive, en général en quelques mois, grâce à une prise en charge globale personnalisée pouvant inclure des traitements symptomatiques, du repos et une réadaptation respiratoire et/ou un réentraînement progressif à l’effort”. Elle souligne l’importance de l’écoute et de l’empathie des médecins, qui se doivent de “rassurer” les patients “quant aux possibilités de prise en charge et au caractère temporaire et réversible de leur situation”.

Les séquelles à plus long terme des formes graves

Attaque virale et orage cytokinique

Les séquelles les plus lourdes et parfois irréversibles sont observées chez les hommes et femmes ayant développé une forme grave de CoVid-19. Et elles ne concernent pas seulement les poumons, comme on a pu le penser jusqu’alors : “Le coronavirus, comme tous les virus, attaque absolument tous les organes, explique le Dr Kierzek. Le CoVid-19 provoque une attaque virale, c’est-à-dire une attaque directe du virus qui peut atteindre le cœur, les vaisseaux, les poumons, le cerveau, avec autant de séquelles possibles. Ensuite, le système immunitaire réagit, s’emballe et crée une inflammation, c’est ce qu’on appelle l’orage cytokinique. Cette inflammation peut être à l’origine de myocardite, d’ encéphalite, du syndrome de détresse respiratoire aiguë, etc.

Les séquelles pulmonaires

Une vidéo en 3D réalisée par des chercheurs de l’hôpital universitaire George Washington aux Etats-Unis montre les dégâts à long terme du coronavirus sur les poumons. “Quand cette inflammation se réduit, elle laisse des cicatrices sur les poumons, explique le docteur Keith Mortman, chef du service de chirurgie thoracique qui a reçu l’homme qui illustre la vidéo.  Cela peut détériorer les capacités d’un patient à respirer dans le futur.

« Le poumon cicatrise donc sous forme de fibrose et fait perdre un certain pourcentage d’activités d’oxygénation du sang puisque le rôle d’échangeur gazeux ne peut plus se faire« , précise le Dr Kierzek.

Mais les traitements utilisés en réanimation ont également leur rôle à jouer dans la survenue des séquelles pulmonaires : “La ventilation artificielle peut donner des séquelles, en particulier des barotraumatismes. Une partie des poumons peut éclater.

Les séquelles cardiovasculaires

Une étude2 publiée fin mars dans la revue scientifique américaine JAMA Cardiology révèle que sur 416 hommes et femmes hospitalisés à cause du CoVid-19, 82 avaient des lésions cardiaques, avec un taux de mortalité plus élevé. Dans une autre étude3 parue dans la revue, le cardiologue américain Mohammad Madjid explique : “Les leçons des précédentes épidémies de coronavirus et de grippe suggèrent que les infections virales peuvent déclencher des syndromes coronariens aigus, des arythmies ou des insuffisances cardiaques. ” Dans un communiqué paru le 15 juillet, l’Académie française de médecine mentionne également les myocardites ou encore les infarctus du myocarde.

Et ce, que l’on ait des antécédents cardiovasculaires ou non : « La maladie à coronavirus de 2019 peut soit induire de nouvelles pathologies cardiaques ou exacerber des pathologies cardiovasculaires sous-jacentes« , écrit-il. Interviewé par le magazine Healthline, il précise qu’ “une lésion du muscle cardiaque peut survenir chez tout patient, qu’il soit atteint ou non d’une maladie cardiaque, mais le risque est plus élevé chez ceux qui sont déjà atteints d’une maladie cardiaque« .

À cela s’ajoute les effets des molécules antivirales testées sur les hommes et femmes atteints de CoVid-19 : dans un communiqué4 paru le 30 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alerte sur les risques associés à la prise de médicaments à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine, susceptibles d’entraîner des troubles du rythme cardiaque. Le Dr Kierzek mentionne également les risques des médicaments vasoconstricteurs utilisés en réanimation pour maintenir la tension artérielle, comme la noradrénaline : “Si les vaisseaux se resserrent trop, cela peut entraîner des nécroses au niveau des doigts de pieds, des mains, des bras, avec un risque d’amputation.

Par ailleurs, une étude5 internationale publiée le 8 juin dans la revue Journal of the American College of Cardiology révèle que les patients atteints d’une forme grave de CoVid-19 nécessitant l’intubation ou la ventilation artificielle ont un risque particulièrement accru de souffrir d’une phlébite (ou thrombose veineuse), caractérisée par la formation de caillots sanguins dans les veines, ce malgré la prise d’un traitement anticoagulant en prévention. Près de la moitié des patients étudiés ont présenté une thrombose veineuse profonde, la forme de phlébite la plus grave qui expose à une embolie pulmonaire, avec des conséquences dramatiques. Les auteurs insistent sur « le besoin d’une surveillance attentive des thromboses veineuses profondes » chez ces patients et d’une « évaluation du rapport bénéfices/risques d’un traitement anticoagulant plus fort« .

Les séquelles rénales

Lors d’une infection au coronavirus, celui-ci peut s’attaquer aussi aux reins : si “la maladie rénale chronique apparaît comme un facteur de risque de gravité” du CoVid-19, “actuellement, en réanimation, plus de 20% des patients développent une insuffisance rénale”, explique à Medscape le professeur Stéphane Burtey, néphrologue à Marseille, qu’il y ait des antécédents de maladie rénale ou non.

Les traitements médicamenteux à l’essai pourraient là encore avoir des effets néfastes : le remdesivir est “connu pour sa néphrotoxicité, rappelle le Pr Burtey, il très difficile à utiliser chez les insuffisants rénaux. L’association lopinavir/ritonavir présente, elle, une petite toxicité rénale mais les premiers résultats ne semblent pas indiquer une grande efficacité. ” Prise à forte dose et pendant une longue durée, la chloroquine pourrait également être néphrotoxique, “mais cela ne correspond pas à ses conditions d’utilisation ici”.

Nous allons nous intéresser avec les collègues aux patients sortis de réanimation qui gardent une insuffisance rénale, car il n’est pas impossible que certains d’entre eux gardent des séquelles”, conclut le médecin, qui conseille à ses confrères “de regarder le rein aussi bien au début de la pathologie quand les patients ont une atteinte peu sévère, qu’en phase aiguë de la maladie quand ils développent une protéinurie, de les surveiller et ne pas les lâcher dans la nature pour suivre ce qui se passe sur le plan néphrologique à long terme”.

Les séquelles neurologiques

Dernièrement, ce sont les manifestations neurologiques du CoVid-19 qui interrogent. La perte de goût et d’odorat pourrait en effet être le signe d’une attaque au cerveau, d’autant que plusieurs études6,7 ont mis en évidence des états de confusion et d’agitation, des douleurs neuropathiques et musculo-squelettiques, des crises convulsives, des syndromes de Guillain-Barré, ou encore des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les patients infectés.

Pour l’heure, on ne sait pas si ces troubles sont durables. Mais selon une étude parue le 18 octobre dans la revue Seizure: European Journal of Epilepsy, un tiers des patients présenteraient des anomalies au cerveau, avec de potentiels effets à long terme. Mises en évidence par des électroencéphalogrammes (EEG), ces anomalies étaient liées à des encéphalopathies et principalement observées au niveau du lobe frontal, impliqué dans la coordination motrice et le langage. Selon les auteurs, elles sont « corrélées à la sévérité de la maladie, des conditions neurologiques préexistantes et une surveillance EEG prolongée« . « Beaucoup de personnes pensent qu’elles vont tomber malades, aller mieux et que tout reviendra à la normale, mais ces découvertes nous disent qu’il pourrait y avoir des implications à long terme« , explique à The Wire Science le professeur Zulfi Haneef, co-auteur de l’étude.

  • Une étude britannique parue dans The Lancet8 s’est penchée sur les conséquences psychiatriques et neuropsychiatriques. Elle explique que ces dernières, qui correspondent à « des troubles mentaux qui sont les séquelles d’une atteinte ou d’une maladie cérébrale, peuvent être les effets directs d’une infection du système nerveux central ou survenir indirectement via une réponse immunitaire ou un traitement médical« . Après avoir passé en revue plus de 2000 études, les chercheurs ont observé que 65% des patients en soins intensifs présentaient une confusion, 69% une agitation, 21% une conscience altérée. Une fois sortis de l’hôpital, 33% avaient un syndrome dysexécutif (troubles des fonctions exécutives comme la planification, la flexibilité mentale, etc.) et quelques cas d’encéphalopathie ont été décrits.
    « Si l’infection au SARS-CoV-2 suit une évolution similaire à celles au SARS-CoV ou au MERS-CoV, la plupart des patients devraient guérir sans souffrir de maladie mentale, notent les auteurs de l’étude.  Le SARS-CoV-2 pourrait causer un delirium chez une proportion significative de patients au stade aigu de l’infection. Les médecins doivent être conscients de la possibilité de souffrir de dépression, d’anxiété, de fatigue, d’un syndrome de stress post-traumatique, et de syndromes neuropsychiatriques plus rares sur le long terme. « 
  • Une autre étude9 parue le 8 juillet 2020 dans la revue Brain s’est penchée sur le cas de 43 patients hospitalisés pour une infection à CoVid-19 confirmée ou suspectée. Parmi eux, 10 cas de dysfonctionnement cérébral temporaire, 12 cas d’inflammation cérébrale, 8 AVC et 8 cas de lésions nerveuses ont notamment été observés.
    « Nous avons identifié un nombre plus élevé que prévu de personnes atteintes de troubles neurologiques […], qui n’étaient pas toujours en corrélation avec la gravité des symptômes respiratoires« , explique Michael Zandi, co-auteur de l’étude. Par ailleurs, aucun de ces patients n’avait de trace de virus dans le liquide céphalorachidien, suggérant qu’il n’a pas attaqué directement leur cerveau.
    Selon Ross Paterson, également co-auteur de l’étude, « les médecins doivent être conscients des effets neurologiques possibles, car un diagnostic précoce peut améliorer les résultats sur la santé des patients« .

Autre piste : les  drogues utilisées en réanimation. Elles peuvent également être à l’origine de séquelles neurologiques, “comme un delirium, des pertes de mémoire, une désorientation…” Dans ce cas, “elles sont assez réversibles, mais elles existent”, affirme le Dr Kierzek.

Les séquelles psychologiques et psychiatriques

Enfin, les séquelles psychologiques ne sont pas à négliger. Outre la grande anxiété associée à la pandémie et aux mesures strictes prises pour tenter de l’enrayer, le CoVid-19 peut être à l’origine de troubles mentaux chez les personnes ayant fait face à l’épreuve de la réanimation. “Vous vous retrouvez pendant trois semaines avec une machine qui respire pour vous, vous êtes endormis, vous êtes paralysés avec des curares”, explique à l’AFP Bertrand Guidet, chef du service de médecine intensive réanimation à l’hôpital Saint-Antoine. C’est pourquoi dans certains cas les experts jugent la réanimation “déraisonnable”, et préconisent seulement des soins palliatifs.

Par ailleurs, une étude menée par le Centre hospitalier italien San Raffaele, publiée dans la revue Brain, Behavior and Immunity le 30 juillet 2020 a montré que sur 402 anciens malades hospitalisés, 55% souffraient d’un trouble psychiatrique, 28% d’un  syndrome de stress post-traumatique, 31% de dépression, 42% d’anxiété et 40% d’insomnie. 20% ont également été diagnostiqués avec un trouble obsessionnel compulsif (TOC).

Une autre  étude, parue le 9 novembre dans la revue The Lancet Psychiatry, montre elle que 20% des personnes ayant été diagnostiquées avec le Covid-19 présentent des troubles psychiatriques dans les trois mois qui suivent leur infection. Parmi les troubles les plus fréquents : l’anxiété, l’insomnie et la démence. Mais les chercheurs ont également montré que les patients ayant reçu un diagnostic de trouble psychiatrique l’année précédant leur infection avaient un risque accru de contracter le Covid-19, indépendamment de leurs facteurs de risque physiques. Des relations qui restent à confirmer, mais qui ont des implications cliniques, affirment les auteurs de l’étude.

Des séquelles ophtalmiques ?

Dans une étude de cas publiée le 8 octobre dans  JAMA Ophtalmology, des traces du coronavirus ont été détectées dans l’oeil d’une patiente infectée deux mois auparavant. La femme de 64 ans a eu le Covid-19 en janvier 2020, et a développé plus d’un mois plus tard un glaucome à angle fermé ainsi qu’une cataracte, rapportent les scientifiques d’un hôpital de Wuhan, en Chine, où a débuté l’épidémie. La patiente est alors opérée et le médecin ophtalmologue lui prélève des échantillons de conjonctivite et de l’iris. C’est à travers ce prélèvement qu’il découvre une protéine du coronavirus dans des cellules oculaires.

La protéine du SARS-CoV-2 « existait au niveau intracellulaire dans les tissus oculaires de la patiente précédemment infectée par COVID-19″, indiquent les auteurs. Selon leur hypothèse, « le SRAS-CoV-2 peut également infecter les tissus oculaires en plus du système respiratoire« . D’autres études sont nécessaires pour confirmer cette piste de recherche.

Un retour à la vie normale difficile pour les patients

Une étude menée auprès de 1250 patients traités dans 38 hôpitaux du Michigan aux Etats-Unis vient étayer ces affirmations avec des chiffres. Deux mois après l’hospitalisation, près de 7% des patients sont décédés. Plus de 39% des patients interviewés affirment ne pas avoir repris leurs activités habituelles, et 20% expliquent ne pas réussir à s’occuper d’eux-mêmes, ou pas aussi bien qu’avant. Environ 23% disent être essoufflés après avoir monté quelques marches d’escalier, tandis qu’un tiers continue d’avoir des symptômes comme l’agueusie et l’anosmie.

Un état de santé fragile qui a des répercussions sur leur vie professionnelle également : 40% des patients expliquent ne pas avoir pu retourner au travail à cause de leur condition physique. Les 26% qui ont pu reprendre leur activité professionnelle affirment devoir travailler moins longtemps ou avoir une charge de travail réduite. Et près de la moitié des interviewés expriment leur détresse psychologique, qui pousse une minorité d’entre eux seulement à consulter un.e professionnel.le de la santé mentale.

« Le très grand nombre de personnes ayant des difficultés après le Covid révèle l’urgence de développer des programmes pour mieux promouvoir et soutenir la convalescence après une affection aiguë« , estime Hallie Prescott, auteure principale de l’étude.

Quel suivi ?

En fonction des séquelles de l’infection, les patients gravement atteints devront suivre une rééducation ou être appareillés, sur une période plus ou moins longue. “Par exemple en cas de séquelles pulmonaires, le patient doit suivre une rééducation pulmonaire qui consiste à souffler contre une pression, c’est-à-dire créer une pression d’expiration positive pour rouvrir les voies pulmonaires, détaille le Dr Kierzek. D’autres auront besoin d’exercices de rééducation neurologique en cas de lésions cérébrales. C’est tout l’enjeu de la médecine physique et de réadaptation (MPR) mais également des professionnels paramédicaux comme les kinésithérapeutes, les orthophonistes… Et parfois, ces séquelles seront définitives : certains nécessiteront de l’oxygène à domicile, d’autres auront besoin de médicaments pour tonifier le cœur en cas d’insuffisance cardiaque.

Par ailleurs, l’hôpital Foch a annoncé le lancement le 12 juin de Rehab-covid, un service « sur mesure » pour les patients présentant des symptômes persistants du Covid-19. Il vise à « éliminer une complication à distance de la pneumopathie à SARS-COV-2 (embolie, fibrose pulmonaire, infarctus…) et réaliser un bilan d’évaluation fonctionnelle débouchant sur un traitement.  » Le premier bilan consiste en une épreuve d’effort médicale et respiratoire, auquel participent également un kinésithérapeute, un diététicien et un psychologue. Ensuite, les patients bénéficient d’un programme complet « en fonction de la gravité des séquelles constatées (auto-rééducation à domicile, séances chez un kinésithérapeute libéral sur ordonnance, prise en charge dans le service de rééducation de l’Hôpital Foch)« .

Pour traiter les séquelles, l’Académie nationale de médecine recommande de son côté, « dans la limite de nos connaissances » :

  • « la reprise d’une activité physique, dont la marche est la plus simple, dès que possible.
  • la vigilance quant à la qualité fonctionnelle des organes les plus souvent atteints (cœur, cerveau, muscles et poumon) ;
  • une surveillance de l’évolution à long terme de ces séquelles en assemblant une cohorte de patients pour une étude longitudinale de plusieurs années ;
  • des mesures concernant l’organisation du travail dans les hôpitaux et les EHPADS (recrutement de personnels soignants ; augmentation des rémunérations), pour diminuer le risque de ‘burn out’ et les tensions psychologiques liées à un travail excessif ;
  • aider les parents d’enfants handicapés qui, en cas de reconfinement, auraient à remplacer les institutions d’accueil. »
Covid-19 : Comment Éviter De Tomber Malade Dans Les Lieux À Risque ?

Coronavirus et grossesse : quels sont les risques ?

Quels sont les dangers propres aux femmes enceintes ? L’infection est-elle plus dangereuse pour elle et son bébé ? Quels sont les risques de transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse ou l’allaitement ? Doctissimo fait le point.

Nos réponses sont basées sur les dernières études publiées à ce jour. Elles pourront évoluer en fonction des nouvelles découvertes effectuées sur le coronavirus Covid-19.

Les femmes enceintes sont-elles plus à risque d’infection au coronavirus ?

Face à la pandémie mondiale de coronavirus, les femmes enceintes font partie de la catégorie des personnes dites fragiles. A ce jour, il existe peu de données pour évaluer leur sensibilité au coronavirus COVID-19. Mais on sait que les femmes enceintes subissent des changements immunologiques et physiologiques qui peuvent les rendre plus sensibles et plus à risque de complications aux infections virales respiratoires. Cela a été le cas avec de précédents épisodes d’infections à coronavirus (Sars-CoV à l’origine de l’épidémie de SRAS en 2003 ou le MERS-Cov)1 ou d’autres infections virales respiratoires comme la grippe ou la coqueluche, deux maladies face auxquelles les femmes enceintes doivent être vaccinées2.

A ce titre et en l’absence de vaccin disponible contre le nouveau coronavirus, les femmes enceintes sont invitées à suivre avec la plus grande attention les recommandations de prévention pour éviter les infections : se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau pendant au moins 20 secondes (ou à défaut avec du gel hydroalcoolique), éviter les personnes malades, ne pas se toucher le visage, se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir ou le coude lorsque vous éternuez, nettoyer sa chambre et les objets courants, éviter les contacts proches et les lieux très fréquentés…

Les femmes enceintes sont-elles plus à risque de complications en cas d’infection au coronavirus ?

Là encore, peu d’études permettent d’apporter une réponse claire sur les conséquences d’une infection pendant la grossesse pour la mère et le bébé, néanmoins, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux Etats-Unis ont publié début novembre 2020 un rapport19 indiquant que, selon une étude réalisée sur 409 000 femmes, dont 23 500 enceintes, ces dernières auraient 3 fois plus de risques de développer des formes graves de l’infection (hospitalisation et placement sous ventilateurs) et 25% de risque en plus d’accoucher prématurément.

D’autre part, une étude dirigée par des chercheurs de l’Université de Birmingham et publiée le 1er septembre dans le  British medical journal (BMJ) nous en dit un peu plus sur les symptômes du Covid sur la femme enceinte. Les travaux révèlent que les manifestations cliniques les plus courantes étaient la fièvre pour 40% ainsi que la toux pour 39% d’entre elles. Cependant, les chercheurs ont constaté que les femmes enceintes étaient moins susceptibles que les femmes non enceintes de signaler des symptômes de fièvre et de douleurs musculaires. Elles étaient toutefois plus à risque d’avoir besoin d’une admission dans une unité de soins intensifs dans le cas où elles développaient une forme grave de la maladie, et plus à risque d’accoucher prématurément. Par ailleurs les naissances prématurées étaient élevées : « un quart de tous les nouveau-nés nés de mères atteintes de covid-19 ont été admis dans l’unité néonatale », indique l’étude.

On apprend également que les femmes enceintes avec un âge avancé, un indice de masse corporel élevé, une hypertension chronique et un diabète préexistant sont plus à risque d’une forme sévère de covid-19 pendant la grossesse.

Par ailleurs, une étude publiée le 8 mai 2020 dans la revue American Journal of Obstetric and Gynecology16 a déjà mis en avant le risque d’accouchement prématuré, mais aussi une augmentation du recours à la césarienne. Sur une cohorte de 64 femmes américaines atteintes du coronavirus pendant leur grossesse, 29 ont accouché prématurément, dont 10 avant 34 SA, en moyenne au 10ème jour de la maladie. 53% des femmes ayant une forme grave (dyspnée au repos) et 94% étant dans un état critique (détresse respiratoire aiguë, choc septique, défaillance multiviscérale) ont accouché par césarienne. Toutefois, sur les 33 naissances ayant eu lieu dans la cohorte, aucun des nouveaux-nés n’a été testé positif au coronavirus COVID-19.

Une étude18 menée par des chercheurs du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de Suède (dirigée par le Dr Erika Molteni du King’s College de Londres) auprès d’une population de 1,7 million de femmes révèle que les symptômes des femmes enceintes diffèrent peu de ceux des femmes non enceintes.

Au regard de ces études, et en extrapolant à partir des autres cas d’infection par un coronavirus (SARS-CoV et MERS-CoV)6,7 pendant la grossesse, il semblerait effectivement que ces infections augmentent le risque d’accouchements prématurés, de fausses couches et de décès du fœtus. Par ailleurs, des fièvres élevées au cours du premier trimestre de grossesse peuvent avoir des conséquences sur le fœtus (risque plus élevé de malformations)8.

Les établissement hospitaliers sont conscients de ces risques et mettent en œuvre des procédures limitant les risques d’infections. Mais certains experts préconisent un dépistage systématique au coronavirus COVID-19, comme les autorités chinoises le recommandent9.

 

Covid-19 : le virus peut-il être transmis au fœtus pendant la grossesse ?

Aujourd’hui, la transmission du coronavirus COVID-19 se fait essentiellement par contact étroit avec une personne infectée par le biais de gouttelettes respiratoires. On n’a peu de données concernant la possible transmission de l’infection de la mère au fœtus ou au nouveau-né par « transmission verticale » (avant, pendant ou après l’accouchement).

Concernant les autres infections par coronavirus (MERS-CoV et SARS-CoV), les données sont limitées mais aucune transmission verticale n’a été signalée. Il existe cependant quelques cas rapportés de nouveau-nés testés positifs au COVID-19, mais aucun n’a fait l’objet d’une évaluation médicale complète11, on ne peut donc savoir avec certitude comment l’infection a eu lieu et s’il peut se transmettre de la mère à l’enfant8. Une étude américaine réalisée sur 4 500 femmes enceintes, entre fin mars et mi-octobre et publiée par le CDC début novembre 202019 a relevé 2, 6% de nourrissons positifs au COVID-19, la plupart ayant une mère testées positive une semaine avant leur naissance.

Le 16 mars 2020, une étude chinoise rapportant 4 naissances, publiée dans la revue  Frontiers in Pediatrics15 semblait toutefois rassurante. Les quatre mères infectées ont accouché à l’hôpital de l’Union de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie actuelle. Résultats : aucun des nourrissons n’a développé de symptômes graves associés au COVID-19 tels que de la fièvre ou de la toux, bien que tous aient été initialement isolés dans des unités de soins intensifs. Trois des quatre bébés ont été testés négatifs pour l’infection respiratoire après un prélèvement de gorge, tandis que la mère du quatrième enfant a refusé l’autorisation pour ce test. Un nouveau-né a eu un problème respiratoire mineur pendant trois jours qui a été traité par ventilation mécanique non invasive. Deux bébés, dont celui ayant eu un problème respiratoire, ont présenté des éruptions cutanées qui ont finalement disparu spontanément. Il est impossible de conclure s’il existe un lien entre ces autres problèmes médicaux et COVID-19, selon les auteurs.

Au Pérou, un bébé est, semble-t-il, né contaminé par le coronavirus. L’enfant aurait été contaminé par sa mère, testée positive, via le placenta. Une étude italienne, publiée en juillet 2020, a également mis en avant, la présence du virus dans un placenta, le cordon ombilical et le lait d’une femme ainsi que des anticorps spécifiques au COVID-19 dans les cordons ombilicaux de plusieurs femmes. Selon l’auteur principal de l’étude, le Pr Fenizia, cela montre qu’un transmission in-utéro est possible, bien qu’aucun nourrissons n’aient été testés positifs au COVID-19 durant l’étude17.

Le 14 juillet 2020, des médecins français ont rapporté un premier cas de confirmation de la contamination intra-utérine. Le docteur Daniele De Luca de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, auteur de l’étude rapportée dans le revue Nature Communications a indiqué à l’AFP : « Nous avons montré que la transmission de la mère au fœtus est possible via le placenta dans les dernières semaines de grossesse » et de rajouter « La mauvaise nouvelle, c’est que ça puisse se produire. La bonne nouvelle est que c’est rare  très rare même rapporté à la population. »  L’enfant présentait à la naissance des symptômes sévères : rigidité des membres, lésions du système nerveux cérébral qui ont fini par disparaître avant même que les médecins ne se décident sur le bon choix du traitement à administrer au nourrisson.

Quels sont les risques pour le bébé ?

A ce jour, les risques pour le nourrisson à court et à long terme ne sont pas connus avec certitude. Selon l’une des études5, certains enfants avaient des symptômes particuliers (détresse respiratoire, cyanose, saignements gastrique et un décès), mais aucun n’avait été testé positif au test de détection de l’infection. Le fait de garder l’enfant auprès de sa mère malade paraît peu recommandé12.

Par ailleurs, les données pour d’autres infections virales respiratoires pendant la grossesse (coronavirus mais aussi le virus grippal) ont rapporté des effets notamment un faible poids à la naissance et un accouchement prématuré. De plus, avoir un rhume ou une grippe avec une forte fièvre au début de la grossesse peut augmenter le risque de certaines malformations congénitales8.

Les effets sur le long terme sont à ce jour inconnus, au-delà des effets à long terme lié à un faible poids de naissance et une prématurité.

Coronavirus et allaitement : y a-t-il un risque de contamination ?

A ce jour, aucune étude n’a rapporté de preuve de la présence de virus dans le lait maternel des femmes infectées. Concernant le nouveau coronavirus, les tests effectués sur le lait de 6 femmes infectées ont tous été négatifs4. En extrapolant au virus du SRAS, le test du lait maternel d’une femme ayant guéri du Sars-Cov n’a pas révélé la présence de virus, mais des anticorps contre le virus13. A l’inverse, 6 autres cas ne présentaient ni trace de virus, ni d’anticorps14.

A ce jour, selon la publication la plus récente de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, les mères qui sont en bonne santé, qui ne sont plus susceptibles d’être infectieuses, sont donc encouragées à allaiter12.

Malgré des données limitées, les données préliminaires et les leçons des précédentes épidémies de coronavirus permettent de dire que l’infection au coronavirus-COVID-19 peut avoir des conséquences importantes chez les femmes enceintes. A ce titre, la recherche d’une grossesse en cours lors de la prise en charge pourrait être utile. La prise en charge rapide et efficace d’une possible détresse respiratoire doit pouvoir être mis en place pour le suivi des femmes enceintes infectées.

Les femmes enceintes pourront-elles se faire vacciner contre le Covid-19 ?

En France, la campagne de vaccination contre la COVID-19 a débuté fin décembre 2020. Si, selon la , la vaccination s’adresse à « tous les citoyens », les femmes enceintes ne sont pas pour ‘instant prioritaires, mais la HAS recommande la vaccination « seulement si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus« 20. Seules les femmes ayant des comorbidités de type obésité ou diabète peuvent être éligibles, dans un communiqué du 2 mars, la Haute Autorité de Santé recommande que la vaccination puisse être réalisée par les sages-femmes21.

L’Académie nationale de médecine recommande22, elle de vacciner “toute femme enceinte professionnellement ou familialement exposée ou porteuse d’une comorbidité”, considérant que la grossesse est un facteur de risque de forme grave en cas d’infection par le Covid-19 et de préserver l’allaitement des femmes infectées ou vaccinées au cours de leur grossesse “les anticorps transmis par le lait maternel ayant un effet protecteur pour le nouveau-né.”

Traitement du coronavirus : quelles sont les différentes pistes de recherche ?

Aujourd’hui, grâce aux nombreuses études menées depuis l’arrivée de la pandémie, les premiers traitements arrivent en France et les malades bénéficient d’une meilleure prise en charge notamment dans les hôpitaux. La recherche avançant petit à petit, une prise en charge moins lourde des patients sévèrement touchés par le Covid-19 est désormais possible. Quelle est-elle ? Qu’en est-il des autres pistes thérapeutiques ? Existe-t-il des médicaments à prendre en cas de forme légère ? Doctissimo fait le point. 

