Depuis sept ans, de premières élections législatives et municipales sont en vue au Cameroun, et ce sera le 9 février prochain. Mais les prévisions sur l’état des choses avant ces élections n’est pas du tout rassurant.
Des attaques djihadistes dans le nord et un conflit indépendantiste meurtrier dans l’ouest paralysent un quart du pays et ont fait plus de 950 000 réfugiés et déplacés internes, ce risque de rendre le vote difficile.
Le parti du pouvoir de Paul Biya part grand favori des législatives, dont la campagne a officiellement démarré samedi 25 janvier dernier.
Environ trente partis politiques, seront en lice pour 180 sièges de députés. Or actuellement, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de la majorité présidentielle, jouit d’une majorité écrasante avec 148 députés, est le grand favori. Présents dans toutes les circonscriptions électorales, les candidats du RDPC n’auront pas ou presque de concurrents dans de nombreuses localités du Cameroun.
Côté opposition, le Social Democratic Front (SDF), principal parti au Parlement avec 18 députés, avait menacé de boycotter les législatives, mais s’est finalement résolue à y participer, même si des divergences persistent. « Aux dernières élections, le SDF avait reculé. Il s’agit de reconquérir les positions perdues », explique Stéphane Akoa, chercheur à la fondation Paul Ango Ela.
Un autre parti en lice est le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), du jeune opposant Cabral Libii. Aux dernières échéances présidentielles (2018) , ce parti fut troisième à la présidentielle 2018. Même si le PCRN rêve de damer le pion au SDF et de lui prendre la place de premier parti d’opposition au Parlement, selon M. Akoa, « cela ne fera pas de mal à la majorité présidentielle ».
Tant étonnant que curieux, le grand absent sera le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), du principal opposant, Maurice Kamto. Après la présidentielle de 2018, des manifestations avaient été organisées pour contester leur résultat et M. Kamto, arrivé en deuxième position, avait été emprisonné pendant neuf mois, avant d’être libéré en octobre dernier.
« Entre sa libération et le moment de se mettre en ordre de bataille pour les législatives, le délai était trop court », estime M. Akoa.
Le MRC de Maurice Kamto a ainsi décidé de boycotter les élections. Il a ainsi été demandé aux Camerounais de » rester chez eux le 9 février 2020 afin de ne pas cautionner les élections, qui ne ramèneront pas la paix dans notre pays ». Selon M. Kamto : « Organiser des élections au Cameroun aujourd’hui, qui plus est des élections locales, sans avoir rétabli la paix dans les régions [anglophones] du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, c’est donner le message que [les] populations [de ces régions] ne sont pas des Camerounais et, ce faisant, consacrer la partition de fait du pays.
Lancez-vous dans une nouvelle aventure avec DoingBuzz
Découvrez une multitude d'offres d'emploi et de bourses d'études adaptées à votre parcours.
Newsletter
Abonnez-vous et accédez à tous nos articles en premier !