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Confession intime : La première aube de ma femme…



L’honneur de toute une vie ou le déshonneur à jamais…Le risque est si grand qu’il n’est pas quantifiable. C’est le poids du monde sur les frêles épaules d’une pauvre jeune fille. C’est sa première aube d’après mariage et elle sera jugée non pour ce qu’elle accomplira de bon ou de mauvais dans son futur ménage, mais pour sa capacité d’avoir pu garder sa “cage” inviolée.

On fut réveillés brusquement après la prière du Fajr par des bêlements d’un mouton. Des coups retentissent sur la porte de la chambre. Je me lève pour ouvrir pendant que Madame est en position fœtale, recroquevillée sur elle-même. Je me sens coupable et fautif sur ce coup la. Sa tante paternelle entre en premier avec des chants la glorifiant puis les griots de la famille. J’entends​ les paroles : “Louma Geudieu Guiss Ndaaw, Khalei bou fess teu yeureum ndeyam ; Laabane Fadiar sa badiene nieuwe sa yaye di maayei” Les bruits du bongo et des bols accompagnent les chants. Elle n’est pas seule des cantatrices l’accompagnent.

Elle est glorifiée élevée devant tout le monde, on loue son éducation sans faille son respect et surtout sa bravoure pour échapper aux tentations et aux plaisirs de sa jeunesse. Mais ce n’est une surprise pour personne : Yaye dja Ndeye dja dit-on. Tout le monde connait sa mère qui débarquée de son village a été une femme et une mère exemplaire qui a pu supporter la pauvreté et les accès de colère de son mari. Cela lui est reconnu dans tout le quartier et son nom est connu de partout.

D’ailleurs la voilà qui laisse échapper des larmes émue sans doute d’avoir réussi avec sa fille dans une période où ses pairs élèvent un enfant seul par refus de paternité ou d’autres carburent au Norlevo mais ne pensent pas aux MST et enfin ou d’autres prennent les hommes pour des Cartes bancaires ambulantes. La griotte n’en finit pas de lui chanter des éloges.

Je la vois qui même avec la douleur se relève pour mieux écouter les conseils qu’on lui distribue. On lui met un pagne sur la tête. J’avais prévu cela, heureusement et je distribue tous mes billets. Je suis gêné et fier car en fait en élevant ma femme on m’élève, moi son mari et grâce à cela je lui offrirais le meilleur cadeau au monde : mon amour et l’assurance d’être mon unique et seule femme.

Depuis petit j’en rêvais et voilà que c’est la réalité. Les petites filles du quartier sont toutes là aussi admirant leur aînée. Elles savent maintenant que ce jour pourrait bien être le sien cela à condition de rester chastes.
On m’explique qu’on doit lui faire des bains puis la masser. Ensuite avec des robes amples elle prendra des forces avec du rouyy, du fufu et que d’ici deux jours, elle reviendra.

Je suis l’homme le plus heureux au monde et en attendant je sors aller chercher de quoi faire que cette femme là qui m’a attendu toute la vie ne manque de rien, ne verse aucune larme et ne soit jamais triste. Je m’efforcerai d’être l’homme parfait pour elle !

Anonyme

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