Depuis la déclaration du premier foyer de contagion du coronavirus Covid-2019 en décembre, les scientifiques s’attellent à trouver un traitement efficace.

Si certains médicaments ont déjà prouvé leur efficacité contre les formes sévères de la maladie et sont déjà utilisés dans les hôpitaux, d’autres sont actuellement testés. Pour l’Académie nationale de médecine, il faudrait s’intéresser de plus près aux anticorps monoclonaux, qui présentent de nombreux avantages en plus de sembler efficaces contre l’infection. Ce que fait l’Union Européenne. Le Bamlanivimab, un traitement à base d’anticorps monoclonaux du laboratoire Eily Lilly, vient d’être approuvé temporairement par l’ANSM pour réduire les risques d’hospitalisation chez les personnes à risque.

Bamlanivimab : premier traitement approuvé temporairement en France

Une lueur d’espoir prometteuse a été annoncée lors de la conférence de presse du gouvernement sur la situation épidémiologique du Covid-19 en France le 25 février 2021. Olivier Véran a confirmé l’approbation temporaire d’un traitement à base d’anticorps de synthèse. « Des dizaines de milliers de doses ont été commandées et devraient arriver en France à la mi-mars », a-t-il détaillé.

Cela fait un moment déjà que les anticorps monoclonaux représentent une piste de recherche intéressante. Aux Etats-Unis, Donald Trump avait notamment bénéficié de ce type de traitement expérimental : le Regeneron fabriqué par le laboratoire du même nom. Récemment l’agence européenne du médicament (EMA) avait annoncé être entrain d’étudier l’approbation du Redganvimab. En France, c’est donc le Bamlanivimab du laboratoire Eily Lilly qui a été choisi.

En quoi consiste ce traitement ?

Le traitement doit être administré en perfusion dans les 5 jours après le début des symptômes.  « L’administration d’anticorps monoclonaux, ayant une activité neutralisante dirigée contre la protéine spicule du SARSCoV- 2 en empêchant la pénétration du virus dans les cellules et ainsi en luttant contre sa réplication pourrait neutraliserle virus à la phase précoce de l’infection »explique l e document officiel de la Direction Général de la Santé (DGS).

Qui peut le prescrire ? 

Pour l’instant sa prescription et son utilisation est uniquement en hôpital et dans un cadre très strict réservé aux personnes éligibles à ce traitement. A terme les professionnels ciblés sont : les spécialistes, les infirmiers, les généralistes, les pharmaciens.

Pour qui ?

« Le Bamlanivimab en monothérapie est indiqué pour le traitement des formes symptomatiques légères à modérées de Covid-19 chez les adultes non hospitalisés pour Covid ayant un test virologique de détection du Srars-Cov2 poisitif et à risque élevé d’évolution vers une forme grave de Covid-19. »

Les personnes à risque qui peuvent en bénéficier pour l’instant sont les personnes : 

– Avec une chimiothérapie en cours

– Avec une transplantation d’organe solide

– Avec une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques

– Avec une maladie rénale avec DFG <30 mL/min ou dialyse

– Avec un lupus systémique ou vascularite avec traitement immunodépresseur

– Sous traitement par corticoïde >15 mg/semaine

– Sous traitement immunodépresseur incluant rituximab

– Avec fibrose pulmonaire idiopathique

– Avec une pathologie rare du foie

– Avec une myopathies avec capacité vitale forcée <70%

– Avec une autres pathologies rares définies par les filières de santé maladies rares (FSMR)

– Les personnes âgées de plus de 80 ans

Cette liste est susceptible d’évoluer en fonction de l’avancée des recherches.

Quels traitements en cas de forme légère de Covid-19 ?

Selon le site du gouvernement français, les symptômes sont :

  • Fièvre ;
  • Toux sèche ;
  • Fatigue ;
  • Courbatures ;
  • Maux de tête ;
  • Maux de gorge ;
  • Troubles digestifs type diarrhées ;
  • Conjonctivite ;
  • Perte de l’odorat ou du goût ;
  • Eruption cutanée ou décoloration des doigts ou des orteils.

« L’une des grandes difficultés dans la prise en charge des patients atteints de la Covid-19 est qu’il n’y en a pas deux pareils, notamment en termes d’antécédents et/ou de comorbidités : certains sont en surpoids, hypertendus, diabétiques… Sans parler de l’âge, un facteur de risque aggravant, détaille le Dr Marcel Ichou, médecin généraliste. Les médecins observent également une disparité des tableaux cliniques. « Dans les premiers jours de l’infection par le Sars-Cov-2, les premiers symptômes vont être assez banals, semblables à ceux d’un syndrome grippal : rhume, mal de tête, gorge irritée… D’autres manifestations peuvent survenir par la suite, en particulier une fatigue marquée, des maux de tête plus sévères et de la fièvre. Des courbatures, des douleurs osseuses et articulaires, mais aussi des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée) et neurologiques (pertes de goût, d’odorat), ont fréquents. Mais il n’existe pas de tableau clinique typique ». 

La prise en charge des patients repose sur la prescription de traitements symptomatiques, afin de les soulager : du paracétamol contre la fièvre et les douleurs, des anti-diarrhéiques, pourquoi pas du cola contre les nausées… et c’est tout ! « Primum non nocere, rappelle le Dr Ichou, citant le premier précepte de médecine. Avant tout ne pas nuire. On évite de se précipiter sur des médicaments« .

Le traitement à interférons dans le cas des formes graves

Deuxième traitement “très innovant”, toujours en cours d’étude, évoqué par Olivier Véran le 25 février : le traitement par interférons.

Les interférons, protéines naturelles de la classe des cytokines, sont libérés par les cellules infectées par un virus pour inhiber leur propre prolifération et informer les cellules voisines. Il existe 2 types d’interférons principaux : alpha (type I), bêta (type II) et lambda (type III).

Ce sont les interférons de type I qui sont utilisés en tant que médicament pour “compenser des déficits chez certaines personnes” a expliqué le ministre de la santé, “si vous êtes carencé en interférons on peut vous administrer ce traitement.” Traditionnellement utilisés dans le traitement de la sclérose en plaques, des hépatites B, C et certains cancers, leur utilisation est à l’étude pour le traitement du coronavirus.

Dans le cas du Covid-19, le traitement à base d’interférons “pourrait limiter le risque de forme grave” a assuré Olivier Véran.

Des équipes françaises mènent des études à travers la France (étude Coverage) dans le cadre d’une recherche clinique avec des personnes à risque, qui reçoivent ce traitement. “Nous saurons dans quelques semaines si ce traitement est efficace,” a conclu le ministre.

Coronavirus : les médicaments à éviter ?

Le lavage des cavités nasales est à éviter, souligne le HCSP dans ses recommandations. Il rappelle également que les anti inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont proscrits, en raison du risque inflammatoire auquel ils exposent. Même recommandation en ce qui concerne les corticoïdes qui, à ce stade de l’infection par le coronavirus Sars-Cov-2, sont déconseillés. Ces recommandations ne concernent cependant pas les patients atteints d’une maladie chronique nécessitant une corticothérapie ou la prise d’AINS au long cours, pour qui les bénéfices de ces traitements sont supérieurs aux risques. Ils doivent donc poursuivre leur traitement.

Enfin, la prescription d’antibiotiques est inutile (la Covid-19 est due à un virus et non à une bactérie), sauf en cas d’infection bactérienne associée.  « Dans tous les cas, devant le moindre signe, il faut consulter son médecin généraliste. Lui seul est à même de prescrire le traitement adapté. En aucun cas, les patients ne doivent recourir à l’automédication« , insiste le Dr Ichou, rappelant que la très grande majorité des personnes infectées guérissent spontanément.

Covid-19 : Quels traitements en cas d’hospitalisation ?

L’hospitalisation est nécessaire dans les formes graves de Covid-19, c’est-à-dire « en cas d’apparition d’une insuffisance respiratoire plus ou moins marquée, explique le médecin généraliste. Cette atteinte des voies respiratoires entraîne une sensation d’étouffement. 

  • Pour soulager le patient et l’aider à respirer, le seul traitement est l’oxygénothérapie. Selon la sévérité de l’atteinte, mais aussi l’état du patient, son âge et la présence de comorbidités, les doses et les modalités d’apport d’oxygène (lunettes nasales, masque à oxygène, canules nasales souples, intubation) devront être adaptées.
  • Les AINS restent déconseillés sauf dans les cas mentionnés précédemment, tandis que la cortisone doit être maniée avec prudence et toujours sur recommandations médicales. Il n’y a toujours pas lieu d’initier une antibiothérapie sauf si des examens confirment une surinfection bronchique.
  • Les  corticoïdes : sont recommandés pour les formes graves par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis peu. « Aujourd’hui, les personnes malades hospitalisées dans le service sont tous sous traitement par corticoïdes« , affirme au média le Pr Djillali Annane, qui exerce à l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. « Les études cliniques ont permis aujourd’hui d’établir avec une très grande certitude que la corticothérapie permet d’améliorer considérablement les chances de survie pour les personnes atteintes du Covid-19Il y a 20% de réduction du risque de décès donc c’est spectaculaire. » Le 2 septembre, des scientifiques de  l’AP-HP, de l’Inserm et du CHRU de Tours dont les travaux ont été publiés dans la revue Jama, ont remarqué que les corticoïdes permettaient de réduire de 21% la mortalité au bout de 28 jours chez les patients atteints d’une forme grave du Covid-19.
  • La dexaméthasone : depuis septembre 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Agence européenne du médicament (EMA) recommandent l’administration de la dexaméthasone, suite à la publication de l’étude britannique Recovery. « Il s’agit du premier médicament dont on a montré qu’il améliore la survie chez les patients atteints du CoVid-19, affirme et se réjouit le professeur Peter Horby, l’un des responsables de l’essai Recovery.  C’est un résultat extrêmement satisfaisant. Le bénéfice de survie est clair, […] donc la dexaméthasone devrait désormais devenir le remède standard chez les patients à qui l’on doit administrer de l’oxygène. ”Ce corticostéroïde n’est pas administré à tous les patients : en début de maladie, il abaisse les défenses immunitaires. La thérapie médicamenteuse permet par contre, de lutter contre les formes sévères de la maladie. En effet, l’une des complications du Covid-19 est l’attaque virale qui peut atteindre des organes comme le coeur, les poumons, le cerveau. De ce fait, le système immunitaire s’emballe et créé une inflammation. C’est à ce moment précis que la dexaméthasone intervient en réduisant l’emballement du système immunitaire. Une étude menée au Royaume-Uni a révélé que ce traitement réduisait d’un tiers la mortalité des patients sous respirateur et d’un cinquième celle des patients sous oxygène. Le 2 septembre 2020, l’OMS se prononce favorablement à l’utilisation de corticostéroïdes (à savoir la dexaméthasone, l’hydrocortisone ou la prednisone) par voie orale ou intraveineuse pour le traitement des patients atteints d’une forme grave ou critique de la COVID-19.
  • Enfin, un traitement prophylactique à base d’anticoagulants devra être donné à tout patient hospitalisé afin de limiter le risque de thrombose et d’éviter la survenue d’une phlébite ou, pire, d’une embolie pulmonaire.

Quels traitements en réanimation ?

La réanimation devient indispensable pour les patients souffrant d’une insuffisance respiratoire aiguë (ou syndrome de détresse respiratoire aiguë), incapables de respirer et dont la vie est en danger immédiat. « Les traitements restent les mêmes qu’en cas d’hospitalisation « simple », à savoir l’oxygénothérapie, d’anticoagulants et d’antalgiques« , résume le Dr Ichou. L’administration de cortisone devient systématique et à fortes doses. En ce qui concerne l’oxygénothérapie, l’approche des soignants a changé depuis la 1ère vague. La ventilation spontanée avec une pression expiratoire positive (CPAP) et la ventilation non invasive, moins lourdes que l’intubation, sont désormais préférées par les équipes médicales. Pour autant, outre le fait que ces méthodes n’ont pas prouvé leur bénéficie, comme le souligne le HCSP dans son rapport, tous les patients ne peuvent pas en bénéficier et beaucoup doivent être intubés.

Rappelons que pour l’heure, le seul espoir de traiter la Covid-19 repose sur la fabrication d’un vaccin.

Mais la recherche continue, notamment pour trouver le médicament dont les bénéfices iront au-delà du traitement symptomatique.

Le Regdanvimab, un anticorps monoclonal bientôt autorisé en Europe ?

Le comité des médicaments à usage humain de l’Agence européenne des médicaments (EMA) vient de lancer un « examen continu » des données sur l’anticorps monoclonal Regdanvimab, également connu sous le nom de CT-P59. Ce traitement développé la société pharmaceutique sud-coréenne Celltrion fonctionne ainsi : c’est « un type de protéine qui a été conçu (…) pour se fixer à la protéine de pointe du SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19« , explique l’EMA sur son site. « Lorsqu’il se fixe à la protéine de pointe, la capacité du virus à pénétrer dans les cellules du corps est réduite. Cela devrait réduire le besoin d’hospitalisation chez les patients atteints de COVID-19 léger à modéré.  »

Le fameux « examen continu » permet d’accélérer l’évaluation d’un médicament prometteur lorsqu’il y a une urgence sanitaire, comme c’est le cas de la crise sanitaire du Covid-19. « Normalement, toutes les données sur l’efficacité, la sécurité et la qualité d’un médicament ainsi que tous les documents requis doivent être soumis au début de l’évaluation dans une demande officielle d’autorisation de mise sur le marché, lit-on dans le communiqué de l’EMA. Dans un examen continu, le comité des médicaments à usage humain (CHMP) de l’EMA examine les données au fur et à mesure qu’elles deviennent disponibles à partir des études en cours, avant qu’une demande formelle ne soit soumise.  »

C’est une grande première pour l’Union Européenne.

Les autres anticorps monoclonaux prometteurs

En collaboration avec le laboratoire AstraZeneca (également à l’origine d’un vaccin anti Covid-19) l’University College London Hospitals NHS Trust (UCLH) déclare avoir trouvé la piste d’un traitement en deux doses qui pourrait empêcher de développer la maladie après avoir été en contact avec une personne positive. Il s’agit d’un cocktail d’anticorps monoclonaux baptisé AZD7442. Ce traitement vise directement la protéine S (spike protein), celle qui permet au virus d’entrer dans une cellule de l’organisme et d’y multiplier le génome du virus. Plus précisément, les anticorps monoclonaux bloquent de manière spécifique l’entrée du virus dans les cellules.

Selon les chercheurs, le traitement pourrait entraver le processus d’attaque du virus et proférer une immunité instantanée au patient et pour une durée  de 6 à 12 mois s’il a été pris par une personne exposée au virus huit jours avant. On parle alors d’immunothérapie passive.

Pour l’instant le traitement a été testé sur 10 volontaires ayant été exposés au virus. L’évolution de leur état et de l’efficacité du traitement AZD7442 est actuellement en cours. Pour le groupe d’étude, si son efficacité est confirmé, il pourrait constituer une arme de plus contre le coronavirus et pourrait être envisagé comme traitement d’urgence pour casser les chaînes de contact.

Actuellement en phase III des essais cliniques, les recherches se poursuivent à une plus grande échelle.

Pour l’Académie nationale de médecine, les anticorps monoclonaux anti-SARS-CoV-2 sont « une opportunité à saisir« , écrivent-ils dans un communiqué de presse du 8 février 2021. Ce type de traitement suit « le même principe que la sérothérapie, l’utilisation de plasma de patients convalescents ou les immunoglobulines hyperimmunes », indiquent-ils. « Contrairement à ces autres modalités, ils sont dépourvus de risque infectieux, leur activité neutralisante sur le virus et ses variants est bien caractérisée. De plus, ils peuvent être produits avec régularité, à grande échelle et selon les mêmes contrôles de qualité que les biomédicaments utilisés pour traiter les maladies inflammatoires et auto-immunes.  »

Une piste prometteuse pour l’Académie qui recommande d’accélérer le processus d’autorisation de l’utilisation des anticorps monoclonaux en France.

L’Italie, de son côté, a autorisé l’utilisation des médicaments à base d’anticorps monoclaux pour prévenir des formes graves de Covid-19, apprend-on sur la version italienne du média Wired. En effet, « sur la base des indications de l’Agence italienne des médicaments et de l’avis du Conseil supérieur de la santé » le ministre de la santé Roberto Speranza a autorisé l’utilisation des deux anticorps monoclaux des sociétés pharmaceutiques américaines Eli Lilly et Regeneron pour la prévention des formes sévères de Covid-19, c’est-à-dire chez les patients atteints et à risque de complications.  « Les études cliniques réalisées à ce jour démontrent clairement que cette approche peut être utile pour prévenir la progression de la maladie, alors que son efficacité chez les patients gravement malades n’a pas été démontrée« , précise  Franco Locatelli, président du Conseil supérieur de la santé (Css).

L’immunothérapie passive par anticorps de patients guéris

Dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, le 8 décembre 2020, 12 professeurs de médecine demandent aux autorités médicales françaises de donner une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) à deux traitements dont les premiers résultats ont montré une efficacité pour réduire le risque d’hospitalisation chez les personnes à risque de développer une forme grave de Covid-19.

Il s’agit des premiers médicaments mis au point spécifiquement contre la Covid-19 et non de traitements déjà prescrits pour d’autres maladies, dont on tenterait d’élargir les bénéfices.

Leur principe consiste à prélever du sang chez les personnes infectées mais rétablies, afin d’en extraire une séquence génétique qui permet la sécrétion des anticorps qui ont permis de lutter contre le virus aux personnes guéries. Cette séquence est ensuite reproduit synthétiquement et injectée à d’autres personnes malades. Cette technique est utilisée en biomédecine pour des maladies inflammatoires et auto-immune.

Ce traitement ne permet pas de tuer le virus, mais de l’empêcher d’infecter de nouvelles cellules. Le but est d’administrer ce remède à des personnes qui viennent tout juste d’être infectées pour déclencher une réponse immunitaire plus rapidement.

  1. Le premier traitement est le bamlanivimab (LY-CoV555). Il est est le fruit d’une collaboration entre le géant pharmaceutique Eli Lilly et la société de biotechnologie de Vancouver AbCellera. Dans la revue scientifique New England Journal of Medicine. 309 patients testés positifs au Sars-Cov-2 avec symptômes ont reçu l’anticorps par perfusion et 143 un placebo. En tout 70% étaient des personnes à risque de développer une forme grave.
  • Résultat : les chercheurs rapportent un risque d’hospitalisation de 4% avec le bamlanivimab et 15% avec le placebo. De plus, le traitement a été bien toléré et la diminution de la charge virale a également été constatée.

2. Le deuxième traitement est une combinaison entre deux anticorps : casirivimab et imdévimab. 

  • Résultat: Les auteurs de la tribune du Monde expliquent que « le détails des résultats intermédiaires n’a pas été encore publié ». Mais un communiqué de l’agence américaine alimentaire et  du médicament (FDA) explique que 533 patients ont reçu différentes doses et 266 un placebo. Il aurait été enregistré : 3% d’hospitalisations avec les deux anticorps et 9% avec le placebo.

Ce traitement s’administre en une injection par voie intraveineuse, réalisée pendant plus de deux heures à l’hôpital, indique la radio nationale américaine  NPR.

Le traitement par anticorps dont a bénéficié Donald Trump, désormais sur le marché américain

Infecté par le SARS-CoV-2 au début du mois d’octobre, Donald Trump, le Président sortant des Etats-Unis, avait reçu de nombreux traitements. Parmi eux, à titre préventif, un “cocktail expérimental de la société Regeneron”. Ce traitement baptisé REGN-COV2 est une combinaison de deux anticorps monoclonaux qui sont employés dans le but de détruire la protéine du coronavirus sans affecter les autres. Il faut attendre environ une semaine avant que l’organisme ne produise les anticorps contre le coronavirus du Covid-19. Alors que ce traitement n’en était qu’aux phases de test, l’agence américaine du médicament a annoncé sa mise sur le marché le 10 novembre 2020. C’est le groupe pharamaceutique Eli Lilly qui commercialisera le médicament Bamlanivimab. Il s’agit d’une « autorisation pour une utilisation d’urgence » sur la base des résultats d’un essai clinique mené sur 465 adultes non hospitalisés. Des centaines de milliers de doses ont déjà été pré-commandées par les autorités américaines, selon la chaîne américaine WWSB. À l’heure actuelle, seules 5 et 20% des doses disponibles sont utilisées chaque semaine, indique à l’antenne de CNN Moncef Slaoui, copilote du plan vaccination américain.

A l’étude : les nanocorps des lamas

Plusieurs études s’intéressent aux nanocorps. On retrouve ces anticorps uniques chez les dromadaires et les lamas. Ils possèdent une architecture plus simple et peuvent être transformés en laboratoires en substances dont la taille est dix fois plus petite que celles des anticorps présents dans les organismes humains. Ces molécules sont beaucoup plus efficaces pour combattre les virus comme le SARS-CoV-2. Elles sont beaucoup plus stables et s’accrochent mieux aux pointes du coronavirus, l’empêchant ainsi de se répliquer.

Déjà lors des précédentes épidémies de coronavirus, les nanocorps étaient une piste de recherche. Lors d’une étude menée en 2016 par des scientifiques de l’Université du Texas et du Centre de biotechnologie médicale de Gand, un lama élevé en Belgique avait reçu des injections de particules virales de deux autres coronavirus, l’un responsable de l’épidémie de SRAS en 2002, et l’autre du syndrome respiratoire du Moyen-Orient ou MERS-CoV, qui a sévi en 2012, avec des résultats intéressants.

Inspirés par l’étude de 2016, des chercheurs belges et américains de l’université d’Austin au Texas, se sont lancés en mai 2020 dans l’expérimentation d’un traitement à base de nancorps de lamas qu’ils administrent à des hamsters et des singes infectés par le Covid-19, en vu de tests cliniques sur des humains. L’étude a été publiée dans la revue Cell.

Récemment, des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie (Etats-Unis) ont annoncé le 5 novembre 2020 dans la revue Science, avoir trouvé une nouvelle manière d’extraire des fragments d’anticorps chez le lama.

« La technologie que nous avons développée étudie les nanocorps neutralisant le SARS-CoV-2 à une échelle sans précédent, ce qui nous a permis de découvrir rapidement des milliers de nanocorps avec une affinité et une spécificité inégalées« , a déclaré l’auteur principal, Yi Shi, également professeur adjoint de biologie cellulaire de l’université.

Contrairement aux traitements à base d’anticorps de patients convalescents, celui à base de nanocorps étudié par le professeur pourrait s’administrer directement dans les poumons des patients, ce qui permettrait d’éviter les dommages respiratoires. En effet, les anticorps anti-SRAS-CoV-2 traditionnels nécessitent une perfusion intraveineuse, qui dilue le produit dans tout l’organisme. Ce qui posent deux problèmes : la dose à administrer est plus élevée, et le traitement est par conséquent plus coûteux (environ 100 000 dollars par traitement). « Les nanobodies pourraient potentiellement coûter beaucoup moins cher, affirme le Pr. Shi. Ils sont idéaux pour faire face à l’urgence et à l’ampleur de la crise actuelle.  »

Les anticorps polyclonaux

La biotech française Xenothera mène depuis décembre un essai clinique dans une vingtaine d’hôpitaux afin d’analyser l’efficacité du Xav-19, un anticorps polyclonal. Les anticorps du Xav-19 sont « des anticorps glyco-humanisés, c’est-à-dire que ce sont des anticorps, à l’origine porcins, mais qui ont été modifiés pour être comme les anticorps humains« , informe à l’AFP Odile Duvaux, présidente de la biotech.

La phase 2B de l’essai nommé Polycor est autorisée par l’Agence du médicament (ANSM). Promu par le CHU de Nantes, le test regroupe 400 patients. L’entreprise a annoncé être en contact avec le ministère de la Santé pour « une option sur les doses de Xav-19 » et s’assurer être prête pour « une production à grande échelle » du médicament en cas de résultat positif et d’autorisation de mise sur le marché.

Les anticorps synthétiques

Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à tester la thérapie par anticorps. En Allemagne, des chercheurs de l’European Molecular Biology Laboratory (EMBL) s’intéresse à une autre piste très sérieuse : les anticorps synthétiques. Dans leur étude publiée dans Nature Communicationsle 4 novembre 2020, les scientifiques expliquent avoir identifié un anticorps synthétique baptisé « sybody » qui arrive à bloquer les récepteurs du coronavirus, ce qui empêche ce dernier d’infecter les cellules.

Contrairement aux Américains, les chercheurs de la EMBL se sont intéressés non pas aux anticorps de patients convalescents, mais à un autre type d’anticorps : les nanocorps synthétiques. On parle alors de « sybody ». C’est parmi ces « sybodies » étudiées que les chercheurs ont découvert que l’une d’entre elles était particulièrement efficace contre le virus SARS-CoV-2 : la Sb23.

Les expériences ont été menées en laboratoire, il faut désormais vérifier l’efficacité de Sb23 dans l’organisme humain.

Les antidépresseurs dont le Prozac efficaces en hospitalisation ?

Là encore, cette piste thérapeutique est en phase de test. Dans un article scientifique publié le 4 février dans Nature, un psychiatre-enseignant-chercheur Nicolas Hoertel s’est intéressé aux antidépresseurs comme traitement contre les formes sévères d’infection au SARS-CoV-2. Le scientifique explique à 20 Minutes avoir débuté cette recherche après avoir observé un nombre relativement faible de cas sévères de Covid-19 en service de psychiatrie à l’hôpital Corentin Celton, et ce dès la première vague. « On sait que les patients hospitalisés en psy ont souvent d’autres comorbidités par exemple des troubles cardiaques, indique-t-il. Par ailleurs, notre service de psychiatrie reçoit beaucoup de personnes âgées. On ne comprenait pas… Mais une hypothèse a émergé : une protection de certains psychotropes vis-à-vis du Covid-19.  »

Nicolas Hoertel et son équipe ont donc examiné « l’utilité potentielle de l’utilisation » de 5 antidépresseurs dont le Prozac « chez les patients hospitalisés pour COVID-19 dans une étude de cohorte rétrospective multicentrique observationnelle menée dans les hôpitaux universitaires AP-HP du Grand Paris« . Sur 7230 adultes hospitalisés car infectés par le coronavirus, 345 patients se sont vu administrer un antidépresseur dans les 48 h suivant leur hospitalisation.

Résultat observé : « Cette analyse a montré une association significative entre l’utilisation d’antidépresseurs et un risque réduit d’intubation ou de décès« . « Notre surprise a été d’observer que ces patients présentaient un risque diminué de plus de 40 % d’intubation ou de décès par rapport aux autres patients, quand on prend en compte des différences d’âge et de comorbidité« , précise-t-il à 20 Minutes. L’équipe scientifique a également observé que l’effet n’était pas le même selon l’antidépresseur. « Pour cinq antidépresseurs – fluoxétine (Prozac), paroxétine, escitalopra, venlafaxine et mirtazapine – la réduction du risque oscille entre 42 % et 78 %. Pour d’autres antidépresseurs en revanche, il n’y a pas d’effet protecteur« , poursuit-il lors de son interview avec le média en ligne.

Une piste sérieuse donc. Cette étude se basant sur des observations, des études cliniques sont nécessaires pour confirmer cette hypothèse. Pour l’enseignant-chercheur français, cette piste est « un vrai espoir« .

La colchicine réduit le risque de complications liées au Covid

Selon la  vaste étude clinique COLOCORONA conduite par plus de 4000 patients par l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM), un anti-inflammatoire utilisé dans le traitement de la  goutte, la colchicine, serait efficace pour traiter le Covid-19 et réduire les risques de complications liées à la maladie.

L’ICM estime qu’il s’agit du « premier médicament oral au monde qui pourrait traiter les patients en phase pré-hospitalière« . Les résultats de l’étude ont « démontré que la colchicine a réduit de 21% le risque de décès ou d’hospitalisations chez les patients atteints de Covid-19 comparativement au placebo« .

Chez 4.159 de ces patients – dont le diagnostic de Covid-19 a été prouvé par un  test naso-pharyngé (PCR)– la colchicine a « entraîné des réductions des hospitalisations de 25%, du besoin de ventilation mécanique de 50%, et des décès de 44%« , fait valoir l’institut. Le Dr Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’ICM et chercheur principal de l’étude COLCORONA juge que le traitement à la colchicine est efficace pour prévenir le phénomène de « tempête inflammatoire majeure« . « Il s’agit de la plus grande étude à l’échelle mondiale testant un médicament administré oralement chez les patients non-hospitalisés avec le Covid-19« , précise l’ICM.

