Trop rondes, trop petites, trop noires… Dimanche 28 avril 2019, des mannequins de tous horizons et de toutes corpulences ont défilé Place du Trocadéro, à Paris. Malgré la pluie et fières de leurs défauts, ces femmes ont assuré le show pour dire “stop” aux diktats du monde de la mode.

Malgré le froid, elles étaient une quarantaine de femmes à défiler en tenue légère sous le regard médusé de la Dame de Fer. C’est au Trocadéro que Georgia Stein a organisé un catwalk 100% grandes tailles afin de promouvoir la diversité des genres et des corps dans le monde impitoyable de la mode. Modèle plus-size, elle est la fondatrice du groupe Facebook “The All Sizes Catwalk Paris” et effectue des happenings avec sa bande de copines pour interpeller sur le manque de diversité dans les défilés. Du 34 au 52, toutes les morphologies se sont sublimées devant des touristes et passants subjugués. Cette action très body positive a été relayée par plusieurs médias. Les participantes de toutes origines ont fait quelque pas du haut de leurs talons, pancartes à la main. On pouvait y lire des slogans comme “toutes les tailles devraient être célébrées”, “Moi aussi je suis un ange, Victoria” ou encore “Fière de mon corps”.
“L’idée du défilé est de représenter la majorité des femmes, montrer qu’elles sont belles malgré leurs ‘défauts’ qui en fait n’en sont pas parce qu’ils sont totalement naturels comme ventre, cellulite ou vergetures”, explique Georgia Stein à Franceinfo.
Dentelles, froufrous, plumes, ailes : le défi de ces femmes qui demandent plus de rondes dans les campagnes de publicité et moins de grossophobie a fait des émules.

Marques, pubs : un problème de taille ?
“Trouver quelque chose de branché à des prix attractifs, c’est limite impossible. Il faut qu’on s’habille avec de petites fleurs, des modèles assez vieillots. Trouvez une lingerie sexy en étant ronde, avec un bon maintien, c’est compliqué. Nous faisons cela pour que la mode bouge”, raconte Leslie Lauthelin, une mannequin qui fait du 44-46. Si les marques de prêt-à-porter décident de s’ouvrir un peu plus avec des top modèles issus de la diversité, il reste difficile de trouver chaussure à son pied pour une femme de grande taille dans l’Hexagone. “En France nous sommes très, très en retard sur le sujet”, ajoute cette Miss Body Pulp France 2017. “On ne voit aucune diversité dans les campagnes publicitaires et sur les podiums. Le marché grandes tailles est minime, alors que la femme en moyenne fait une taille 42. Au-delà de 42, il y a 40% des femmes qui font une taille 44 et qui ne peuvent pas s’habiller dans les marques de grande distribution”,