Appelé Cotonou par les « yovos » (toubabs), « Kùtonù » (« Kùto » fleuve de la mort ; « Nù » bouche, embouchure) était jadis habité par des pêcheurs qui y menaient une vie plutôt paisible.
Au début du XIXe siècle, sous le règne du roi Glèlè (1858 – 1889), ce territoire fut cédé aux premiers Européens à leur arrivée, à l’issue de la signature d’un traité avec le roi, précisément le 19 mai 1868. Devenue ville officielle, ce petit coin des pêcheurs d’alors s’est rapidement métamorphosé.
A la mort du roi, en 1889, son fils Béhanzin, désormais roi du Danxome, essaya de remettre en cause ce traité. Cela engendra de violentes batailles ; les premières, dans la ville officielle. Son nom « Kùtonù » qui veut dire « l’embouchure du fleuve de la mort » prendra ainsi tout son sens.
L’autre fait marquant de l’histoire de Kùtonù fut en 1977 l’assaut manqué de mercenaires étrangers, à leur tête Bob Denard, dont le but était de déstabiliser le gouvernement d’alors.
Aujourd’hui, capitale économique du Bénin, Kùtonù abrite le palais présidentiel, un aéroport, un port et de nombreux services gouvernementaux et diplomatiques. Son meilleur atout reste et demeure sa situation géographique. Elle est en effet située au sud du pays sur le cordon du littoral entre le lac Nokoué et l’océan Atlantique. Ce qui fait d’elle, la principale porte du pays.
Dans toute la sous-région ouest-africaine, Kùtonù brille non seulement par son marché international, le plus grand marché de la côte Ouest, le marché « Dantokpa », établi sur 20 hectares environ et qui reçoit en moyenne 500 000 visiteurs par jour ; mais aussi par son marché de l’artisanat, installé non loin du grand marché, animé par des artisans venus des quatre coins de la sous-région et qui offre des articles fort sympathiques.
Avec ses 2 000 000 d’habitants environ, Kùtonù est l’une des villes les plus chaudes de l’Afrique ; en témoignent les nombreux clubs, complexes hôteliers, restaurants et maquis qui y sont installés. Oui, il y fait bon vivre. D’ailleurs, il suffit seulement d’entendre le nom de ses quartiers chauds pour comprendre. Quand vous y arrivez par avion, c’est Cadjèhoun ou « Venez, je vous invite à manger » qui vous accueille. Après vous aurez le choix de prendre un hôtel soit à Fidjrossè (Là où l’âme se plait), à Fifadji (Lieu paisible) ou même à Gbèdjromèdé (Quiconque désire s’épanouir). Une fois encore installé, si l’envie vous fait de faire le tour de la ville, ne réfléchissez pas trop. Faites-vous appeler un taxi-moto « Zémidjan » et comblé vous serez. C’est la star des routes et rues de la cité et sa notoriété n’est plus à démontrer.