La plitidepsine testée pour réduire la charge virale

Dans une étude publiée le 25 janvier 2021 dans Science, des chercheurs ont testé en laboratoire sur des cellules, la plitidepsine. Cet antiviral produit par le laboratoire espagnol Pharmamar. « Nous rapportons ici que le médicament plitidepsine (aplidine), qui a une approbation clinique limitée, possède une activité antivirale 27,5 fois plus puissante que le remdesivir contre le SRAS-CoV-2 in vitro, avec une toxicité limitée en culture cellulaire« , écrivent-ils. Le traitement bloquerait la protéine l’eEF1A des cellules, « précédemment décrit comme un facteur hôte important pour la réplication de nombreux agents pathogènes viraux, y compris le virus de la grippe » et le SARS-CoV-2, indiquent-ils. Les auteurs ont également expérimenté le médicament sur des souris avec comme résultat la réduction de la réplication virale.

« La plitidepsine est un inhibiteur extrêmement puissant du SRAS-CoV-2, mais sa force la plus importante est qu’elle cible une protéine hôte plutôt qu’une protéine virale« , explique le Pr Kris White, de la Icahn School of Medicine at Mount Sinai. « Cela signifie que si la plitidepsine réussit dans le traitement du COVID-19, le virus ne pourra pas gagner en résistance contre ce médicament par mutation, ce qui est une préoccupation majeure avec la propagation des variants britannique et sud-africain.  »

Autre information intéressante : les auteurs de l’étude indiquent qu’une étude antérieure publiée en juin 2019 (avant l’épidémie de coronavirus) menée en phase III suggère que la plitidepsine peut être administrée avec la dexaméthasone de manière sécurisée. Un plus car ce médicament est déjà utilisé à l’hôpital contre les formes sévères du Covid-19.

De nouvelles recherches doivent être menées pour tester si la plitidepsine est efficace contre le coronavirus et ses nouveaux variants.

Deux médicaments étudiés : tocilizumab et sarilumab

Un article de la BBC publié le 7 janvier 2021 évoque l’efficacité de deux médicaments qui seraient capables de réduire d’un quart les décès des patients atteints de Covid-19 et hospitalisés en soins intensifs. Ils permettraient aussi d’accélérer le rétablissement des patients et de réduire d’environ une semaine la durée d’hospitalisation en soins intensifs.

Il s’agit du tocilizumab et du sarilumab, deux médicaments immunosuppresseurs généralement utilisés pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. « Pour 12 patients que vous traitez avec ces médicaments, vous vous attendez à sauver une vie » a déclaré Anthony Gordon, professeur de l’Imperial College de Londres et chercheur principal de l’essai clinique,  RAMAP-CAP.

Cette étude, qui n’a ni été revue par des pairs ni publiée dans une revue médicale, a été menée dans 6 pays différents dont le Royaume-Uni avec environ 800 patients en soins intensifs. Il en ressort que les nouveaux médicaments ont permis de passer de 36% de patients Covid-19 décédés en soins intensifs  à 27%. Il faut que ce traitement soit administré au patient dans les 24 heures suivant son entrée en soins intensifs, avec un corticostéroïde, comme le dexaméthasone.

Premier écho fin janvier, le tocilizumab ne serait pas efficace contre les formes graves, selon les résultats d’un essai clinique publié le 20 janvier 2021 dans le British Medical Journal. L’essai a d’ailleurs dû s’arrêter car il y avait trop de décès chez les patients qui prenaient ce traitement, sans savoir si celui-ci était en cause. « Prendre du tocilizumab en plus des soins standard n’a pas été efficace pour améliorer l’état clinique des patients à 15 jours, et pourraient augmenter la mortalité », concluent les auteurs de l’étude dont les propos sont repris par l’AFP. Pour autant, les scientifiques affirment qu’il ne faut pas tirer de conclusions trop rapides du fait que l’essai comportait une cohorte de patients trop petite. « La proportion de 3% de patients décédés dans le groupe contrôle est anormalement basse chez les malades graves du Covid », a relevé le scientifique Peter Horby qui n’a pas collaboré sur cette étude mais fait partie du projet Recovery. Cité par l’organisme britannique Science Media Centre, il indique que « ce taux bas de décès pourrait être dû au hasard, ce qui pourrait avoir affecté les résultats« .

Mais le 11 février, des résultats plus complets de l’étude Recovery jugent que ce médicament réduit le risque de décès chez les patients hospitalisés atteints de Covid-19 sévère : « pour 25 patients traités par tocilizumab, une vie supplémentaire serait sauvée », indiquent les responsables de l’essai clinique britannique Recovery. Le tocilizumab raccourcirait aussi le délai de sortie des patients de l’hôpital et réduit le besoin de respiration artificielle. Environ 4.000 patients gravement malades ont été traités par tocilizumab au Royaume-Uni.

Les bénéfices du tocilizumab s’ajoutent désormais à ceux des stéroïdes, d’après les chercheurs : en association avec un stéroïde comme la dexaméthasone, seul traitement à avoir jusqu’ici prouvé son efficacité pour réduire la mortalité due au Covid, « l’impact » sur la mortalité « est important ».

L’ivermectine, efficace ou non contre le Covid-19 ?

C’est le nouveau débat qui anime la communauté scientifique et les médias depuis la fin de l’année 2020. L’ivermectine, utilisé pour le traitement de l’onchocercose (une maladie des yeux et de la peau causée par un vers, fréquente en Afrique) et contre la gale, pourrait être efficace lors d’une infection au coronavirus SARS-CoV-2. L’espoir d’utiliser ce médicament contre le Covid-19 naît suite à la publication d’une étude australienne en avril 2020. Les scientifiques affiliés au Royal Melbourne Hospital et l’université Morash ont observé que l’administration du traitement deux heures après l’infection au virus réduisait considérablement la charge virale. Des tests réalisés en laboratoire, in vitro sur une cellule, et non auprès de patients.

Cependant, les résultats demandent de prendre du recul avant de proposer l’ivermectine aux patients atteints du Covid-19. Selon Mathieu Molimard, pharmacologue et pneumologue, membre du conseil scientifique du site de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), « ce qui fait penser à certains que l’ivermectine pourrait agir contre le Covid-19, c’est qu’il est actif in vitro sur la cellule Vero, une cellule de rein de singe en culture. Mais elle s’est avérée être un très mauvais modèle pour explorer le SARS-CoV-2 car les mécanismes nécessaires à l’action du virus dans les cellules humaines ne sont pas présents dans cette cellule, à cause d’une enzyme absente« , explique-t-il à 20 Minutes.

Le traitement, utilisé dans le but de réduire la charge virale lors d’une infection au coronavirus, a pourtant été autorisé en Bolivie, selon 20 Minutes et en Macédoine d’après France Soir. En France, une expérimentation dont les résultats ont été publiés en décembre 2020, a permis à une soixantaine de personnes âgées résidents d’un Ehpad de recevoir de l’ivermectine, traitées contre la gale. « Tous les cas observés de Covid-19 dans l’Ehpad-A « traité » par [ivermectine] étaient mineurs, sans décès durant la période d’étude, alors que les résidents des Ehpad « contrôles » (sans ivermectine) […] ont montré une fréquence de Covid-19 et une mortalité plus élevées« , selon l’étude. D’autres recherches ont conclu que le traitement pourrait avoir un impact positif lors d’une infection au coronavirus, mais pour le moment, elles n’ont pas été validées par leurs pairs, indique Mathieu Molimard. Une piste donc, mais pour l’heure, sans résultats notables pour la communauté scientifique.

Dans une nouvelle étude menée par le Dr Lopez-Medina sur 400 personnes, la différence de durée des symptômes entre le groupe recevant l’ivermectine et celui recevant le placebo n’était pas statistiquement révélatrice. Cependant, l’étude a été menée sur un échantillon relativement faible de candidats. De nouvelles recherches à plus grande échelle pourraient être menées, non seulement pour vérifier cette absence de résultats sur la durée des symptômes, mais surtout pour mesurer l’incidence du traitement sur la prévention de formes sévères ou de décès dus au Covid-19.

Molnupiravir : un traitement qui empêcherait la transmission en 24 heures

Une étude américaine parue dans la revue Nature Microbiology le 3 décembre 2020 a montré que la prise de molnupiravir pourrait rapidement empêcher la transmission du coronavirus. Aussi connu sous le nom de MK-4482/EIDD-2801 et développé par le laboratoire Merck, le molnupiravir avait déjà montré des effets anti-grippaux chez plusieurs animaux. Les furets possédant les mêmes récepteurs à coronavirus que les humains, ils ont donc testé le traitement sur ces animaux. “Nous pensons que les furets sont des modèles de transmission pertinents car ils transmettent rapidement le SARS-CoV-2 mais ne développent pas une forme sévère de la maladie dans la plupart des cas, ce qui ressemble de près à la propagation du SARS-CoV-2 chez les jeunes adultes”, note par ailleurs le docteur Robert Cox, co-directeur de l’étude.

Les résultats rapportés dans l’étude montrent qu’après avoir administré le molnupiravir par voie orale à des furets et les avoir mis dans la même cage, aucun d’eux n’a été infecté. Points positifs : le traitement a été bien toléré et a réduit la charge virale dans le système respiratoire des furets, les rendant moins contagieux.

Par ailleurs, une nouvelle étude parue le 9 février dans la revue Nature révèle que le médicament a également montré de bons résultats chez les souris. Ces animaux se sont vu implanter des tissus de poumon humain. Les chercheurs ont pu observer « une plus grande réduction de la charge virale chez les souris qui ont commencé à recevoir le traitement 24 heures après l’exposition, par rapport à celles qui ont reçu le médicament 48 heures après l’infection« . Et lorsque l’antiviral a été administré 12 heures avant l’infection, il a eu un effet préventif. Selon les auteurs de l’étude, le molnupiravir a « considérablement inhibé la réplication du SARS-CoV-2 in vivo et a donc un potentiel significatif pour la prévention et le traitement du Covid-19« .

Reste maintenant à savoir s’il sera aussi efficace sur les humains. Actuellement, les recherches se poursuivent en phase d’essais cliniques II/III sur des patients atteints du Covid-19 avec des tests à trois différentes doses. La résultats sont attendus pour fin mars 2021.

La transfusion de plasma expérimentée

Aux Etats-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) étudie depuis plusieurs mois un traitement pour soigner les personnes atteintes par le coronavirus. Ce dernier consiste à transfuser les personnes malades avec un sérum obtenu avec le plasma sanguin prélevé chez les personnes guéries.

Le plasma correspond à la partie liquide du sang, une fois que les cellules et les plaquettes ont été retirées. Celui des personnes infectées et convalescentes contient des anticorps pour combattre le virus, offrant la possibilité d’un sérum, un espoir.

Les avantages de cette transfusion seraient nombreux. Non seulement cela augmenterait les chances de guérison, permettant ainsi de sauver des vies, mais ce serait également une façon de renforcer l’immunité.

Alors que des essais cliniques sont en cours (plus de 70 000 patients ont déjà obtenu une transfusion de plasma prélevé sur des personnes convalescentes selon le ministère américain de la Santé), la FDA souhaite faciliter l’accès à ce traitement pour les personnes les plus gravement atteintes. Des études sont encore nécessaires et les chercheurs étudient notamment la possibilité de transfuser ce sérum aux personnes potentiellement exposées au virus afin de développer leur réponse immunitaire. Il s’agit de ne pas se précipiter, de plus amples recherches sont nécessaires notamment afin de cerner les risques potentiels d’une telle méthode.

Mais cette piste thérapeutique tend à s’élargir Outre-Atlantique : le président américain Donald Trump a annoncé dimanche 23 août l’extension de l’autorisation du traitement.

La transfusion de plasma a déjà été étudiée et utilisée en Chine. Les autorités avaient appelé les personnes guéries à donner leur sang pour aider les autres personnes malades.

« Une efficacité limitée » ?

Peut-on pour autant affirmer que cette thérapie est le traitement de demain contre le Covid-19 ? Pas sûr. Selon une étude publiée vendredi 23 octobre, transfuser à des malades du Covid-19 du plasma prélevé sur des personnes ayant été contaminées mais désormais rétablies ne réduit pas leur chance d’être gravement malades ou de mourir. Il s’agit des premiers résultats d’essais cliniques destinés à évaluer les bénéfices d’une transfusion de ce plasma.

En tant que traitement des malades du Covid souffrant de formes modérées, « le plasma de convalescent a montré une efficacité limitée« , conclut l’étude réalisée en Inde et publiée dans la revue médicale BMJ et relayée en France par l’AFP, qui appelle toutefois à conduire de nouvelles études se concentrant sur du plasma contenant de hauts niveaux d’anticorps neutralisants.

Lors de cet essai clinique randomisé (patients choisis par tirage au sort) conduit dans des dizaines d’hôpitaux publics et privés en Inde, les chercheurs ont découvert que cette méthode n’avait pas permis de réduire la mortalité ou d’empêcher, pour les malades modérés, la progression vers un cas grave.

L’étude, financée par le Conseil indien pour la recherche médicale, a enrôlé entre avril et juillet 464 patients adultes, d’une moyenne d’âge de 52 ans, et les a séparé au hasard en deux groupes entre avril et juillet.

Le groupe contrôle de 229 malades a reçu les soins habituels, tandis que 235 patients ont reçu deux transfusions de plasma de convalescent en plus des soins habituels.

Après 28 jours, 44 participants (19%) du groupe plasma et 41 (18%) du groupe contrôle ont développé une forme grave de la maladie ou sont morts.

En limitant la comparaison aux patients ayant reçu du plasma avec un niveau d’anticorps détectables, les résultats n’ont pas changé.

En revanche, selon l’étude, les transfusions de plasma ont permis une amélioration des difficultés respiratoires et de la fatigue, et le virus était moins souvent détectable après sept jours.

Cet essai a été « rigoureux« , a commenté la spécialiste de santé publique Elizabeth Pathak dans un commentaire publié par le BMJ.

Mais le service de santé britannique National Health Service, qui mène le même type d’essai sur le plasma, s’est montré prudent, soulignant que l’essai indien avait utilisé des dons de plasma contenant entre 6 et 10 fois moins d’anticorps que ceux collectés au Royaume-Uni.

« Il y a d’autres éléments prometteurs indiquant que du plasma de convalescent avec des hauts niveaux d’anticorps pourrait améliorer le sort des patients« , a-t-il indiqué.

L’aspirine étudiée pour éviter les complications cardiovasculaires

Les personnes atteintes du Covid-19 ont un risque plus élevé de former des caillots sanguins, leur sang coagulant anormalement. L’aspirine pourrait-elle aider à lutter contre ce phénomène ? C’est ce qu’aimeraient savoir les scientifiques du grand essai clinique britannique Recovery qui ont intégré l’expérimentation de ce médicament dans leur recherche.

Le but : déterminer si l’aspirine, connue pour fluidifier le sang, peut réduire le risque de formation de caillots sanguins chez les patients infectés par le SARS-Cov-2, ont expliqué les scientifiques le 6 novembre 2020 sur leur site.

« Nous estimons qu’ajouter l’aspirine à l’essai est particulièrement important, étant donné que nous avons des raisons de penser qu’elle pourrait être bénéfique et elle est sûre, peu chère et largement disponible, a expliqué le professeur Peter Horby, qui participe à cet essai. Nous sommes à la recherche de médicaments contre le Covid-19 qui pourraient être utilisés immédiatement par n’importe qui, partout dans le monde. Nous ignorons si l’aspirine est le médicament qu’il nous faut mais nous allons le découvrir.  »

Comment les tests se déroulent-ils ? Au moins 2000 patients reçoivent au hasard 150 mg d’aspirine par jour, en plus de leur traitement habituel. Les scientifiques étudient ensuite leur état de santé et le comparent à 2000 autres participants qui eux, prennent le traitement classique.

ATTENTION : L’aspirine est en phase de tests. Aucun patient ne doit prendre ce traitement en prévention de complications cardiovasculaires ou autres. Le Covid-19 n’est pas une maladie qui peut être soignée sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Demandez toujours à un professionnel de santé avant de prendre un médicament.

La radiothérapie étudiée pour les formes graves uniquement

La radiothérapie est un traitement utilisé pour combattre certains cancers. L’irradiation à faible dose est actuellement testée pour voir son efficacité sur les formes sévères de Covid-19, dont les affections graves du poumon. C’est ce qu’explique Eric Deutsh, chef du service de radiothérapie de Gustave Roussy (IGR) au magazine La Recherche. Selon lui, plusieurs études cliniques de phase I (donc testés sur peu de patients) ont été lancées dans plusieurs pays.

À l’IGR, la démarche a été toute autre. « Notre approche a été de tenter de comprendre ce qui se passe dans les poumons et pour cela nous avons mis en place un modèle de pneumonie chez la souris. Cela consiste à placer dans la trachée de souris des produits qui miment une infection microbienne ou virale, visible au scanner. Nous avons alors montré que de faibles doses d’irradiation inhibent la pneumothapie. Mais surtout, on a observé que cela était efficace à une dose de 0,5 Gray – à titre de comparaison, une radiothérapie d’un cancer de poumon, correspond à 66 Gray en 33 fois.  »

Le chercheur espère maintenant avoir l’autorisation pouvoir réaliser ces expériences avec le virus SARS-CoV-2, en récupérant des échantillons pulmonaires, la demande d’étude sur les patients ayant été refusée par des comités de protection des personnes.

Problème de la radiothérapie : elle présente un risque d’induire un cancer. Le scientifique se veut rassurant. « Même ces doses faibles ont des effets cancérigènes et l’irradiation n’est clairement pas le meilleur traitement. Toutefois, ce que l’on sait aujourd’hui par de multiples travaux, c’est que pour induire un cancer avec ces doses, il faut entre 10 et 15 ans.  » Il ajoute : « Mais refuser d’irradier quelqu’un qui a une espérance de vie de moins de trois semaines si on ne fait rien versus lui donner un risque (qui n’est pas certain) d’avoir un cancer à 10 ou 15 ans, la balance bénéfice-risque est clairement en faveur de l’irradiation. Encore plus si le malade est âgé et présente des comorbidités.  »

L’antiviral Remdesevir : peu de preuves d’efficacité

Autre médicament dont la piste est évoquée depuis le début : le Remdesivir. Ce médicament anti-viral, a obtenu le feu vert à « une mise sur le marché conditionnelle » pour utilisation dans le cadre du SARS-CoV-2, de la part l’Agence européenne des médicaments jeudi 25 juin 2020. A l’origine, il est utilisé contre Ebola et avait déjà montré des bénéfices dans les traitements du Mers et du Sars-Cov-1. En Europe, il a été le premier à obtenir le 3 juillet 2020, une autorisation de mise sur le marché pour traiter les patients sujets à une pneumonie associée au Covid-19, et recevant une oxygénothérapie.

L’un des patients français guéris aurait été traité avec cet antiviral fabriqué par le laboratoire Gilead. Ce dernier est « une petite molécule capable de gagner l’ensemble des compartiments de l’organisme et dont on sait qu’elle diffuse parfaitement dans les poumons, organe cible de la maladie », avait déclaré le Pr Denis Malvy, responsable de l’unité une maladies tropicales et du voyageur du CHU Pellegrin (Bordeaux). La personne aurait reçu le traitement par intraveineuse pendant 10 jours et l’aurait « parfaitement toléré ».  Six essais cliniques ont été lancés mondialement et le « médicament a montré son efficacité potentielle contre le Covid-19 en laboratoire ». A l’époque, il n’y avait encore aucune donnée concernant son efficacité et sa tolérance sur l’homme.

Le 20 novembre 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se prononce enfin, et déconseille d’administrer ce médicament antiviral aux personnes atteintes par le Covid-19 et hospitalisés. L’organisme considère qu’il n’y a pas assez de preuve de son efficacité pour éviter des décès ou des formes sévères de la maladie.

« Le médicament antiviral remdesivir n’est pas conseillé pour les patients admis à l’hôpital pour le Covid-19, quel que soit le degré de gravité de leur maladie, car il n’y a actuellement pas de preuve qu’il améliore la survie ni qu’il permette d’éviter d’être placé sous ventilation artificielle », lit-on dans le communiqué.

Au coeur d’une polémique

Fin mars 2020, le laboratoire fait polémique en obtenant le statut de « médicament orphelin » aux Etats-Unis. Un stratagème dénoncé dans une lettre de plusieurs ONG. « Gilead possède des brevets primaires pour le remdesivir dans plus de 70 pays, lesquels pourraient bloquer l’arrivée de génériques jusqu’en 2031″, expliquent les auteurs qui demandent au laboratoire de « garantir la disponibilité rapide, à un prix abordable, et l’accessibilité de son traitement expérimental remdesivir pour traiter le SARS-CoV-2 ». Gilead aurait donc renoncé au statut de médicament orphelin. Dans un communiqué du 4 avril 2020, Daniel O’Day, CEO de Gilead annonce avoir mis en place des « programmes d’accès complémentaires » pour mettre le médicament expérimental à disposition des hôpitaux pour les patients gravement malades qui ne peuvent pas participer aux essais cliniques en cours avant de rappeler que le remdesivir « reste un médicament expérimental qui n’a été approuvé par les autorités nulle part dans le monde. La sécurité et l’efficacité ne sont pas encore connues et même si nous connaissons l’urgence, notre responsabilité et notre éthique nous imposent de déterminer si ce médicament est efficace et sûr. » 

Le laboratoire annonce fournir gratuitement « le traitement, administré par voie intraveineuse quotidienne à l’hôpital » pour les patients présentant des symptômes sévères et explique faire de son mieux pour pouvoir mettre des stocks suffisamment nombreux à disposition si la confirmation de son efficacité venait à être officiellement validée avec un « accès à un prix abordable aux patients qui en auraient le plus besoin ».

Efficace selon des études, inopérant pour d’autres

Depuis le début de la recherche d’un traitement contre le Covid-19, les études sur le remdesivir se sont multipliées. Depuis, c’est une véritable partie de ping pong. Certaines recherches affirment que le traitement est efficace chez les personnes infectées par le coronavirus, d’autres concluent qu’il est impuissant face à la maladie.

Dès les premières études, la controverse commence. Dans des communiqués parus le 29 avril, Gilead a annoncé les résultats de l’étude mondiale contrôlée versus placebo menée par le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) pour évaluer l’efficacité du remdesivir. Des résultats jugés « positifs » par Daniel O’Day : « Ils montrent que les personnes atteintes de COVID-19 qui ont reçu du remdesivir se sont rétablies cliniquement plus rapidement que celles qui ont reçu un placebo » (11 jours vs 15 jours).

Mais une étude chinoise parue le même jour dans la revue The Lancet n’a elle pas conclu à l’efficacité du remdesivir pour traiter les patients atteints de CoVid-19 : « Malheureusement, notre essai a montré que bien que sûr et bien toléré, le remdesivir n’a pas montré de bénéfice significatif par rapport au placebo« , a commenté l’auteur principal de l’étude, le Pr Bin Cao, dans un communiqué. « Ce n’est pas l’issue que nous espérions, mais il faut avoir en tête que nous n’avons pu enrôler que 237 patients sur un objectif de 453, car l’épidémie avait été maîtrisée à Wuhan« , a-t-il néanmoins ajouté.

Malgré ces résultats contradictoires, Gilead est à l’époque, optimiste. « Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir et le remdesivir n’est pas un médicament autorisé. Cependant, nous tous chez Gilead sommes encouragés par ces résultats prometteurs et ce qu’ils pourraient signifier pour les personnes malades.  »

Une étude menée notamment par des chercheurs de l’Inserm et publiée le 21 juillet dans la revue Cell Reports Medicine révèle que « l’association entre la molécule remdesivir et l’antihypertenseur diltiazem pourrait apporter un bénéfice significatif chez les personnes atteintes de SARS-CoV-2« . Des tests in vitro ont en effet montré qu' »en stimulant la réponse immunitaire innée des épithéliums, le diltiazem potentialise l’effet du remdesivir et offre l’opportunité d’en réduire les doses. Le remdesivir présente en effet une certaine toxicité in vivo en plus d’être un médicament très coûteux », explique Manuel Rosa-Calatrava, co-auteure de l’étude. Des essais précliniques sur des modèles animaux vont se poursuivre avant le lancement d’un essai clinique « dès l’hiver prochain si les résultats positifs se confirment« .

Quelques jours après, une étude internationale parue le 24 juillet dans la revue  Nature identifie 21 médicaments déjà existants qui pourraient traiter le CoVid-19, car ayant une relation dose-effet. Après avoir analysé une centaine de molécules antivirales capables de stopper la réplication du virus lors de tests menés en laboratoire, les chercheurs ont pu observer que 13 d’entre elles étaient efficaces à des doses sûres pour les patients. Quatre autres agissaient en synergie avec le remdesivir, notamment un dérivé de la chloroquine appelé hanfangchin A (tétrandrine), un antipaludique qui a atteint la phase 3 des essais cliniques. Deux autres sont déjà approuvés par la Food and Drug Administration (équivalent américain de l’ANSM et de l’Anses) : l’astémizole et la clofazamine.

Le remdesivir s’est avéré efficace pour réduire le temps de guérison des patients à l’hôpital, mais il ne fonctionne pas pour toutes les personnes qui le reçoivent. Donc ce n’est pas suffisant, explique Sumit Chanda, auteur principal de l’étude. Comme les taux d’infection continuent d’augmenter aux Etats-Unis et dans le monde, l’urgence reste de trouver des médicaments peu coûteux, efficaces et facilement disponibles qui puissent compléter l’utilisation du remdesivir, ainsi que des médicaments qui pourraient être donnés en prophylaxie ou dès le premier signe de l’infection. ” Selon lui, “cette étude élargit de manière significative les possibilités thérapeutiques pour les patients atteints du CoVid-19, en particulier parce que beaucoup de ces molécules disposent déjà de données d’innocuité clinique chez les humains. ” Des tests sur des modèles animaux et des organoïdes pulmonaires qui imitent les tissus humains sont poursuivis.

Qu’en est-il désormais ? Selon le vaste essai clinique mondial Solidarity lancé par l’OMS, le traitement n’est pas jugé efficace pour réduire la mortalité en cas de Covid-19. Et sans aucune preuve concrète de son efficacité, la Haute Autorité de Santé (HAS) a, dans un avis publié le 17 septembre 2020, jugé son intérêt « faible » et « considère que l’accès au remboursement n’est pas justifié pour les patients hospitalisés pour Covid-19« .

Le Clofoctol, ancien médicament étudié par l’Institut Pasteur

L’Institut Pasteur de Lille a reçu un don de 5 millions d’euros de la part du groupe LVMH pour effectuer des tests sur un ancien médicament. Il pourrait s’agir du Clofoctol, sous la forme de suppositoire appelé Octofene, indique l’agence AEFinfo. Il était initialement utilisé pour traiter les infections respiratoires de 1978 à 2005.

Les scientifiques ont constaté que la molécule aurait une « action sur les deux portes d’entrée du virus dans les cellules humaines, contrairement à l’ hydroxychloroquine« . Il s’agirait donc d’un traitement précoce contre le coronavirus « particulièrement efficace » pour lutter contre le Covid-19, précise Benoît Déprez, Chercheur dans un laboratoire Inserm-université de Lille-Pasteur Lille, mais aussi fondateur et conseiller stratégique d’Apteeus, à AEF info. Un essai clinique à la fois sur l’animal puis sur l’homme « doit valider la pertinence du repositionnement de ce médicament dans le traitement ». 

L’hydroxychloroquine et azithromycine : la polémique

Le traitement qui fait le plus parler de lui dans cette épidémie, c’est l’association de l’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine, avec l’azithromycine, un antibiotique. D’abord autorisé à être expérimenté dans les hôpitaux, une étude publiée le 22 mai, dans la revue médicale The Lancet, venant s’associer à d’autres ont remis en cause sont utilisation expérimental. L’étude fait état d’un effet peu efficace, mais également dangereux pour les personnes malades. Depuis l’OMS a demandé l’arrêt des essais cliniques de la chloroquine et ses dérivés et le ministre de la Santé, Olivier Véran a saisi le Haut conseil de la santé publique afin d’obtenir des clarifications sur les dangers que représentent le traitement dans le cadre du Covid-19.

Mais le Pr Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille connu pour être le fervent défenseur de l’association hydroxychloroquine + azythromocine depuis sa première vidéo publiée le 25 février, lors d’une conférence à Marseille ne s’avoue pas vaincu. Critiqué depuis le début pour avoir peut-être proclamé, le traitement efficace trop tôt au risque de voir se déclarer des effets secondaires, il qualifie le sérieux et le résultat de l’étude publiée sur The Lancet, de « sérieusement questionnables ».

Beaucoup d’autres scientifiques du monde entier se joignent à la remise en cause de cette étude, et parmi eux, des scientifiques et médecins qui font malgré tout parti des sceptiques sur l’intérêt du traitement. Plusieurs d’entre-eux ont signé une  une lettre ouverte adressée à Richard Horton, éditeur du Lancet, soulignant des incohérences, notamment au niveau des doses et surtout le refus de donner libre accès aux données en détails. Ces dernières viendraient d’une société d’analyse de données de santé américaine qui assure ne pas pouvoir les divulguer suite à un accord avec les hôpitaux partenaires.

