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Après avoir fait les poches à Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo ne répond plus



Mai 2011. Nafissatou Diallo affirme avoir été victime d’une agression sexuelle dans une chambre du Sofitel de New York par Dominique Strauss-Kahn. Le procès aura un retentissement mondial. Depuis, la femme de chambre a ouvert un restaurant, sans jamais cesser d’essuyer les attaques sexistes venus du monde entier. Elle a aujourd’hui totalement disparu des radars médiatiques. Qu’est devenue Nafissatou Diallo ?

Disparue, volatilisée ! Les journalistes qui se sont lancés à la recherche de Nafissatou Diallo sont tous revenus avec des mots prudents, où le conditionnel est de rigueur. Nafissatou Diallo aurait quitté New York. Elle vivrait désormais entre le Sénegal, la Guinée et les Etats-Unis. Elle envisagerait l’achat  d’un immeuble de trois étages dans un quartier chic de Dakar. Probable. Rien de certain, de définitif, d’avéré.Porte ouverte à tous les fantasmes. D’autant que l’argent perçu (environ 1,5 million d’euros selon le JDD) lors d’un arrangement avec les avocats de Dominique Strauss-Kahn, continue, lui aussi,  d’alimenter bien des rumeurs.

En vérité, les termes de l’accord ont été gardés confidentiels. Et quand bien même,  il faudrait déduire les honoraires de ses avocats, environ 30 %. Enfin, il est peu probable que l’interressée s’exprime un jour sur cette affaire, puisque le deal comportait une clause de silence.

Nafissatou Diallo, Le 27 Juillet 2011 À New York

Nafissatou Diallo, le 27 juillet 2011 à New York
(AP Photo/ Louis Lanzano)

La Une de 150 000 quotidiens

Sa vie a basculé le 14 mai 2011. Et avec elle celle de Dominique Strauss-Kahn, ex-ministre socialiste et potentiel candidat à la présidentielle de 2012. Ce jour-là, vers midi, cette femme de chambre de 32 ans entre dans la suite 2806 du Sofitel, à New York, occupée par le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Nafissatou Diallo accuse DSK de l’avoir alors contrainte à une fellation, mais la femme de chambre parvient à sortir de la chambre et signale l’incident. DSK est arrêté quelques heures après alors qu’il venait de prendre place à bord de l’avion d’Air France à destination de Paris. Il nie avec force ces accusations.

C’est le début de l’affaire Nafissatou Diallo/Dominique Strauss-Kahn.
Elle fera la Une d’environ 150 000 quotidiens nationaux en quelques jours.
Selon la société d’analyse des médias Kantar Media, chaque Français de 15 ans et plus aurait été en contact 137 fois avec cet événement dans les médias !
Sexe, pouvoir, argent – tous les ingrédients sont en effet réunis pour captiver les foules.

Surtout, on ne peut imaginer deux protagonistes aussi dissemblables. Il y a le tout puissant directeur du Fond monétaire international, craint, respecté, annoncé comme futur président de la République française, personnalité politique préférée des Français. De l’autre, une simple femme de ménage, Nafissatou Diallo, installée aux Etats-Unis depuis 2004. Elle vient de  Tchiakoullé, un  hameau du nord de la Guinée, et vit dans le Bronx, un quartier dangereux de New-York.

Kenneth Thompson, l’avocat de Nafissatou Diallo, voit dans cette affaire comme un symbole. La femme de chambre représente selon lui toutes les victimes de viol. En juin 2011, il déclare devant le tribunal de Manhattan : “Ma cliente se bat pour sa dignité de femme et pour toutes les femmes et tous les enfants dans le monde qui ont été abusés sexuellement et qui ont trop peur de parler”.

