Tous les experts militaires de bonne foi admettent aujourd’hui que la France, quatrième exportateur d’armes dans le monde, un rang qu’elle maintient alors qu’elle a chuté à la sixième place des puissances économiques, s’est montrée bien imprudente en parachutant à l’aveugle dans le désert libyen, en juin 2011, des dizaines de tonnes d’armes à destination des rebelles combattants Kadhafi. Nicolas Sarkozy, qui est un homme impatient, était alors pressé d’en finir avec son nouvel ennemi, le Guide Libyen.
Une pluie d’armes tricolores
Jusqu’à ces largages, les conteneurs d’armement étaient livrés par le Qatar (tiens, le revoilà) et les Emirats Arabes Unis (où l’ancien président exerce ses talents de conférencier) par avion à Benghazi, puis par bateau jusqu’à Misrata, ville tenue par les insurgés. Les parachutages français furent effectués dans le djebel Nefoussa, non loin de la frontière tunisienne. On largua en masse des lance-roquettes, des fusils d’assaut, des mitrailleuses et surtout des missiles antichars Milan. En utilisant un système très sophistiqué, avec un petit parachute qui s’ouvrait à 200 mètres du sol, se vantaient alors les militaires français.
Dans cette région réputée pour être un fief islamiste, ces colis tombés du ciel furent accueillis comme une bénédiction, notamment par Mounir el-Haidara, l’un des émirs les plus célèbres du djihadisme tunisien. Grâce au téléphone arabe, une grande partie des armes furent détournées de leur véritable destination et recyclées, comme le dit si bien l’ambassadeur de France au Cameroun, dans le « trafic illégal », à destination d’Aqmi, Boko Haram et consorts. Voilà comment l’armée française au Mali et l’armée tchadienne au Cameroun se sont retrouvées face à des mitrailleuses tricolores.
Le tragique aveuglement des gouvernants français ne s’arrête pas là. Il faut en effet rappeler que le colonel Muammar Kadhafi fut toujours un excellent client (hors les périodes d’embargo) des industries françaises d’armement. Quelques mois après son arrivée au pouvoir en 1969, il avait fait un gros chèque pour acquérir 82 Mirage à Dassault. Dans les années 80, de luxuriants contrats aboutirent à la livraison de missiles sol-air Crotale II et de vedettes lance-missiles. Kadhafi redevenu fréquentable en 2004, les commandes reprirent de plus belle.
Comment Sarkozy a armé Boko Haram pour attaquer le Cameroun et le Tchad
Tous les experts militaires de bonne foi admettent aujourd’hui que la France, quatrième exportateur d’armes dans le monde, un rang qu’elle maintient alors qu’elle a chuté à la sixième place des puissances économiques, s’est montrée bien imprudente en parachutant à l’aveugle dans le désert libyen, en juin 2011, des dizaines de tonnes d’armes à destination des rebelles combattants Kadhafi. Nicolas Sarkozy, qui est un homme impatient, était alors pressé d’en finir avec son nouvel ennemi, le Guide Libyen.
Une pluie d’armes tricolores
Jusqu’à ces largages, les conteneurs d’armement étaient livrés par le Qatar (tiens, le revoilà) et les Emirats Arabes Unis (où l’ancien président exerce ses talents de conférencier) par avion à Benghazi, puis par bateau jusqu’à Misrata, ville tenue par les insurgés. Les parachutages français furent effectués dans le djebel Nefoussa, non loin de la frontière tunisienne. On largua en masse des lance-roquettes, des fusils d’assaut, des mitrailleuses et surtout des missiles antichars Milan. En utilisant un système très sophistiqué, avec un petit parachute qui s’ouvrait à 200 mètres du sol, se vantaient alors les militaires français.
Dans cette région réputée pour être un fief islamiste, ces colis tombés du ciel furent accueillis comme une bénédiction, notamment par Mounir el-Haidara, l’un des émirs les plus célèbres du djihadisme tunisien. Grâce au téléphone arabe, une grande partie des armes furent détournées de leur véritable destination et recyclées, comme le dit si bien l’ambassadeur de France au Cameroun, dans le « trafic illégal », à destination d’Aqmi, Boko Haram et consorts. Voilà comment l’armée française au Mali et l’armée tchadienne au Cameroun se sont retrouvées face à des mitrailleuses tricolores.
Le tragique aveuglement des gouvernants français ne s’arrête pas là. Il faut en effet rappeler que le colonel Muammar Kadhafi fut toujours un excellent client (hors les périodes d’embargo) des industries françaises d’armement. Quelques mois après son arrivée au pouvoir en 1969, il avait fait un gros chèque pour acquérir 82 Mirage à Dassault. Dans les années 80, de luxuriants contrats aboutirent à la livraison de missiles sol-air Crotale II et de vedettes lance-missiles. Kadhafi redevenu fréquentable en 2004, les commandes reprirent de plus belle.
Lire Aussi: Silvio berlusconi affirme la chute de kadhafi etait un complot francais
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