Quelques jours plus tard, The Lancet retire sa publication admettant des failles et des doutes dans la véracité de l’étude, les essais sont de nouveau autorisés. Mais nouveau rebondissement, le 17 juin 2020, l’OMS annonce qu’ils arrêtent les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine de leur côté concluant à une non efficacité du médicament.

À ce jour (novembre 2020), les études de référence ne soutiennent pas l’utilisation de ce traitement en cas de Covid-19. L’étude Recovery a démontré début juin qu’il ne réduisait pas la mortalité et l’étude mondiale Solidarity soutenue par l’OMS, est arrivée à la même conclusion.

Les essais suspendus

L’essai clinique Discovery

En Europe : 

Un essai clinique européen baptisé « Discovery » coordonné par l’Inserm a été lancé en mars 2020. L’objectif est de mener les recherches dans 7 pays européens pour tester quatre traitements expérimentaux et comparer leurs effets, a annoncé le Ministère de la santé.

« Il est prévu d’inclure 3.200 patients européens dont la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne« , a précisé l’Institut français de la recherche médicale. Ces patients seraient atteints d’une forme grave de SARS-CoV-2 hospitalisés dans ces pays.

Les traitements évalués par Discovery : 

  • Remdesivir, un antiviral notamment utilisé contre Ebola ;
  • Lopinavir, un traitement utilisé contre le VIH en association ou non avec le ritonavir ;
  • Lopinavir en association avec l’interferon bêta ;
  • L’hydroxychloroquine.

Mais plus récemment, « des difficultés réglementaires«  expliquent que l’essai clinique prend plus de temps que prévu à se déployer hors de France. C’est en tout cas ce que Florence Ader, infectiologue au CHU de Lyon et pilote du projet, a annoncé le 6 mai 2020 au cours d’une audition par la commission des Affaires sociales du Sénat à Paris, d’après l’AFP. L’essai clinique a dû être suspendu deux semaines car le remdésivir n’était plus disponible. Des problèmes de recrutement ont également impacté le projet : des patients ont refusé d’être intégrés à l’essai car ils n’avaient qu’une chance sur cinq de recevoir de l’hydroxychloroquine, qui à l’époque connaissait un emballement notamment dû aux propos du microbiologiste Didier Raoult.

L’essai compte donc « 740 personnes » dans 30 hôpitaux dont « un seul hors de France », au Luxembourg. Trop peu pour tirer des conclusions fiables. Si « aucun pays ne s’est formellement retiré des discussions » pour participer à l’étude, « on met beaucoup de temps pour comprendre les circuits de gestion réglementaire d’un pays à l’autre » a expliqué le Pr. Ader qui appelle à davantage d’« harmonisation des procédures européennes » concernant les essais cliniques.

Pour Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Bichat, la coopération européenne autour de Discovery est un « échec » a-t-il déclaré au Monde. « Chaque pays a travaillé pour lui, et on a beaucoup de mal à coopérer ». Par ailleurs, les chercheurs auraient du mal à attirer de nouveaux participants, d’autant plus que l’épidémie ralentit et que le nombre de malades aussi. Malgré les critiques, l’essai clinique se poursuit.

L’essai sur le ver marin

Autre perspective : la société bretonne Hemarina avait reçu le 27 mars l’autorisation de l’ANSM pour démarrer un essai clinique qui consistait à administrer une solution issue du sang d’un ver marin à des patients atteints du SARS-CoV-2. Son hémoglobine -molécule présente dans les globules rouges et qui a pour rôle de transporter l’oxygène dans le corps- est capable d’acheminer 40 fois plus d’oxygène que l’hémoglobine humaine.

Mais l’Agence du médicament a décidé le 9 avril de finalement suspendre l’essai « Monaco » de l’entreprise de biotechnologie. Pour cause : la prise en compte des données d’une étude préclinique de 2011 sur des porcs, qui s’est traduite par « une létalité de 100% » chez ces animaux. En conséquence l’AP-HP a « décidé de ne plus être promoteur » de ces travaux, indique la fondation à l’AFP. « Une réévaluation (…) est nécessaire pour apprécier les risque encourus au regard du bénéfice escompté chez les patients », explique le groupe hospitalier. « L’essai n’avait pas débuté et aucun patient n’a donc reçu ce produit expérimental ».

Le CHU de Bordeaux a quant à lui lancé le premier essai clinique en ambulatoire depuis le début de la pandémie. 4 traitements sont testés sur 1000 participants âgés de plus de 65 ans (une population particulièrement concernée) et positifs au Covid-19. Parmi les ceux évalués, on retrouve la fameuse hydroxychloroquine mais également un antihypertenseur et un antiviral. En pratique, les participants reçoivent la visite d’un médecin et un(e) infirmier(-ère). Ces derniers décident le traitement adapté, qui doit être commencé dans les trois jours suivant le test positif, et leur remettent un kit de surveillance. Un suivi strict est ensuite mis en place. Trois nouvelles visites ont lieu au cours des dix premiers jours et une surveillance régulière est effectuée par téléphone ou via des outils en ligne.

« L’objectif est de traiter le plus tôt possible la maladie pour éviter toute dégradation et de maintenir les patients en ambulatoire. On va tester quatre traitements dont trois inédits sur près de 1.000 personnes. L’étude se poursuivra tant que l’épidémie sera là et qu’on n’aura pas trouvé un médicament efficace. Ici, ce sera notre base« , a expliqué à 20 Minutes le professeur Denis Malvy, membre du conseil scientifique et investigateur principal de l’essai clinique.

Anakinra

Une étude fait parler d’elle le 29 mai dernier : publiée dans la revues médicale The Lancet, elle rapporte des résultats encourageants avec l’anakinra. Vendu sous le nom commercial Kineret®, il est principalement prescrit contre les maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde, les rhumatismes ou le syndrome de Muckles-Wells, par exemple.

Le traitement a été testé sur un groupe de 52 personnes malades. Selon l’étude, seulement un quart des patients qui ont reçu l’anakinra ont été transférés en réanimation contre 73% chez ceux qui ne l’ont pas eu.

Le traitement est testé dans le but d’agir sur  l’orage de cytokinesla sur-réaction du système immunitaire responsable des formes sévères. Déjà à l’époque, les chercheurs, même s’ils qualifient les résultats « d’encourageants » ont tenu, comme pour toutes les études depuis le début de la recherche, à rester prudents, car le nombre de patients testés restent faibles pour établir toutes conclusions. La recherche se poursuit sur d’autres patients et avec plus de conditions.

Un essai clinique a été lancé en France au CHU de Tours, mais est depuis peu suspendu en raison d’une surmortalité inexpliquée dans le groupe de patients traités par anakinra, indique l’agence du médicament ANSM jeudi 29 octobre.

D’autres pistes plus discrètes à l’étude

Les recherches à l’International

D’autres pistes restent encore à l’étude. Un rapport³ regroupant toutes les données validées à ce jour dans les revues scientifiques par la Coreb (Coordination Opérationnelle Risque Epidémique et Biologique) explique qu’en Chine il y a actuellement 80 traitements potentiels à l’essai pour soigner le SARS-CoV-2. Quinze études cliniques sont enregistrées regroupant plus de 2 000 personnes malades. Parmi elles, la Coreb présente la synthèse d’étude des médicaments testés pour deux séries d’études ayant eu lieu l’une sur 99 patients et l’autre sur 138 patients hospitalisés.

  • Les antiviraux étudiés : 90 % (124) des patients volontaires ont reçu de l’oseltamivir (Tamiflu) principalement indiqué pour la grippe. 76% (75) auraient pris du ritonavir indiqué contre le VIH notamment ;
  • Les antibiotiques étudiés : Moxifloxacine (infections bactériennes ORL) sur 89 patients et ceftriaxone (traitement de méningite bactérienne) sur 34 ;
  • Traitements de support : Oxygénothérapie, ventilation mécanique.

Au Japon, le groupe Fujifilm est actuellement en train de tester l’efficacité de son antigrippal Avigan (favipiravir). Des premiers essais cliniques avaient déjà été réalisés par les autorités chinoises avec cette molécule. Des résultats encourageants auraient été observés.

Plusieurs vaccins sont également à l’essai, dont un aux USA dont les essais cliniques débuteront en avril 2020, un en France (Institut Pasteur) devrait être testé en septembre 2020.

Le bepridil

Ce médicament permet de lutter contre l’ angine de poitrine. Une étude de l’Université Texas A&M et de l’Université du Texas Medical Branch aux États-Unis a testé 30 médicaments approuvés par les autorités de santé américaines. Parmi les 6 prometteurs, le bepridil, « a présenté une forte inhibition du SRAS-CoV-2 de l’entrée et de la réplication à l’intérieur » de certaines cellules. « Étant donné que le bépridil a déjà démontré son efficacité chez les souris infectées par Ebola, nous recommandons vivement de considérer sérieusement ses tests cliniques dans le traitement du COVID-19« , affirment les chercheurs dans l’étude qui expliquent que « d’autres explorations dans cette direction sont impératives » avant de proposer ce traitement aux malades du Covid-19.

La trithérapie

Plusieurs médecins de Hong Kong ont testé les effets de la trithérapie, sur des patients atteints souffrant de symptômes modérés du COVID-19. Les résultats de l’étude, publiés dans la revue The Lancet le 8 mai, suggèrent l’efficacité de ce traitement. Pour en venir à cette conclusion, les médecins ont comparé différents traitements sur 127 patients admis à l’hôpital entre le 10 février et le 20 mars. Ils ont été répartis en deux groupes. Certains se sont vu administrer du Kaletra, un médicament combinant lopinavir et ritonavir (traitement suivi par les personnes atteintes par le VIH), et les autres ont pris, en plus de ce traitement lopinavir-ritonavir, des doses de ribavirine (antiviral), et d’interféron bêta (protéine utilisée dans le traitement de la sclérose en plaque).

Résultat, les patients qui recevait le second traitement voyaient leur état s’améliorer au bout de 4 jours et au bout de 7 jours, ils étaient testés négatifs. Les autres en revanche, ne prenant que le Kaletra, était toujours infectés au bout de 12 jours. « La trithérapie précoce était sans danger et a donné de meilleurs résultats que la seule combinaison lopinavir-ritonavir pour soulager les symptômes et réduire la durée de l’excrétion virale et du séjour à l’hôpital chez les patients atteints de Covid-19 léger à modéré », peut-on lire dans l’étude.

Les auteurs de l’étude restent malgré tout prudents, ces traitements ne sont pas dénués d’effets secondaires et ils admettent que leurs observations comportent des limites, néanmoins, ces travaux sont encourageants en temps de crise et d’urgence sanitaire. « Avec le Covid-19, nous n’avons pas le luxe d’attendre. C’est l’une des options où nous devons apprendre de nouveaux tours aux vieux médicaments. Nous n’avons pas le temps d’étudier les médicaments de façon rationnelle du début à la fin parce que nous sommes en crise« , a déclaré à CNN le Dr Peter Chin-Hong, médecin à l’université de Californie San Francisco.

Le degalerix, un traitement contre le cancer de la prostate

Selon le bulletin épidémiologique de Santé Publique France, 73% des personnes hospitalisées à cause du Covid-19 sont des hommes. Ils représentent également 75% des décès en réanimation. «  »Il y a plusieurs hypothèses, notamment le rôle des hormones masculines et l’expression des récepteurs du virus. Mais ces travaux sont encore au stade d’exploration » nous avait expliqué le Pr.Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l’Académie nationale de Médecine lors d’une interview sur le sujet. Une hypothèse qui a poussé les chercheurs de l’Université de Los Angeles (UCLA) aux USA à tenter une étude sur le degalerix, un traitement contre le cancer de la prostate chez 200 patients hommes atteints de Covid-19.

Ce traitement est un suppresseur d’hormones mâles. Hors de plus en plus d’hypothèses (encore non validées à ce jour) estiment que les complications et atteintes des tissus des poumons chez l’homme seraient notamment dues à une protéine appelée TMPRSS2 présente chez l’homme qui permet au virus d’entrer dans les poumons. Cette protéine serait aussi présente dans 50% des cancers de la prostate. Les chercheurs ont donc lancé une étude afin de voir si le traitement qui permet de faire dysfonctionner la protéine pourrait permettre de réduire les cas de complications chez les hommes. Pour l’instant, la recherche n’en n’est qu’à la phase II.

L’ACE2 soluble recombinante humaine

Dans une étude publiée le 24 septembre 2020 dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, des chercheurs autrichiens ont montré l’efficacité de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) recombinante humaine sous forme soluble (hrsACE2) chez une patiente atteinte d’une forme sévère de la Covid-19.

L’ACE2 est une protéine membranaire qui joue un rôle clé dans l’infection puisqu’elle permet au virus de la Covid-19 d’entrer dans les cellules de l’hôte, notamment les cellules pulmonaires. Comme l’explique l’Inserm, le récepteur ACE2 « est impliqué dans la régulation de certaines fonctions cardiovasculaires, pulmonaires et rénales. Il est notamment situé au cœur d’un mécanisme de régulation de la pression artérielle, le système rénine/angiotensine/aldostérone (SRAA)« . L’hrsACE2 a ainsi été développée en montrant deux modes d’action potentiels : elle se lie à la protéine Spike, qui aide le récepteur ACE2 à jouer son rôle, et neutralise ainsi le SARS-CoV-2 ; et elle « minimise les lésions à de multiples organes, notamment les poumons, les reins et le cœur grâce à l’hyperactivation du système rénine/angiotensine et des concentrations accrues d’angiotensine 2« , notent les chercheurs.

Testée sur 89 patients, l’hrsACE2 s’est révélée efficace en particulier sur une femme de 45 ans dont le cas est rapporté par les scientifiques. Neuf jours après le début de ses symptômes, elle s’est vu administrer le traitement par voie intraveineuse pendant cinq minutes et ce deux fois par jour pendant une semaine. Dès la première injection, les chercheurs ont observé « une réduction marquée de l’angiotensine 2« . Les taux de cytokines, des molécules inflammatoires, ont également diminué. Le traitement a par ailleurs été bien toléré, sans effet indésirable notoire.

« Les données montrent que le virus a disparu rapidement du sérum et un peu plus tard des cavités nasales et des poumons« , écrivent les chercheurs. S’ils expliquent ne pas être sûrs que la diminution de la charge virale soit due au traitement et pas à l’histoire naturelle de la maladie, ils soulignent que l’hrsACE2 n’a pas empêché la production d’anticorps neutralisants. « L’administration intraveineuse d’hrsACE2 pourrait avoir un effet important en bloquant la propagation systémique du virus des poumons aux autres organes« , concluent-ils.

Covid-19 : un traitement prometteur par cellules souches

Des chercheurs de la Miller School of Medicine de l’Université de Miami ont publié les résultats d’une une étude inédite à base de  cellules souches dérivées du cordon ombilical pour les malades du Covid-19 atteints des formes les plus sévères. Selon les  résultats publiés dans la revue Steem Cells, 24 patients hospitalisés atteints d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë ont reçu soit deux perfusions à quelques jours d’intervalle de cellules souches mésenchymateuses (pour un total de 200 millions de cellules administrées par voie intraveineuse chez chaque patient du groupe traité) soit un placebo. Les résultats sont étonnants : la survie des patients à un mois était de 91% dans le groupe traité par cellules souches contre 42% dans le groupe sous placebo ; Parmi les patients de moins de 85 ans, 100% de ceux traités avec des cellules souches ont survécu après un mois de suivi. Et la récupération est plus rapide : plus de la moitié d’entre eux se sont rétablis et sont rentrés de l’hôpital dans les deux semaines suivant le dernier traitement ; Plus de 80% des patients traités ont récupéré après 30 jours, contre moins de 37% dans le groupe sous placebo. Ces résultats (portant sur un nombre réduit de patients) confirment des résultats très préliminaires déjà obtenus par des chercheurs israéliens.

Les psychotropes en prévention ? 

Le 26 juin 2019, un communiqué de la Fondation Fondamental rapporte que paradoxalement aux autres unités SARS-CoV-2, mises en place dans les hôpitaux spécialement pour traités les patients atteints du nouveau coronavirus, celles dédiées aux patients atteints de maladies mentales « sont restées relativement vides ». Un phénomène qui pourrait laisser penser que « les malades suivis en psychiatrie pourraient être « protégés » de l’infection et/ou du développement de la maladie. » 

Dans une étude publiée le même jour dans Drug Discovery Today, des équipes françaises de chercheurs et de cliniciens issus de l’Inserm, de l’AP-HP, de l’Université de Lille, de l’Université de Paris, de l’Université Paris-Est Créteil et de la Fondation FondaMental ont émis l’hypothèse que certains médicaments largement prescrits en psychiatrie pouvaient avoir un rôle « protecteur » contre l’infection à la COVID-19. « Pour ce faire, les équipes ont établi la liste des médicaments les plus prescrits à ces patients et recensé ceux qui avaient une activité antivirale », explique le communiqué de la fondation.

Selon le Dr Bruno Villoutreix, directeur de recherche à l’Inserm, l’étude in silico a souligné un mécanisme d’action chez les psychotropes qui pourrait empêcher la pénétration du virus dans la cellule. Plusieurs autres études sont déjà en cours afin de déterminer ou non si les psychotropes pourraient avoir un effet préventif contre le Covid-19.

Symptômes légers de Covid-19 : comment savoir si on est touché par le coronavirus ?

Êtes-vous infecté par le virus du Covid-19 ? Voici les symptômes qui peuvent laisser penser que vous souffrez d’une forme légère de la maladie, et comment adopter les bons gestes.

Le monde traverse une pandémie et la France n’est pas épargnée par le virus du Covid-19. Les symptômes du Covid-19 peuvent être nombreux, inexistants, légers ou importants. Alors comment savoir si l’on a été contaminé et si l’on doit prendre des mesures particulières ? Quand faire les tests PCR ? Réponses.

Transmission du Covid-19 : quelles sont les symptômes d’une forme bénigne de coronavirus ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que les symptômes les plus courants du virus du SARS-CoV-2 sont la fièvre (87,9% des cas), une toux sèche (67,7%) et la fatigue (38,1%). Certains patients peuvent également avoir le nez bouché, un écoulement nasal, des maux de gorge, des maux de tête, une diarrhée, des douleurs osseuses ou articulaires, une perte de goût (agueusie) ou de l’odorat (anosmie), ou encore une urticaire.

Ces symptômes du virus sont généralement bénins et apparaissent de manière progressive” : en général, la fièvre et les symptômes respiratoires légers se manifestent 5 à 6 jours après l’infection. La durée moyenne d’incubation, c’est-à-dire la période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes du virus, peut aller de quelques jours à quelques semaines. Il est possible que les symptômes se manifestent de manière concomitante ou non.

Il convient de rappeler que le risque de contracter le SARS-CoV-2, aussi bénin soit-il, est d’autant plus élevé lorsque l’on se trouve dans une région particulièrement touchée par l’épidémie comme l’Ile-de-France et le Grand Est, et/ou que l’on a été en contact avec une personne infectée.

L’OMS précise néanmoins que la maladie se propage « principalement par les gouttelettes respiratoires expulsées par les personnes qui toussent et éternuent”. Il est possible de le contracter “au contact d’une personne qui n’a, par exemple, qu’une toux légère mais qui ne se sent pas malade.

Coronavirus : que faire en cas de symptômes légers ?

Le portail d’informations sur le coronavirus réalisé par le gouvernement indique la marche à suivre en fonction des situations :

  • Si je n’ai pas de symptômes ou que je n’ai pas été exposé au CoVid-19 à ma connaissance, il faut limiter les risques de transmission. “J’applique les gestes barrières qui permettent de freiner l’épidémie : je me lave régulièrement les mains, je tousse et éternue dans mon coude, j’utilise des mouchoirs à usage unique et les jette immédiatement, je ne salue pas les autres par une poignée de main ou par une embrassade, je respecte une distance de 1 mètre avec toute autre personne. ” Le  port du masque est également préconisé.
  • Si je vis ou j’ai été en contact avec un cas confirmé de CoVid-19, des l’assurance maladie pourront vont contacter. Il faut faire un test. Ce n’est pas tout : “je reste à mon domicile, je m’isole 2 semaines, je respecte scrupuleusement les gestes-barrières, je surveille ma température 2 fois par jour, je surveille l’apparition éventuelle de symptômes (toux, difficultés respiratoires, fièvre) et j’adopte le télétravail pour limiter les risques de transmission. Si des symptômes surviennent, je peux appeler mon médecin, mais je ne me déplace pas jusqu’à son cabinet, ni au laboratoire ni aux urgences.
  • Si je suis malade avec des symptômes bénins qui me font penser au SARS-CoV-2, il faut faire un test. “Je reste à domicile, j’évite les contacts, j’appelle un médecin ou j’appelle le numéro de permanence de soins de ma région et ne me rends pas directement au cabinet, au laboratoire ou aux urgences. Je peux également bénéficier d’une téléconsultation. Si les symptômes s’aggravent avec des difficultés respiratoires j’appelle le SAMU- Centre 15. ” Le médecin pourra alors prescrire aux patients un test de dépistage.

Surveiller les symptômes du coronavirus

Il est en effet important de surveiller l’évolution des symptômes liés au virus. Une étude parue dans la revue scientifique The Lancet Infectious Diseases a montré qu’il existait trois différentes présentations cliniques de la maladie. Outre la présentation clinique peu symptomatique, la maladie peut également prendre la forme d’une infection biphasiqueavec une phase initiale rassurante et une aggravation secondaire environ 10 jours après le début de la maladie”. Elle peut aussi être grave d’emblée et évoluer “rapidement vers une défaillance multiviscérale”.

Si les personnes âgées et celles présentant des comorbidités (maladies comme hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires, diabète, etc.) sont plus à risque de développer cette forme grave, la survenue de signes d’aggravation est également à surveiller chez les personnes jeunes.

Le 27 mars, lors de son point quotidien, le directeur général de la santé Jérôme Salomon expliquait que “même si c’est assez rare, des personnes qui ont des symptômes bénins peuvent au bout de quelques jours s’aggraver, avec une apparition de difficultés respiratoires”. Il appelait ainsi les « adultes qui sont peut-être moins attentifs à leur propre état de santé, notamment les adultes jeunes, les adultes entre 40 et 60 ans qui en général supportent bien la fièvre, supportent bien la toux, à être attentifs à ce signe qui peut arriver au bout de quelques jours de maladie, ce signe de difficulté respiratoire, d’une toux pour laquelle on a du mal à revenir à un état normal. Il ne faut pas perdre de temps pour arriver vers le système hospitalier.  »

Au bout de combien de temps peut-on être considéré comme guéri ?

Les malades bénins guérissent “sans avoir besoin de traitement particulier”, explique l’OMS. Le temps de guérison nécessaire se base sur le jour de l’apparition des premiers symptômes. Interviewé par Le Parisien, un ancien chef de service en maladies infectieuses dans un hôpital parisien explique que “dans l’immense majorité des cas [asymptomatiques ou paucisymptomatiques, NDLR], on n’est plus contagieux environ quinze jours après le début des symptômes”. Ce chiffre passe à 21 jours en cas de symptômes modérés, et à plus de 25 jours pour les cas les plus sévères.

À noter que pendant la période d’incubation, les patients peuvent être contagieux.

Coronavirus : comment le différencier de la grippe ?

Fièvre, fatigue, courbatures, toux et parfois troubles digestifs… Les symptômes du coronavirus sont souvent similaires à ceux de la grippe. Comment faire la différence entre ces pathologies ? Doctissimo fait le point. 

Symptômes Covid : quelles différences avec la grippe ?

En pleine pandémie de Covid-19, l’arrivée du syndrome grippal inquiète. Les symptômes d’une infection au SARS-CoV-2 sont similaires à ceux d’autres maladies communes en France, notamment la grippe. Le mode de transmission du coronavirus et du syndrome grippal est également le même : d’humain à humain, par voie aérienne, c’est-à-dire par les postillons, via la toux et les éternuements d’une personne qui présente déjà des symptômes. Le contact est étroit et rapproché, jusqu’à 1 mètre, 1m50.

Ces deux maladies sont « des infections respiratoires dans les cas à type de pneumonie virale. Il est très difficile de faire la différence. Cela peut commencer par une fièvre, une sensation de courbature, une fatigue généralisée, très rapidement une toux et quelques jours plus tard éventuellement un essoufflement », explique Pr. Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale à l’Institut Pasteur et responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes. « On est donc sur quelque chose qui est très proche de la grippe », annonce-t-il.

Des symptômes moins spécifiques

Cependant, le coronavirus, à la différence de la grippe, a des signes moins spécifiques. Pour la grippe, la fièvre, les maux de tête, les douleurs musculaires, la fatigue, les éternuements et le nez bouché sont plutôt communs. Or, pour le coronavirus, l’apparition de la fièvre est très commune mais les autres signes peuvent varier d’un patient à l’autre. Parmi eux, des réactions cutanées, une perte d’odorat et de goût caractéristiques, un mal de tête, des troubles digestifs…

Si le coronavirus peut causer des symptômes similaires à ceux d’un syndrome grippale modérée, il peut aussi présenter des signes plus sévères, comme de la détresse respiratoire aiguë, ou une insuffisance rénale aiguë. Les malades déjà touchés par des maladies chroniques telles que l’ hypertension, des maladies cardiovasculaires, du diabète, des maladies hépatiques ou des maladies respiratoires sont plus susceptibles d’être concernés par des formes sévères du coronavirus, tout comme les personnes âgées.

L’Organisation mondiale de la Santé rappelle dans un rapport les principales différences entre le coronavirus et la grippe, on apprend ainsi que la vitesse de transmission est différente : la durée d’incubation est d’en moyenne 7 jours pour le COVID-19, tandis qu’il est environ de 3 jours pour la grippe.

Une seule manière de le savoir : faire le test

« Pour poser un diagnostic, il est possible de faire plusieurs tests unitaires réalisés simultanément ou d’utiliser un test dit « multiplex ». Pour rappel, un test multiplex permet de détecter simultanément plusieurs agents infectieux (virus, bactéries) à partir d’un même prélèvement et avec la même technique d’amplification génique, habituellement de type PCR« , rappelle la Haute Autorité de Santé (HAS).

« La HAS considère qu’il y a un intérêt à rechercher un ou plusieurs virus des infections respiratoires hivernales (dont la grippe) en association avec une recherche du SARS-CoV-2 chez les seuls patients qui présentent des symptômes et pour qui le résultat sera utile pour déterminer la nature de la prise en charge et/ou un isolement particulier soit :

  • Les adultes hospitalisés ou arrivant aux urgences ;
  • Les résidents en EHPAD ;
  • Les jeunes enfants.

Chez les autres personnes, l’identification du virus des virus hivernaux n’ayant pas de conséquences sur la prise en charge qui repose sur le traitement des symptômes et le suivi de l’évolution de la maladie, l’utilisation de ces tests est inutile. Seul un test de détection du SARS-CoV-2 est alors indiqué.  »

Bientôt un test pour différencier la grippe du Covid ?

Le 16 décembre, le laboratoire bioMérieux a informé avoir obtenu le marquage CE pour un test à résultats multiples, qui détecte à la fois le SARS-CoV-2, les virus de la grippe A et B et d’autres pathologies respiratoires de l’enfant et des personnes âgées. Le test est un prélèvement nasopharyngé, comme le test diagnostique du Covid que l’on connaît.

« La symptomatologie des infections dues aux virus respiratoires est souvent semblable mais la prise en charge des patients peut être différente », indique le directeur exécutif R&D François Lacoste. Il a déclaré à l’AFP l’importance « d’identifier précocement d’autres pathogènes associés aux maladies respiratoires (…) afin d’adapter la prise en charge clinique et limiter la circulation de ces virus ».

Le test sera disponible en Europe ainsi les pays qui reconnaissent le marquage CE et pourra être proposé en laboratoires hospitaliers et en ville.

L’ordre d’apparition des symptômes est-il caractéristique ?

C’est ce qu’une étude parue dans  Frontiers in Public Health a voulu mettre en lumière. Publiés le 13 août dernier, les travaux ont émis l’hypothèse que l’ordre d’apparition des symptômes pourrait aider patients et professionnels de santé à distinguer le coronavirus des autres maladies respiratoires notamment la grippe.

Pour ce faire, les spécialistes ont observé plus de 55 000 cas confirmés de Covid-19 en Chine collectés par l’OMS entre le 16 et le 24 février, ainsi que 1 100 cas collectés entre le 11 décembre 2019 et le 29 janvier. L’objectif ? Déterminer l’ordre le plus probable d’apparition des symptômes, à savoir la fièvre, la toux, les nausées/vomissements et la diarrhée. Ils ont par la suite comparé la progression de ces signes à d’autres maladies respiratoires : SRAS, MERS et grippe.