“Moche comme un cul”

L’affaire embrase les passions. Et le sexisme d’éclater comme autant de furoncles. Franck Tanguy, un chroniqueur  de l’émission Les Grandes Gueules, sur la radio RMC, parle d’un “conte de fées” pour Nafissatou Diallo :  “Elle n’a rien pour elle, elle ne sait pas lire pas écrire, elle est moche comme un cul, et elle gagne 1,5 million, c’est quand même extraordinaire, cette histoire. C’est un horrible événement dans sa vie, dont certainement, elle se rétablira, mais pour elle c’est quand même… ça va quoi !” Sa consoeur Sophie de Menthon renchérit : “Je me demande, c’est horrible à dire, si c’est pas ce qui lui est arrivé de mieux.”
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel mettra en demeure la radio RMC pour les “propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste” et la station se séparera de sa chroniqueuse, suite à ce “dérapage” sexiste. Etrangement, le confrère, lui, ne sera pas inquiété.  

Le journaliste Jean-François Kahn parle de “troussage de domestique”, des mots qu’il regrettera quelques jours plus tard.

Les politiques français, quand ils ne jouent pas la prudence, semblent faire bloc autour de Dominique Strauss-Kahn. Le député socialiste Jean-Marie Le Guen invoque curieusement “l’esprit des Lumières et l’exemple des libertins” qui ont “lié étroitement la liberté politique, économique et celles de mœurs, ce qui a permis la paix et l’émancipation des individus”.
L’ancien ministre de la Culture socialiste Jack Lang estime que dans cette affaire, “il n’y a pas mort d’homme“. Christine Boutin, ancienne ministre du Logement, pense qu’“on a tendu un piège à Dominique Strauss-Kahn et qu’il y est tombé”. Arnaud Montebourg, lui, se dit gêné, par le fait que des milliers de dollars “vont être dépensés pour tenter de décrédibiliser une femme pauvre, noire, qui travaille dur” et il ne se prive pas de critiquer le système judiciaire américain, grâce auquel “si vous avez de l’argent, vous pouvez échapper à la prison”.

Des associations féministes montent au créneau. Elles considèrent que “tout comme Dominique Strauss-Kahn doit être présumé innocent tant que sa culpabilité n’a pas été établie, la plaignante a droit au respect et sa parole ne doit pas être mise en doute jusqu’à preuve du contraire”.

Le 23 août 2011, les charges pesant sur Dominique Strauss-Kahn sont officiellement abandonnées, ce qui met un terme à la partie pénale de l’affaire. Devant le tribunal civil, l’affaire se règle le 10 décembre 2012. Une transaction intervient entre les deux parties.
Elle clôt définitivement le dossier.
La presse ne lâche pas pour autant Nafissatou Diallo.

Chez Amina, Le Restaurant De Nafissatou Dialo, Dans Le Bronx

Chez Amina, le restaurant de Nafissatou Dialo, dans le Bronx
(Capture d’écran Facebook)

En mai 2011, le New York Post, fleuron de la presse à ragots, écrit que l’ex femme de chambre souffrirait du Sida. Par l’intermédiaire d’une association, Harlem United, Nafissatou Diallo occuperait un studio avec sa fille de 15 ans. Le tabloïd salive : “Au moins une personne majeure doit être atteinte du sida ou du VIH dans le foyer pour remplir ses conditions d’attribution.”

Le restaurant “Chez Amina”

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A l’intérieur du restaurant “Chez Amina”
capture écran Facebook

De pseudo révélations nauséeuses et jamais vérifiées. Mais un coup de théâtre survient en  mai 2014. Nafissatou Diallo ouvre un restaurant familial, “Chez Amina”, dans le quartier new-yorkais du Bronx.
Contactée par Le Parisien, elle déclare : Ce restaurant, c’est ma nouvelle vie. Je suis retournée dans ce quartier car j’y ai toujours vécu. Et je ne sais pas rester sans rien faire. J’essaye de faire au mieux pour offrir à ma fille la meilleure vie possible ici”. 

Un journaliste du New-York Times fait le déplacement. Et nous apprendrons ainsi que Chez Amina, située sur Boston Road, les clients “échangent des salutations occasionnelles avec Mme Diallo, et pas beaucoup plus. La nourriture est toujours fraîche et les prix corrects”.
Palpitant.

L’établissement, fermé suite à un incendie  dans une cuisine en mars 2015 a, depuis, rouvert. Il a fait peau neuve, privilégiant désormais diverses boissons bio au jus de gingembre.
Mais Nafissatou Diallo n’est plus à la caisse.

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