Des centaines de personnes ont protesté jeudi à Nouna, une ville importante de l’ouest du Burkina Faso, pour exiger plus de sécurité après la mort de six habitants suite à des attaques jihadistes.

Selon des habitants interrogés par l’AFP, des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin devant le détachement de gendarmerie de Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi dans la région de la Boucle du Mouhoun. Ils réclament une meilleure sécurité dans la ville et ses environs, où les violences jihadistes ont augmenté ces derniers temps.

Un appel après l’assassinat de six habitants

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Les organisateurs de la manifestation affirment que la circulation est devenue très dangereuse sur les routes entourant Nouna en raison de l’activité des groupes jihadistes. Des individus armés effectuent des contrôles sur certains axes de la ville, ce qui entraîne un blocus progressif. Les manifestants demandent donc la sécurisation de ces routes pour faciliter les déplacements des habitants.

La manifestation fait suite à l’assassinat de six habitants enlevés mardi sur l’axe Nouna-Djibasso. Leurs corps ont été retrouvés sans vie le mercredi matin. Cette tragédie a suscité l’indignation de la population et a renforcé leur appel à une meilleure sécurité dans la région.

Le chef-adjoint de la Brigade de gendarmerie, qui a reçu le message des manifestants, a assuré que leurs préoccupations seraient prises en compte dans les meilleurs délais. Les autorités sont conscientes de l’urgence de renforcer la sécurité dans la zone et ont promis d’agir rapidement pour répondre aux demandes de la population.

Une région endeuillée par les violences jihadistes

L’ouest du Burkina Faso, qui partage une frontière avec le Mali, a été particulièrement touché par les violences ces derniers jours. Dimanche, au moins 13 personnes ont été tuées par des individus armés non identifiés à Haourèma-Karekuy, une localité située à 10 km au nord de Nouna. Le 13 mai, une attaque présumée de jihadistes a fait 33 victimes civiles dans le village de Youlou, toujours dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Le Burkina Faso, qui a connu deux coups d’État militaires en 2022, est confronté depuis 2015 à une escalade de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger. Ces violences se sont propagées au-delà des frontières, engendrant des milliers de morts, tant parmi les civils que les militaires, et provoquant le déplacement de plus de deux millions de personnes.