Bilan : « Notre modèle prédit que la grippe commence par la toux, tandis que le COVID-19, comme les autres maladies liées au coronavirus, commence par la fièvre. Cependant, le COVID-19 diffère du SRAS et du MERS dans l’ordre des symptômes gastro-intestinaux« . « Une personne infectée par le COVID-19 est plus susceptible de présenter des symptômes dans l’ordre de la fièvre, de la toux, des nausées / vomissements, puis de la diarrhée ». Pour le SRAS et le MERS, la diarrhée apparaît avant les nausées/vomissements.

Les chercheurs concluent que le personnel médical devrait prendre en compte l’ordre d’apparition des symptômes pour le diagnostic du Covid-19. Ils déclarent aussi que la prise de la température doit être utilisée pour dépister les individus à l’entrée des établissements.

En cas de suspicion et pour accéder au traitement adéquat, prenez rendez-vous avec un professionnel de santé.

Test salivaire Covid-19 : pour qui, comment, efficacité, prix

Le 18 septembre 2020, la Haute Autorité de Santé s’est prononcée en faveur du recours et du remboursement des tests salivaires dans le dépistage et le diagnostic de la Covid-19. Qui peut en bénéficier ? Quelles différences avec les tests nasopharyngés ? Quid de leur efficacité ? Toutes les réponses.

Actuellement,  le dépistage de la Covid-19 se fait par test PCR : cela consiste en un prélèvement nasopharyngé par écouvillon. Un test plutôt désagréable pour les patient.es, qui espèrent la mise en place d’une technique plus simple pour détecter le virus dans l’organisme. Rapidement, les chercheurs se sont penchés sur la possibilité d’une détection du SARS-CoV-2 grâce à des tests salivaires. Alors que certains pays les utilisent déjà, en France, la Haute Autorité de Santé (HAS) a émis son avis sur le sujet le 18 septembre 2020 au travers d’un communiqué. Leur intérêt a été réévalué le 23 janvier 2021. Et le 11 février, leurs indications ont été étendues.

Test salivaire Covid-19 : quelle(s) indication(s) ?

La HAS explique que l’intérêt des tests salivaires est de “faciliter les prélèvements, de réduire les risques de contamination du personnel soignant et d’être moins désagréables pour les patients”. Dans un premier temps, elle ne les a recommandés en seconde intention que pour les personnes symptomatiques pour lesquelles le prélèvement nasopharyngé est difficile – les enfants, les personnes âgées, les personnes présentant des troubles psychiatriques – ou contre-indiqué. Les tests salivaires ont en effet été jugés « très peu performants » chez les personnes asymptomatiques. Selon une étude baptisée COVISAL, 3 cas asymptomatiques sur 4 n’étaient pas détectés avec les tests salivaires. En somme, la charge virale – c’est-à-dire la quantité de virus dans l’organisme – étant probablement plus faible chez les patients asymptomatiques, les tests salivaires ne sont pas assez efficaces pour la détecter.

Les résultats de nouvelles études sur les tests salivaires ont poussé la HAS à réévaluer « avec un niveau de certitude inégalé jusqu’à présent, [leurs] performances diagnostiques« , explique-t-elle dans un communiqué paru le 23 janvier 2021. Ainsi, « en population symptomatique et asymptomatique, les tests RT-PCR sur prélèvements salivaires induisent une perte de sensibilité limitée (mais significative d’un point de vue statistique) de 2 à 11% par rapport aux RT-PCR nasopharyngés, estime la HAS. Cette perte de sensibilité reste toutefois acceptable et conforme aux exigences de performance clinique établies par la HAS, y compris pour les patients asymptomatiques. De plus, ce différentiel est à mettre en balance avec l’acceptabilité du prélèvement salivaire, par rapport au nasopharyngé, par exemple chez les enfants ou des populations pour qui un test doit être répété régulièrement.  »

Lors d’une conférence de presse donnée le 11 février, la HAS a annoncé que les indications des tests salivaires allaient être étendues, compte tenu de leur « sensibilité satisfaisantequoique plus faible que celle des tests RT-PCR nasopharyngés : 85% et 92% respectivement« . Désormais, aux patients symptomatiques s’ajoutent :

  • Les personnes asymptomatiques dans le cadre de dépistage itératif dans des populations ciblées : « La RT-PCR sur prélèvement salivaire est désormais indiquée en première intention dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle sur population fermée (par exemple au sein d’écoles, collèges, lycées, universités, personnels d’établissement de santé ou d’EHPAD…). En effet, le caractère non invasif du prélèvement permet une acceptabilité de tests itératifs chez les personnes asymptomatiques lors de dépistage ciblée contrairement aux tests sur prélèvement nasopharyngés (RT-PCR ou tests antigéniques)« , indique la HAS ;
  • Les personnes contacts : « La RT-PCR sur prélèvement salivaire est désormais indiquée en seconde intention lors du « contact tracing » chez les personnes-contact lorsque le prélèvement nasopharyngé est difficile ou impossible« .

Test salivaire : comment ça marche ?

La HAS explique que les tests salivaires pourront être réalisés au sein des laboratoires, à domicile ou sur le site de dépistage en cas de dépistage ciblé.

A domicile, les patients n’auront qu’à aller chercher le matériel nécessaire à l’auto-prélèvement (flacon, décontaminant virucide pour désinfecter l’extérieur du flacon, matériel de transport) au laboratoire. Il suffira de cracher un peu de salive dans un tube de 50 mL. « S’il est difficile pour le patient de cracher (par exemple pour les très jeunes enfants), la salive peut être prélevée sous la langue à l’aide d’une pipette« , précise la HAS. Le prélèvement salivaire devra être « réalisé plus de 30 minutes après la dernière prise de boisson, d’aliment, de cigarette / e-cigarette, d’un brossage des dents ou d’un rinçage bucco-dentaire« . Une fois le prélèvement réalisé, il faudra le mettre dans le sachet et l’enveloppe fournis pour le redonner au laboratoire.

Il est conseillé aux patients de faire le prélèvement le jour même où il va être donné au laboratoire. Il convient de le conserver à température ambiante. Toutes les informations expliquant comment le prélèvement doit se dérouler, les modalités de désinfection et le transport au laboratoire seront fournies aux patients.

Les prélèvements salivaires sont analysés « idéalement dans la journée« , avec la même technique que les tests nasopharyngés, la RT-PCR. Elle consiste en l’amplification du génome viral pour identifier le virus. « Les laboratoires sont en capacité de pouvoir mettre en place un flux spécifique pour les échantillons salivaires, affirme la HAS lors de la conférence de presse. Certains l’ont déjà mis en place depuis notre premier avis de septembre.  »

Il existe une autre technique d’analyse plus rapide, la RT-LAMP, « déjà validée et utilisée pour des échantillons nasopharyngés« , mais sa performance a été jugée insuffisante pour les tests salivaires, précise la HAS.

Tests salivaires : quand seront-ils disponibles ?

Lors de la conférence de presse du Premier ministre Jean Castex donnée le 4 février, Olivier Véran avait annoncé que des tests salivaires allaient être mis en place dans les écoles et les universités « au retour des vacances scolaires« . Objectif : « réaliser plusieurs centaines de milliers de test, par prélèvement salivaire« , dans une optique de multiplication des « opérations collectives de dépistage« . Il a rappelé qu’il ne s’agira pas de tests rapides : « l’examen se poursuit ensuite en laboratoire de la même manière que pour les tests que vous connaissez. Ce serait formidable si l’on pouvait disposer de tests salivaires qui vous rendent un résultat en quelques minutes, mais à ce stade, les études […] ne sont pas favorables à [leur] utilisation, parce que la sensibilité des tests qui existent aujourd’hui est trop faible« , a-t-il ajouté.

Les tests salivaires dans les écoles sont réalisés sur accord écrit des parentsLes élèves de maternelle et de primaire sont prioritaires, les tests nasopharyngés pouvant être particulièrement désagréables pour eux. « Le déploiement des tests salivaires PCR en milieux scolaires franciliens s’inscrit dans une démarche ‘d’aller vers’ afin de prévenir le risque de contamination dans les écoles maternelles et élémentaires, explique l’Agence Régionale de Santé (ARS) Ile-de-France dans un communiqué paru le 1er mars. Ces campagnes de dépistage permettent de proposer un prélèvement moins invasif et plus simple à administrer auprès des publics les plus jeunes, afin de renforcer la prévention dans les établissements concernés et la surveillance épidémiologique auprès de cette population. Les prélèvements sont supervisés par le personnel des laboratoires intervenant dans l’école, qui y acheminent directement le matériel de prélèvement. » Elle ajoute que « les laboratoires s’engagent à communiquer les résultats aux personnes testées ou à leurs représentants légaux dans un délai maximal de 48h« .

S’ils ne sont pas plus rapides que les tests nasopharyngés, les tests salivaires sont « plus faciles à prélever et beaucoup mieux tolérés« , rappelle la HAS, qui affirme que « le développement des dépistages ciblés itératifs pourrait être facilité par la mise en place de poolage« . Le poolage consiste à regrouper les prélèvements de différents patients : si le résultat est négatif, tous les patients le sont, s’il est positif, les patients doivent être retestés individuellement.

Test salivaire EasyCov : quelle efficacité ?

Plusieurs laboratoires ont mis au point leur propre test salivaire. Parmi les plus aboutis, le test EasyCov du laboratoire SkillCell et Sys2Diag/CNRS. Selon les études faites par Skillcell, le test a une « spécificité » de 99%, c’est-à-dire qu’un test positif signifie avec une quasi-certitude une contamination. Et il a une « sensibilité » de 86%, c’est-à-dire qu’il peut ne pas détecter certaines personnes « dont la charge virale n’est pas très élevée« , a expliqué à l’AFP Alexandra Prieux, la directrice générale de Skillcell. Par ailleurs, ce test salivaire intégré est antigénique : basé sur la technique RT-LAMP, il s’agit d’un test rapide qui donne le résultat en 40 minutes.

Dans un communiqué paru le 28 novembre, la HAS a de son côté estimé que « la sensibilité du test EasyCov® est satisfaisante pour les patients symptomatiques (84 %). En revanche, la spécificité, elle, ne l’est pas : avec 92 %, il est en dessous des performances minimales requises par la HAS« . Elle se dit donc « favorable à son utilisation et à son remboursement chez les patients symptomatiques pour lesquels le prélèvement nasopharyngé est impossible ou difficilement réalisable. En effet, même si ce test est moins performant que le test RT-PCR nasopharyngé – qui reste le test de référence – cette baisse de sensibilité et de spécificité est compensée par l’acceptabilité et la rapidité de réalisation.  »

Selon ses concepteurs, EasyCov va particulièrement cibler les « personnes âgées en ou en situation de handicap accueillies dans les Ehpad ou les maisons de santé« , les jeunes enfants, ou encore les « sportifs dont les pratiques imposent une répétitivité forte des dépistages« . EasyCov vise également les marchés « des transports » – pour organiser des tests des passagers avant de monter dans un avion par exemple – « les hôpitaux, l’évènementiel, les entreprises ou le tourisme« , selon le communiqué.

SkillCell a les moyens de fournir rapidement « 50.000 tests par jour » et a « des plans qui peuvent être mis en place en 4 à 6 semaines pour doubler voire tripler la production« , a indiqué à l’AFP Alexandra Préaux.

Les autres tests salivaires

Autre test salivaire porteur d’espoir : celui du laboratoire Axiotis. Son site indique qu’il est “disponible pour tous, sans prescription médicale” et qu’il est “aussi fiable que les prélèvements naso-pharyngés par écouvillon (90% d’homologie avec les personnes testées positives par écouvilon naso-pharyngé)”. Le kit, qui coûte 40 euros, est envoyé à domicile : il suffit ensuite de déposer une goutte de salive sur une carte et de la retourner au laboratoire. “Le test PCR sera ensuite réalisé dans les 24H et le résultat vous sera communiqué immédiatement par email”, indique Axiotis. Le laboratoire précise que ces tests “sont les mêmes que ceux des tests nasopharyngés règlementaires mais la méthode de prélèvement n’étant pas encore officiellement homologuée, le résultat final ne doit être, pour l’instant, utilisé qu’à titre d’auto-contrôle. Ces tests ne sont pour l’instant pas remboursés par la sécurité sociale.

Test PCR du Covid-19 : quand et pourquoi faut-il se faire tester ?

La France fait face à une lutte contre la pandémie de Covid-19. Le gouvernement mise toujours sur la stratégie “tester, tracer, isoler”. Les Français doivent ainsi recourir au test RT-PCR dans plusieurs cas de figure. Celui-ci permet de savoir si la personne est actuellement positive au virus ou négative. Voici tout ce qu’il faut savoir à propos de cet examen.

Depuis un an, l’Hexagone fait face à la pandémie de Covid-19. Pour savoir si l’on a été contaminé.e par le SARS-CoV-2, il est nécessaire de faire un test RT-PCR. Certaines personnes positives sont symptomatiques, d’autres non.

Qu’est ce que le test RT-PCR ?

Actuellement, pour faire face au coronavirus, le test le plus courant est le test virologique. Il s’agit du test RT-PCR. “PCR” signifie Polymerase Chain Reaction ou réaction en chaîne par polymérase, et RT-PCR est l’examen dédié à détecter l’infection au coronavirus. En bref, ce test sert à identifier la présence du virus dans l’organisme du ou la patient.e. Il répond à la question “Suis-je infecté aujourd’hui ?”. En plus de confirmer le diagnostic, il s’inscrit aussi dans une démarche épidémiologique pour rechercher et identifier les chaînes de transmission en aval et en amont des cas confirmés.

Avant le test, l’Académie nationale de médecine recommande aux préleveurs de rassurer le patient et de le questionner sur une éventuelle existence de symptômes nasaux fréquents comme une obstruction nasale, la présence d’une perte majeur de l’odorat associée à une obstruction nasale (pouvant découvrir des polypes), mais aussi des antécédents chirurgicaux qui imposent de pratiquer le geste avec prudence.

Le test s’effectue par un prélèvement naso-pharyngé par écouvillon. Un grand coton-tige est inséré au travers de la fosse nasale du patient pour atteindre le nasopharynx situé à 5 à 6 cm en arrière de l’orifice de la narine. L’objectif est de prélever une certaine quantité de mucus nasal, contaminé ou non par le virus. L’échantillon est ensuite envoyé pour analyse dans un laboratoire biologique médical (LBM). Les résultats sont généralement reçus entre 24h et 48h après l’examen.

Qu’est ce que le test RT-PCR Multiplex ?

Les test RT-PCR multiplex « permettent d’identifier tous les virus respiratoires pertinents en une même réaction  et permettent la détection d’autres infections virales à diagnostiquer pour les patients suspectés d’avoir la Covid-19 », explique la HAS. En d’autres termes ils permettent en un seul prélèvement de détecter si la personne est infectée par plusieurs agents pathogènes en même temps. Depuis la propagation des formes de variants ce type de tests permet de reconnaître après un premier RT-PCR « classique » positif à la Covid-19 de savoir par séquençage si la personne est touchée par une des formes variantes de la Covid-19.

Etant donné la propagation des variants britanniques, Sud-africain et brésilien en France, les test PCR Multiplex pourraient être amené à remplacer les RT-PCR « classiques ».

Pour celui qui se fait tester rien ne change d’un test RT-PCR « classique », le prélèvement est aussi effectué par un écouvillon dans le nez.

Quand se faire tester ?

La population invitée à réaliser un test RT-PCR rencontre l’un des scénarios suivants  :

  • Je présente des symptômes : les symptômes du coronavirus varient d’une personne à l’autre, mais les plus fréquents sont la fièvre, une toux sèche, de la fatigue, des courbatures, des maux de gorge, ou de tête. Il est recommandé de (télé)consulter son médecin avant de faire l’examen. À noter que des symptômes respiratoires tels qu’une difficulté à respirer, un essoufflement, une sensation d’oppression dans la poitrine peuvent aussi apparaître. Dans ce cas, il faut appeler les urgences.
  • Je suis identifié.e comme cas contact : je fais immédiatement le test dans le cas où je vis avec la personne malade et m’isole immédiatement jusqu’au résultat du test. Si je ne vis pas avec la personne malade, j’attends 7 jours après le dernier contact et je m’isole jusqu’au résultat. Lorsque des signes apparaissent pendant l’isolement, je fais un test RT-PCR immédiatement et je reste chez moi.
  • Je suis professionnel.le de santé, aide à domicile ou je travaille au contact de patients fragiles ; 
  • Je ne présente pas de symptômes et je souhaite me faire dépister : je peux faire  le test sans prescription médicale  et sans présenter de symptômes de la maladie. Cependant, je ne suis pas prioritaire.

Le test PCR est-il douloureux ?

Le test RT-PCR est désagréable mais pas invasif. La sensation dépend à la fois de la méthode et de la délicatesse du personnel soignant qui procède à l’examen mais aussi à la sensibilité du ou de la patient.e. La plupart du temps, le test n’est pas douloureux et provoque seulement une gêne.

À noter que certaines difficultés peuvent être rencontrées par le personnel de santé : notamment une déviation du septum, de polypes, d’une intervention chirurgicale nasale ou sinusienne ou bien d’une hypertrophie du cornet nasal inférieur.

Combien coûte le test PCR et faut-il une ordonnance ?

Les tests virologiques RT-PCR sont réalisables sans ordonnance et sont pris en charge intégralement par l’Assurance maladie. L’examen ne nécessite pas de prescription d’un médecin. “La grande majorité des laboratoires dispensent de l’avance de frais, je n’aurai donc rien à débourser. Il peut néanmoins m’être demandé parfois d’avancer les frais de réalisation du test au moment du rendez-vous au centre de dépistage. En cas de doute, je contacte le centre de dépistage ou je prévois une avance” informe le Gouvernement.

Où se faire tester et faut-il prendre rendez-vous ?

Il est possible de se faire tester à l’hôpital pour les patients hospitalisés, dans un drive, à domicile via une équipe mobile, ou bien dans les laboratoires de biologie médicale. Ces établissements de santé accueillent les patients avec ou sans rendez-vous. En cas de manque de précision, il faut contacter par téléphone ou internet l’endroit repéré.

Pour trouver au plus près de chez soi, il est conseillé de se rendre sur Santé.fr, plateforme internet développée par le Ministère des Solidarités et de la Santé. À noter que les données sont mises à jour quotidiennement. Le site internet drivecovid.fr met également à disposition une carte qui recense les laboratoires de France qui peuvent réaliser des tests sans avoir besoin de sortir de sa voiture. Plus de 1500 laboratoires de biologie médicale sont répertoriés. La plateforme indique qu’une ordonnance est nécessaire, mais préférez contacter le laboratoire que vous aurez sélectionné.

Le médecin qui a éventuellement prescrit un test de dépistage ou les équipes de l’Assurance Maladie peuvent aussi orienter le patient vers le laboratoire le plus proche de son domicile.

Pour tous vos déplacements, portez le masque et respectez les gestes barrières. N’oubliez pas votre carte d’identité, votre carte vitale ainsi que votre ordonnance si vous en avez une.

Qui peut faire le prélèvement ?

Afin de raccourcir les délais d’attente, la liste des professionnels habilités à effectuer le prélèvement évolue. Aux biologistes médicaux et techniciens de laboratoire qui peuvent effectuer le prélèvement naso-pharyngé, s’ajoutent, après formation, les infirmiers, les aides-soignants, les masseurs-kinésithérapeutes, les étudiants (à partir de la 2e année) en médecine, odontologie, pharmacie, sages-femmes, soins infirmiers, kinésithérapie, les sapeurs-pompiers, les marins-pompiers et les secouristes des associations agréées de sécurité civile.

Le résultat du test PCR est positif

Voici la marche à suivre si le test est positif :

  • Je communique à mon médecin et à l’Assurance Maladie la liste de mes contacts récents (familial, amical ou professionnel) avec qui j’ai été en contact récemment pour qu’ils soient alertés et testés rapidement ;
  • Je protège les autres en m’isolant pendant au moins 7 jours après l’apparition des premiers symptômes. Si les signes de la maladie disparaissent au bout de ce délai, je peux sortir de l’isolement en portant rigoureusement le masque. Si au bout des 7 jours j’ai encore des signes, je dois rester isolé.e ;
  • Je reste si possible dans une pièce séparée et je ferme la porte si j’habite avec une ou plusieurs personnes. J’évite les contacts, je porte un masque, j’utilise si possible une salle de bain et des toilettes séparées, je me lave les mains très souvent ;
  • Je prends ma température 2 fois par jour ;
  • En cas de fièvre ou de maux de tête, je prends du paracétamol (1 gramme trois fois par jour) ;
  • Je continue mon traitement habituel si j’ai une autre maladie, j’appelle mon médecin en cas de doute ;
  • Je donne des nouvelles à mes proches ;
  • Je ne prends pas d’autre traitement sans accord de mon médecin ou pharmacien ;
  • En cas de difficultés à respirer, j’appelle le 15 ou le 114 pour les personnes sourdes ou malentendantes.

Les tests PCR délivrent-ils trop de faux positifs ?

Le test est trop sensible pour des experts de la Harvard TH Chan School of Public Health. Ils ont mené une étude relayée par le New York Times dans laquelle ils expliquent regretter que le test ne permette pas de connaître la contagiosité du malade, ni la quantité de virus dans l’organisme.

“Le oui ou le non ne suffit pas. C’est la quantité de virus qui devrait dicter les prochaines étapes du patient infecté”, informe Dr. Michael Mina, épidémiologiste au Harvard T.H Chan School of Public Health. “Il est vraiment irresponsable, je pense, de renoncer à reconnaître qu’il s’agit d’une question quantitative” précise-t-il. L’expert estime que le test PCR est trop sensible à la présence du virus. Pour que le résultat soit positif, la norme actuelle est fixée à un seuil trop élevé.

“Des tests avec des seuils si élevés peuvent détecter non seulement des virus vivants, mais aussi des fragments génétiques, des restes d’infectionqui ne présentent aucun risque particulier – un peu comme trouver un cheveu dans une pièce longtemps après le départ d’une personne”, a déclaré le Dr Mina, qui suggère donc de baisser ce seuil afin d’agir sur les patients contagieux.

L’étude rapporte que d’après des tests réalisés “dans le Massachusetts, à New York et au Nevada, jusqu’à 90% des personnes testées positives ne portaient pratiquement pas le virus” et donc n’étaient potentiellement pas contagieuses.

Concernant le nombre important de résultats positifs, les auteurs de l’étude estiment que le  test rapide serait plus efficace parce qu’il est moins sensible et permettrait donc de repérer les patients contagieux.À noter toutefois : la Food And Drug Administration informe que les personnes qui viennent d’être infectées peuvent avoir dans un premier temps une faible charge virale et donc obtenir un faux négatif. Dr. Mina suggère de faire un test rapide une 1ere fois, plus de “tester à nouveau, six heures plus tard ou 15 heures plus tard”, la charge virale augmentant rapidement.

Le résultat du test PCR est négatif

  • Je continue à appliquer rigoureusement les gestes barrière ;
  • Si je vis avec un.e malade, je dois rester en isolement jusqu’à sa guérison et renouveler le test 7 jours après sa guérison. L’isolement prend fin si je ne présente pas de signe de la maladie et que le deuxième test est négatif.

Covid-19 : qui sont les personnes les plus à risque ?

En cette période d’épidémie de Covid-19, certaines personnes ont plus de risque de développer une forme grave du virus du fait de leur maladie, leur âge, leur génétique ou de certains comportements. Récemment, une étude suggère même que certains troubles psychiatriques comme la schizophrénie pourrait être un facteur de risque de mortalité. 

Les personnes âgées de 65 ans et plus et/ou atteintes d’une maladie chronique (obésité, diabète, cancer…) sont plus touchées par les formes graves du Covid-19. Mais d’autres facteurs de risque sont découverts au fil du temps par la communauté scientifique. Dernièrement, une étude américaine suggère un lien entre risque de mortalité et schizophrénie.

Coronavirus : qui est le plus touché par le COVID-19 ?

En cette crise sanitaire, difficile de réaliser un portrait-robot des personnes les plus touchées par le coronavirus en France. Les personnes contaminées par le COVID-19 n’ont pas toutes été dépistées -notamment pendant le confinement- et certains présentent peu ou pas de symptômes. Des contaminations avérées passent donc entre les mailles du filet des données qui concernent l’épidémie.

En ce qui concerne le facteur de l’âge, selon le bilan épidémiologique de Santé Publique France du 11 mai 2020 en semaine 23, 1456 actes médicaux pour suspicion de Covid-19 ont été enregistrés par les associations SOS Médecins ayant transmis sans interruption sur toute la période. La majorité des actes concernait les 15-44 ans (57%) et les 45-56 ans (18%).

Concernant les personnes touchées par le coronavirus, hospitalisées et en réanimation : en France, les 15-44 ans représentaient 5% des hospitalisés et 8% des patients en réanimation, les 45-65 ans représentaient 20% des hospitalisés et 37% de ceux en réanimation, 65-74 ans 21% hospitalisés et 36% en réanimation et les 75 ans et plus 54% des hospitalisés et 19% en réanimation. À noter que depuis le 1er mars 2020, parmi les 102 863 personnes hospitalisées, l’âge médian est de 72 ans et 53% sont des hommes.

Une nouvelle étude publiée dans la revue  Nature le 16 juin 2020 suggère que les moins de 20 ans ont deux fois moins de risque d’attraper le coronavirus que les plus de 20 ans. « Nous estimons que la sensibilité à l’infection chez les personnes de moins de 20 ans est environ réduite de moitié par rapport au plus de 20 ans » informe le rapport. « Les symptômes cliniques du virus se manifestent dans 21% des infections chez les 10 à 19 ans, et jusqu’à 69% chez les plus de 70 ans ». Pour en venir à leurs conclusions, les chercheurs de la London School of Hygiene and Tropical Medicine ont mis au point un modèle basé sur l’âge en étudiant les données de six pays : la Chine, l’Italie, le Japon, Singapour, le Canada et la Corée du Sud. Ils ont remarqué que le nombre attendu de cas en l’absence de mesures de contrôle variait selon l’âge de la population. Ainsi, plus l’âge moyen des habitants était haut, plus le nombre de cas par habitant était élevé.

Les personnes plus à risque de développer des complications

Selon le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP)2,3, les patients à risque de développer des états sévères du coronavirus sont :

  • Les personnes âgées de 65 ans et plus ;
  • Celles aux antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, antécédents d’ accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;
  • Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
  • Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • Les malades atteints de cancer sous traitement.
  • Les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise : médicamenteuse ( chimiothérapie anti-cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive), infection à VIH non contrôlé ou avec des CD4 <200/mm3, consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
  • Les malades atteints de cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh ;
  • Les personnes présentant une obésité ( indice de masse corporelle > 30 kg/m2)
  • Les femmes enceintes à partir du troisième trimestre de la grossesse ;
  • Les hommes, selon une étude de l’école de médecine de l’Université du Maryland ils ont un risque de mourir 30% plus élevé que les femmes du même âge et du même état de santé.

Fumer, un facteur de risque de complications du Covid-19

Selon une étude basée sur des données chinoises du coronavirus, relayée vendredi 20 mars par la Fondation contre le Cancer, les fumeurs sont plus à risque de développer un état sévère du covid-19, pouvant conduire à la respiration artificielle, voire à la réanimation. Ce que confirme près de deux mois plus tard, le 12 mai 2020, une équipe du Centre de recherche et d’éducation sur la lutte antitabac du département de Médecine de l’University of California de San Francisco4. Après une méta-analyse de 5 études, ils ont estimé que les fumeurs ont 1,91 fois plus de chances de voir la maladie progresser vers un formes d’états graves que les personnes qui n’ont jamais touché à la cigarette.

Le tabagisme est connu pour endommager voire paralyser les cils des voies respiratoires, dont les mouvements permettent d’éliminer la poussière, les bactéries, et les mucus. Ce qui empêche l’organisme de se protéger correctement des infections, rappelle la Fondation Contre le Cancer.

La vaste étude Epi-Phare, menée par la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) auprès de la quasi totalité de la population française, vient appuyer ces informations. Parue en février 2021, elle révèle qu’avec l’âge, « les risques d’être hospitalisé ou de décéder des suites de ce virus augmentent de façon exponentielle« . Par rapport aux 40-44 ans, le risque d’hospitalisation est :

  • doublé chez les 60-64 ans,
  • triplé chez les 70-74 ans,
  • multiplié par 6 chez les 80-84 ans,
  • multiplié par 12 chez les 90 ans et plus.

