Une semaine jour pour jour avant le second tour de la présidentielle, où s’affronteront le chef de l’État sortant, Jair Bolsonaro, d’extrême droite, et l’ancien président de gauche Lula (2003-2010), un épisode de violence a illustré les tensions qui marquent ce scrutin.

Dimanche 23 octobre, deux policiers fédéraux ont été blessés par un ancien député proche de Bolsonaro.

Roberto Jefferson était assigné à domicile après avoir été condamné en 2013 pour corruption. Mais le Tribunal suprême fédéral venait de décider son arrestation justement pour différents manquements à cette assignation à domicile. Quand les policiers se sont présentés chez lui, l’ex-député, armé d’un fusil et de grenades, s’est retranché dans sa maison de la ville de Comendador Levy Gasparian, dans l’État de Rio de Janeiro, avant de se rendre, au milieu de ses partisans.

“L’attaque de Jefferson contre la police fédérale met en porte-à-faux Bolsonaro”, titre le quotidien de Recife Jornal do Commercio, qui explique :

“Après avoir échangé des coups de feu et lancé des grenades sur les policiers fédéraux qui venaient le chercher […], il a bravé pendant huit heures la décision du Tribunal suprême fédéral, qui avait révoqué son assignation à résidence, et s’est rendu.” Deux policiers ont été légèrement blessés par des éclats de grenade.

L’affaire a immédiatement pris un tour politique. Ainsi, reprend le quotidien : “Lula […] a déclaré que Bolsonaro avait rendu enragée une partie de la société brésilienne.”

Selon le candidat du Parti des travailleurs, “cela n’était jamais arrivé dans la vie politique brésilienne, jamais, on avait vu une telle aberration, un tel outrage, une telle idiotie que ceux émanant du citoyen qui est mon adversaire. Il a réussi à enrager une partie de la société brésilienne, haineuse, menteuse, qui répand des fake news toute la journée.”

Jair Bolsonaro, lui, s’est empressé de condamner “l’action armée contre la police” de l’ex-député.