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Armée Ivoirienne : 5 choses à savoir sur le colonel Issiaka Ouattara alias Wattao



Le colonel Major Issiaka Ouattara dit « Wattao » est décédé dimanche, 5 janvier 2020, des suites d’une dingue doublée de diabète. C’est une grande perte pour l’armée ivoirienne.

Afrikmag vous livre cinq choses à savoir sur l’ancien chef de la garde républicaine de Côte d’Ivoire.

Une pièce importante du dispositif militaire ivoirien

« Saha bêlê bêlê », un autre surnom du commandant Issiaka Ouattara, qui signifie gros serpent en malinké, a été une pièce maîtresse de l’armée ivoirienne pendant les deux décennies. En effet, il a été Chef d’État-major adjoint des Forces nouvelles, Commandant de zone de Séguéla (2008-2011), Commandant adjoint du CCDO (2013-juillet 2014), Commandant en second de la Garde républicaine (depuis 2011) et chef de corps de la Garde républicaine (depuis janvier 2017).

Lors de l’une de ses dernières sorties publiques à la Garde républicaine de Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, le commandant Issiaka a déclaré à ses hommes « nous ne sommes pas des politiciens, mais des militaires, et avons un seul chef, le chef suprême des armées, c’est le président de la République (Alassane Ouattara, NDLR) » ajoutant « Vu le climat politique actuel, gardons-nous loin de ça. Ceux qui sont intéressés par la politique doivent déposer la tenue. »

Proche de Soro ?

Dans une interview avec Jeune Afrique en 2017, l’ex comzone avait déclaré que « ce sont des sottises ! Mais c’est toujours comme ça aujourd’hui : même celui qui se fait gifler par sa femme dit que c’est la faute de Guillaume Soro. Il faut trouver un bouc émissaire, alors que l’on ferait mieux de se concentrer sur les vrais problèmes, sur les causes réelles de ces mutineries et sur le mal-être des soldats qui dure depuis les années 1990. » De fait, les répliques du mouvement de colère du 6 janvier ont touché successivement les différents corps de l’armée.

Engagé après la mutinerie de 1990

En 1990, ceux qui sont renvoyés à la vie civile exigent d’être engagés. C’est la première mutinerie de Wattao. « Pour nous, les enfants de pauvres, c’était notre seule chance d’entrer dans l’armée. » Félix Houphouët-Boigny a 85 ans, il cède. Tous ou presque sont engagés. Issiaka Ouattara devient fantassin et découvre le judo, « pour calmer [son] tempérament de bagarreur ».

Son entraîneur à la Société omnisports de l’armée est japonais et ne parvient pas à prononcer correctement son nom de famille. Ce sera donc « Wattao ». Dans l’armée, l’intégration de tous ces jeunes prend du temps, et la guerre de succession qui s’ouvre après la mort du Vieux et qui oppose Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara pourrit l’atmosphère.

En 1999, Wattao participe à la grogne des soldats ivoiriens de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minurca), qui, de retour en Côte d’Ivoire, réclament le paiement de primes impayées et d’arriérés de soldes. Déjà. L’un des principaux meneurs du mouvement est un certain Ibrahim Coulibaly, dit IB, un sergent alors affecté à la garde personnelle de plusieurs personnalités, dont celle des enfants du Premier ministre, Alassane Ouattara, au début des années 1990.

Prisonnier du régime de Robert Gueï

Devenu président, Bédié sous-estime la colère. La mutinerie se transforme en coup d’État, et Robert Gueï prend le pouvoir. Wattao fait partie de sa garde rapprochée. Mais lorsqu’il apparaît clairement que Gueï entend s’éterniser, « c’est la discorde ». Nommé attaché militaire au Canada, IB est écarté. Suspectés de vouloir faire tomber Gueï, Wattao et ses camarades sont arrêtés.

« Pour eux, IB a failli en préférant partir au Canada et en les laissant derrière eux », analyse un observateur d’une époque dont Wattao se souvient avec amertume. « J’ai fait deux mois de prison au camp militaire d’Akouédo, à la Poudrière.

Deux mois pendant lesquels j’ai été humilié et torturé. Beaucoup de nos camarades sont morts à ce moment-là, et j’en ai gardé des séquelles physiques, dit-il en exhibant ses cicatrices. Je me suis promis que plus personne ne s’amuserait jamais avec ma vie. » C’est à cette époque aussi, sous la présidence de Gueï, qu’il rencontre Guillaume Soro : « C’était un soir à Marcory, à la Pâtisserie abidjanaise. Tout le monde le connaissait : il avait été le leader de la Fesci [syndicat étudiant], il était bouillant et j’admirais son courage. On a échangé nos numéros et on est restés en contact. »

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Leader rebelle sous Gbagbo

L’arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir change définitivement la donne. Ce dernier ne fait pas confiance au groupe d’anciens officiers formés par Wattao et ses camarades qu’il accuse – à raison – d’avoir participé à une première tentative de coup d’État en 2001. Avec d’autres compagnons d’armes visés par la justice militaire, il s’exile au Burkina. C’est là que la future rébellion est créée.

« On avait vu dans quelles conditions Gbagbo avait été élu [les candidatures de Bédié et de Ouattara avaient été invalidées] et compris qu’il se maintiendrait au pouvoir même si une majorité de la population ne l’avait pas choisi, se justifie Wattao. On savait que nos parents nordistes allaient continuer à souffrir, à être stigmatisés, et parfois tués. »

La Côte d’Ivoire sombre alors dans la violence. En septembre 2002, le pays est coupé en deux. La rébellion fomentée depuis Ouaga par d’anciens officiers plusieurs fois mutins, comme Wattao, a échoué à prendre le pouvoir et fait de Bouaké son fief. « Au début, se souvient l’un d’entre eux, on était à peine une cinquantaine. »

Depuis le 15 décembre 2019, Issiaka Ouattara avait été évacué au Maroc, puis aux Etats-Unis pour se faire soigner.

Avec Jeune Afrique

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