Par rapport à la même tranche d’âge, le risque de décès est :

  • multiplié par 12 chez les 60-64 ans,
  • par 30 chez les 70-74 ans,
  • par 100 chez les 80-84 ans,
  • par presque 300 chez les 90 ans et plus.

Les affections chroniques, un facteur de risque conséquent

L’étude Epi-Phare souligne par ailleurs que « la quasi-totalité des affections chroniques est associée à des risques accrus d’hospitalisation et de décès pour Covid-19« . Elle a identifié sept pathologies qui exposent particulièrement les patients à ces risques :

  • La trisomie 21 (7 fois plus de risque d’hospitalisation et 23 fois plus de risque de décès) ;
  • Un retard mental (4 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de risque de décès) ;
  • La mucoviscidose (4 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès) ;
  • L’insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse (4 fois plus de risque d’hospitalisation et 5 fois plus de risque de décès) ;
  • Un cancer actif du poumon (3 fois plus de risque d’hospitalisation et 4 fois plus de risque de décès) ;
  • Une transplantation rénale (5 fois plus de risque d’hospitalisation et 7 fois plus de risque de décès) ;
  • Une transplantation du poumon (3 fois plus de risque d’hospitalisation et 6 fois plus de risque de décès).

Les personnes obèses auraient 4 fois plus de risque de mourir du Covid-19

D’après une étude publiée dans la revue Annals of Internal Medicine mercredi 12 août, l’obésité serait un facteur qui augmenterait par 4 le risque de mourir du Covid-19.

On peut même lire que le surpoids, lié à un risque accru de décès du Covid-19, est « indépendant des commorbidités liées à l’obésité », c’est-à-dire que c’est un facteur aggravant même si le patient ne souffre pas de pathologies associées comme l’ hypertension ou le diabète.

Les chercheurs ont observé les données de 6919 patients atteints du virus en Californie entre le 13 février et le 2 mai.  « Les données montrent que par rapport à ceux ayant un indice de masse corporelle (IMC) normal de 18,5 à 24 kg / m2, le risque de décès a plus que doublé pour les patients ayant un indice de masse corporelle (IMC) de 40 à 44 kg / m2″ explique le rapport. Il « a presque doublé à nouveau pour les personnes ayant un IMC de 45 kg / m2″.

« Les hommes et les jeunes avec un IMC élevé semblaient présenter un risque particulièrement élevé » peut-on également lire dans les conclusions.

Certains gouvernements l’ont bien entendu et comptent  lutter contre l’obésité dans leur pays. C’est le cas du Royaume-Uni. « Nous allons exhorter les citoyens à profiter de ce moment pour faire le point sur leur mode de vie et à prendre des mesures simples pour perdre du poids, vivre plus sainement et réduire la pression sur le NHS », le service de santé publique britannique, a déclaré un porte parole du gouvernement.

Une « signature » immunitaire pour repérer les patients diabétiques à risque de complications

Certains diabétiques sont plus à risque de développer des symptômes sévères de Covid-19 que d’autres. Des chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP et de l’Université de Paris ont publié une étude dans la revue EMBO Molecular Medicine avancent avoir découvert une « signature » immunitaire qui permettrait de les identifier. Après avoir analysé des échantillons sanguins de patients diabétiques (hospitalisés ou en réanimation), ils ont constaté que « les plus sévèrement atteints avaient un nombre de lymphocytes (un type de globule blanc) inférieur à celui des patients qui n’avaient pas été en réanimation », explique l’Inserm dans un communiqué.

« L’équipe a notamment observé un taux particulièrement faible de lymphocytes cytotoxiques CD8+, des cellules immunitaires particulièrement impliquées dans la réponse antivirale avec des fonctions importantes de reconnaissance et d’élimination des cellules infectées. Ceci était observé chez tous ceux en réanimation, indépendamment du statut diabétique. »

Par ailleurs, les personnes diabétiques en réanimation « présentaient aussi un taux de monocytes (un autre type de globule blanc) dans le sang moins élevé« , ainsi que « des changements dans la morphologie de ces monocytes« . Enfin, une « présence accrue de marqueurs inflammatoires associés à la voie des interférons de type 1, de puissantes molécules antivirales« , a été observée.

Ces résultats permettraient ainsi de mieux identifier les patients à risque de complications et donc ceux « qui vont avoir besoin d’un suivi plus poussé et potentiellement d’une place en réanimation. Cela permet donc d’affiner et d’améliorer la prise en charge« , comme le précise Fawaz Alzaid, chercheur à l’Inserm.

Une mortalité élevée chez les personnes atteintes de schizophrénie

Les troubles du spectre schizophrénique peuvent-ils être un facteur de risque de mortalité chez les patients atteints de COVID-19 ? C’est ce que suggèrent des chercheurs l’université de New York publiée dans la revue JAMA Psychiatrie le 28 janvier 2021. Ils ont remarqué un taux de surmortalité liée à une infection au coronavirus plus important chez les personnes atteintes par ce trouble psychiatrique. À leur connaissance, « jusqu’à présent, l’association des diagnostics psychiatriques avec la mortalité chez les patients infectés par le Covid-19 n’avait pas été évaluée« , remarquent les auteurs.

Pour leur recherche, ils ont suivi 7 348 patients hospitalisés car atteints du Covid-19 pendant 45 jours consécutifs entre le 3 mars et le 31 mai 2020. Parmi eux, 564 étaient atteints de troubles de l’humeur, 360 présentaient de troubles anxieux et 75 avaient des antécédents de maladie du spectre schizophrénique. Résultat : « les adultes avec un diagnostic de trouble du spectre de la schizophrénie étaient associés à un risque accru de mortalité, contrairement à ceux atteints de troubles anxieux« , écrivent les auteurs.

Comment cela peut-il s’expliquer ? « C’est à la fois attendu mais aussi surprenant« , a indiqué le Dr Goff, professeur de psychiatrie à l’Ecole de médecine de New-York et auteur de l’étude. « Les personnes atteintes de schizophrénie ont une espérance de vie raccourcie de 20 ans en moyenne et meurent plus tôt de pneumonie et de maladies virales.  »

« Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si des troubles psychiatriques spécifiques sont associés à un risque accru de maladie mortelle chez les patients atteints de COVID-19 dans d’autres contextes« , lit-on dans l’étude. « Des interventions ciblées peuvent être nécessaires pour les patients atteints de maladie mentale grave afin d’éviter une aggravation des disparités en matière de santé.  »

La parodondite associée à un risque de complications ?

C’est ce qu’ont observé des scientifiques dans une étude publiée le 1er février 2021 et menée sur une petite cohorte de patients soit 568 patients atteints du Covid-19 sélectionnés parmi les dossiers de santé électroniques nationaux du Qatar entre février et juillet 2020. Selon eux,  la parodontite, une maladie conduisant à la destruction du tissu de soutien des dents « était associée à un risque plus élevé d’admission aux soins intensifs, à la nécessité d’une ventilation assistée et au décès des patients atteints de COVID-19, ainsi qu’à une augmentation des taux sanguins de biomarqueurs liés à de pires résultats de la maladie », notent-ils  dans l’étude.

En effet, parmi les personnes étudiées, 40 ont connu des complications du COVID-19 et 528 ont été infectées sans développer de complications. « Comme prévu, les patients présentant des complications du COVID-19 étaient plus âgés (moyenne de 53,5 vs 41,5) et présentaient plus de comorbidités que ceux sans complication. De même, plus de 80% de tous les patients qui avaient des complications du COVID-19 avaient une parodontite, contre seulement 43% de ceux sans complications du COVID-19« , lit-on dans l’étude. Les chercheurs expliquent avoir réalisé une modélisation pour supprimer les facteurs de risque connus de la maladie tels que l’âge, le sexe, les comorbidités et la consommation de tabac. Même en enlevant ces facteurs, ils ont observé que « la parodontite avait toujours un impact significatif sur l’évolution de l’infection au COVID-19« .

Cette observation pourrait s’expliquer que le fait que « la parodontite partage des facteurs de risque communs avec la plupart des maladies inflammatoires chroniques connues pour influencer la gravité du COVID-19« . Ils ajoutent : « il a été prouvé que cette pathologie affecte la santé systémique dans d’autres études, et a été associé à un risque accru de maladies chroniques (hypertension, maladie rénal chronique, pneumonie et cancer)« . « Ces associations ont été expliquées, par des facteurs de risque génétiques et environnementaux partagés, ainsi que par des voies inflammatoires chroniques communes« , expliquent les spécialistes.

Covid-19 : les hommes plus à risque de complications ?

Pour le sexe, toujours selon Santé publique France, on note que les hommes sont  davantage hospitalisés en urgence et développent plus des complications nécessitant une admission en service de réanimation lorsqu’ils sont contaminés. De même pour le décès.

Une étude5, publiée dans le American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine de l’American Thoracic Societ, s’est intéressée entre autres aux antécédents médicaux de 85 patients décédés de complications liées au COVID-19, à Wuhan en Chine. « Le plus grand nombre de décès dans notre cohorte concernait des hommes de plus de 50 ans atteints de maladies chroniques non transmissibles » ont expliqué les auteurs, des scientifiques chinois et américains. En effet, l’âge médian des patients étudiés était de 65,8 ans et 72,9% étaient des cas masculins. L’hypertension, le diabète et les maladies coronariennes étaient les comorbidités les plus courantes. Quant aux complications, les scientifiques ont relevé des insuffisances respiratoires, un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et de l’arythmie cardiaque.

En France, les hommes semblent aussi être plus touchés par des complications à en croire le Dr Matthieu Schmidt, médecin réanimateur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, interrogé par France 2 : « on a environ trois quarts de nos patients qui sont des hommes« . Le professionnel de santé constate également qu’une grande majorité, « probalement 70% » des patients admis en réanimation sont en surpoids ou en situation d’obésité.

Ce que confirme l’étude Epi-Phare : d’après les données du Système National des Données de Santé (SNDS), « les hommes sont plus à risqued’hospitalisation et de décès pour Covid-19 que les femmes, multiplié respectivement par 1,4 et 2,1« .

Les marqueurs biologiques pour prévenir le développement de symptômes sévères

Un facteur génétique en jeu ?

Des facteurs génétiques pourraient-ils expliquer l’apparition de complications dues au coronavirus chez certains patients ? C’est ce que pensent deux équipes de chercheurs français. « La variabilité observée au cours de l’exposition et de l’infection par le SRAS-CoV-2 rend très probable l’existence de facteurs génétiques humains influençant la réponse à ce virus, explique Laurent Abel, co-fondateur du Laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, dans un communiqué de l’Institut Imagine6. Très peu d’études ont été réalisées jusqu’à présent sur la génétique de l’hôte de l’infection par la famille des coronavirus, la plupart d’entre elles utilisant des modèles de souris infectées par le CoV SRAS, qui était responsable de l’épidémie en 2003. Ainsi, des souris dont la protéine adaptateur TLR Ticam2 impliquée dans la réponse immunitaire a été inactivée se sont avérées très sensibles à l’infection par le CoV-SRAS.  » Une étude est à ce jour lancée.

D’autres chercheurs pensent également que les facteurs génétiques pourraient avoir un impact et expliqueraient pourquoi des personnes sans risque apparent développent des formes graves de la maladie. Selon une étude publiée dans le Journal of Gerontology : Medical Sciences, le gène ApoE, et en particulier sa variante ApoE4, pourrait jouer un rôle dans le fait de développer une forme grave du Covid-19. La présence de ce gène pourrait multiplier jusqu’à deux fois le risque d’avoir des complications. ApoE est connu des scientifiques pour être associé à la démence et au délire, et à un sur-risque de développer la maladie d’Alzheimer.

« Chez les personnes âgées, nous avons constaté que la démence est un facteur de risque majeur, peut-on lire. Dans une autre étude britannique portant sur 16 749 patients hospitalisés en urgence pour COVID-19, la démence figurait parmi les comorbidités courantes et était associée à une mortalité. » Les auteurs ajoutent : « Le génotype ApoE e4 est associé à la fois à la démence et au délire. Nous avons donc cherché à tester les associations entre les allèles ApoE e4 et la sévérité du COVID-19, en utilisant les données d’une cohorte communautaire européenne actuellement âgée de 48 à 86 ans.  » Après observations, « l’allèle ApoE e4e4 augmente les risques d’infection sévère au COVID-19, indépendamment de la démence préexistante, des maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2.  » Si les scientifiques ont pû remarquer ce phénomène, ils ont besoin d’autres travaux pour « comprendre les mécanismes biologiques reliant ApoE génotypes à la gravité de COVID-19« .

Des nouveaux tests sanguins pour prévenir les symptômes graves ?

Des chercheurs de l’Université de médecine et des sciences de la santé du RCSI (Irlande) semblent avoir trouvé une nouvelle mesure qui permettrait de prédire les formes graves de Covid-19 et donc de mieux les prendre en charge pour faire face à l’épidémie.

Ils ont publié leurs résultats dans la revue EBioMedecine de The Lancet. Ce marqueur, appelé score Dublin-Boston, permettrait de prédire la gravité de l’infection au 7ème jour, après une mesure sanguine au cours des 4 premiers jours. Il repose sur la mesure des taux d’interleukine IL6, protéine pro-inflammatoire et l’IL10, anti-inflammatoire. Les taux de ces deux protéines sont altérés chez les patients développant des formes graves.

« Sur la base des changements du rapport de ces deux molécules au fil du temps, les chercheurs ont développé un système de points où chaque augmentation de 1 point était associée à une probabilité 5,6 fois plus élevée de développer une forme grave« , peut-on lire dans Science Daily.

Cette découverte permettrait donc d’adapter les traitements grâce à des tests facilement réalisables sur les patients Covid et de savoir en amont s’il faut intensifier les soins.

Quatre marqueurs biologiques chez les personnes à risque de décès

Dans une étude publiée, le 14 mai 2020, dans la revue Nature machine intelligence, des chercheurs de Wuhan expliquent avoir identifié trois marqueurs biologiques dans le sang qui pourraient indiquer un risque plus accru de mortalité chez les patients atteints de Covid-19. Pour cela, ils ont analysé, les échantillons de sang de 485 personnes touchées par la maladie. Au cours des recherches, 201 ont été soignées et 174 sont décédées. Chez chacune de ces dernières, les 3 biomarqueurs identifiés étaient présents. Les marqueurs sont :

  • La déshydrogénase lactique (LDH) : son augmentation témoigne de dommages au niveau des cellules de différents organes en cas de pathologie ;
  • Le faible niveau de leucocytes et de lymphocytes : témoigne d’une réaction immunitaire ;
  • La protéine C réactive à haute sensibilité (hs-CRP) : cette protéine apparaît dans le sang en cas de manifestation d’une inflammation.

La présence de ces trois marqueurs biologiques pourrait indiquer qu’il faut traiter le patient en priorité, selon les chercheurs chinois.

Par ailleurs, une étude co-menée par l’Inserm et publiée le 13 juillet dans la revue Science a identifié un autre biomarqueur prédictif des formes sévères de CoVid-19 : des faibles taux d’interférons de type I dans le sang, qui aident à réguler l’activité du système immunitaire, associés à « une charge virale sanguine persistante, témoignant du mauvais contrôle de la réplication virale par le système immunitaire des patients et conduisant à l’emballement d’une réponse inflammatoire inefficace et pathologique« .

Les personnes du groupe sanguin O moins touchées ?

Les personnes du groupe sanguin O seraient-elles moins touchées que les autres par le coronavirus ? C’est en tout cas ce qu’avancent des travaux de chercheurs chinois de l’université de Shenzen. Les résultats, publiés sur le site MedRxiv, sont en attente de confirmation.

Les scientifiques ont étudié les groupes sanguins de 2173 malades du Covid-19, originaires de 3 hôpitaux : deux à Wuhan et un à Shenzhen. Les auteurs de l’étude ont remarqué que les personnes du groupe sanguin A à Wuhan avaient un risque « significatif » plus élevé d’être infectées par le virus, contrairement aux personnes du groupe O, qui en avaient un plus faible.

Sur 1775 patients, 38% étaient du groupe A, 26% du groupe B, 26% du groupe O et 10% du groupe AB. Mais parmi les habitants non malades de Wuhan, les individus du groupe O étaient plus nombreux (34%), viennent ensuite le groupe A (32%), B (25%) et AB (9%). À Shenzhen, les résultats sont similaires mais il faut noter que les écarts entre les groupes A et O sont moins importants.

Pour expliquer cette différence, les scientifiques relèvent que les personnes du groupe O ont deux types d’anticorps contrairement à celles du groupe A qui n’en ont qu’un seul. Cet anticorps supplémentaire empêcherait alors au virus d’entrer dans la cellule.

Deux nouvelles études publiées le 14 octobre dans la revue Blood Advances viennent se positionner dans ce même sens. La première8 est danoise. Les scientifiques ont comparé les données de 473 000 personnes testées entre le 27 février et le 30 juillet à un groupe test de 2,2 millions de personnes dans la population générale afin de mesurer l’impact du groupe sanguin. Ils en concluent qu’une personne du groupe sanguin O a moins de risque de contracter l’infection. En effet, selon leurs résultats :

  • 42% de la population danoise serait du groupe sanguin O ;
  • 42% du groupe A ;
  • 11% du B ;
  • 4% du groupe AB.

Or, parmi les personnes testées, 7 000 étaient positives au coronavirus. Les taux de personnes infectées correspondaient proportionnellement par rapport à la population pour les groupes, A, B et AB. En revanche, seules 38% des personnes positives étaient du groupe O.

La deuxièmea été réalisée par des chercheurs canadiens. Ils ont analysé les dossiers de patients hospitalisés à Vancouver entre février et avril 2020. Ils se sont quant à eux penché sur le lien entre groupe sanguin et sévérité de l’infection en s’appuyant notamment sur le nombre de personnes nécessitant une ventilation mécanique. Le groupe sanguin de 95 patients hospitalisés était renseigné :

  • 57 étaient du groupe O ou B ;
  • 38 du groupe A ou AB.

Or, 32 des 38 patients du groupe A ou AB ont eu recours à de la ventilation, ce qui représente 84% d’entre eux. Les patients O ou B étaient seulement 35, soit 61%. La durée du séjour en soins intensifs étaient également différente : 13,5 jours pour les patients A ou AB contre 9 jours pour ceux du groupe O ou B.

Les résultats d’une nouvelle étude, parue dans la revue Viruses le 22 janvier 2021 et menée par l’Inserm et l’université de Nantes, viennent une fois de plus appuyer cette idée : « Le groupe sanguin O semble protecteur par rapport aux types non O« , affirment les chercheurs. Deux hypothèses pourraient expliquer ces résultats :

  • Les anticorps naturels anti-A et anti-B que possèdent les individus du groupe O pourraient être « partiellement protecteurs contre les virions du SARS-CoV-2« ,
  • Les individus du groupe O sont « moins à risque de thrombose et de dysfonction vasculaire que les non O et pourraient ainsi avoir moins de risques de dysfonction pulmonaire sévère« .

Rappelons que des recherches supplémentaires sont nécessaires avant d’estimer qu’un groupe sanguin est plus exposé au virus qu’un autre.

Les personnes à risque peuvent-elles avoir un arrêt de travail ?

Les personnes « à risque » citées par le HCSP sont autorisées à demander un arrêt de travail en France. Le gouvernement a mis en place une procédure d’arrêt de travail simplifiée pour ces patients dans le cas où elles n’ont pas de possibilité de télétravailler. Et ce, pour une durée initiale de 21 jours. Elles n’auront plus à passer par le médecin mais juste à se connecter directement sur le site declare.ameli.fr7. L’idée étant de ne pas surcharger les médecins avec des demandes d’arrêt de travail.

Cependant, il semblerait que toutes ces personnes ne puissent pas faire de demande d’arrêt de travail en ligne. Doctissimo a été contacté par la Ligue contre l’Obésité, qui interpelle le ministre de la Santé dans un communiqué. En effet, les personnes atteintes d’obésité ne peuvent pas avoir accès au dispositif Covid de l’Assurance maladie. Pour cause : elle n’est pas considérée comme une ALD, une affection de longue durée.

« Malgré le très grand nombre de patients hospitalisés en urgence en soins intensifs qui luttent toujours pour leur vie, malgré les multiples décès parmi la population atteinte d’obésité, cette maladie, qui touche plusieurs millions de Français, n’est toujours pas reconnue au titre des Affections de longue durée (ALD) par l’Assurance maladie » déplore l’organisation.  « En effet, contrairement à d’autres pathologies moins exposées au coronavirus, les personnes atteintes d’obésité, et plus particulièrement celles qui ne peuvent pas poursuivre leur activité professionnelle en télétravail, n’ont pas accès à la procédure simplifiée d’arrêt de travail dérogatoire sur le site dédié ». Ainsi, elles doivent se déplacer chez leur médecin pour obtenir un arrêt de travail.

La Ligue contre l’Obésité a donc adressé un courrier à Oliver Véran pour lui demander d’étendre la procédure au public souffrant d’obésité.

Vaccin contre la CoVid-19 (France) : date, efficacité, effets secondaires

Les vaccins Covid-19/coronavirus sont là. Moderna, Pfizer, Astrazeneca …Qui est le plus efficace ? Quelle composition ? Quels effets secondaires ? On fait le point.

Après la validation des vaccins Pfizer/BioNtech et Moderna en Europe, le vaccin Astrazeneca a obtenu l’autorisation de la mise sur le marché conditionnelle du vaccin le 29 janvier.  La commission européenne confirme son efficacité sur les personnes de 18 à 65 ans mais des données concernant l’efficacité sur les populations plus âgées devraient être fournies en février. Par ailleurs, la Grande-Bretagne a lancé le 4 février un essai pour évaluer les réponses immunitaires générées si les vaccins de Pfizer et AstraZeneca étaient combinés dans un calendrier à deux doses selon  Reuters. L’essai permettra de voir les réponses immunitaires d’une dose initiale de vaccin Pfizer suivie d’un rappel d’AstraZeneca et vice-versa à des intervalles de 4 et 12 semaines.

Alors qu’aucun traitement spécifique contre le virus Sars-Cov2 et la Covid-19 n’a encore été trouvé, l’espoir d’endiguer l’épidémie de coronavirus repose principalement sur la course au vaccin. Si les premiers ont été validés d’autres devraient encore arriver afin de pouvoir garantir des doses suffisantes pour toute la population.

En France la campagne de vaccination a début le 27 décembre 2020. Au 17 février 2021, près de 3 330 000 personnes ont été vaccinées dans l’Hexagone.

Vaccins Covid autorisés en France

Vaccin Astrazeneca/Université d’Oxford

  • Principe : Adénovirus en tant que vecteur viral. Baptisé ChAdOx1, lors des phases I et II, puis AZD1222 en phase III, le vaccin Astrazeneca/Oxford est composé d’un adénovirus de chimpanzé (famille de virus qui se transmet par voie féco-orale), modifié pour être inoffensif pour l’homme. Dans le génome de ce virus, les scientifiques y ont injecté la protéine Spike du coronavirus Sars-Cov2. Elle est identifiée comme étant la clé qui permet au virus de s’introduire dans les cellules humaines.
  • Date d’autorisation  : la commission européenne a autorisé la mise sur le marché conditionnelle du vaccin Astrazeneca le 29 janvier.
  • Efficacité  :  Il est le premier vaccin dans la liste des candidats dont le niveau d’efficacité (évalué à 70%) a été confirmée, mardi 8 décembre par une revue scientifique, The  Lancet. Après analyses  de 4 études cliniques, la commission européenne confirme son efficacité sur les personnes de 18 à 65 ans. Des données concernant l’efficacité sur les populations plus âgées devraient être fournies en février afin de décider ou non s’il sera recommandé pour les plus de 65 ans, pour les femmes enceintes et personnes immunodéprimées. Une suspicion d’efficacité moindre avec les variants brésilien et sud-africain appellent à d’autres études.

Vaccin Moderna / NIAID (Etats-Unis)

  • Principe  :  ARN messager
  • Validation : après avoir avancé en urgence la réunion pour la prise de décision l’ Agence européenne du médicament a validé le vaccin Moderna le 6 janvier.
  • Efficacité  : la société de biotechnologie américaine a annoncé que son vaccin était efficace à 94,5%, elle compte en fabriquer 20 millions de doses d’ici à la fin de l’année.

Vaccin Pfizer/BioNTECH

  • Principe : ARN Messager
  • Efficacité : Selon les dernières publications d’essais cliniques de phase III sur 43 538 volontaires, le vaccin est efficace à plus de 90%.
  • Composition : Disponible dans le communiqué de  l’ Agence américaine du médicament.
  • Validation : approuvé en Grande-Bretagne, au Canada, en Arabie Saoudite, USA, Mexique, Singapour. La Commission européenne a accordé une autorisation conditionnelle de mise sur le marché (AMMc) ce lundi 21 décembre 2020, suivant la recommandation de l’Agence européenne des médicaments (AEM).
  • Contre-indications : Toute personne de moins de 16 ans. Les patients allergiques à l’un des composants du vaccin. Toute personne ayant déjà eu « d’importantes réactions allergiques ». La FDA a publié la liste des composants du vaccin Pfizer-BioNTech le 17 décembre 2020.
  • Effets secondaires : A peine la campagne de vaccination débuté que des effets indésirables se sont manifestés.  « deux personnes ayant connu des réactions allergiques importantes ont mal réagi » à ce vaccin, a indiqué mercredi 9 décembre, le directeur médical du service national de santé (NHS) pour l’Angleterre, Stephen Powis. En conséquence, les autorités sanitaires britanniques ont déclaré que le vaccin Pfizer était déconseillé à : « toute personne ayant un historique de réaction allergique importante à des vaccins, des médicaments ou de la nourriture (comme des réactions anaphylactiques ou ceux à qui il a été conseillé de porter un injecteur d’adrénaline) ». Une enquête est actuellement en cours. Les autres vaccins autorisés dans le monde.

Les vaccins Covid autorisés dans les autres pays

Vaccin Spoutnik V

  • Dans quels pays : En Russie, Bélarus, Arménie, Venezuela, Iran, Corée du Sud, Argentine ou Algérie, en Hongrie (exception européenne).
  • Principe : Deux adénovirus en tant que vecteur viraux
  • Quelle efficacité ?  Les Russes ont annoncé une efficacité à 92%. Toutefois, l’institut Gamaleïa est accusé de rompre avec les protocoles habituels pour accélérer le processus scientifique. Plusieurs hauts responsables russes ont annoncé avoir déjà été vaccinés au Spoutnik V. Le 21 décembre, le Directeur général du Fonds russe d’investissements directs, Kirill Dmitriev a déclaré que le vaccin russe s’est révélé efficace contre la nouvelle souche du coronavirus, apparue en Europe. Mais on manque toujours de données scientifiques validées, en dehors des informations dispensées par le  site officiel d’information russe.

Vaccin Coronavac (laboratoire Sinovac en Chine)

  • Dans quels pays ? Chine, au Chili, au Brésil ou encore en Turquie
  • Principe : vaccin vivant atténué
  • Efficacité :  la biotech chinoise a lancé un essai de phase 3 pour le « CoronaVac » sur des milliers de volontaires, notamment au Brésil. Seuls les résultats des phases I et II des essais cliniques ont été publié dans la revue scientifiqueThe Lancet, le 17 novembre. Selon Sinovac, les tests au Brésil ont donné une efficacité globale d’environ 50% (et 80% contre les formes plus graves), mais aucune données n’ont été publiées.

Vaccins Sinopharm (Chine)

  • Dans quels pays ? Les Emirats arabes unis, la Hongrie (exception européenne), le Pérou, le Cambodge ou le Zimbabwe.
  • Principe : vaccin vivant atténué
  • Efficacité : Le laboratoire chinois, a lancé deux projets de vaccins avec des instituts de recherche chinois. La Chine prévoit d’être en capacité d’ici à la fin de l’année de produire 610 millions de doses par an de plusieurs vaccins contre le Covid-19, et a déjà donné le feu vert à une utilisation d’urgence de certains d’entre eux. Le 30 décembre 2020, le laboratoire annonce dans un communiqué que l’un de ses sérums est efficace à 79%. Un chiffre bien inférieur à ceux des vaccins américains ou le vaccin russe.

Vaccin CanSino Biological/Chine (Ad5-nCoV)

  • Quels pays ? Validé au Mexique mais les injections n’ont pas encore été débutées.
  • Principe : adénovirus
  • Efficacité : Les essais de phase 3 ont été  lancés au Mexique, en Russie et au Pakistan. Pas de données disponible.

Bharat Biotech

  • Quels pays ? Utilisé en Inde pour un usage restreint d’urgence.
  • Principe : virus inactivé
  • Quelle efficacité ? Pas de données disponibles. Le contrôleur générale des médicaments en Inde V.G Somani a déclaré au Times of India que « l’approbation n’aurait pas été donné s’il y avait la moindre inquiétude en matière de sécurité ».

