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Coronavirus : à Madagascar, le « remède » d’Andry Rajoelina coule à flots



Quelques jours après son lancement officiel, le Covid-Organics (CVO) du président Andry Rajoelina est distribué gratuitement dans les rues et les écoles malgaches. Malgré les interrogations que suscite ce « remède miracle ».

Il est midi, ce 24 avril, lorsqu’un pick-up dédié à la lutte contre le coronavirus pénètre dans la cour du lycée Jean Joseph Rabearivelo, en plein cœur d’Antananarivo. À l’arrière du véhicule, deux militaires et leur fusil d’assaut gardent le précieux chargement : un tonneau blanc contenant 250 litres de « remède » contre le Covid-19.

Les hommes en treillis transvasent le liquide dans des seaux. Les élèves, vêtus de blouses bleues, sont déjà alignés sur plusieurs colonnes : un par un, ils remplissent leur bouteille vide, imitant leur proviseur qui a montré plus tôt.

Le 20 avril, c’est le président Andry Rajoelina, lui-même, qui lançait le Covid-Organics (CVO), un « remède traditionnel amélioré, curatif et préventif » contre le coronavirus, selon ses mots. Officiellement développé par l’Institut malgache de recherche appliquées (Imra), il s’agit d’une tisane à base d’artemisia et d’autres plantes tenues secrètes. On le trouve en version liquide ou à infuser, avec une posologie définie.

Distribution gratuite

C’était il y a tout juste une semaine, mais le CVO produit déjà des effets sociaux visibles. Les autorités en distribuent dans les écoles – depuis leur réouverture progressive, le 22 avril – et dans la rue, dans les régions d’Antananarivo, de Fianarantsoa, et de Toamasina, les zones les plus touchées par la pandémie.

Dans toute la capitale, le liquide coule à flots, gratuitement. Les Malgaches font la queue pour se servir directement dans des bidons installés par les autorités, provoquant des scènes qui rappellent à certains, avec humour, la distribution de la potion magique du druide Panoramix. « Ce remède est très efficace », assure Sahondra, une vendeuse de rue. « On est fiers d’être Malgache et d’avoir conçu le CVO », s’exclame un autre commerçant. Les supermarchés qui disposent du fameux liquide n’ont aucun mal à l’écouler auprès d’un public plus aisé.

La découverte du remède a aussi poussé les autorités à assouplir le confinement. En théorie, les gens peuvent circuler librement jusqu’à 13 heures seulement. Mais dans les faits, Antananarivo a quasiment retrouvé son vrai visage, surtout dans les quartiers populaires. Les innombrables marchands attendent souvent que la police les déloge pour plier bagage. Les client se pressent dans les gargotes jusqu’à la nuit. Et il n’est pas difficile de pénétrer dans des bars clandestins.

Déconfinement partiel

L’assouplissement du confinement a permis de relancer une bonne partie de l’économie. Néanmoins, sur le plan sanitaire, certains s’interrogent sur un relâchement prématuré. « Nous avons réagi à temps pour maîtriser les cas importés depuis l’étranger avant la fermeture des frontières. Nous avons également effectué des dépistages massifs », assure la directrice de cabinet du président, Lova Ranoromaro.

Elle ajoute que le déconfinement partiel s’accompagne de mesures sanitaires obligatoires comme le port du masque, le respect de la distanciation sociale, et la distribution du CVO pour protéger la population. Depuis ce 27 avril, les forces de l’ordre sanctionnent d’ailleurs les individus qui se promènent sans masque à quinze minutes de travail d’intérêt général.

Le « remède » de Rajoelina est toutefois pris avec beaucoup de distance par certains, tandis que d’autres n’y croient tout simplement pas. « Nous sommes évidemment en faveur d’une médecine africaine contre le coronavirus, mais nous n’avons pas de preuve que la recherche sur le CVO a été rigoureuse », constate Faraniaina Ramarosaona, coordinatrice du mouvement Rohy, de la société civile.

L’Imra n’a en effet publié aucun papier détaillant les protocoles. Et l’efficacité curative du CVO n’aurait été observée que sur deux personnes avant son annonce, selon les déclarations du président Rajoelina. « Nous l’avons proposé à une vingtaine de malades et, depuis le lancement, d’autres l’ont demandé, ajoute aujourd’hui Lova Ranoromaro, qui assure que « leur état de santé s’améliore ».  Au 26 avril, le pays compte 53 cas actifs, aucun décès et 71 guérisons. Reste à savoir si l’efficacité de ce « remède » sera confirmé dans les prochaines semaines.

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