L’ONG Amnesty International a récemment accusé l’armée burkinabè d’être responsable du massacre survenu à Karma, dans le nord du Burkina Faso, le 20 avril dernier.
Selon les témoignages de rescapés, des hommes en uniformes militaires ont pénétré dans le village vers 07h30 et ont rassemblé les villageois tout en collectant leurs documents d’identité avant de les abattre à bout portant. Les victimes, recensées dans huit quartiers du village, sont au moins 147, dont 45 enfants.
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Le bilan officiel fait état d’une soixantaine de tués attribués à des personnes portant des tenues militaires nationales. Cependant, une ONG burkinabè parle de 136 morts à Karma, dont 50 femmes et 21 enfants, ainsi que onze morts dans d’autres villages proches.
Amnesty International, quant à elle, pointe la responsabilité du 3e bataillon de la Brigade d’intervention rapide (BIR) dans ces meurtres. Des témoins ont décrit des hommes habillés en uniformes noirs ou en treillis verdâtres, certains avec des casques et d’autres encagoulés, se déplaçant sur plusieurs pick-up et motos.
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Commandez MaintenantDes habitants de Ouahigouya, ville proche de Karma, ont également témoigné avoir vu le mouvement du bataillon dans leur ville en route vers Karma, puis revenir le 23 avril avant de retourner le lendemain à Ouagadougou.
Le gouvernement burkinabè a condamné ces actes et a affirmé suivre de près l’enquête ouverte par le procureur de Ouahigouya en vue d’élucider les faits et d’interpeller toutes les personnes impliquées. Amnesty International demande que cette enquête soit menée de manière impartiale et indépendante afin que les responsables de crimes de guerre et autres violations graves soient traduits devant des juridictions de droit commun selon les normes d’un procès équitable.
Le Burkina Faso est en proie à des violences jihadistes depuis 2015, qui ont fait plus de 10 000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et environ deux millions de déplacés internes. Ce pays a également connu deux coups d’État militaires en 2022.