Les vaccins encore en cours de test

La pandémie de coronavirus a entraîné un développement et un nombre de tentatives jamais vue pour trouver un vaccin. Voici tous ceux qui sont encore en phase de test de phase I ou II.

Vaccin Novavax NVX-CoV2373 

  • Principe : protéine recombinante
  • Etat d’avancement : Phase III Le laboratoire a fait savoir le jeudi 28 janvier que les résultats des essais cliniques menés en Angleterre sur 15 000 volontaires de 18 à 84 ans ont montré une efficacité de 89,3%. Une efficacité quasi similaire contre le variant britannique devenu la forme principale au Royaume-Uni depuis décembre 2020.

Vaccin Sanofi/ GSK

  • Principe : protéine recombinante
  • Etat d’avancement :  Phase II. Les résultats de la phase II ont été peu satisfaisants, les laboratoires souhaitent revoir leur projet pour améliorer la réponse immunitaire à la hausse. Ils ont annoncé un retard de 3 à 4 mois. Des essais complémentaires seront retenté en février 2021, pour une mise à disposition à la fin de l’année 2021.

Vaccin Covaxin de Bharat Biotech (BBV152)

  • Principe : virus inactivé
  • Etat d’avancement :  Phase III en essai sur des volontaires depuis novembre 2020

Vaccin Johnson & Johnson (Ad26.COV2.S)

  • Principe : adénovirus modifié en tant que vecteur viral
  • Phase : III.  L’américain  Johnson & Johnson, à l’issu de ses essais cliniques de phases trois a assuré, le 29 janvier, l’efficacité de son vaccin à 66% et 84% pour prévenir les formes sévères, qui ne nécessite qu’une seule dose. Les données des essais cliniques n’ont pour l’instant pas été publiées, ni fournies pour demande d’approbation auprès des autorités sanitaires. La demande devrait être déposée dans les jours qui viennent.

Vaccin Institut Pasteur /Merck

  • Principe : Vecteur viral basé sur le vaccin de la rougeole.
  • Etat : Annulé . Dans un communiqué, l’Institut Pasteur associé au laboratoire Merck dans ce projet de vaccin ont annoncé abandonner le projet car les résultats ont montré une production inférieures d’anticorps à celle attendue chez les personnes atteintes de la Covid-19 pendant les essais et en comparaison aux autres vaccins.

Bientôt un vaccin sous forme de spray nasal ?

Bien qu’il ait abandonné le projet de vaccin à vecteur viral, l’Institut Pasteur de Lille, lui poursuit le test d’élaboration d’un vaccin de deuxième génération contre le Covid-19 sous forme de spray nasal. Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm et directeur du Centre d’Infection et d’immunité de Lille, informe à  Europe 1 qu’il est conçu sur le modèle de celui que les chercheurs élaborent actuellement contre la coqueluche. Ce dernier a pour rôle d’empêcher le germe de la coqueluche de pénétrer par le nez.

Avec la même technique, il est possible d’introduire par voie nasale un antigène du coronavirus. « L’idée, c’est en effet de protéger directement par le nez. L’immunité induite localement va bloquer le virus directement à la porte d’entrée », indique-t-il à la radio. « On va immuniser par le nez. On va donner un spray plutôt qu’une injection avec une aiguille dans un bras ». Pour la scientifique, le spray permet d’induire « une réponse immunitaire bloquante ».

Ce type de vaccin sera bon marché et facile à conserver et à transporter« C’est un vaccin qu’on peut conserver très facilement à 4 degrés, voire à température ambiante pendant au moins deux ans, on n’a pas encore été encore au-delà. Donc, c’est évidemment, du point de vue logistique, quelque chose d’intéressant. On n’a pas besoin d’une conservation à moins 80 degrés ». Les recherches, actuellement en stade de développement, se poursuivent. 

Qu’est-ce qu’un vaccin à ARN à messager ?

Jusqu’alors, comme pour le vaccin contre la grippe, on injecte des bouts de virus inactivé ou des cellules virales pour déclencher une réaction du système immunitaire, qui va conduire à la fabrication d’anticorps spécifiques, capables de protéger la personne lorsqu’elle sera infectée par le virus.

La technique ARN à messager, consiste à injecter, un code qui va permettre à l’organisme de fabriquer lui-même une portion inactive du virus et donc susciter une réaction du système immunitaire et la fabrication d’anticorps protecteurs. Ce fragment d’ADN messager va amener les cellules à fabriquer une protéine inactive placée à la surface du virus. L’organisme va reconnaître cette protéine, appelée « spicule » (ou spike en anglais) du virus Sars-Cov-2 qui permet au virus au virus d’entrer dans les cellules humains et induire une réponse immunitaire dont des anticorps protecteurs afin de bloquer son entrée.

Vaccin contre le coronavirus en Chine

Quatre vaccins sont actuellement phase III d’essai sur l’homme. Plusieurs villes chinoises ont annoncé avoir mis à disposition l’un de ses vaccins, celui du laboratoire Sinovac Biotech, dans le cadre d’une campagne de vaccinations d’urgence, pour les personnes voyageant à l’étranger pour le travail ou le personnel soignant. Plusieurs milliers de personnes auraient déjà reçu des doses.

Vaccin contre le coronavirus en Russie (Spoutnik V)

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé dans une vidéo-conférence mardi 10 août que la Russie serait le premier pays a avoir développé un vaccin contre le coronavirus. « Je sais qu’il est assez efficace et qu’il donne une immunité durable », affirme Vladimir Poutine dans sa vidéo. Selon les agences de presse Russes, le vaccin sera disponible à partir du 1er janvier 2021. Lorsque la rumeur de cette annonce courrait déjà pendant les semaines qui ont précédé, des chercheurs ont déjà fait part de leur inquiétude face à la rapidité de validation du vaccin. Interrogé sur le sujet, Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS a déclaré que « tout vaccin et tout médicament à cette fin doivent bien sûr être soumis à tous les différents essais et tests avant d’être homologués pour leur déploiement ». 

Les scientifiques russes testent leur vaccin Spoutnik V, développé au Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie de Moscou. Publiés le 11 novembre 2020 dans un communiqué que le Fonds souverain russe (RDIF) et l’institut de recherche Gamaleïa, les premiers résultats se basent sur 40 000 volontaires. « L’analyse statistique de 20 cas confirmés de nouveau coronavirus, cas répartis entre personnes vaccinées et celles ayant reçu le placebo, indique un taux d’efficacité de 92% pour le vaccin Spoutnik-V après une second dose », selon ce document. Mais ces estimations ne sont que provisoires : les données sont toujours en phase de collecte, les résultats complets n’ont à ce jour (12 novembre 2020), pas encore été publiés. Spoutnik V est actuellement en cours d’essais cliniques de phase III en Bielorussie, aux Emirats Arabes Unis, au Venezuela et en Inde. Des résultats préliminaires ont été publiés en septembre dans la revue The Lancet, mais la revue aurait, après la publication, demandé des compléments d’informations sur la vraisemblance de certains résultats.

Vaccin contre le coronavirus aux Etats-Unis

Outre le vaccin du laboratoire Pfizer d’autres vaccins sont à l’étude aux Etats-Unis. Le Dr Anthony Fauci, conseiller de la crise de la Covid de la Maison Blanche a annoncé dans une vidéo diffusée sur la NBC le 2 septembre 2020, être confiant sur le fait qu’un vaccin « sûr et efficace » serait disponible pour les américains à la fin de l’année. Et cela a été le cas puisque deux vaccins ont déjà reçu une autorisation de mise sur le marché américain : le vaccin Pfizer BioNTech et le vaccin Moderna.

  • Bill Gates souhaite continuer à apporter son aide contre le coronavirus. Dans l’émission américaine The Daily Show with Trevor Noah, il a annoncé vouloir financer les développements de 7 vaccins simultanément, en construisant et fournissant des installations et du matériel. « Notre argent peut accélérer les choses. Même si nous finirons par en choisir au plus deux, nous allons financer des usines pour les sept juste pour ne pas perdre de temps à déterminer lequel fonctionne et ensuite à fabriquer l’usine » a-t-il déclaré selon  The Next Web. La Fondation Bill & Melinda Gates avaient déjà versé des centaines de millions de dollars pour aider la recherche contre le coronavirus, notamment pour le vaccin Ino-4800, projet de la société biotechnique américaine Inovio3. Lors de sa phase 1 de test, le vaccin a été administré à 40 adultes volontaires et en bonne santé, mais il faudra attendre cet été pour connaitre les réponses immunitaires et les données de sécurité de l’étude. Inivio a informé le 6 avril dernier qu’elle pourrait disposer d’un million de doses de vaccin d’ici la fin de l’année pour la recherche ou en cas de situations d’urgence.

Vaccin coronavirus en Australie

  • Un candidat vaccin en première phase d’essai à l’Université du Queensland a été abandonné la semaine du 10 décembre en Australie. Même si les résultats étaient prometteurs, le secrétaire de la Santé Brendan Murphy a expliqué que le vaccin aurait induit des test faussement positifs au VIH. Aucun risque d’avoir réellement le VIH ont confirmé les autorités sanitaire. Le projet du vaccin était d’utiliser une protéine du VIH, mais cette dernière aurait déclenché une réponse d’anticorps induisant en erreur des tests de VIH. Le gouvernement a jugé que cela représentait tout de même un frein majeur pouvant interférer dans le dépistage du VIH et a donc décidé d’abandonner le projet.
  • En Australie, une équipe de chercheurs de l’Institut Murdoch à Melbourne a également entrepris de tester un vaccin utilisé depuis des décennies contre la tuberculose pour vérifier s’il est en mesure de protéger le personnel soignant du coronavirus. En tout, 4000 volontaires du milieu médical vont tester le vaccin. « Bien qu’à l’origine développé contre la tuberculose et toujours administré à plus de 130 millions de bébés chaque année, le BCG accroît également les capacités immunitaires de base de l’organisme, en l’aidant à répondre aux germes avec plus de force », ont expliqué les chercheurs dans un communiqué4 qui espèrent constater une réduction dans la fréquence et la sévérité des symptômes du Covid-19.

Les étapes de fabrication d’un vaccin

Une fois le support obtenu, il faut fabriquer le vaccin spécifique au virus avant de passer aux tests sur les animaux qui permettront de constater s’il est efficace ou non. « C’est à ce moment-là qu’il est important d’avoir le virus car vous pouvez injecter le vaccin puis injecter le virus chez l’animal et voir s’il est protégé« , nous a expliqué Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale à l’Institut Pasteur et responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes. L’isolement des souches du coronavirus 2019-nCoV a été finalisé avec succès depuis janvier 2020 et un temps record grâce à des échantillons prélevés sur les premiers cas français confirmés. L’avantage avec la base de support de vaccin qui est utilisée dans ce cas c’est qu’elle l’a été pour d’autres virus. « Le vaccin entre en phase 3 pour le chikungunya actuellement, c’est-à-dire qu’on a déjà des données qui laissent entendre qu’il est inoffensif chez l’homme« , ajoute Arnaud Fontanet. Du temps de gagné pour les chercheurs par rapport à son éventuelle utilisation si le vaccin testé s’avérait efficace qui sera donc la troisième et dernière phase.

Le mode de fabrication des vaccins dits à ARN Messager permet de gagner du temps. Plus d’informations sur notre article  » Qu’est-ce qu’un vaccin à ARN messager ? »

Les étapes des phases cliniques des vaccins

Pour comprendre où en est l’état d’avancement des vaccins actuellement à l’étude il est important d’avoir en tête à quoi correspond chaque phase.

Il y a d’abord les étapes pré-cliniques : qui consistent à étudier les premières réactions du vaccin contre le virus en laboratoire ou sur des animaux, puis viennent ensuite les étapes cliniques avec des tests sur des volontaires humains.

La phase clinique I : premiers tests cliniques chez un petit groupe de personnes pour voir si le vaccin n’est pas dangereux débutent pour voir si le vaccin est sans danger.

La phase clinique II : le vaccin est testé sur un plus grand nombre de personnes et les chercheurs observent son efficacité contre le virus et le niveau de production d’anticorps. Une première évaluation de la dose efficace et la dose maximale supportable est également conduite.

La phase clinique III : le vaccin doit être testé sur des milliers de personnes. Il sert à confirmer l’efficacité du produit et définir les effets indésirables.

Une fois toutes ces phases passées avec succès, il faut entamer le processus de validation par les autorités nécessaires qui déterminent une autorisation de mise sur le marché. En France, c’est l’Agence nationale du médicament qui a ce rôle.

Comment se passe l’autorisation du vaccin en France ?

Dans le cadre exceptionnel du développement d’urgence que demande la mise en place d’un vaccin contre la Covid-19, l’Agence européenne du médicament (EMA) a mis en place un système « d’examen continu des demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM), autrement appelé « Rolling review », explique l’ANSM.

Au lieu de recevoir les dossiers complets et passer à l’analyse avant la validation, cette fois-ci les autorités sanitaires évaluent au fur et à mesure les informations à propos des vaccins qui leur sont fournis au goutte à goutte. « Cela ne signifie pas que l’on peut conclure rapidement sur l’innocuité et l’efficacité du vaccin. Seule l’évaluation des données issues des études cliniques portant sur un grand nombre de volontaires permettront de s’en assurer », précise l’ANSM.

SI Vaccin Covid : la base de données des patients vaccinés

Pour assurer un suivi des patients vaccinés, une base de données est mise en place le 4 janvier, informe  LCI. Son nom : « SI Vaccin Covid ». Placée sous la responsabilité du ministère des Solidarités et de la Santé et de la Caisse nationale d’assurance maladie, elle permet « la mise en œuvre, le suivi et le pilotage des campagnes vaccinales contre le Covid-19 », comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens. Plus précisément, le dossier national a pour but « l’identification des personnes éligibles à la vaccination »« l’envoi de bons de vaccination »« l’enregistrement des informations relatives à la consultation préalable à la vaccination et l’organisation de la vaccination de ces personnes », précise  le décret n°2020-1690.

Ce ficher concerne les personnes éligibles à la vaccination contre le Covid-19 mais aussi les professionnels du secteur de la santé intervenant dans la vaccination. Il peut être consulté par les personnes réalisant la vaccination, le médecin traitant, les employés de la Caisse nationale d’assurance maladie, la Direction du numérique des ministères chargés des Affaires sociales, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les centres régionaux de pharmacovigilance et le service public d’information en santé. Si d’autres professionnels de santé veulent consulter ces données, ces dernières sont disponibles sous pseudo, pour « assurer la confidentialité de l’identité des personnes ». 

Le ficher a été validée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), a annoncé mardi 29 décembre Thomas Dautieu, directeur de l’organisme, dans un entretien accordé à France Info, et a promis un contrôle « s’assurer que les données ne seront utilisées que dans la gestion et le suivi de la campagne de vaccination ».

Dois-je me faire vacciner si j’ai déjà eu le Covid-19 ?

D’après un communiqué du 18 décembre 2020, la Haute Autorisé de Santé estime qu’ » il n’y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique de la Covid-19. Toutefois, dans le respect des recommandations préliminaires du 30 novembre, ces personnes doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent à l’issue d’une décision partagée avec le médecin« . Toutefois, il faut attendre 3 mois à compter de l’apparition des symptômes du coronavirus.

Pourquoi certains vaccins peuvent être administrés sans avoir l’autorisation ?

Si dans un premier temps, les deux dernières phases cliniques ne permettent pas une première campagne de vaccination ciblée, « dès que suffisamment de données ont été collectées sur la qualité, la sécurité, l’efficacité, l’immunogénicité et la performance du vaccin, un classement pour utilisation en urgence par l’OMS peut être demandé. Ceci permet l’utilisation de produits qui ne sont pas encore autorisés. Il faut aussi tenir compte du fait qu’il faudra planifier en même temps une fabrication à large échelle pour préparer rapidement des centaines de millions de doses« , avait précisé Christiane Gerke, directrice des programmes Vaccins et du département Innovation et développement vaccins de l’Institut Pasteur, lors du premier point presse concernant le coronavirus en janvier 2020.

Covid : 26% des Français refuseraient de se faire vacciner

Un sondage Ifop réalisé pour la consortium Coconel (Coronavirus et confinement : enquête longitudinale) et relayé dans Le Mondea interrogé un échantillon d’un millier de personnes, du 27 au 29 mars dans un premier temps, puis du 31 mars au 2 avril dans un second temps. A la question : « si un vaccin contre le coronavirus était disponible, vous feriez-vous vacciner ? », 6% ont répondu « non certainement pas » et « 20% non probablement pas ».  « Ce refus est plus important chez les femmes, notamment les jeunes, alors que ce sont elles, souvent, qui prennent les décisions vaccinales pour les enfants. Le pourcentage de refus est plus élevé (39 %) chez les 26-35 ans. Un tiers environ des employés et des ouvriers le refuseraient aussi, alors que, chez les cadres et professions intellectuelles supérieures, le taux de refus n’est que de 16 %. », a précisé Patrick Peretti-Watel,  sociologue, directeur de recherches à l’Inserm et coordinateur scientifique du projet Coconel dans les colonnes du Monde.

Pourquoi les vaccins contre le Covid-19 ont mis si peu de temps à être conçus ?

La vaccination contre le Covid-19 est allée vite, trop vite au goût de certains Français. Pourtant, ce n’est pas étonnant, estime le Dr Audrey Richard, docteure en biologie cellulaire et moléculaire, spécialisée en virologie, interrogée par Doctissimo. “Il y a beaucoup de scientifiques dans le domaine de la vaccination, et beaucoup de technologies aussi qui existent et ont été optimisées et testées depuis des années, comme la technique du vaccin à ARN messager. On a su rapidement adapter ces technologies au nouveau pathogène qu’est le SARS-CoV-2. Les laboratoires étaient déjà très avancés. De plus, on a réussi rapidement à identifier le génome du virus.

Comme l’indique la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF), ces vaccins “sont très faciles et rapides à produire. La synthèse est faite en laboratoire sans avoir besoin de manipuler le virus. De plus, une fois le vaccin injecté, la protéine d’intérêt est produite dans nos cellules de façon naturelle ; elle prend donc la conformation (la forme) qu’elle a habituellement et induit une réponse immunitaire complète (anticorps et lymphocytaire T). C’est un avantage par rapport aux vaccins inactivés ou sous-unitaires, et qui induisent une réponse immunitaire uniquement de type anticorps.”

Les vaccins ont été conçus rapidement, et ont été mis sur le marché sans apporter les réponses à toutes nos questions. Mais encore une fois, l’experte insiste : “Dans le contexte actuel, il n’est pas anormal que l’on n’ait pas encore toutes les réponses concernant les vaccins mis sur le marché.” Patience donc…

Effets secondaires : comment sera surveillé le vaccin une fois autorisé ?

Les premières campagnes de vaccination ayant déjà montré des risques d’effets secondaires comme le vaccin Pfizer en Grand-Bretagne ayant causé des réactions allergiques, par exemple, la question de la surveillance du vaccin à l’échelle réelle taraude désormais la population. « Au moment de la mise sur le marché, l’ensemble des effets indésirables liés à un médicament ne sont pas toujours connus, en particulier les effets rares (<1/1000) ou retardés », explique l’ANSM. L’efficacité et les effets indésirables sont donc évalués en continu par l’ANSM depuis le moment où les premières doses sont injectées grâce à 3 canaux principaux :

  • Les alertes données par les professionnels de santé et des patients au système national européen de pharmacovigilance, les études pharmaco-épiémiologiques et au financement de projets de recherches ;

Le site officiel du gouvernement pour déclarer un événement indésirable

  • Une enquête de pharmacovigilance auprès de la population dans toute la France;
  • Des études pharmacologiques réalisées par le Groupement d’Intérêt Scientifique EPI-PHARE (GIS ANSM-CNAM).

En cas d’alerte la balance bénéfice/risque du vaccin sera ré-évaluée par l’Agence européenne du médicament.

Faudra-t-il vacciner les personnes qui ont guéri du coronavirus ?

Cette question soulève celle de l’immunité naturelle et sa durée.  « A l’heure actuelle, cela reste à résoudre. Les études suggèrent une immunité naturelle qui persiste entre 6 et 8 mois, ce qui serait une bonne nouvelle. Mais nous attendons encore les résultats d’essais qui incluent à la fois des personnes séronégatives et d’autres qui ont déjà contracté le virus« , explique Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l’Académie nationale de Médecine, interrogée par Doctissimo.

« Aujourd’hui cependant, on ne fait pas de sérologie systématique donc on risque de vacciner des personnes dans les deux cas. Au fur et à mesure que la connaissance sera plus précise, on pourra prendre en compte cet aspect. Pour le moment, personne n’a les données suffisantes pour trancher scientifiquement« , poursuit l’infectiologue.

Ce que confirme la HAS dans un communiqué publié le 18 décembre 2020. Les données actuelles ne permettent pas de savoir « s’il y a un bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2« . L’institution précise néanmoins que selon leurs données recueillies avec un recul moyen de 3 mois, cela n’entraînerait pas d’effet indésirable grave particulier. « Sur la base de ces arguments, la HAS estime à ce stade qu’il n’y a pas lieu de vacciner systématiquement les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique de la Covid-19. Toutefois, dans le respect des recommandations préliminaires du 30 novembre, ces personnes doivent pouvoir être vaccinées si elles le souhaitent à l’issue d’une décision partagée avec le médecin« , peut-on lire dans le communiqué. Elle recommande cependant d’attendre au moins 3 mois à compter du début des symptômes avant de se faire vacciner. Pour les personnes cas contact, il convient de se faire tester avant d’envisager le vaccin.

Une fois vacciné, combien de temps avant d’être immunisé ?

La plupart des vaccins anti-Covid nécessite deux doses séparées de plusieurs semaines. Comme l’explique à  France Info le Dr Bruno Boyer, président de la section Santé publique au sein du Conseil national de l’Ordre des médecins, « le vaccin immunise théoriquement, il parvient à sa pleine efficacité (95%), une semaine après la deuxième injection. Mais les études qui ont été menées montrent que dès le douzième jour à peu près, on a déjà une immunité qui apparaît, on a déjà un effet protecteur qui apparaît. Et très probablement, des formes de la maladie seraient moins graves si on s’en tenait là« .

L’immunité acquise par l’infection naturelle est-elle plus solide que l’immunité post-vaccinale ?

D’après la Société de Pathologie Infectieuse en Langue Française (SPILF), l’immunité conférée par l’infection au coronavirus est différente d’une personne à l’autre. La durée estimée pendant laquelle la personne possède des anticorps varie selon les données scientifiques. Une étude canadienne publiée le 8 juin 2020 sur bioRxiv parle d’une quantité d’anticorps capables de neutraliser le coronavirus qui diminuerait 6 semaines après l’infection. Mais selon une recherche chinoise publiée 10 jours après dans Nature Medicine, il s’agirait plutôt de deux mois, notamment chez les porteurs sains. Enfin, une étude publiée dans Science estime que les personnes infectées par le SARS-CoV-2 seraient correctement immunisées pendant “plusieurs mois”. Le Dr Audrey Richard, docteure en biologie cellulaire et moléculaire, spécialisée en virologie explique qu’i“il y a très peu de cas de réinfection documentés pour le moment. Cela peut vouloir dire que soit les personnes qui ont été infectées sont encore immunisées et n’ont donc pas pu être réinfectées malgré une exposition au virus, ou bien elles ont, depuis, scrupuleusement respecté les gestes-barrières”.

Les personnes qui ont fait une infection plus grave ont presque toutes des anticorps détectables au moins 6 mois plus tard. C’est pourquoi la HAS a laissé la possibilité de décider au cas par cas si une personne préalablement infectée devait ou non se vacciner”, peut-on lire dans un document de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPLIF). Pour l’entité, “la vaccination entraîne une immunité qui semble initialement comparable à celle des personnes qui ont fait une forme grave mais on ne sait pas dans quelle mesure cette immunité ne persiste plus au-delà de 6 mois.

Faudra-t-il se faire vacciner pour prendre l’avion ?

Cela dépendra des législations des différents pays. Par exemple, en Australie, le ministre de la Santé Greg Hunt a expliqué : « Nous nous attendons à ce que les gens qui viennent en Australie alors que le Covid-19 reste une maladie grave dans le monde soient ou bien vaccinés, ou alors placés à l’isolement ». La compagnie aérienne australienne Qantas a elle annoncé qu’elle demandera aux voyageurs de se faire vacciner « avant de pouvoir monter à bord de l’avion« . En revanche, EasyJet, Japan Airlines et Ryanair n’envisagent pas de mettre en place de telles mesures. « Ce sera donc aux individus de juger », résume la Pr. Anne-Claude Crémieux. « Ils devront faire la balance entre l’envie de se faire vacciner et d’aller dans tel ou tel pays« .

Les différentes phases de vaccination

Le 16 décembre 2020, le Premier ministre Jean Castex a détaillé le plan d’action à l’Assemblée nationale, qui se compose de non pas 5 comme proposé par la HAS initialement, mais 3 phases :

  • La phase 1 lors de laquelle sont prioritaires, les employés et résidents d’EHPAD ainsi que ceux des maisons de retraite et d’hôpitaux, les soignants de plus de 50 ans, les pompiers, les aides à domicile de 50 ans et plus et les personnes âgées de 75 ans pas forcément résidents d’Ephad à partir du 18 janvier.
  • La phase 2 dédiée aux personnes à risque de complications et certains professionnels de santé s’organisera « selon le rythme de livraison des différents vaccins ». Un autre critère sera pris en compte : l’âge. Le vaccin en priorité proposé aux seniors de plus de 65 ans d’abord, puis  les plus de 50 ans ensuite « avec les personnels de santé et du secteur médico-social lorsqu’ils sont âgés de 50 ans et plus« . Précision :  La vaccination concernera « principalement les personnes vivant à leur domicile » ;
  • La phase 3 (la dernière) permettra d’élargir la vaccination à tout le reste de la population avec tout de même une priorité laissée aux « personnes âgées de 50 à 64 ans, soit une partie importante de la population« , mais aussi, dans un second temps, aux « professionnels des secteurs essentiels au fonctionnement du pays en période épidémique » comme les employés « de la sécurité, de l’éducation, de l’alimentaire ». Viendront ensuite « les publics vulnérables et précaires, ainsi que les professionnels qui les prennent en charge, les personnes qui vivent dans des hébergements confinés ou des lieux clos« . En dernier, »le reste de la population majeure ».
  • Enfin, il a été précisé par la HAS, qu’ à ce stade, et « en raison de la faible inclusion (voire de l’exclusion) des femmes enceintes et des moins de 18 ans dans les essais cliniques en cours, la vaccination de ces populations n’est pas priorisée. « 

La première personne vaccinée se prénomme Mauricette, cette femme de 78 ans a reçu la première injection « au sein de l’unité de soins de longue durée de l’hôpital René-Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis), où elle vit« , comme le rapporte  le Parisien. En effet, le 24 décembre,  la Haute Autorité de Santé a rendu un avis positif sur le vaccin Corminaty (nom commercial du vaccin Pfizer-BioNTech), dernière étape avant le lancement de la campagne. Selon cet avis, le vaccin peut « être utilisé chez les personnes de 16 ans et plus (…) du fait de son efficacité et de son profil de tolérance satisfaisant ». La HAS approuve également la « stratégie de priorisation » déjà annoncée par le gouvernement. Cette dernière étape valide ainsi le début de la campagne de vaccination dimanche.

Comment se passe le recueil du consentement dans les EHPAD ?

L’Académie nationale de médecine s’est exprimée sur ce sujet dans un communiqué publié le 24 décembre 2020. Elle rappelle ce principe fondamental : « Aucun acte médical ne peut être effectué sans le consentement de la personne qui en bénéficie. Ce principe s’applique sans réserve à la vaccination : sur la base d’une information claire, loyale et accessible, délivrée par le médecin, il revient à chacun de prendre librement la décision de se faire vacciner ou non« .

Le recueil du consentement se fait en plusieurs étapes :

  • L’évaluation du degré de lucidité. Il doit être établi collégialement par l’équipe de soin et indiqué dans le dossier de chaque résident ;
  • « Quand le degré de lucidité est jugé compatible avec la compréhension de l’offre vaccinale, il faut informer chaque personne lors d’une consultation de pré-vaccination suivie d’autres entretiens individuels si nécessaire, que son âge, et éventuellement son état de santé la rendent prioritaire pour la vaccination, compte tenu d’un rapport bénéfice/risque très favorable« , précise l’Académie. Chaque personne doit être informée avec des termes clairs et doit pouvoir dialoguer avec les équipes de soin. Si à cette issue, elle consent à la vaccination, cela doit être mentionné dans son dossier ;
  • En cas d’impossibilité d’obtenir un consentement éclairé en raison d’un défaut de lucidité, « lorsqu’une personne de confiance, un tuteur ou un proche du résident a été identifié, le dialogue doit s’engager avec ces tiers, de façon claire et transparente, et mettre en valeur le rapport bénéfice/risque de la vaccination. La décision de vaccination ou de non-vaccination sera prise au terme de ce dialogue. (…) Si le résident n’a désigné aucune personne de confiance et ne dispose d’aucun proche, la décision de vaccination revient entièrement à l’équipe de soins qui appréciera son état de santé, l’existence d’éventuelles contre-indications et le bénéfice attendu ». Si le résident a tenu des propos antérieurs au sujet de la vaccination, ces derniers seront également pris en compte par l’équipe de soins.

Et si un résident refuse la vaccination ?

Lors de son allocution du 24 novembre, le président de la République a annoncé que le vaccin ne serait pas obligatoire. Donc si un résident en EHPAD refuse la vaccination « il a le droitSi tout le monde est vacciné sauf quelques-uns, ceux qui sont vaccinés protègent les autres, il y a une immunité de groupe qui se crée dans l’EHPAD. Il est très important que le personnel soit vacciné. En effet, si tous ceux qui rentrent dans l’établissement sont vaccinés, cela diminue considérablement le risque« , précise Pr Anne-Claude Crémieux. La spécialiste des maladies infectieuses précise néanmoins que pour « les personnes dans les EHPAD, qui représentent un tiers des décès, le bénéfice de la vaccination est majeur« .

Quel vaccin est le plus efficace ?

Nous ne disposons pas actuellement de suffisamment de données pour comparer l’efficacité des différents vaccins.

« Pour pouvoir comparer les vaccins, il faudra comparer les résultats des phases III et IV ultérieurement. Les critères seront l’efficacité, la tolérance et la durée de l’immunité. Mais ce dernier critère sera beaucoup plus long à connaître. La disponibilité sera aussi un critère important« , détaille la professeure en maladies infectieuses.

Peut-on espacer les deux doses du vaccin sans risque ?

L’Académie nationale de médecine recommande de ne pas dépasser un intervalle de 3 semaines entre les deux doses. Ce n’est pas l’avis de l’Agence du médicament qui, dans un communiqué du 7 janvier 2021, “considère que le délai d’administration de la seconde dose peut être envisagé entre 21 et 42 jours au vu des circonstances actuelles spécifiques, afin d’élargir la couverture vaccinale des personnes prioritaires”. Pour le premier organisme « au plan collectif, l’obtention d’une couverture vaccinale élargie, mais fragilisée par un faible niveau d’immunité, constituera un terrain favorable pour sélectionner l’émergence d’un ou de plusieurs variants échappant à l’immunité induite par la vaccination« .

En Israël, les risques liés à l’espacement des deux doses ont pu être observés. La docteure Sharon Elrai-Price, cheffe des services de santé publique au ministère de la Santé, a expliqué lors d’un point qu’au 12 janvier, 4500 personnes avaient été diagnostiquées positives au SARS-CoV-2 après avoir reçu une première dose de vaccin. Parmi elles, 375 ont été hospitalisées, dont 244 dans la première semaine suivant leur vaccination, 124 au cours de la deuxième semaine et 7 plus de 15 jours plus tard. « La mutation britannique se propage dans la communauté, et pas seulement chez les personnes qui sont revenues d’Angleterre. Il ne fait aucun doute qu’une partie de l’augmentation de la morbidité est due à la mutation« , a-t-elle affirmé.

Concrètement, sait-on si l’allongement du délai entre les deux doses présente un danger pour les patients vaccinés ? Pour le Dr Audrey Richard, “il n’y a aucun risque sur la santé du patient en elle-même. Par contre, on pourrait, si l’on attend trop longtemps, ne pas atteindre le niveau de protection attendu. Les laboratoires n’ont pas étudié les conséquences d’un délai allongé. Ils ne peuvent pas faire de spéculations sur la protection du vaccin. Si on sort du cadre établi par les études cliniques, on n’a plus de garanties”, nous explique-t-elle.

Comme le rappelle l’Académie nationale de Médecine, “le laboratoire BioNTech rappelle que le taux d’efficacité du vaccin, de 52% après la première dose, s’élève à 95% lorsque la deuxième dose a été administrée à 21 jours, mais ne garantit pas un taux d’efficacité aussi élevé si la seconde injection est différée au-delà”.

Le vaccin est-il obligatoire ?

Emmanuel Macron a enfin répondu à la question du  vaccin obligatoire ou non lors de son allocution du jeudi 24 novembre pour annoncer les  étapes du deuxième déconfinement.

Un employeur peut-il obliger ses salariés à se faire vacciner ?

L’obligation à la vaccination relève de la loi. C’est déjà le cas pour les enfants avec les 11 vaccins obligatoires ou certaines professions citées dans les articles articles L.3111-4 et 3112-1 du Code de la Santé publique, mais également pour le personnel des Ehpad (qui se voient imposer les vaccins contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et la grippe) mais aussi pour les salariés des laboratoires de biologie médicale qui eux reçoivent un vaccin contre la fièvre typhoïde.

Concernant le vaccin contre le Covid-19, un employeur ne peut donc pas obliger ses salariés à se faire vacciner. Il pourrait, en revanche, recommander le vaccin à ses salariés, mais ces conseils n’auraient aucune valeur d’obligation.

Un employeur peut-il l’obliger à rester en télétravail s’il n’est pas vacciné ?

La vaccination contre le Covid-19 n’étant pas obligatoire, il ne peut également obliger ses salariés à rester en télétravail s’ils ne sont pas vaccinés. Il peut toutefois encourager le travail à distance mais la vaccination ne doit pas entrer en compte dans le choix de la mise en place du télétravail. Cette recommandation ne peut se faire que sur proposition du médecin du travail, conformément à l’article R 4426-6 du Code du travail.

Pourra-t-on faire un rappel avec un vaccin différent ?

« Non à ce stade les études de phase III ont été faites avec le même vaccin, les autorisations urgentes délivrées seront donc sur ce modèle« , clarifie Pr Crémieux.

Le vaccin protège-t-il de l’infection et/ou des formes graves ?

« Aujourd’hui les vaccins ont été jugés en phase III sur la capacité à protéger de la maladie. Les études ont donc été bâties pour répondre à deux questions : le vaccin offre-t-il une protection contre le virus ? Quel est ce niveau de protection ?« , rappelle l’infectiologue.

« En parallèle, les firmes communiquent si elles ont ou non recensé des formes sévères dans les groupes vaccinés. Lorsqu’elles disent qu’elles n’en ont pas eu parmi leurs participants, c’est un élément à prendre en compte. Mais le résultat solide est celui qui repose sur le critère principal, à savoir est-ce que l’on va développer la maladie« . La visée du vaccin est donc de protéger de l’infection.

Une personne vaccinée peut-elle être contagieuse ?

Là encore, pour trancher cette question, il faudra attendre que suffisamment de données scientifiques soient collectées. C’est en ce sens que s’est positionnée la HAS, qui rappelle dans un communiqué publié le 30 novembre que « pour que la stratégie vaccinale vise le contrôle de l’épidémie, il est nécessaire d’attendre que les études établissent la preuve que les vaccins ont une efficacité possible sur la transmission du virus« .

Certains experts ont notamment émis des réserves. « Le vaccin stoppe la maladie au niveau des poumons mais pas forcément l’entrée du virus dans le corps, c’est là le problème. Pour qu’il empêche la transmission, il faut qu’il bloque la pénétration du virus au niveau de ces voies aériennes« , explique le professeur Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations, interrogé par le  Parisien.

D’autres sont plus optimistes, rappelant que la réponse immunitaire du corps, ayant déjà été en contact avec le virus, intervient très rapidement. Pour l’instant, le principe de précaution doit donc rester de mise. Pour rappel, l’arrivée d’un vaccin ne dispensera pas pour autant du respect des  gestes barrières.

Le vaccin protègera-t-il sur le long terme ?

« Il est trop tôt pour savoir si les vaccins contre la COVID-19 conféreront une protection à long terme. D’autres travaux de recherche sont nécessaires pour répondre à cette question« , précise l’Organisation Mondiale de la Santé sur son site. « Cependant, il est encourageant de constater que, d’après les données disponibles, la plupart des personnes qui guérissent de la COVID-19 développent une immunité qui offre au moins une certaine protection contre la réinfection – bien que nous ne sachions pas encore à quel point cette protection est forte et combien de temps elle dure« .

« Il faut attendre d’avoir au moins un an de recul pour les premiers vaccinés. Ces derniers sont les participants aux essais de phase II qui datent de mai. Donc vers les mois de mai ou juin prochain, nous aurons des éléments de réponse« , explique Anne-Claude Crémieux.

Le vaccin est-il efficace contre les nouveaux variants ?

Les vaccins permettent-ils aussi de lutter contre les nouvelles variantes ? Pour la britannique et la sud-africaine, « il n’y a à ce stade pas assez d’informations disponibles pour estimer (s’ils font peser) un risque sur l’efficacité des vaccins« , estime l’ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. « Des études en laboratoire sont en cours pour déterminer si ces virus variants ont des propriétés biologiques différentes ou modifient l’efficacité du vaccin », indique l’OMS.

BioNTech et Pfizer ont assuré que leur vaccin était efficace contre la mutation N501Y dans un communiqué le 8 janvier 2021. Car si ces deux variants sont bien différents, ils partagent cette même mutation. « Pour déterminer si les sérums de personnes ayant reçu le vaccin Pfizer-BioNTech COVID-19 pouvaient neutraliser le SARS-CoV-2 avec la mutation N501Y, un virus avec cette substitution a été généré (…). Les sérums de 20 participants de l’essai de phase 3 précédemment rapporté ont neutralisé le virus avec la mutation et neutralisé le virus sans la mutation », signale le communiqué. Ainsi, « la mutation clé N501Y, qui se trouve dans les variantes émergentes du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud, ne crée pas de résistance aux réponses immunitaires induites par le vaccin Pfizer-BioNTech« .

Mais cette information a des limites.  Et pour cause : l’expérience n’incluait pas l’ensemble des mutations trouvées dans les souches du Royaume-Uni et de l’Afrique du Sud. L’étude ne suffit donc pas à conclure que l’efficacité du vaccin sera la même que contre le virus classique.

Concernant le variant du Royaume-Uni, les chercheurs sont rassurants.  « Pour le moment, il n’existe aucune preuve suggérant que ce vaccin ne soit pas efficace contre la nouvelle variante » a indiqué la directrice générale de l’Agence européenne des médicaments, Emer Cooke. « A priori, il n’y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficacesLes anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent, c’est-à-dire le Pfizer-BioNTech et le Moderna, ne ciblent pas cette zone mutée du virus (…) À ce stade nous n’avons pas identifié de variant du virus dans le monde sur lequel les vaccins ne sont pas efficaces » a de son côté déclaré Olivier Véran sur Europe 1 fin décembre. Le Gouvernement a également signalé que « le variant génétique ne semble pas entraîner, à ce stade des connaissances, une gravité accrue ou une résistance au vaccin ».

C’est une mutation présente chez la variante sud-africaine qui préoccupe les spécialistes du point de vue de l’efficacité des vaccins. Appelée E484K, elle pourrait aider la variante « à contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination« , a expliqué lundi 11 janvier le Pr François Balloux, de l’University College de Londres, cité par l’organisme britannique Science Media Centre. “La E484K, identifiée en laboratoire, a été liée à une diminution voire à une résistance du sérum de convalescents, c’est-à-dire du sang de personnes qui ont été infectées par la souche non mutante et qui ont développé des anticorps » décrypte la Pre. Anne-Claude Crémieux.

“Le fait que cette mutation a été observée en laboratoire comme pouvant avoir un impact sur la neutralisation du sérum de convalescents inquiète particulièrement. Quelles seront les conséquences précises sur le vaccin ? On attend de voir… C’est une vraie interrogation. Même si les virologues s’accordent pour dire que tous les vaccins suscitent la production de nombreux anticorps, on préférerait avoir les résultatsdéclare-t-elle.

Y aura-t-il suffisamment de doses pour l’Europe, pour la France ?

Selon l’Académie nationale de médecine, « la Commission européenne a engagé 6 accords de pré-achat pour mettre 1,5 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19 à la disposition des Etats membres, dont 200 millions pour la France. »

La Commission européenne a détaillé sur son site avoir réservé, « une fois que leur innocuité et leur efficacité auront été démontrées » :

  •  Pour le vaccin de l’entreprise pharmaceutique AstraZeneca, « 300 millions de doses au nom des États membres, avec une option d’achat de 100 millions de doses supplémentaires » ;
  • Pour celui des laboratoires Sanofi-GSK, « jusqu’à 300 millions de doses » ;
  • Pour celui de la filiale de la société pharmaceutique Johnson & Johnson, la Commission a réservé 200 millions de doses avec une option de 200 millions de doses supplémentaires ;
  • Pour le vaccin de BioNTech-Pfizer, le contrat « prévoit l’achat initial de 200 millions de doses pour le compte de l’ensemble des États membres de l’UE, ainsi que la possibilité d’acheter jusqu’à 100 millions de doses supplémentaires » ;
  • Pour le candidat de la société pharmaceutique Curevac, « ce contrat prévoit l’achat initial de 225 millions de doses (…), ainsi que la possibilité de demander jusqu’à 180 millions de doses supplémentaires« ;
  • Pour le vaccin de Moderna, « le contrat prévoit l’achat initial de 80 millions de doses (…), ainsi que la possibilité de demander jusqu’à 80 millions de doses supplémentaires« .

La répartition des doses entre les différents pays européens se fera au prorata du nombre d’habitants. Selon ce principe, la France devrait bénéficier de 15% de la commande. Interrogée sur  BFMTV le 27 novembre, la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher a détaillé : « Quand 100 millions de vaccins sont livrés à l’Europe, 15 millions sont livrés à la France, automatiquement« .

Selon les informations du  Figaro cependant, ce critère de répartition est établi en théorie. La pratique devrait permettre de revoir la distribution en fonction de l’intensité de la circulation du virus dans chaque pays.

« On ne sait pas encore exactement combien de doses de vaccin contre la COVID-19 seront nécessaires. Pour la plupart des vaccins contre la COVID-19 actuellement testés, deux doses doivent être administrées« , précise l’OMS.

A la question visant à savoir s’il y aurait des risques de pénuries en France, Agnès Pannier-Runacher tient un discours rassurant, indiquant : « Nous nous sommes assurés que la quasi-totalité des vaccins et tous les ingrédients soient produits en Europe, pour ne pas avoir de difficultés d’approvisionnement« , comme le rapporte  France Info. « Trois des vaccins auront une fabrication en partie en France (…) en Eure-et-Loir, en Indre-et-Loire, et dans la région de Lyon« , a-t-elle précisé à BFMTV.

Pfizer ne pourra pas fournir les 100 millions de doses initialement annoncées pour 2020

Le laboratoire Pfizerrevoit à la baisse sa capacité de production avant la fin de l’année. Le géant américain envisageait de fournir 100 millions de doses de vaccin en 2020, il ne pourra en délivrer que la moitié, soit 50 millions, comme le relaie le Wall Street Journal.

« La mise à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement des matières premières a pris plus de temps que prévu« , a déclaré une porte-parole de la société. La cause : certains éléments entrant dans la production du vaccin ne correspondaient pas aux normes établies.

Le président sortant américain, Donald Trump, a quant à lui signé un décret le 8 décembre 2020, pour donner la priorité d’approvisionnement aux Etats-Unis.

En revanche Pfizer prévoit toujours la production de plus d’un milliard de doses en 2021.

Comment savoir si le vaccin est sûr ?

« Le vaccin est récent, c’est normal de se poser des questions« , rassure Pr Crémieux. « C’est pour cela qu’il est important de suivre la pharmacovigilance, quand on passe de 40 000 personnes vaccinées en phase III à plusieurs millions, on peut identifier des effets indésirables rares. Mais il faut comprendre qu’aujourd’hui, la vaccination s’adresse à des personnes dont le risque de décès du virus est réel. Pour ces sujets à risque, la balance bénéfice/risques penche largement vers les bénéfices. Quand on arrivera à des populations pour lesquelles cette balance est moins évidente, comme pour les sujets plus jeunes, on aura le recul suffisant pour décider« , poursuit-elle.

« On va avoir un vaccin qui en un an, va être administré à des millions de personnes donc on va vite avoir des données qui permettent de documenter la sécurité de ces vaccins sur un nombre très important de personnes« , conclut Pr Anne-Claude Crémieux.

Contrôle des essais cliniques : comment ça se passe ?

Lorsque les vaccins sont prêts à être testés sur l’humain, les laboratoires doivent faire valider leur protocole par l’autorité sanitaire compétente. En France, il s’agit du Comité de protection des personnes (CPP), composé de médecins et d’associations d’usagers et de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une fois cette étape validée, les essais peuvent commencer dans des centres cliniques habilités : centres hospitaliers ou centres de recherche publics. Les équipes médicales sollicitées pour ces essais sont totalement indépendantes des laboratoires. Chaque hôpital envoie ensuite son compte-rendu, notamment sur l’efficacité du vaccin, au laboratoire qui pourra ensuite déposer son dossier auprès des agences sanitaires qui le feront alors examiner à leur tour par des experts, comme l’indique  France Info. Pour le vaccin contre le coronavirus, c’est l’agence européenne des médicaments qui est chargée d’examiner les demandes d’autorisation de mise sur le marché.

Asymptomatiques : qui sont les porteurs sains du Covid-19 ?

Une personne peut être infectée par le coronavirus, développer le Covid-19, mais être asymptomatique, c’est-à-dire ne pas présenter de symptômes. C’est ce qu’on appelle un porteur sain.  

Qu’est-ce qu’un porteur sain ou patient asymptomatique ?

Depuis le début de l’année, la France comme les autres pays du monde, est frappée par une épidémie de Covid-19. Cette maladie est due à une infection au coronavirus SARS-CoV-2. Dans la plupart des cas, quand une personne est contaminée par le virus, elle développe des symptômes. Ces signes cliniques varient d’un organisme à l’autre : fièvre, maux de tête, maux de gorge, perte du goût et de l’odorat, toux sèche, fatigue, essoufflement, frissons, troubles digestifs avec ou sans nausées ou encore conjonctivite. La majorité des cas confirmés en laboratoire, 80% selon l’OMS, présente “des formes légères à modérées” de Covid-19.

Aussi, entre 20 et 50% des patients selon les études, ne ressentent aucun signe clinique.  Entre 30 et 50 % des cas développeraient des infections de manière asymptomatique, selon le Pr. Liam Smeeth, membre de l’Académie des sciences médicales du Royaume-Uni. En France, le chiffre est largement plus bas. Selon Santé publique France, les formes asymptomatiques concernent 24,3% des infections. Une part « importante » et « hautement variable« , souligne l’organisme officiel qui s’appuie sur la lecture de cinq études menées au Japon, en Italie, en France et aux Etats-Unis.

Le profil des personnes asymptomatiques

Le 27 mai 2020, une étude menée par une équipe chinoise du département des maladies infectieuses de l’hôpital Zhongnan et publiée dans la revue JAMA, s’est intéressée au profil des porteurs sains. Les chercheurs ont étudié les données issues d’un suivi de contacts effectué à Wuhan, à partir de 26 foyers de transmission virale. 33 des 78 patients se sont révélés asymptomatiques, soit 42,3% des volontaires. Selon les observations des scientifiques :

  • Il s’agissait majoritaire de femmes (66,7%) ;
  • L’âge médian était de 37 ans contre 56 ans pour les cas symptomatiques ;
  • Une seule personne souffrait d’une maladie du foie ;
  • Ils présentaient un taux plus élevé de lymphocytes T auxiliaires ou CD4+ (qui ont un rôle essentiel dans la réponse immunitaire) que les personnes avec des manifestations physiques.

Attention, cette étude apporte des précisions, mais pas de réponse concrète : elle se base sur une petite cohorte de patients. En Chine, en France ou ailleurs, tout le monde peut être asymptomatique et doit donc faire attention à respecter les mesures sanitaires.

Pourquoi certains n’ont pas de symptômes ?

Comme nous l’explique le Pr. Anne-Claude Crémieux, professeure de maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis à Paris et membre de l’Académie nationale de Médecine, “on ne sait pas, comme d’ailleurs on ne le sait pas pour l’ensemble des maladies infectieuses” comme c’est le cas avec la varicelle, la grippe ou encore la mucoviscidose pour lesquelles certaines personnes sont porteuses saines.

Les enfants, majoritairement asymptomatiques ?

La question se pose notamment chez les parents inquiets d’envoyer leurs enfants à l’école. Dans la communauté scientifique, les chercheurs tentent de trouver une réponse, mais beaucoup d’études se contredisent. Tout de même, il semblerait que les jeunes patients infectés par le coronavirus développent plutôt des formes légères de Covid-19. C’est ce qu’a remarqué en France, l’étude Ped-Covid coordonnée par l’hôpital Necker de l’AP-HP à Paris et l’Institut Pasteur menée auprès de 775 enfants de 0 à 18 ans. 69,4% de ces enfants n’ont pas eu eu de symptômes évocateurs. « Cette étude confirme que le plus souvent les jeunes enfants, lorsqu’ils sont infectés par ce nouveau coronavirus, ne développent pas de symptômes de la maladie ou présentent des symptômes mineurs qui peuvent ne pas conduire à évoquer le diagnostic. Les signes très caractéristiques que sont la perte du goût et la perte de l’odorat, n’ont jamais été observés chez les enfants de moins de 15 ans » a indiqué Bruno Hoen, co-auteur de l’étude et directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur.

Problème : ces patients, jeunes ou moins jeunes, ne savent pas forcément qu’ils sont infectés et peuvent contaminer leur entourage.

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Les personnes asymptomatiques sont-elles contagieuses ?

C’est la grande question. Patients symptomatiques ou asymptomatiques, tout le monde doit respecter les mesures barrière, le port du masque et l’isolement de sept jours en cas de test positif. Mais lorsqu’il s’agit de savoir si les personnes ne présentant pas de symptômes sont aussi contagieuses que celles qui développent des signes cliniques, les scientifiques ne s’accordent pas sur la même réponse.

Le 3 mars 2020, au début de l’épidémie, le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé, indiquait que « pour être contagieux, il faut quand même excréter des gouttelettes, c’est-à-dire tousser, éternuer. Et donc quelqu’un qui n’a pas de symptôme certes pourrait être porteur – c’est très probable et on en trouve de temps en temps avec des formes extrêmement peu symptomatiques – mais finalement a peu de moyens de diffuser le virus« .

Ce qui n’est pas l’avis de certains chercheurs. Une étude du l’Université de l’Ulsan College of Medecine en Corée du Sud publiée en ligne le 15 décembre 2020 dans la revue  Thorax a comparé la charge virale de patients porteurs sains et de personnes avec symptômes du Covid-19. Selon les résultats basés sur l’observation de 213 porteurs sains et 172 malades symptomatiques, « environ un cinquième des individus sans symptômes sévères étaient asymptomatiques et leur charge virale était comparable à celle des patients symptomatiques« .

Mais des observations menées le 18 décembre 2020 dans The Lancet basées sur l’analyse des données de dépistage de Singapour (où le traçage des cas contact est important et ou des tests sont réalisés très fréquemment) ne sont pas allées dans ce sens. Les scientifiques se sont intéressés aux cas contacts de personnes atteintes du Covid-19, testés et mises en quarantaine entre le 1er et le 11 octobre. Ils ont comparé les cas contacts de personnes symptomatiques et ceux de porteurs sains. « Nos résultats suggèrent que les personnes atteintes de COVID-19 asymptomatiques sont infectieuses mais pourraient être moins infectieuses que les cas symptomatiques« , écrivent les auteurs de la recherche.

Une très grande étude chinoise menée auprès de près de 10 millions de résidants de Wuhan, foyer épidémique du Covid-19, s’est basée sur les résultats de dépistage des acides nucléiques du virus SARS-CoV-2 à l’échelle de la ville entre le 14 mai et le 1er juin 2020. « Tous les cas positifs asymptomatiques, les cas à nouveaux positifs et leurs contacts étroits ont été isolés pendant au moins 2 semaines jusqu’à ce que les résultats des tests d’acide nucléique soient négatifs. Aucun des cas positifs détectés ou de leurs contacts étroits n’est devenu symptomatique ou nouvellement confirmé avec COVID-19 pendant la période d’isolement« , indiquent les auteurs de l’étude publiée dans Nature. Selon les observations des scientifiques, « il n’y avait aucune preuve de transmission de personnes asymptomatiques positives à des contacts étroits retrouvés« .

Enfin, selon une étude publiée le 7 janvier 2021 dans  Jama Network, plus de la moitié (59%) des infections viendrait de personnes asymptomatiques. Soit parce qu’ils sont en période d’incubation, soit parce qu’ils ne développent jamais de symptômes bien que porteurs du virus.

À l’heure actuelle, difficile d’apporter une réponse concrète et validée par l’ensemble de la communauté scientifique. Les méthodes expérimentales varient, offrant des résultats divers.

Pour être certain.e de protéger ses proches, respectez strictement les mesures sanitaires.

Comment et quand s’isoler ?

La durée d’incubation, soit la période entre le moment où l’individu est contagieux et l’apparition des premiers symptômes du Covid-19 est de 3 à 5 jours, et peut aller jusqu’à 14 jours chez certains. Ces personnes asymptomatiques sont “contagieuses au moment où elles sont infectées sur une durée semblable à celle des personnes symptomatiques, peut-être même un peu plus, indique le Pr Crémieux. Mais, comme il n’y pas de manifestation de la maladie, “on ne peut pas dater le jour de contamination”, précise-t-elle.

Un vrai casse-tête pour les médecins et les autorités sanitaires françaises. Ces dernières considèrent, pour déterminer la période d’isolement d’un malade avec des symptômes, qu’il est contagieux dès la phase pré-symptomatique, soit deux jours avant de ressentir les premiers effets du Covid-19. Il peut transmettre le virus à ses proches jusqu’à sept jours après l’apparition des premières manifestations.

Mais alors, difficile de déterminer la période lors de laquelle un individu qui n’a pas de signes cliniques peut transmettre le SARS-CoV-2. Selon l’étude chinoise menée en mai 2020, la durée de convalescence (période de transition entre la fin de la maladie et le retour à un état de bonne santé) des patients asymptomatiques serait de 9 jours, et la durée de l’excrétion virale (l’expulsion des particules virales du corps) serait de 8 jours. D’après les auteurs, les dommages subis par le système immunitaire semblent moins importants que lorsque l’organisme fait face à une et que des symptômes se développent.

Sans véritable réponse, la meilleure attitude pour protéger les autres est de respecter scrupuleusement des mesures barrière.

Comment protéger ses proches ?

Je ne sais pas si je suis malade et si je suis susceptible d’infecter les autres

Encore une fois, la seule solution est de respecter à la lettre les mesures barrières. Bon nombre d’études scientifiques ont prouvé que se laver les mains très régulièrement, respecter une distanciation physique de plus d’un mètre avec les autres personnes, porter un masque dans les endroits confinés comme à l’extérieur permet de réduire le risque de transmission du coronavirus. Il faut aussi éviter le plus possible de fréquenter des personnes à risque de développer des formes sévères de la maladie.

Je suis cas contact, mais ne présente pas de symptômes

Autre mesure essentielle, notamment pour les porteurs sains qui sont également cas contact : l’isolement. Ainsi, si une personne asymptomatique qui a été en contact avec un cas dont le test RT-PCR a été positif, doit suivre cette démarche :

1 – Réaliser elle aussi le test RT-PCR :

  • Si elle vit avec la personne malade : le plus rapidement possible pour confirmer ou non une infection au Covid-19 ;
  • Si elle ne vit pas avec l’individu infecté par le coronavirus : 7 jours après le dernier contact avec le malade (il est inutile de le faire avant car s’il est effectué trop tôt, il peut être négatif alors qu’il y a infection).

2 – S’isoler, dans les deux cas :

Il faut rentrer immédiatement à son domicile et éviter les sorties jusqu’aux résultats de l’examen. Il est conseillé de prendre deux fois par jour sa température, même si l’on n’a pas de maux de tête, ou que l’on ne pense pas avoir de la fièvre.

Le résultat est positif : le patient reste isolé 7 jours après la date du test s’il n’a pas de symptôme. Si au cours de l’isolement, il présente des signes cliniques, la période s’allonge d’une semaine encore.

Le test est négatif : dans le cas où le cas contact n’est pas domicilié au même endroit que la personne infectée, il peut mettre fin à l’isolement. Par contre, l’isolement de 7 jours est recommandé si le cas contact vit sous le même toit que le malade. Après cette septaine, il doit refaire un test RT-PCR. La personne est autorisée à ressortir en respectant les mesures barrières et le port du masque, si son examen est négatif et qu’elle ne présente pas de symptômes du Covid-19.